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2021
Mis à jour le 6 janvier 2021
2021
À l’occasion du premier billet du blog Sous les coupoles de l’année 2021, nous revenons sur quelques temps forts du fonctionnement de la bibliothèque lors de l’année écoulée.
2020 : une année marquée par la crise sanitaire
L’année 2020 a été marquée en premier lieu par l’épidémie de COVID-19. La crise sanitaire que nous traversons depuis le mois de mars 2020 a fortement affecté les modalités d’accès à la bibliothèque de l’INHA. Au fil des confinements et déconfinements, en fonction des consignes données par les autorités sanitaires et avec l’évolution des connaissances sur la circulation du virus, la bibliothèque a dû adapter son offre tout au long de l’année écoulée :
– Fermée du samedi 14 mars au jeudi 11 juin 2020, la bibliothèque a maintenu une offre documentaire en ligne pendant le premier confinement, en prolongeant la durée de validité de vos accès vers nos ressources numériques puis en proposant pendant quelques semaines un service expérimental de numérisation à la demande, en deux temps : la numérisation de documents libres de droits à partir du 25 mai 2020 puis d’extraits de documents sous droits à partir du 12 juin 2020, sur la base d’un accord avec le Centre français d’exploitation du droit de copie.
– Nous avons rouvert au public à partir du 12 juin 2020 sur réservation, d’abord 25 places, puis 62 places à partir du 6 juillet. Les collections en libre accès sont restées fermées tout l’été et nous vous les avons communiquées de la même manière que les collections en magasins fermés, en appliquant une mise en quarantaine des documents après consultation.
– À partir du 7 septembre 2020, nous avons pu rouvrir 172 places, sans réservation et vous redonner un accès direct aux collections, du lundi au samedi, aux horaires habituels.
– Au moment du second confinement enfin, après quelques jours de fermeture du 30 octobre au 5 novembre 2020, nous avons réorganisé notre dispositif pour vous proposer 172 places, avec de nouveau une réservation préalable obligatoire toujours en vigueur, nous permettant de vous accueillir dans des conditions sanitaires contrôlées du lundi au vendredi.
Nous ferons tout notre possible dans les semaines et mois qui viennent pour ajuster notre dispositif au contexte sanitaire et vous offrir, de manière réactive, le service le plus adapté et le plus large possible, avant un retour à la normale que nous espérons tous.
La mise en œuvre d’importants chantiers documentaires
De nombreux chantiers documentaires importants ont été menés malgré cette crise sanitaire. Nous vous avons rendu compte sur ce blog de certains d’entre eux.
« Courses de testes, disposition des cinq quadrilles dans l’amphithéâtre, première journée », dans Charles Perrault et Esprit Fléchier, « Course de testes et de bague faittes par le Roy, et par les princes et seigneurs de sa cour, en l’année 1662 », Paris, 1670. Paris, bibliothèque de l’INHA, collection Jacques Doucet, Fol Est 124. Livre entré dans les collections de la BAA en 1950, par attribution de la Commission de choix de la récupération artistique. © INHA/Photo Michaël Quemener
Nous avons ainsi achevé en 2020 un travail d’identification systématique dans nos collections des documents spoliés pendant la seconde guerre mondiale. À partir de différentes sources (Archives nationales, Archives du ministère des Affaires étrangères, registres d’entrée de la bibliothèque), ce travail de longue haleine a permis de signaler au catalogue l’intégralité des documents spoliés entrés dans les collections de la bibliothèque par des voies diverses (dépôt des commissions de choix de la Commission de récupération artistique aux lendemains de la guerre, achat à l’administration des Domaines, attribution par le service français de récupération en Allemagne, don de la direction des Musées nationaux). Une page de notre portail permet au public de prendre connaissance de ce travail, de retrouver la liste complète des documents identifiés et de comprendre l’intégration de la démarche de l’INHA dans la politique nationale menée par la Mission de recherche et de restitution des biens culturels spoliés entre 1933 et 1945.
En 2020, nous avons aussi finalisé et publié un document stratégique pour la gestion des collections (notre Charte des collections courantes et patrimoniales), continué à numériseret mettre en ligne des documents en vous proposant régulièrement des focus, acquis et catalogué plusieurs milliers de nouveautés dans nos collections courantes, ou encore présenté en détail les différentes facettes de notre politique de conservation.
