Auteur(s) de la notice :

MEDVEDKOVA Olga

Profession ou activité principale

Architecte, membre du Comité national des travaux historiques, historien de l’architecture

Sujets d’étude

Histoire de l’architecture française

Carrière

1835 : publie dans le Journal de la jeunesse une « Histoire de l’architecture » et une « Notice archéologique sur l’église de Saint-Denis »
1837 : lauréat du concours pour la construction d’un abattoir public à Rambouillet
7 avril 1847 : fonde le mensuel Le Moniteur des architectes dont il est l’unique propriétaire
25 août 1847 : vend cette revue à deux éditeurs, Jean-Désiré Guilmard et Auguste Grim, mais reste son rédacteur en chef jusqu’en 1855
1849 : entre comme inspecteur au service des Bâtiments civils : attaché au palais de Justice, où il seconde Louis Lenormand, architecte de la cour de cassation, dans l’appropriation de la grande salle pour la cérémonie d’installation de la magistrature, puis au Conservatoire des arts et métiers, sous la direction de Léon Vaudoyer ; rédige une série de rapports sur l’acoustique et l’optique des salles de réunions publiques et sur l’assainissement des habitations insalubres
1850 : nommé inspecteur sur le chantier de Saint-Denis dirigé par Eugène Viollet-le-Duc
1851 : nommé rédacteur en chef de la revue Encyclopédie d’architecture
1852 : nommé inspecteur d’entretien de la première circonscription des Bâtiments civils, dans laquelle étaient compris l’Observatoire, l’École des Mines, l’École normale supérieure, etc.
1854 : entre au service des édifices diocésains ; nommé architecte du diocèse de Sens sur la recommandation de Jean-Baptiste-Antoine Lassus
1857 : suite au décès de Lassus, est chargé des édifices diocésains de Soissons, de Chartres et de Mans
1861 : nommé membre de la Commission des lycées, instituée par le ministre de l’Instruction publique pour établir les règles à suivre dans la construction des établissements universitaires ; chargé de la construction du lycée de Mont-de-Marsan qu’il commence en 1863, puis de celui de Poitiers en 1865
1864 : succède à Henri Janniard à l’administration des Bâtiments civils comme architecte du Conservatoire de musique et de déclamation (renouvelle la décoration de la salle des concerts) ; restaure l’église Saint-Jacques de Dieppe et construit l’hôtel Brindeau au Havre, le château de Touvent près de Bolbec et un hôtel particulier au 12 de la rue Chaptal à Paris. Publie l’Annuaire des architectes en deux parties, la première comportant des renseignements officiels et la deuxième des biographies et bibliographies des architectes
1870 : publie son Dictionnaire des architectes
1873 : à la suite de l’Exposition universelle de Vienne, reçoit la Croix de chevalier de l’ordre de François-Joseph

Chevalier de la Légion d’honneur

Étude critique

Fils d’entrepreneur en charpente à Littry dans le Calvados, formé à l’architecture à Paris dans les ateliers d’Abel Blouet (1795-1853) et de Louis Visconti (1791-1853) chez lequel il avait travaillé plusieurs années comme dessinateur, Adolphe Étienne Lance traça sa route en dehors de la voie royale, hors de l’École des beaux-arts, des concours et des séjours italiens prestigieux.

Durant toute sa vie, il pratiqua son métier en menant une activité de constructeur privé, essentiellement à Paris et au Havre. Il s’y fit distinguer par le raffinement des décors historicisants et par l’utilisation de nombreuses innovations techniques. Il fut constamment préoccupé par les questions du confort et de l’hygiène. Selon l’un de ses élèves, « toujours il s’efforça, en s’inspirant des chefs-d’œuvre de notre art privé français, de réserver à l’ornementation une place importante, tout en tenant grand compte des moyens nouveaux que la science met de nos jours au service du constructeur » (Charles Lucas, Adolphe Lance, sa vie, ses œuvres (1813-1874), 1875, p. 25).

Dans le domaine public, il fit une carrière d’inspecteur des Bâtiments civils, attaché au palais de Justice, puis au Conservatoire des arts et métiers, à l’Observatoire, à l’École des Mines, à l’École normale supérieure, à la Commission des lycées.

