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La bibliothèque du musée d’Archéologie nationale
Mis à jour le 27 juin 2018
Explorations numériques
Auteur : Chloé Bonnamy
Une référence en archéologie à Saint-Germain-en-Laye
Important centre de référence en archéologie, la bibliothèque du musée d’Archéologie nationale de Saint-Germain-en-Laye est située au sein du château de Saint-Germain-en-Laye, reconverti depuis Napoléon III en musée et bibliothèque.
Elle a pour mission de favoriser le travail scientifique sur les collections du musée d’une part, et d’autre part de rassembler, de conserver et de mettre à disposition un grand nombre de documents et livres, français et étrangers, qui ont trait à l’archéologie.
Historique de la bibliothèque
La bibliothèque est créée entre 1862 et 1867, en même temps que le musée d’Archéologie nationale. Les plus anciennes mentions de la bibliothèque se trouvent dans les documents rédigés par la commission consultative pour la création du musée gallo-romain désiré par Napoléon III, qui évoquent sa création et soulignent la nécessité de pouvoir expliquer les objets du musée et la science émergente de l’archéologie.
La bibliothèque est imaginée par Auguste Jean-Baptiste Verchère de Reffye et Philibert Beaune. Ses premiers fonds étaient centrés autour des trois axes suivants : « fonds d’une bibliothèque gallo-romaine et franque », « ouvrages anciens spéciaux aux provinces et aux principales localités de ces provinces » et « collection des publications périodiques des sociétés savantes en France et à l’étranger ». Au fil des décennies la bibliothèque accroît fortement ses fonds. Son statut de bibliothèque spécialisée en archéologie est reconnu au tournant du XIXe et XXe siècle.
Le premier ouvrage entré à l’inventaire de la bibliothèque est l’Iconographie grecque et romaine de Visconti en sept volumes, offert par le ministre de la Maison de l’Empereur en 1865. Les fonds anciens ont été acquis avec des donations et des achats auprès de la Société d’archéologie, de chercheurs et de mécènes. On retrouve par exemple des ouvrages issus des bibliothèques personnelles de Gabriel de Mortillet ou d’Alexandre Bertrand, ou encore de nombreux ouvrages offerts à la bibliothèque par Salomon Reinach. La revue Antiquités nationales créée en 1969 marque les débuts d’échanges réguliers de publications avec des institutions culturelles françaises, européennes et mondiales.
Entre 1930 et 1950 la bibliothèque du musée d’archéologie nationale connaît une période de repli, provoquée par le manque de financement, l’absence de personnel professionnel et par son accès restreint. Lorsque le musée est rénové à partir des années 1960 sous l’impulsion d’André Malraux, la bibliothèque peut recruter des bibliothécaires professionnels et, progressivement, retrouver son éclat. Les années 1970 voient aussi l’émergence d’un nouveau public : les étudiants.
D’abord installée du premier étage du donjon Charles V, la bibliothèque est ensuite déplacée à plusieurs reprises au cours de son histoire. Depuis 2001, la salle de lecture se trouve au rez-de-chaussée, accessible par la cour du château.
En 2015, la bibliothèque et le centre des archives sont rattachés au service des ressources documentaires.
Plan d’élévation de la 2e bibliothèque du musée (1885). Cliché cop. MAN / Valorie Gô.
Collections
La bibliothèque réunit 45 528 documents, avec des collections comprenant 28 000 ouvrages (monographies, catalogues d’exposition, catalogues de musée, catalogues de vente, actes de congrès, thèses…), 20 000 tirés à part d’articles de périodiques, 800 titres de revues spécialisées (413 abonnements en cours) ainsi que des CD et des DVD.
