Anonyme, Alexandre Lenoir, conservateur des monuments historiques, XVIIIe siècle, Paris, musée du Louvre, ©RMN / Thierry Le Mage. Dessin.

Auteur(s) de la notice : SCHWARTZ Emmanuel

Profession ou activité principale

Conservateur du musée des Monuments français, puis administrateur de l’église royale de Saint-Denis

Autres activités
Peintre, antiquaire, critique d’art, acteur, auteur dramatique

Sujets d’étude
Histoire générale des arts, sculpture française, architecture, peinture du XVIIIe siècle, Moyen Âge, Renaissance, antiquités françaises, mexicaines, indiennes, égyptiennes, David, académisme

Carrière
Avant 1779 : élève de l’abbé Lenoir à Strasbourg puis élève au collège des Quatre-Nations
7 avril 1779 : inscription à l’École de l’Académie royale de peinture et de sculpture, à Paris, comme élève de Gabriel-François Doyen, puis en 1785 comme élève de Nicolas-Guy Brenet
5 octobre 1790 : établissement d’un « dépôt des monuments et effets précieux provenant des maisons ecclésiastiques supprimées », placé sous sa garde, au couvent des Petits-Augustins
3 juin 1791 : par arrêté du Comité d’administration des biens nationaux nommé garde du dépôt
6 frimaire an III (27 novembre 1794) : nommé conservateur par décret
29 vendémiaire an IV (21 octobre 1795) : reçoit officiellement l’autorisation de créer un musée
27 décembre 1800 : visite de Napoléon au musée des Monuments français
20 février 1806 : décret (non appliqué) ordonnant « le transfert dans l’église de Sainte-Geneviève des tombeaux… »
24 avril 1816 : ordonnance royale affectant les bâtiments de l’ancien couvent des Petits-Augustins à l’École royale des beaux-arts
18 décembre 1816 : nommé administrateur de l’église royale de Saint-Denis

Chevalier de la Légion d’honneur (1814) ; chevalier de l’ordre de l’Éperon d’or à Rome (1815) ; conservateur du musée des Monuments français ; administrateur des monuments de l’église royale de Saint-Denis ; professeur d’antiquités à l’Athénée royal de Paris

Membre de la société celtique (premier président, 1807), puis Société royale des antiquaires de Paris ; Société académique des sciences ; Société philotechnique de Paris ; Athénée de la langue française ; Société libre des sciences, lettres et arts de Nancy ; Société libre des sciences, lettres et arts de Soissons ; membre honoraire de la Société des antiquaires de Londres, de l’Académie des Arcades, de l’Académie italienne

Loge Saint-Jean ou Saint-Alexandre d’Écosse et le Contrat social, O **, convent de Paris, 17… ; Loge le Grand Sphynx, convent de Paris ; Mère-Loge du Rite écossais philosophique en France, convent de Paris, 1er janvier 1813 ; grand adepte (1818-1820) de l’ordre du Temple, grande maison métropolitaine de l’ordre l’Orient, 1818, puis écuyer de l’ordre du Temple, conv** de Paris, vers 1824

Étude critique

L’œuvre d’Alexandre Lenoir, fondateur du musée des Monuments français, est définie sommairement comme celle d’un peintre médiocre qui trouva sa vocation dans le sauvetage et la mise en scène d’œuvres d’art menacées par le vandalisme révolutionnaire. Sa vocation véritable était peut-être autre : dès sa prise de fonctions, et de plus en plus après la fermeture du musée des Monuments français (musée des Petits-Augustins), Lenoir écrivit beaucoup, publia davantage encore, reprenant sans fin articles, inventaires et théories. Les galeries de son musée même étaient fort bavardes : le visiteur y lisait maintes inscriptions, plaques, poèmes. Sa doctrine naquit de son musée et des événements : l’honneur lui appartient d’avoir su jouer avec l’histoire des hommes et des arts, avec les religions, les modes, les modèles, assez habilement pour imposer à ses contemporains et à ses successeurs des méthodes et des vues peu orthodoxes.

