© INHA, 2010
83 p.

Les livres de fête sont parmi les plus spectaculaires des nombreux documents rassemblés par Jacques Doucet pour sa bibliothèque d’Art et d’Archéologie, rattachée depuis 2003 à l’INHA. Comme les fêtes destinées à solenniser chaque acte de la vie publique des souverains, ces livres étaient le produit de la contribution de tous les grands artistes du temps. Baptêmes, mariages, funérailles, couronnements, victoires ou entrées solennelles dans les « bonnes » villes du royaume donnaient lieu à des déploiements de fastes dont les livres se veulent les traces tout aussi fastueuses.

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Une exposition

Dès la Renaissance, fêtes et cérémonies de cour ont donné lieu à la production de livres et d’estampes : décrire l’événement, le commémorer, exalter la majesté du prince, telles sont les fonctions de ces publications, des plus modestes aux plus luxueuses. L’illustration des grandes fêtes des cours européennes, par le livre, le texte et l’image, la diffusion de formes artistiques codifiées, expriment à l’époque moderne un jeu subtil entre l’art et le pouvoir.

À travers cette exposition, la bibliothèque de l’INHA, riche de plus d’un millier de livres de fête, issus des collections exceptionnelles constituées par Jacques Doucet, a proposé à l’automne 2010 un parcours illustrant la mise en livre de fêtes organisées à Paris et à Versailles aux XVIIe et XVIIIe siècles. Divers événements donnant lieu à la fête – des naissances princières aux pompes funèbres – étaient évoqués, ainsi que les mises en scène qui peuvent y être associées : feux d’artifices, carrousels, ballets, représentations théâtrales… Courts programmes, livrets explicatifs, brochures, placards, pamphlets, ou luxueux ouvrages commémoratifs, les livres de fête se présentent sous diverses formes, aux fonctions et publics différents. Les plus somptueux d’entre eux, objets d’art prestigieux, sont destinés à diffuser largement l’image de la grandeur monarchique auprès du public français, mais aussi des cours étrangères.