À partir de la fin des années 1840, il s’occupa de la restauration des monuments historiques, en s’y formant sur le chantier de Saint-Denis sous la houlette d’Eugène Viollet-le-Duc qui devint, pour les années à venir, l’un de ses principaux maîtres à penser. C’est en suivant sa méthode qu’il restaura, ensuite, les cathédrales de Soissons et de Sens. Dans ce dernier édifice, il détruisit notamment le jubé, « ouvrage parasite qui masquait aux assistants le spectacle des cérémonies du culte » (Charles Lucas, op. cit., p. 30). En 1864, dans sa « Lettre à propos de la restauration de la cathédrale de Sens », publiée dans la Gazette des Beaux-Arts (p. 554-557), Lance répondait à la critique avancée contre cette restauration. Si on écoutait les « archéologues de pacotille », écrivait-il, on aurait été obligé de reconstruire purement et simplement les parties des bâtiments en ruine, « ce qui eût été la perpétuation inintelligente des mutilations et des vices de construction dont on connaissait trop les effets déplorables » (Charles Lucas, op. cit., p. 555). Contre cette façon de faire, Lance affirmait sa position de restaurateur de l’école de Viollet-le-Duc : « L’autre partie, qui était le plus rationnel, le plus économique et, j’ose le dire, le plus sensé, devait avoir pour résultat de rendre au monument son unité, sa première forme, tout en respectant d’ailleurs les besoins nouveaux imposés par le service du culte… » (Charles Lucas, op. cit., p. 555). Par ce moyen, affirmait-il, il avait « rendu à l’architecture la belle et imposante physionomie qu’elle avait depuis longtemps perdue » (Charles Lucas, op. cit., p. 556). « Quand on a l’honneur d’être appelé à rendre la santé et la vie à des monuments qui sont les plus pures de nos gloires nationales, poursuivait-il, ce n’est qu’avec un sentiment qui tient de la piété et du patriotisme qu’on ose procéder à ces délicates opérations. » (Charles Lucas, op. cit., p. 556).

Mais c’est surtout en tant que journaliste et historien d’architecture que Lance laissa une véritable trace dans l’histoire du XIXe siècle français. « Deux œuvres d’un réel intérêt, L’Encyclopédie d’architecture et le Dictionnaire des architectes français, conserveront le nom d’Adolphe Lance, qui fut à la fois architecte de talent et écrivain autorisé. (…) C’est, en effet, à ces deux publications, dans lesquelles il a rappelé avec une pieuse sollicitude les travaux des maîtres de l’architecture française, qu’Adolphe Lance doit surtout de s’être marqué pour lui une place des plus honorables et des plus méritées dans leurs rangs. » (Charles Lucas, op. cit., p. 21-22). De fait, dans ses écrits tout comme dans ces restaurations, Lance fit preuve de la piété patriotique ou, mieux encore, d’un patriotisme pieux.

Très tôt, Lance comprit l’importance, pour l’architecte, de la parole écrite et publiée. Parmi les premiers du métier, il saisit les possibilités qu’offrait la presse. À l’âge de 22 ans, il commença à publier dans le Journal de la jeunesse une « Histoire de l’architecture ». Il y plaça aussi une « Notice archéologique sur l’église de Saint-Denis ». Un peu plus de dix ans plus tard, en 1847, il fonda lui-même un mensuel sous le titre Le Moniteur des architectes dont il était l’unique propriétaire. Certes, quelques mois plus tard, il vendit cette revue à deux éditeurs, Jean-Désiré Guilmard et Auguste Grim, mais, jusqu’en 1855, il en resta le rédacteur en chef. Cette revue, qui s’adressait essentiellement aux hommes du métier, leur offrait un vaste choix de projets. « À ses débuts, Le Moniteur des architectes était imprimé chez les frères Plon, 36, rue de Vaugirard à Paris, et ses planches gravées au burin formaient un Recueil de maisons de ville et de campagne, édifices publics, etc. Le Moniteur des architectes procurait aux professionnels un portefeuille important de modèles de maisons privées et de campagne, mais aussi de nombreux projets d’architecture scolaire. » (Béatrice Bouvier, L’Édition d’architecture à Paris au XIXe siècle : les maisons Bance et Morel et la presse architecturale, 2004, p. 124).