Vieilles méthodes et grands sentiments

Adjoint du peintre Gabriel-François Doyen au dépôt des Petits-Augustins où affluaient les saisies révolutionnaires, gardien d’abord, remplaçant de Doyen émigré, puis reconnu conservateur, avec le titre d’administrateur, Lenoir tint constamment à jour catalogues et inventaires à partir de 1793, constituant une source documentaire plus systématique que les travaux de son rival et supérieur hiérarchique, Vivant Denon, directeur général du Muséum (musée du Louvre) auquel il est souvent comparé. Lenoir associa la gestion des œuvres à leur description historique illustrée. Aux Notices succinctes des premières éditions, il joint des Histoires des arts, dissertations, avant-propos, récapitulatifs, projets de réorganisation. Il reporta la matière de ses catalogues dans une édition monumentale en huit volumes, le Musée des Monumens français… pour servir à l’histoire de France et à celle de l’art (1800-1821), qui prolongea la vie et le mythe de son musée après sa fermeture. Le Journal d’Alexandre Lenoir, qui couvre les années 1791 à 1799, offre une chronologie de mouvements d’œuvres et d’intrigues en tout genre. Lenoir rédigea d’autres descriptions de saisies révolutionnaires, de collections privées, dont celles de Joséphine de Beauharnais. Ses collègues du Louvre le laissèrent commencer une Description historique du Musée royal. En tant qu’antiquaire, son plus glorieux et plus utile rapport est d’une autre nature : lors des exhumations de Saint-Denis en 1793, il établit des procès-verbaux avec un grand sens de la précision historique. On vit alors à l’œuvre l’expérimentateur « scientifique » naïf et convaincu, analysant les crânes, se référant aux effigies anciennes et aux pièces d’archives. Son activité désordonnée vaut à Lenoir d’être constamment lu et critiqué pour avoir travesti la réalité. Lenoir était capable de distinguer les ajouts modernes sur une antique et tout autant de les commander à ses restaurateurs. Il sauva des œuvres que ses collègues méconnaissaient, parmi lesquelles les Esclaves de Michel-Ange. La polémique qui sévit entre les éditeurs des états manuscrits de Lenoir, Albert Lenoir, son fils, épaulé par la Commission de l’inventaire des richesses d’art, et Louis Courajod, détournée par Louis Dimier, s’explique par l’ampleur du travail accompli. Au XXe siècle, il est impossible de compter les études consacrées à la statuaire française qui utilisent les inventaires de Lenoir : elles y cherchent à la fois l’aventure des monuments français pendant la Révolution et leur provenance antérieure.

