Johan Grimonprez
Invitation au vernissage d’« Inflight », New York, Deitch Projects, 12 octobre-4 novembre 2000
26,2 × 19,1 cm
INHA, CVA2/7677
Don

Avant chaque décollage, nous pouvons entendre les traditionnelles annonces du personnel navigant se terminer par cette petite phrase : « […] la notice que nous vous présentons contient les consignes de sécurité. Veuillez consulter l’exemplaire placé devant vous. Nous allons bientôt décoller, la tablette doit être rangée et votre dossier redressé » – et quelques minutes plus tard on se retrouve à 10 000 mètres d’altitude, assis sur une mer de nuages.

Lorsque que j’ai pris connaissance des documents proposés par la bibliothèque pour cette exposition, et que j’ai vu cette parodie d’une notice de sécurité faite par Johan Grimonprez pour le volume Inflight, cela m’a rappelé mes propres collections, dont une carte originale est affichée dans mon bureau.

Depuis mon enfance, les trajets en avion étaient synonymes de vacances lointaines ou moins lointaines, et pour moi l’avion est une part du voyage qui fait rêver. J’habitais non loin de l’aéroport Charles-de-Gaulle, c’est donc dès mon plus jeune âge que j’ai baigné dans ce monde aérien.

J’ai choisi ce document précis parce qu’il me rappelle une histoire personnelle. Outre le fait de voyager, lorsque j’étais plus jeune, j’ai fait comme la plupart des enfants une collection d’objets. Pour ma part, cette collection était tout naturellement les notices de sécurité d’avion. À chaque fois que je prenais l’avion, je demandais au personnel navigant l’autorisation de repartir avec une carte, la carte de mon vol.

Au fil des années, j’ai pu constituer une collection d’environ 300 notices, représentant des compagnies aériennes réparties sur les cinq continents ; des compagnies nationales (Air France, Qantas, Cathay Pacific…) aux petites compagnies régionales (Juneyao Air ou Buddha Air, compagnie intérieure népalaise…)

Ce qui me marque encore aujourd’hui, au-delà du nombre de notices récoltées, c’est leur diversité. Aucune n’est semblable à l’autre. Chaque modèle d’avion conjugué à chaque compagnie aérienne permet de disposer d’une palette de documents tous différents.

Enfin, le temps passé à collectionner ces cartes permet aujourd’hui de disposer de documents uniques de compagnies aujourd’hui disparues comme Air Inter, ou d’avions qui ont fait l’histoire de l’aviation civile, comme le Concorde.

À une époque où l’aviation est décriée et doit prendre sa part dans la transition environnementale, je terminerai par une citation d’Antoine de Saint-Exupéry : « Fais de ta vie un rêve, et d’un rêve, une réalité ». Oui, l’aviation doit pouvoir continuer de faire rêver.

Benjamin Marat, service des Ressources humaines