Dès l’année 1851, sur l’appel des éditeurs Balthazar Bance et Victor Calliat, Lance devint le rédacteur en chef d’une autre revue, l’Encyclopédie d’architecture. Jusqu’en 1862, il y publia sans relâche. À la suite des Lettres d’Allemagne que lui avait adressées Viollet-le-Duc, il y plaça ses propres Excursions en Italie ainsi que ses notes sur le Midi de la France en train express. Il y publia des articles sur la polychromie, les Expositions de 1859 et 1861 et sur l’Exposition universelle de 1855, ainsi que les notices nécrologiques des architectes. Ainsi, pour nombre de ses confrères, il fut leur premier biographe.

Dans ses Lettres adressées d’Allemagne à M. Adolphe Lance, architecte (1856), Viollet-le-Duc s’émerveillait devant la capacité des Allemands de bâtir pour l’homme moderne des maisons confortables. Il admirait aussi la façon dont ce peuple conservait et savait valider ce qu’il possédait de l’architecture ancienne. Seulement, cette architecture était, à ses yeux, de qualité médiocre, car les Allemands manquaient d’imagination. De ce point de vue, les Français étaient à l’opposé des Allemands : ils avaient un don naturel pour les arts, ils avaient une architecture du passé magnifique, mais ils ne savaient pas ni l’apprécier, ni la conserver.

D’ailleurs, aucune autre école nationale ne résistait à la comparaison avec l’école française. L’architecture antique n’en ressortait pas mieux et Rome n’avait rien à envier à Paris : « Je me souviens, à ce propos, de l’impression que nous ressentîmes à Rome, il y a de cela dix-huit ans. Arrivant dans la ville éternelle l’esprit plein de tout ce que l’on dit sur les monuments dont elle est couverte, nous crûmes les premiers jours à une mystification : les palais nous semblaient assez maussades, insignifiants ; les églises, ou de misérables baraques en brique et sapin mal bâties, ou des amas de formes d’architecture les plus monstrueuses ; les ruines antiques… la plupart d’une mauvaise époque, des édifices cent fois remaniés et ayant perdu leur caractère. » (ibid, p. 50).

L’Excursion en Italie – que Lance publia en 1859 sous forme de livre ((1859) 1873) – était rédigés dans le même esprit. Comparable aux Monuments anciens et modernes de Jules Gaihabaud ou encore aux Notes sur les monuments gothiques de Jules Renouvier, cette série de lettres adressées à ses confrères fut pénétrée « d’un sentiment de rivalité », son voyage d’Italie ne paraissant destiné qu’à « vérifier la supériorité française » (Jean-Philippe Garric, « Adolphe Lance en Italie », 2004, p. 242). Le texte, parsemé d’épithètes telles que « médiocre », « invisible », « insignifiant », participait, en effet, à la déconstruction du mythe artistique italien. La cathédrale de Milan déplut à Lance tout particulièrement : « Tels sont, mon cher ami, les souvenirs que j’ai conservés du Dôme de Milan. Certains enthousiastes m’en voudront peut-être d’avoir manqué parfois de respect à cette merveille, mais à qui la faute ? À la merveille, sans doute, qui n’a pas su m’inspirer ce respect. » (Excursion en Italie, ((1859) 1873, p. 65).