Huit principaux domaines sont représentés dans les collections :
- l’archéologie de la France (cultures et civilisations du territoire national des origines à l’an mil) ;
- l’archéologie de l’Europe et du Bassin méditerranéen ;
- l’archéologie comparée (tous les continents et toutes les époques) ;
- l’histoire, le droit et la technique de l’archéologie, l’histoire et organisation de la recherche archéologique ;
- l’ethnologie, anthropologie ;
- la muséologie, les musées archéologiques en France et à l’étranger ;
- le musée d’Archéologie nationale ;
- le château et domaine de Saint-Germain-en-Laye.
Album Revon, planche. Cliché cop. MAN / Valorie Gô.
Services
Depuis 2015, la bibliothèque propose la consultation sur place de ses collections. Une partie du fonds d’ouvrages est disponible en libre accès, tandis que le reste des documents (archéologie comparée, ouvrages régionaux et locaux, revues, tirés à part et documents multimédias) est accessible sur demande ou à l’aide du prêt entre bibliothèques (PEB).
La bibliothèque met également à disposition un équipement informatique pour la consultation du catalogue et des bases de données bibliographiques. Le catalogue recense l’ensemble des ouvrages et articles de périodiques édités par la bibliothèque après 1992. Il est accessible par le biais du catalogue collectif FRANTIQ (Fédération et ressources sur l’Antiquité). Les périodiques sont signalés au sein du catalogue collectif SUDOC.
Les particularités du lieu
Un lieu chargé d’histoire
Le château en lui-même est doté d’une riche histoire et a occupé différentes fonctions au fil des époques : demeure royale, école de cavalerie, réserve d’armes ou encore pénitencier avant d’être réhabilité en musée entre 1860 et 1925. Le château a hébergé notamment Jacques II Stuart entre 1690 et sa mort survenue en 1701, et la Cour des Jacobites.
Château du Domaine de Saint-Germain-en-Laye, 2018. Cliché Chloé Bonnamy
Des fonds exceptionnels, voire uniques
Le service des ressources documentaires se distingue aussi par les fonds d’archives et d’ouvrages originaux conservés. Il dispose d’une riche documentation sur les pièces de collection du musée, sur le Domaine de Saint-Germain-en-Laye et son château (plans, planches, ouvrages, …) et sur l’archéologie. De nombreux ouvrages et livres de voyages anciens figurent dans les collections et constituent la mémoire de fouilles et chantiers archéologiques.
Album Cournault, planche. Cliché cop. MAN / Valorie Gô.
D’autres « trésors » de la bibliothèque peuvent être mentionnés :
- un exemplaire précieux de l’Histoire de Jules César, écrite par Napoléon III et portant la dédicace du même Louis-Napoléon Bonaparte (en restauration) ;
- le Dictionnaire archéologique de la Gaule établi par la Commission de topographie des Gaules ;
- de nombreuses archives produites ou en rapport avec cette commission ;
- les documents autour du chantier de restauration, au centre des archives.
Vie de Jules César par Napoléon III, couverture. Cliché cop. MAN / Valorie Gô.
Les documents les plus consultés
Parmi la grande diversité des domaines, deux fonds sont très consultés :
- les guides et les catalogues du musée d’Archéologie nationale de Saint-Germain-en-Laye, par les étudiants, notamment en muséologie ;
- les classiques de l’archéologie, à l’exemple des Cartes archéologiques de la Gaule, qui sont considérées comme une « bible » du domaine.
Le public régulier
Ouverte à tous et toutes, sous condition d’une réservation préalable, la bibliothèque est majoritairement fréquentée par des chercheurs, des archéologues et des étudiants.
Informations pratiques
Toutes les informations sur la page de la bibliothèque
Référence bibliographique : Grégoire Meylan, « La bibliothèque du musée d’Archéologie nationale : point d’étape après cent cinquante ans d’ouverture au public », Antiquités nationales, 47, 2016/2017, p. 123 à 135.
Cour intérieure du château, donnant accès à la bibliothèque, vue depuis les toits, 2018. Cliché Chloé Bonnamy
Chloé Bonnamy
Service de l’informatique documentaire