Le développement et la valorisation des collections patrimoniales
Avec l’aide du legs Brière-Misme, du soutien de généreux mécènes et donateurs dont la Société des amis de la bibliothèque d’art et d’archéologie, nous avons pu continuer à développer et valoriser les collections patrimoniales de la bibliothèque sans baisse d’intensité.
Takesada Matsutani, Cercle 16-3, eau-forte, 2016. Paris, bibliothèque de l’INHA, EM MATSUTANI 85. Image courtesy the artist and Hauser & Wirth.
Le début de l’année 2020 a été marqué par l’entrée dans les collections d’un important ensemble d’estampes contemporaines de Takesada Matsutani, exposé en partie aux Abattoirs de Toulouse du 28 février au 25 octobre 2020. Ce don exceptionnel s’inscrit dans la politique de développement de la collection d’estampes d’artistes étrangers, initiée dès Jacques Doucet et poursuivie plus récemment par le don de pièces d’Ellsworth Kelly.
Faisant également partie des axes historiques des collections, l’archéologie et l’antiquité occupent une place conséquente dans les acquisitions de 2020. Une partie des archives du duc de Luynes sont ainsi entrées dans les collections de l’INHA, dialoguant avec celles acquises par d’autres institutions patrimoniales et témoignant de sa pratique documentaire et de son réseau, grâce à une importante correspondance. Source d’étude et d’inspiration toujours renouvelée, Pompéi trouve sa place avec quatre aquarelles d’Henri-Victor Devéria et un rare exemplaire de l’album du britannique John Goldicutt, Specimens of ancient decorations from Pompeii. Dans une optique iconographique, deux volumes de photographies de Dmitri Ivanovitch Ermakov ont pu être acquis, représentant principalement l’architecture chrétienne en Arménie.
Alexander Archipenko, lettres à André de Ridder, 1920-1922. Paris, bibliothèque de l’INHA, Autographes 214, 16.
Le marché de l’art verra indéniablement sa connaissance étendue grâce à l’entrée par don du fonds d’archives de Raymonde Moulin, sociologue pionnière de l’étude du marché de l’art. Sous l’angle de la circulation des œuvres, les archives de l’expert J. Robert Guy, sur la céramique grecque antique, également entrées par don, éclaireront des approches jusque là moins bien représentées au sein des collections. Les « cartons verts » de la bibliothèque – surnom de la collection de cartons d’invitation – ont notablement été enrichis par les dons importants de Josué Seckel, auteur d’une étude sur ces objets qui sont une mine de renseignements, et de la galerie Jean Fournier. Sur le même sujet, mais souvent plus éloigné dans le temps, les expositions et la documentation de leur contexte ont fait l’objet de nombreuses acquisitions : dessin d’une fête de nuit pour l’Exposition universelle de 1867, cyanotypes pour celle de 1900, correspondances d’artistes, comme cet ensemble de lettres d’Alexander Archipenko à André de Ridder, témoignant de l’organisation de l’exposition de la Section d’Or de 1920 à Bruxelles. S’y ajoutent plusieurs échanges autour de la gravure et de l’approche des artistes de ce médium diffusant leurs œuvres (Maurice Denis, Raoul Dufy, Henri Fantin-Latour, etc.).
Enfin, plusieurs ensembles ont pu être complétés : les archives de Claude Schvalberg sur son travail concernant la critique d’art, celles du sculpteur Eugène Girard, celles de l’abbé Morel, peintre et critique d’art, ou bien encore la collection de vues d’optique ou celle des livres de fête.
2021
Pour les besoins des historiens de l’art et de tous nos lecteurs, nous continuerons à vous proposer dans les mois qui viennent des services documentaires nombreux, des collections sans cesse renouvelées mais aussi une nouvelle interface de notre catalogue et l’occasion de participer à une enquête sur l’utilisation des services documentaires de l’INHA.
Nous vous souhaitons à toutes et à tous, au nom de toute l’équipe de la bibliothèque de l’INHA, une heureuse année 2021.
Jérôme Bessière, directeur du département de la Bibliothèque et de la documentation
Sophie Derrot, directrice adjointe