« Tout le monde à Constance connaît Symon, le menuisier du XVe siècle (sculpteur de la cathédrale de Constance, O. M.). Combien y a-t-il de personnes à Paris qui sachent que la Sainte-Chapelle a été bâtie par Pierre de Montereau ? Et combien de fois n’ai-je pas entendu dire que l’église Saint-Ouen de Rouen avait été bâtie par les Anglais, que Chambord était l’œuvre de Rossi, Gaillon dû à Jean-Joconde, etc. ? » (Eugène Viollet-le-Duc, Lettres adressées d’Allemagne à M. Adolphe Lance, architecte, 1856, p. 23). Le Dictionnaire des architectes français de Lance, paru en 1872, semblait répondre directement à cet appel de Viollet-le-Duc, lui-même auteur d’un dictionnaire. Mais à la différence du Dictionnaire raisonné de l’architecture française du XIe au XVIe siècle de Viollet-le-Duc (1854), celui de Lance fut un dictionnaire biographique, l’un des premiers en date en Europe en ce qui concerne les architectes, mais contemporain des grandes entreprises des dictionnaires biographiques nationales, comme par exemple du Dictionnaire critique de biographie et d’histoire d’Augustin Jal (1872). Si Viollet-le-Duc composait avec des noms communs, Lance passait donc aux noms propres. Par le principe même de la biographie, il touchait donc autrement à l’histoire et déjouait la taxonomie de base du dictionnaire, alphabétique et donc achronique par définition. Cette juxtaposition de l’alphabet (égalitaire) et de la chronologie (hiérarchisante), prenait d’ailleurs, sous sa plume, un accent quasi politique : « Tous mes élus, cela va sans dire, ne jouissent pas d’une égale célébrité ; mais tous ayant acquis par leurs œuvres une notoriété quelconque, ils devaient être égaux devant l’histoire, et cette égalité, je la leur ai accordée. Les plus célèbres, d’ailleurs, ne sont pas toujours ceux qui méritent de l’être. » (Lance, Dictionnaire des architectes français, 1872, p. III).

Contrairement au choix de son maître à penser qui se limitait au Moyen Âge, Lance tâchait d’embrasser l’ensemble des architectes français connus de tous les temps et jusqu’à son époque. Cette « œuvre capitale que depuis si longtemps il avait projetée, celle à laquelle il avait en quelque sorte voué son existence, et celle aussi qui devait être son testament d’écrivain » comportait, en effet, contre soixante-quinze architectes français qui figuraient dans les anciens dictionnaires, « plus de seize cents noms d’architectes, empruntés à près de quinze siècles, découverts et vérifiés dans cinq cents ouvrages » (Charles Lucas, « Adolphe Lance, op. cit., p. 38-39).

C’est que, pour Lance, le passé et le présent de l’architecture française étaient intimement liés. Ce qui semblait compter pour lui par-dessus tout étaient, dans le passé comme dans le présent, la dignité et la renommée de son métier : « L’histoire, en général, fait une maigre part aux architectes ; tandis que les faits et gestes des peintres et des sculpteurs sont relatés complaisamment, c’est à peine si les architectes sont gratifiés d’une mention presque toujours concise et sèche, dont le seul avantage est de les sauver de l’oubli. Et, chose digne de remarque, cette injustice, qui est de tous les temps, se montre plus criante encore de nos jours. Une large part est faite à la critique des œuvres qui sont du domaine des arts et des lettres ; chaque lundi nos journaux consacrent une de leurs pages au compte rendu du moindre livre et de la plus insignifiante comédie, ils prodiguent leur publicité aux auteurs et aux acteurs des dernières comme des premières catégories, ils s’occupent assez souvent des musiciens, quelquefois des peintres et des sculpteurs : ils ne songent jamais aux architectes ! Singulière anomalie ! le plus utile et le plus ancien des arts, celui dont les produits sont les plus grandioses et les plus durables, l’architecture, à qui l’on doit les magnifiques monuments du Moyen Âge et de la Renaissance, c’est-à-dire les plus anciennes et les plus pures de nos gloires, l’architecture, dis-je, est oubliée ou dédaignée, et les architectes, je parle même des premiers d’entre tous, restent à peu près inconnus. Qui sait les noms des grands artistes auxquels sont dues les cathédrales de Paris, d’Amiens, de Reims, de Strasbourg ? Combien de gens savent que le vieux Louvre est de Lescot et le Garde-Meuble de Jacques-Ange Gabriel ? C’est pour réparer, dans la mesure de mes forces, ce déni de justice dont est victime toute une classe d’artistes, que je viens soumettre au public ce travail, fruit de longues et patientes recherches. » (Lance, Dictionnaire des architectes français, 1872, p. II.).

