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Pompéi dans le fonds Pierre Gusman
Mis à jour le 12 mai 2021
Les trésors de l'INHA
Des sources pour l'histoire de l'archéologie
Pompéi dans le fonds Pierre GusmanDes sources pour l’histoire de l’archéologie
La bibliothèque de l’INHA – collections Jacques Doucet conserve, parmi ses fonds d’archives, le fonds constitué par Pierre Gusman (1862-1941), graveur, archéologue, romancier (Archives 37). Ce fonds, désormais accessible aux chercheurs, a été inventorié, pour la partie des photographies concernant Pompéi, par Sandra Zanella, doctorante à l’université Paris 1 et à l’université orientale de Naples, chargée d’études et de recherches à l’INHA entre 2011 et 2014.
Nous reproduisons et actualisons dans ce billet un article rédigé par Sandra Zanella en 2014 pour les Nouvelles de l’INHA :
Le Jardin de Vénus : Pompéi dans le fonds Pierre Gusman
Figure éclectique aux intérêts multiples, Pierre Gusman (Paris 1862 – Grosrouvre 1941), graveur de formation, n’abandonnera jamais cet art qui fera de lui l’un des personnages les plus actifs des premières décennies du XXe siècle. En parallèle à cette profession qu’il hérita de son père, Pierre Gusman demeure un personnage de première importance pour les études portant sur le thème de Pompéi, bien que son travail soit trop souvent laissé à l’écart.
Photographe, poète, dessinateur, graveur, Pierre Gusman commence sa longue fréquentation de l’Italie suite à l’obtention d’une bourse de voyage de l’École des Beaux-arts en 1894.
Cela ne sera que le début d’une histoire ininterrompue de l’artiste avec la péninsule, ses sites archéologiques et ses paysages, qui donneront corps à la documentation riche et variée constituant aujourd’hui le fonds d’archives qui porte son nom.
Pompéi dans le fonds Gusman
Parmi les sites italiens qui occupent une place majeure dans le fonds, Pompéi, que Pierre Gusman découvre pour la première fois dans les dernières années du XIXe siècle, a laissé une marque impérissable dans son œuvre et ses études.
Lorsque l’on approche ses publications sur Pompéi, la caractéristique la plus frappante demeure la fraîcheur de point de vue avec laquelle Gusman observe l’Antiquité. Une attention scrupuleuse est portée à la reproduction du détail qui est représenté le plus fidèlement possible. Un désir d’objectivité perdure tout au long de sa production ; un désir de « faire revire Pompéi avec sincérité, à l’aide de documents authentiques » . En raison de ses multiples savoir-faire, Pierre Gusman sut traduire en images son désir de demeurer fidèle à l’objet archéologique qu’il s’efforça de mettre en contexte sans pour autant s’abandonner à des reconstructions fantastiques.
Cette volonté, nous la retrouvons jusqu’à la fin de sa carrière, quand Pierre Gusman, en écrivant son seul roman à sujet amoureux, s’empressa d’avertir son public qu’il s’agissait d’une histoire vraie. Plus de quarante ans après sa première visite à Pompéi, Elskée au Jardin de Vénus (Souvenirs de Pompéi) s’affiche comme l’ouvrage le plus personnel de l’artiste-archéologue, et le lieu où toutes ses impressions sur Pompéi et le Golfe de Naples trouvèrent leur expression.
Depuis 1942, suite au legs de Pierre Gusman, une partie importante de sa documentation de travail est conservée à la Bibliothèque de l’INHA, collections Jacques Doucet. Cette documentation témoigne du modus operandi de l’auteur et se compose de photographies, dessins, aquarelles, notes manuscrites relatives à ses publications et ouvrages inédits. Elle est donc de première importance pour avoir une approche critique sur Pierre Gusman et son travail.
L’inventaire des photographies de Pompéi
Si une partie de la documentation est déjà inventoriée et disponible à la consultation, une partie fondamentale pour la compréhension des autres documents demeure non inventoriée. Il s’agit des négatifs sur verre des photos prises sur différents sites, et dont seulement une sélection a été développée par l’artiste.
L’inventaire détaillé des négatifs à sujet pompéien (environ 2000 pièces) permettra de porter un regard nouveau sur le travail de Pierre Gusman en donnant une clef d’accès pour comprendre la sélection de photos effectuée par l’auteur. En effet, l’analyse de chaque photographie et sa mise en corrélation avec les imprimés, les dessins et les aquarelles, permettront de saisir les choix faits pour illustrer ses ouvrages.
De manière plus générale, il sera aussi question d’apporter une grande contribution à l’appréhension du site de Pompéi au début du XXe siècle. En effet, c’est au cours de ces années que la méthode de la fouille stratigraphique est perfectionnée et des édifices importants, comme par exemple la maison des Vettii, sont découverts. Ces photos, par leur originalité et leur fraicheur, permettront d’enrichir le répertoire pompéien et seront une aide précieuse pour les différents chercheurs qui travaillent sur la ville.
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Références bibliographiques
Sandra Zanella