Sur bien des points, le conservateur héritait des habitudes des collectionneurs des XVIIe et XVIIIe siècles. Ainsi, dans l’étude des costumes, qu’il destinait aux artistes, il lui arrive de montrer de la perspicacité, par exemple en identifiant et acquérant le casque d’Henri III (New York, The Metropolitan Museum of Art). Son succès sur ce point fut immédiat, fournissant leur documentation aux élèves de Jacques-Louis David. Suivant l’exemple de Roger de Gaignières ou de Bernard de Montfaucon, historiens par les images plutôt qu’historiens des images, il assembla deux collections de portraits peints et dessinés, les édita, simplifiant à l’excès leurs traits. Simultanément, il créait deux musées d’hommes illustres d’un ton plus nouveau. Sa galerie historique se distinguait surtout par les tombeaux des maîtres de la France, venus de Saint-Denis et d’ailleurs ; elle se référait à Westminster. L’autre musée se veut cimetière des bienfaiteurs de l’humanité, généralement présentés comme victimes des rois. Les grands hommes de Lenoir furent plusieurs fois sur le point de partir à Notre-Dame, au Panthéon, à Saint-Denis. Ils furent protégés par Joséphine, mais surtout par le parti littéraire et artistique de Lenoir, qui avait laissé les philosophes des Lumières et les martyrs de la Révolution à Sainte-Geneviève et accueilli les cendres de Jean de La Fontaine, Molière, Jean Mabillon, Montfaucon, Nicolas Boileau, et surtout celles d’Héloïse et Abélard. Les héros du musée étaient « les artistes célèbres en France ». Dans les salles, les tombeaux royaux sont alignés en bon ordre, dans l’Élysée, au contraire, les monuments funéraires des artistes sont dispersés, pour inspirer « mélancolie et vertu ». Lenoir, qui organisait des cérémonies pour le transfert des cendres, s’adressait à des lecteurs de Jean-Jacques Rousseau, forgeant une conception de l’artiste moralisatrice et sentimentale : d’un côté, l’Enfer pour les tyrans déchus, de l’autre, l’Élysée, l’apothéose de la Vertu. La pseudo-science physiognomonique justifiait les jugements manichéens, lisant les crimes sur le visage de Frédégonde ou Catherine de Médicis. Pour Lenoir, Antoine Coysevox avait voulu non pas honorer Mazarin, mais dénoncer son hypocrisie sur ses traits. Lenoir tentait de regrouper les œuvres, auteur par auteur, ainsi que cela se pratiquait couramment en peinture, moins souvent en sculpture. Entre ses mains, les artistes étaient des héros tragiques ou maudits, il présentait le peintre Jean-Germain Drouais, mort jeune avant la Révolution, comme un héros antique. Il reconstituait le Louvre de Charles IX pour le plaisir de décrire Jean Goujon, auquel il avait donné un faux tombeau, en victime de la Saint-Barthélemy. Il apprit à une génération à pleurer pour l’amour des arts et des artistes, tels les personnages de Stendhal, Armance et Octave, à la recherche d’Héloïse et d’Abélard. Il raisonnait en romancier historique : en 1829 et en 1832, il date de 1560 deux épées trouvées dans la Seine, à la hauteur de l’ancien musée et conclut qu’elles appartenaient à des protestants noyés pendant la nuit tragique. Prosper Mérimée, qui habitait l’ancien musée, venait de publier la Chronique du règne de Charles IX…

Entre le matérialisme et l’ésotérisme

Lenoir appliquait aux œuvres d’art des théories qu’il recevait des Lumières et tirait des traités maçonniques. Le seul ouvrage de Lenoir disponible en 2007, La Franche-Maçonnerie rendue à sa véritable origine (1814), reprend une conférence commentant « les antiquités égyptiennes, indiennes et grecques qui ornent les archives » de la Mère-Loge Saint Alexandre d’Écosse. Conceptions matérialistes et ésotériques y sont mêlées, celles du Monde primitif analysé et comparé avec le monde moderne, par Antoine Court de Gébelin (1773) et de L’Origine de tous les cultes ou religion universelle (1795), par Charles Dupuis. Dupuis, conventionnel, puis membre des Cinq Cents, lié à l’abbé Gaspard Leblond, secrétaire de la Commission des monuments, autre maçon et ami de Lenoir, dans le but avoué et très voltairien de mettre au même rang que les autres religions le christianisme, accuse les prêtres de détourner, pour asseoir leur pouvoir, les symboles des forces primitives que la maçonnerie, à l’inverse, révèle. En 1813, Lenoir, invité à illustrer l’ésotérisme encyclopédique des maçons déchiffra la signification secrète des œuvres d’art par l’universalité des mythes. Au même moment, des historiens mieux formés que Lenoir, qui fréquentent les mêmes loges, comme Aubin-Louis Millin, professeur d’antiquités à la Bibliothèque nationale de France, décrivant sans les interpréter les monuments, esquissent une histoire de l’art français. L’explication absolue, première et définitive apportée aux faits artistiques par Lenoir niait l’histoire, mais, outre qu’elle fascina les poètes en quête de symboles, comme Gérard de Nerval, elle ouvrait, sur des sujets inattendus, des perspectives dépravées (Jurgis Baltrusaitis), que ses contemporains n’abordaient pas encore, faute de les maîtriser suffisamment.

