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Entre caprices et fantaisie, les recueils d'ornements
Flash info !
Les mardis 24 et 31 décembre, la bibliothèque fermera ses portes à 15 heures.
La bibliothèque sera fermée au public le mardi 7 janvier, pour des raisons indépendantes de notre volonté.
Mis à jour le 12 janvier 2017
Les trésors de l'INHA
Auteur : Lucie Fléjou
Pendant le week-end Portes ouvertes du site Richelieu, nous vous proposons d’explorer les lieux historiques, désormais rénovés, qui accueillent notre bibliothèque, mais aussi les départements spécialisés de la Bibliothèque nationale de France, ainsi que la bibliothèque de l’École nationale des chartes.
Lors de votre parcours à travers la zone rénovée du site Richelieu, vous pourrez découvrir quelques œuvres représentatives de nos fonds patrimoniaux, exposées en salle Labrouste. Des bibliothécaires seront présents pour commenter ces documents et répondre à toutes vos questions sur notre nouvelle bibliothèque.
Après un premier billet consacré au portrait de Jacques Doucet par son ami Pierre Gatier, découvrez maintenant des estampes du XVIe siècle, acquises en 1914 par le couturier pour sa bibliothèque d’art et d’archéologie.
Un recueil de gravures sur bois attribué à Peter Flötner (vers 1490-1546) vous sera présenté : rassemblant principalement des gravures de mauresques et d’entrelacs, il fut publié à Zurich dans les années 1546-1549. Coté 4 Est 297, il a été numérisé et est intégralement consultable sur le site de notre bibliothèque numérique.
Sculpteur, graveur et dessinateur actif à Nuremberg à partir de 1522, Peter Flötner, sculpta, entre autres, des éléments de la « Fontaine d’Apollon » de Nuremberg. Il se spécialisa notamment dans la production de plaques sculptées, de médailles et de modèles d’ornements, mais aussi d’illustrations de livres et de cartes à jouer.
Ses mauresques gravées sur bois illustrent le succès européen à la Renaissance de ce nouveau type de motif décoratif, composé d’enroulements végétaux de tiges et de feuilles très stylisés, qui recouvrent toute la surface ornée. Inspirée de l’art islamique, apparue en Italie à la fin du Moyen Âge, la mauresque se diffuse en France et en Allemagne, notamment grâce à la publication d’estampes, gravées sur bois ou sur cuivre. Initialement associée à l’art du métal (damasquinures), elle est également employée dans les domaines du textile (broderie), de la céramique, du bois peint ou sculpté, ou encore, dans les arts du livre (enluminure, reliure).
Peter Flötner, Mauresques, vers 1546-1549, bibliothèque de l’INHA, 4 Est 297, f. 1. Cliché INHA
D’autres artistes, comme Jacques Androuet du Cerceau, ont publié de nombreuses planches de mauresques. preuve du succès de ce motif. Des recherches récentes ont montré que nos mauresques, traditionnellement attribuées à Flötner pourraient être des copies de gravures sur cuivre d’Androuet du Cerceau. D’autres estampes d’ornements conservées à la bibliothèque présentent aussi des mauresques peintes, émaillées ou gravées sur des objets d’orfèvrerie ou de joaillerie, par exemple ces modèles de bijoux de Virgil Solis, contemporain de Flötner :
Virgil Solis, Modèles de bijoux, vers 1530-1560, bibliothèque de l’INHA, 12 Res 34, f. 15. Cliché INHA
Le recueil de Flötner, comme ceux d’Androuet du Cerceau et de Solis mentionnés plus haut, provient de l’exceptionnelle collection d’estampes d’ornement et d’architecture rassemblée par le collectionneur Edmond Foulc dans la deuxième moitié du XIXe siècle, dans le contexte du goût pour l’éclectisme et du développement des études sur l’histoire des arts décoratifs. D’abord acquise par John Pierpont Morgan, qui la destinait peut-être au Metropolitan Museum de New York, la collection d’Edmond Foulc fut en partie rachetée en 1914 par Jacques Doucet pour sa bibliothèque d’art et d’archéologie, dont elle constitue l’un des fleurons.
Lucie Fléjou, service du patrimoine