Docteur en histoire de l’art, Christophe Huchet de Quénetain s’est spécialisé dans les arts décoratifs des XVIIe, XVIIIe et XIXe siècles. Plusieurs monographies consacrées notamment à des maîtres-ébénistes jalonnent un parcours riche et enthousiaste, qui l’a mené au beau métier d’antiquaire. La bibliothèque de l’INHA demeure son espace de recherche préféré.

Vous, en quelques mots ?

Je suis à la fois antiquaire et historien de l’art. Tous les ans se déroule à Maastricht et à New York la TEFAF (The European Fine Art Fair) qui est une très importante foire d’art. Je suis l’un des trois chairman de cette foire, à la tête de la section des antiquaires. Nous décidons par exemple du lieu où elle va se dérouler, du choix des exposants etc. Une équipe de trente collaborateurs gère les questions pratiques.

Au-delà de la simple transaction, vendre un meuble ou un objet d’art  à un client c’est aussi pouvoir garantir son authenticité, lui livrer tout un pan de son histoire (qui englobe celle des restaurations). C’est un des aspects passionnants de mon métier qui requiert un important besoin de documentation.

Christophe de Quénetain, 2018. Cliché Marc Riou.
Christophe de Quénetain, 2018. Cliché Marc Riou.

Votre fréquentation de la bibliothèque ?

Le plus souvent possible ! N’ayant pas de bureau à Paris, j’aime venir travailler à la bibliothèque et j’apprécie l’ambiance de travail qui y règne. Ma semaine est partagée entre Londres, où je réside et Paris. Bien sûr, il m’arrive de me rendre à la National Art Library, aux collections un peu similaires, mais j’avoue que je préfère la bibliothèque de l’INHA car sa consœur anglaise n’a pas de libre accès et les horaires me conviennent moins.

Plutôt salle Labrouste ou magasin central ?

J’évite le magasin central un peu confiné. Je m’installe toujours dans la salle Labrouste, de préférence en bout de table pour plus de mobilité, et le plus près possible de l’entrée pour pouvoir sortir téléphoner.

Un détail insolite dans la salle de lecture ?

La céramique des coupoles est extraordinaire*. J’aime beaucoup du reste tout ce qui est porcelaine et en particulier les productions de la manufacture de Sèvres. Me revient en mémoire cette très belle exposition : Imperial & Royal, l’âge d’or de la Porcelaine de Sèvres – Paris – Galerie Aveline, 8 septembre – 9 octobre 2016.

Salle Labrouste, détail de la frise ornant les coupoles en céramique, photo Soazig Hémon, 2013
Salle Labrouste, détail de la frise ornant les coupoles, 2013. Cliché Soazig Hémon

* D’après Bernard Marrey, La céramique dans l’architecture à Paris aux XIXe et XXe siècles (Éditions du Linteau, 2013), c’est à une entreprise britannique, Copeland, qu’Henri Labrouste confia la réalisation des carreaux de céramique ornant les coupoles.

Une grande trouvaille dans les collections ?

J’ai pu trouver dans le fonds patrimonial des lettres d’Etienne-Barthélémy Garnier, peintre d’histoire et fils et petit-fils de Pierre et de François Garnier, maîtres-ébénistes auxquels j’ai consacré une partie de mes recherches.

Lettre d'Étienne-Barthélémy Garnier, 14 décembre 1824, bibliothèque de l'INHA, Autographes 14/7/1. Cliché INHA
Lettre d’Étienne-Barthélémy Garnier, 14 décembre 1824, bibliothèque de l’INHA, Autographes 14/7/1. Cliché INHA

 

Votre sujet du moment ?

Le peintre Étienne-Barthélémy Garnier justement, en collaboration avec un autre chercheur, en vue d’une exposition et d’une publication.

Belliard d'après Biard, Étienne-Barthélemy Garnier, lithographie, s. d. ENSBA, PC 19493. Cliché INHA
Belliard d’après Biard, Étienne-Barthélemy Garnier, lithographie, s. d. ENSBA, PC 19493. Cliché INHA

 

Des souhaits de nouveaux services à la bibliothèque ?

Que les demandes de document soient possibles dès 9h !

Une remarque : la connexion internet est compliquée quand on a un Apple …

La fusion avec la BCMN est une très bonne chose !

Le libre accès est très pratique !

 Christine Camara, service des Services aux publics