De l’Orient au Mexique

L’Égypte, par exemple, civilisation première, est constamment invoquée par Lenoir pour interpréter les monuments français. Comme Dupuis, Lenoir, dans sa manie assimilatrice, voit en Notre-Dame un Iséum, déchiffre les portails comme des zodiaques ou des hiéroglyphes, avec le Christ en Horus. Il participe aux controverses sur les objets les plus fumeux et les plus fameux : l’octogone de Montmorillon dans la Vienne, temple de druides pour Montfaucon, église chrétienne pour Millin, fanal d’éclairage nocturne pour Jean Lebeuf, est pour Lenoir un temple à Isis. Les pyramides font figure, à ses yeux, d’édifices solaires, non de tombeaux, œuvres des peuples et non des princes. Lenoir, avec Ennio Quirino Visconti et Denon, donne son avis sur Le Zodiaque de Denderah (Bibliothèque nationale de France), calendrier astronomique et agricole qui se mue entre ses mains en source des mythes climatiques. Quand Jean-François Champollion date le zodiaque de l’époque romaine, Lenoir essaie encore de le repousser à 770 av. J.-C. pour éviter de perdre totalement la face. Alors que l’histoire de l’art cherche sa doctrine, la linguistique historique s’appuie déjà sur des procédés inaccessibles à l’autodidacte Lenoir, qui se crut égyptologue au point d’être candidat au poste de conservateur des collections égyptiennes au Louvre.

L’un des avatars de l’égyptomanie mena Lenoir en Arabie. Il convenait, pour contenter les exigences du temps, que le style gothique, art religieux de la France médiévale, eût une origine qui fût autre que chrétienne, point trop française, ni non plus trop germanique. Lenoir assure que les prêtres seuls connaissaient la science orientale, qu’ils l’ont utilisée dans l’architecture et dans les vitraux, abandonnant la sculpture aux tailleurs de pierre ignorants. Dans de multiples considérations « sur l’origine de l’architecture appelée improprement gothique », les motifs gothiques sont déclarés saracéniques (sarrasins), selon des hypothèses acceptées par Fénelon et Blondel. Le grand tournant de l’art médiéval se serait produit lors de la croisade de Louis IX : l’architecte Pierre de Montereau en aurait rapporté les plans des basiliques, dont la Sainte-Chapelle. Voici les formes gothiques rattachées, via l’Arabie, aux « adorateurs du soleil, des planètes et de la nature ». L’ogive renvoyait à l’œuf sacré des Égyptiens… Ces fantaisies s’étendaient à toutes les civilisations, jusqu’à la Chine. Nehalennia, la Germaine, rejoint Isis, Cérès, Minerve, Diane, la Vierge des Chrétiens, qui préside aux moissons. Au moins ces identifications exotiques protégèrent-elles les statues des églises. La plus consistante étude de Lenoir, le Parallèle des anciens monuments mexicains avec ceux de l’Égypte, de l’Inde et du reste de l’ancien monde (1836) présente un solide compte rendu des expéditions et de l’archéologie mexicaines.

Celtes et antiquaires

Les curiosités éclectiques de Lenoir convergeaient vers les antiquités nationales, dites celtiques. Certes, il mettait dans la recherche archéologique tous les a priori qu’il affectionnait. Il commença un Atlas des monumens des arts libéraux de la France depuis les Gaulois jusqu’à nos jours (1818), reprit sans les vérifier les notes de l’acteur Pierre Beaumesnil, antiquaire de second ordre, ou les descriptions des Mauristes et de Jean-Aimar Piganiol de La Force. Mais Lenoir figure parmi les fondateurs de l’Académie celtique. Il eut son heure de gloire en 1807 quand la Société qu’il présidait tint sa première session dans son musée. Le regard archéologique des Celtiques se nourrit d’acharnement à déceler dans tous les domaines les traces romaines, celtiques, pré-celtiques. Le fondateur, Éloi Johanneau, dans son discours d’ouverture, lança un programme d’étude des arts et traditions populaires, selon un questionnaire rigoureux qui liait les monuments et le folklore. Lenoir fut régulièrement associé à ces questions dont on commençait à sentir l’intérêt. Dans ses catalogues, comme dans sa dissertation sur « La Mythologie celtique du dragon de Mets nommé Graouilly », il met en parallèle légendes, sculptures et architecture. À la source de l’archéologie nationale, la Société celtique se mua en Société des antiquaires de France, qui vit aussi le jour dans le musée de Lenoir. Les Celtiques, Lenoir en tête, qui fut accueilli en 1816 par la Société des antiquaires de Londres, confrontèrent très tôt leurs découvertes avec celles des autres académies européennes.