Ainsi, pour l’introduction de son Dictionnaire des architectes français, Lance choisit de composer « un essai d’histoire non de l’architecture ou des architectes, mais – simplement et modestement – de l’Architecte » (Lance, Dictionnaire des architectes français, p. VII). À la suite de Viollet-le-Duc (chapitre « Architecte » de son Dictionnaire raisonné de l’architecture du XIe au XVIe siècle), il y présentait une histoire abrégée « du mot et de la chose », en s’intéressant au statut, titre, occupations, modes de rémunération, le tout tiré d’un grand nombre de documents d’archives, parcourus personnellement ou à l’aide de ses amis savants, Anatole de Montaiglon, Jules Guiffrey, Édouard Didron, ses confrères du Comité des travaux historiques Douël-d’Arc, Paul Lacroix et d’autres. Cet exposé se terminait par des « Tableaux chronologiques d’honoraires payés à des architectes depuis le XIIIe siècle », ainsi que par une série de planches gravées représentant les « Sceaux d’architectes ».
De cette introduction, composée selon les règles de la science historique positiviste, le lecteur du Dictionnaire des architectes français de Lance passait aux entrées, en s’étonnant devant le nombre spectaculaire des architectes français.

En partant du principe que « les premiers architectes français furent des évêques et des moines » (Lance, Dictionnaire des architectes français, 1872, p. VII), partagé par nombre d’auteurs dont Daniel Ramée (Histoire générale de l’architecture, 1860), Lance, en s’interdisant toute critique, effectua un relevé systématique dans les sources médiévales de toute mention d’une personne qui construisait. Les personnages qui paraissaient dans la vignette de page de titre du premier tome du Dictionnaire des architectes français de Viollet-le-Duc – le religieux qui tenait un rouleau manuscrit, l’architecte avec son grand compas en train de tracer l’arc d’ogive, et le chevalier vêtu de cuirasse – formaient une société médiévale marquée par l’unité utopique si chère aux historiens et philosophes du milieu du XIXe siècle. C’est cette société tout entière – englobant ceux qui construisaient et ceux qui faisaient construire – qui entrait maintenant dans le Dictionnaire des architectes français de Lance, le remplissant de centaines de noms. Ainsi devenait un « architecte français » un certain saint Agricol, évêque de Chalon-sur-Saône, qui vivait vers le commencement du Ve siècle et fut « l’architecte de plusieurs édifices de son diocèse, et notamment de la cathédrale. Grégoire de Tours, qui fut presque son contemporain, dit que cet édifice était orné de colonnes et enrichi de marbres, de mosaïques et de peintures (Grégoire de Tours, liv. V) » (Lance, Dictionnaire des architectes français, 1872, p. 2). Un autre du nom d’André fut « l’un des architectes, au XIIe siècle, de l’église priorale de Saint-Genèz, du diocèse de Bellay. C’était un ecclésiastique, et probablement un novice. Il est mentionné dans un cartulaire manuscrit de l’abbaye de Saint-André-le-Bas, à Vienne (Bulletin archéologique, t. II) » (Lance, Dictionnaire des architectes français, 1872, p. 9-10).

Les entrées concernant les architectes français du XVIe siècle devenaient moins nombreuses, mais aussi plus fournies. Ainsi, la notice consacrée à Jacques Androuet du Cerceau était accompagnée d’un catalogue exhaustif de ses publications. Quant aux architectes du XVIIe, du XVIIIe et du XIXe siècle, ils faisaient l’objet de véritables « vies », dans lesquelles néanmoins Lance ne touchait « de leur vie privée que ce qui peut intéresser leur vie publique, c’est-à-dire ce qui a trait directement à leur histoire comme artistes ». (Lance, Dictionnaire des architectes français, 1872, p. V.).

