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David Mandrella et les dessins néerlandais
Mis à jour le 24 novembre 2017
Paroles
Auteur : Christine Camara, David Mandrella
Titulaire d’un doctorat en histoire de l’art, David Mandrella s’est spécialisé dans la peinture du nord de l’Europe. Sa monographie Jacob Van Loo a fait autorité dans le monde des arts. Il fait partager aux étudiants de l’Institut d’études supérieures des arts (IESA) sa passion pour le dessin et la gravure. Différents grands musées font appel à son expertise pour étudier ou présenter leurs fonds. Il évoque son activité du moment et ses attentes concernant la bibliothèque de l’Institut national d’histoire de l’art dont il est un lecteur inconditionnel.
Vous, en quelques mots
J’enseigne à l’IESA. Mes cours portent sur le dessin et la gravure du XVIe au XVIIIe siècle. Par ailleurs, je collabore avec les musées en préparant des articles et des conférences, ainsi celle sur Jérôme Bosch à Reims fin septembre. J’ai participé également à l’exposition sur les portraits princiers au Palais du Luxembourg.
Pour la ville de Charenton, j’ai accepté d’animer un cycle de conférences grand public en lien avec les expositions du moment : David Hockney, Pierre-Paul Rubens, l’art du pastel de Redon à Degas (fin mars).
David Mandrella. Cliché Marc Riou
Votre fréquentation de la bibliothèque ?
Je fréquente la bibliothèque au moins trois fois par semaine. Elle est idéalement proche de mon lieu de travail, l’IESA, et c’est une véritable mine d’or pour la préparation de mes cours, entre autres. Du temps de la salle Ovale, nous étions limités dans le nombre des demandes : pas plus de 12 par jour. Aujourd’hui, c’est une aubaine de pouvoir consulter autant de livres qu’on le souhaite !
Plutôt salle Labrouste ou magasin central ?
Sans avoir de place attitrée, je m’installe généralement dans la salle Labrouste, de façon à avoir une vue dégagée. Je ne me verrais pas travailler face à un mur, c’est d’ailleurs pareil chez moi … Pour les périodes où l’on termine un travail et où l’on doit effectuer beaucoup de vérifications, le magasin central s’avère très pratique car tout est à portée de main.
Un détail insolite dans la salle de lecture ?
J’aime beaucoup les verdures d’Alexandre Desgoffe : les cimes des arbres animées par des oiseaux et des écureuils donnent l’impression que la nature est toute proche, comme si l’on était dans les jardins du Palais-Royal. L’atmosphère de noblesse et de sérénité qui émane de cette salle baignée de lumière, avec ses piliers si sveltes qu’on les oublie, me touche infiniment.
Fresques de verdure d’Alexandre Desgoffe dans la salle Labrouste, juin 2016. Cliché Olivier Ouadah – INHA
Une grande trouvaille dans les collections ?
La bibliothèque possède un fonds de gravures magnifiques ! J’ai eu un véritable coup de foudre pour une œuvre de Vincent Vas Gogh que m’a fait découvrir Nathalie Muller, bibliothécaire au service du patrimoine, lors d’une présentation à un groupe. Il s’agit d’une lithographie très rare de 1882, qui représente un vieil homme assis, la tête entre les mains, en train de pleurer. Elle est intitulée Vieil ouvrier pleurant. L’artiste a réalisé également Au seuil de l’éternité, une peinture presque similaire, à Saint-Rémy en 1890, mais la gravure est bien supérieure !
Vincent Van Gogh, Vieil ouvrier pleurant, estampe, 1882, bibliothèque de l’INHA, NUM Mfilm 347 (20, 400). Cliché INHA
Votre sujet du moment ?
Il s’agit d’une collaboration avec le Musée Bonnat-Helleu de Bayonne. Je vais être chargé de cataloguer un fonds magistral d’environ 150 dessins néerlandais, parmi lesquels des Rembrandt, des Rubens, des Van Dyck !
Rembrandt, Saint Pierre prie pour la résurrection de Tabitha, dessin. Cliché Alexandra Urruty
D’autre part, j’ai en projet un cycle sur la Renaissance allemande à Rouen. J’aimerais beaucoup réaliser un livre qui aborde tous les arts de la Renaissance allemande.
Des souhaits de nouveaux services à la bibliothèque ?
- La bibliothèque est un outil fantastique pour un public jeune, cependant certains anciens lecteurs hésitent à venir. L’ascenseur du magasin central gagnerait à être davantage signalé. Les passerelles métalliques sont assez raides, et devoir se baisser pour accéder aux ouvrages les plus près du sol est parfois difficile. Et puis, il faut pouvoir se déplacer en portant des livres. Peut-être la bibliothèque pourrait-elle prévoir un système d’accompagnement pour certains publics ?
- Retrouver certains des livres qui faisaient partie de l’ancienne bibliothèque des conservateurs du musée du Louvre me réjouirait !
Une partie des ouvrages provenant de l’ancienne Bibliothèque centrale des musées nationaux est actuellement disponible, en particulier dans les collections du libre accès. Un traitement documentaire reste cependant nécessaire pour rendre accessible la totalité de ce fonds. Nous faisons notre possible pour que les documents soient consultables dans les mois à venir.
- Et aussi, si je puis me permettre, l’espace convivial du hall Labrouste est un peu restreint pour autant de lecteurs : faute de place, les rendez-vous que l’on donne à des collègues doivent se tenir à l’extérieur, dans les cafés du quartier …
Patience ! Lorsque le chantier de la zone 2 sera terminé, le site Richelieu abritera une vraie cafétéria …
Christine Camara, service des Services aux publics