La mise en scène de l’histoire de l’art

La doctrine de Johann Winckelmann, seul étranger honoré par un buste dans le musée, donna une cohérence à l’ambition historique de Lenoir. L’Aperçu général de l’Histoire des arts en France, joint au premier catalogue de 1793, propose une suite à l’Histoire de l’art dans l’Antiquité, tout en insérant la Grèce dans une vision idéologique issue à la fois de l’Encyclopédie, des théories maçonniques et de l’actualité pressante. Le XVIIIe siècle avait jeté les mythes grecs à l’assaut de la croyance chrétienne. Ce parti pris, si orienté fût-il, s’accordait assez naturellement avec la vision humaniste et poétique de l’art grec qui, dans sa plus haute expression atteinte au Ve siècle, ne donnait pas aux dieux le plus beau rôle. Il était magnifiquement mis en valeur par la plus fameuse théorie de Winckelmann, sur laquelle Lenoir ouvre son grand opus en huit volumes : l’art atteint la perfection à Athènes « après l’expulsion des tyrans ».

Si la liberté et la démocratie font les grands artistes, la République française naissante ferait-elle une nouvelle Athènes ? Le retour au modèle antique, après les grands siècles et les grands déclins, serait-il table rase ou reconstruction ? Les jusqu’au-boutistes, à la suite de David, voulaient balayer l’académisme comme le gothique, identifiés au christianisme et à la royauté. Le génie pédagogique ou politique de Grégoire, sur lequel Lenoir s’appuie, assimila les destructeurs aux Vandales qui jetaient leur ignorance contre l’Athènes des temps nouveaux (Notice historique des monumens des arts, an IV, p. vj). Fort des exemples de la république florentine ou de l’empire d’Hadrien, empruntés à Winckelmann (Description historique de chronologique des statues, 1803, p. 16), Lenoir estime que la France de la Révolution vit sa « régénération », à la fois récapitulation et recommencement absolu : le mot embrasse les mythes des origines, la Vertu des philosophes et le brillant sophisme de Grégoire analysant le déroulement des arts comme le « pilori perpétuel » sur lequel le génie des artistes cloue les tyrans. Il fallait donc tout sauver. Le débat fut faussé un moment par la question des expropriations, en Italie bien plus qu’en France. Pour les statues et peintures du Louvre, la régénération parisienne était on ne peut plus impérialiste, Paris était proclamé unique lieu où les œuvres d’art étrangères pussent réellement être comprises. En prenant parti contre Quatremère de Quincy qui dès 1791 dénonçait les pillages italiens, Lenoir affaiblissait la position de son musée français. Il ne revint plus sur ce sujet – Winckelmann lui offrait de bien plus solides socles.

« La Marche des siècles » (Musée impérial des Monumens français, I, p. 52)