En vidant ses notices d’anecdotes concernant la vie privée de ses personnages, mais en évitant également, comme on l’a déjà vu, toute critique de leurs œuvres, Lance pensait sans doute agir de façon plus scientifique que ces prédécesseurs. Mais en procédant ainsi, il privait ses personnages de toute couleur. Ses « architectes français » ne semblaient, en effet, que naître, obtenir des prix, signer des contrats, construire un certain nombre de bâtiments (parfois publier quelques ouvrages), recevoir des honneurs académiques et, enfin, mourir.

Olga Medvedkova, chargée de recherche au CNRS

Principales publications

Ouvrages et catalogues d’expositions

  • Du concours comme moyen d’améliorer l’état de l’architecture et la situation des architectes, par Adolphe Lance, de la Société centrale des architectes. Paris : impr. De Plon, 1848.
  • Notice sur la vie et les travaux de M. Achille Leclère. Paris : B. Bance, 1854.
  • Abel Blouet, architecte, membre de l’Institut, sa vie et ses travaux. Paris : B. Bance, 1854.
  • Notice sur la vie et les travaux de Paul-Marie Le Tarouilly, architecte. Paris : B. Bance, 1855.
  • Exposition universelle des beaux-arts. Architecture, compte rendu, par Adolphe Lance. Paris : B. Bance, 1855.
  • Excursion en Italie : Aix-les-Bains, Chambéry, Turin, Novare, Milan, Brescia, Vérone, Padoue, Venise, Murano, Torcello, le lac Majeur, le lac de Côme, par Adolphe Lance, architecte du gouvernement. Sans illustrations. Paris : Bance, 1859 ; rééd. avec les gravures de Léon Gaucherel, 1873.
  • Annuaire de l’architecte pour l’année 1864, 1re année. Paris : A. Morel, 1864.
  • Dictionnaire des architectes français, par Adolphe Lance architecte du gouvernement, membre du Comité national des travaux historiques. Paris : Vve A. Morel, 1872, t. I-II.

Articles

  • Nombreux articles et récits de voyage dans l’Encyclopédie d’architecture, de 1851 à 1862.
  • « Lettre à propos de la restauration de la cathédrale de Sens ». Gazette des Beaux-Arts. Courrier européen de l’art et de la curiosité, Paris, p. 554 -557.

Bibliographie critique sélective

  • Viollet-le-Duc Eugène-Emmanuel. – Dictionnaire raisonné de l’architecture du XIe au XVIe siècle. Paris : B. Bance, 1854-1868.
  • Viollet-le-Duc Eugène-Emmanuel. – Lettres adressées d’Allemagne à M. Adolphe Lance, architecte. Paris : B. Bance, 1856.
  • Ramée Daniel. – Histoire générale de l’architecture, par Daniel Ramée, architecte. Paris : Amyot, 1860.
  • Jal Auguste. – Dictionnaire critique de biographie et d’histoire. Paris : H. Plon, 1867.
  • Lucas Charles-Louis-Achille. – Adolphe Lance, sa vie, ses œuvres, son tombeau. Paris : Vve A. Morel, 1875.
  • Montaiglon Anatole (de). – Adolphe Lance, architecte, 1813-1874. Paris : impr. de Pillet, 1875.
  • Guiffrey Jules. – Adolphe Lance. Notice biographique 3 août 1813 – 24 décembre 1874. Paris : Louvre, 1875.
  • Ruprich-Robert Victor. – « Notice biographique sur A. Lance ». Revue générale de l’architecture, 1875, t. XXXII, col. 34-38.
  • Leniaud Jean-Michel. – Répertoire des architectes diocésains du XIXe siècle, [En ligne] http://elec.enc.sorbonne.fr/architectes/, consulté le 24 juillet 2012.
  • Bouvier Béatrice. – L’Édition d’architecture à Paris au XIXe siècle : les maisons Bance et Morel et la presse architecturale. Genève : Droz (« Histoire et Civilisation du livre »), 2003.
  • Garric Jean-Philippe. – « Adolphe Lance en Italie ». In Recueils d’Italie : les modèles italiens dans les livres d’architecture. Sprimont : P. Mardaga, 2004, p. 242-244.

Sources identifiées

Paris, Archives nationales

  • F18 386 ; F19 7230-7231

En complément : Voir la notice dans AGORHA