Apparition et disparition du bibliothécaire

Que voit-on vraiment sur le célèbre tableau Le Bibliothécaire d’Arcimboldo ? Une énigme se fait jour, intrigue du regard en même temps que mystère de l’image qui se délite, se décompose, se dérobe au regard, s’éloigne à mesure que l’on s’en rapproche, qu’on la détaille (au sens de découper). Dans un texte nerveux et tendu comme une enquête, policière ou « archéologique », Yann Sordet, mobilisant une extraordinaire érudition, fait émerger du tableau d’autres images, d’autres récits, d’autres histoires.

Ici, chaque élément, présent et même absent du tableau, infléchit le récit. Dans ce travail d’analyse et de déconstruction, qui rappelle tous les enjeux de la lecture d’un tableau, que reste-t-il du bibliothécaire ? Et si le bibliothécaire n’était pas un bibliothécaire ? En plus d’une passionnante étude sur Le Bibliothécaire d’Arcimboldo, l’auteur signe ici un véritable petit traité de la méthode.

Yann Sordet est depuis 2011 directeur la bibliothèque Mazarine. Historien du livre, il est chargé de formation dans le domaine du patrimoine écrit à l’École nationale supérieure des sciences de l’information et des bibliothèques et rédacteur en chef de la revue Histoire et civilisation du livre, membre du conseil scientifique de l’Agence bibliographique de l’Enseignement supérieur et du conseil scientifique de l’EquipEx Biblissima. Il est l’auteur de L’Amour des livres au siècle des Lumières. Pierre Adamoli et ses collections (Champion / Droz, 2001) et il a dirigé les ouvrages Passeurs de textes. Imprimeurs, éditeurs et lecteurs humanistes dans les collections de la Bibliothèque Sainte-Geneviève (exp., bibliothèque Sainte-Geneviève, 30 mars-30 juin 2009, Turnhout, Brepols, 2009) et Le Livre arménien de la Renaissance aux Lumières, avec Mikaël Nichanian (Bibliothèque Mazarine / Éd. des Cendres, 2012).