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À la recherche de documents sur l’art islamique médiéval dans les bibliothèques parisiennes
Mis à jour le 15 juin 2015
Paroles
Auteur : Sabine Roulleau, Maxime Durocher
Ancien moniteur-étudiant au Service du développement des collections de la bibliothèque, Maxime Durocher revient régulièrement en salle Ovale pour finir ses recherches en art islamique médiéval et revoir ses anciens collègues. Voici sa vision de la salle Ovale, des collections et des services de la bibliothèque.
Vous en quelques mots ?
Doctorant contractuel au Labex Religions et Sociétés dans le monde méditerranéen et Paris-Sorbonne, je prépare une thèse sur l’architecture des communautés mystiques musulmanes (soufis) et leur implantation en Anatolie médiévale (13e-15e siècle). Si ma thèse se fait dans le département d’archéologie islamique, mon sujet est au croisement de plusieurs « aires » : Islam, Byzance, Caucase…
Votre fréquentation de la bibliothèque ?
Je fréquente la bibliothèque plutôt occasionnellement car la majorité des publications concernant ma thèse sont dans d’autres établissements, disons deux, trois fois par mois. Comme j’y ai travaillé deux ans en tant que moniteur-étudiant, c’est un lieu que j’affectionne particulièrement, surtout au printemps quand vient le temps de profiter du soleil du jardin Vivienne, pour une pause.
Votre place préférée ?
Me retrouver derrière la banque d’accueil est, depuis des années, un grand rêve inaccessible ! Plus généralement les places Galerie Colbert. Bien qu’elles soient en plein courant d’air, j’y suis tout près de la fameuse banque d’accueil et de l’Encyclopédie de l’Islam, bercé par le bruit des lecteurs de microfiches.
Un souvenir insolite de la salle de lecture ?
Le meilleur souvenir, mais ce n’était pas en tant que lecteur, restera la sélection du libre accès dans les galeries autour de la salle de lecture. La vue y est imprenable et la verrière magnifique de près.
Une grande trouvaille dans les collections ?
En master, je travaillais sur le décor sculpté seldjoukide de Konya et j’ai trouvé de nombreux récits de voyage du 19e dans les collections de l’INHA, dans des éditions magnifiques, avec gravures comme ceux de Charles Texier (Description de l’Asie Mineure, Fol E 20) ou Léon de Laborde (Voyage de l’Asie Mineure, Pl Eb 4). S’y ajoutait le plaisir de lire sur les grands lutrins.
Votre sujet du moment ?
La thèse encore et toujours bien sûr… Et une présentation prévue à Oxford en juillet sur trois « couvents » soufis du 13e siècle dans la région d’Amasya en Turquie, dans le cadre d’un colloque organisé par IMPAcT Islamicate Intellectual History. Studies and Texts – Call for Manuscripts.
Vos souhaits pour l’avenir de la bibliothèque ?
J’ai hâte de retrouver la salle Labrouste comme lecteur. Je suis trop jeune pour y avoir connu la BnF, mais j’ai eu la chance d’avoir cette salle splendide comme bureau pendant quelques mois. Plus prosaïquement, des horaires d’ouverture étendus (peut-être le matin) et moins de courants d’air.
Une dernière remarque concerne plus généralement les disciplines « exotiques » de l’histoire de l’art et l’archéologie comme la mienne. Les arts de l’Islam, comme les autres arts extra-occidentaux, semblent hors-champ des politiques documentaires des grandes bibliothèques parisiennes : trop oriental pour l’INHA, trop artistique pour la BULAC ou encore le Quai Branly. Du coup, les nouveautés sont difficilement accessibles en France (notamment les publications étrangères). Serait-il envisageable de trouver un accord entre plusieurs institutions parisiennes (INHA, BULAC, Quai Branly…) pour que les Arts de l’Islam figurent de manière pérenne dans les politiques d’acquisitions ?
Contact : maxime.durocher [chez] yahoo.fr
Sabine Roulleau, service de l’Informatique documentaire