La salle contemporaine du musée, acceptée par Napoléon mais qui ne fut jamais réalisée, aurait traduit en acte et en flagornerie la « régénération ». À Winckelmann, Lenoir demanda une logique chronologique des arts, parallèle à la séquence en quatre temps rythmant la civilisation grecque, du grand style à la chute, que Lenoir appelle d’une page à l’autre « échelle », « marche des siècles », ou « passages chronologiques des arts » : la vieille étude des costumes s’insère modestement dans ces « physionomies exactes des époques ». La brillante dernière page de L’Histoire de l’art dans l’Antiquité appelait les historiens à « retourner chaque pierre… pour parvenir au moins à une certitude hypothétique ». Dans son Discours prononcé à l’ouverture de son cours de l’an VII à la Bibliothèque nationale de France(Magasin encyclopédique, V, 1798), Millin définit cette « réunion des plus belles conceptions des hommes de lettres et des artistes, commentées les unes par les autres » comme la matière de l’« archéographie ». Or Lenoir, sans prendre la peine de retourner la moindre pierre ou de vérifier la moindre hypothèse, présentait ses certitudes dès 1794 à propos du Louvre. L’Essai sur le Musæum de peinture suggérait de l’organiser par rapprochements historiques, en confrontant les arts des différents peuples, époque par époque. Après les salles antiques, l’Égypte, les meilleurs Grecs et les moins bons, venait la sculpture moderne. Lenoir procédait de même avec la peinture, allant de Jean de Bruges à François-Hubert Drouais, honoré au centre de la grande galerie divisée en sections. Le Louvre ne l’écoutant pas, il restait à Lenoir à écrire et transposer sa « chronologie de l’art, base principale de [son] travail » (Description historique de chronologique des statues,an VI, p. 4-5) dans les salles et catalogues du musée des Petits-Augustins. L’impatient Lenoir, pris entre les Grands Siècles à la Voltaire, le système purement historique de Montfaucon et les rythmes artistiques de Winckelmann, emporté par son grand œuvre muséographique et par son inconscience, détermina à grands traits les époques de l’art français : époque gauloise, Moyen Âge, Renaissance, siècle de Louis XIV, école de Vien… L’église des augustins proprement dite était définie comme la salle d’introduction du Musée des Monumens français (id., I, p. 50-51) qui alignait « tous les degrés d’imperfection, de perfection et de décadence, par lesquels les arts dépendans du dessin ont successivement passé ». Le musée de Lenoir avait un équivalent contemporain : l’entreprise d’Alexandre du Mège, double toulousain de Lenoir, maçon, membre de l’Académie celtique, fondateur de musée. Ses continuateurs furent nombreux. L’École des beaux-arts, aménagée après 1817 par Félix Duban en leçon d’histoire de l’art, sur le terrain du musée des Monuments français, fut approuvée dans le Journal des artistes le 5 juin 1836 par le vieux conservateur, comme un hommage bien compris à ses propres conceptions. Le musée de Cluny, aménagé par le fils d’Alexandre Lenoir, la galerie d’Angoulême, au Louvre, où se réfugièrent nombre des sculptures de Lenoir, reprirent des séquences historiques du musée des Petits-Augustins. L’effarant encyclopédisme de Lenoir réunit donc de facto, pendant vingt ans, et dans ses dizaines de catalogues,la synthèse des styles français à travers les arts, architecture, vitraux, sculptures, portraits, mythes, religions, politique… Il ne se fût pas arrêté là, sans doute : en 1805, il élargissait encore son projet (Musée des Monumens français,IV, p. 60), ajoutant armures, médailles, habits, livres.

Lenoir privilégiait l’architecture, l’écrin qui enveloppait ses collections. Le Journal des débats du 16 nivôse an X proteste : « Le muséum des Augustins ne doit pas être un magasin… nous y verrons bientôt les tours de Notre-Dame, les grandes voûtes des Thermes de la rue de la Harpe et la Sainte-Chapelle du Palais. » Le musée d’architecture de Lenoir se démarquait de Winckelmann – qui ignore presque totalement cet art – c’était l’architecture qui définissait le mieux les grands moments de l’art national. Lenoir fit donc venir à Paris l’avant-corps du château d’Anet, pour exalter dans son « Élysée » le classicisme français de Philibert de l’Orme, près du portique italianisé de Gaillon. Lenoir précédait, comme les Débats le redoutaient, la grande loi sur les monuments historiques, la transformation du passé national en un musée dont l’état serait le conservateur. Il fut immédiatement compris : Joseph de Lavallée, par exemple, vante l’ampleur de ses vues et Lenoir le cite avec satisfaction dans l’introduction de son Musée des Monumens français (I, p. 8-13) : « Il semble que sa main puissante soutient les siècles sur les bords de l’abîme, les range chacun à leur place et leur défend de s’anéantir. »

La naissance de la Renaissance et le printemps du Moyen Âge

La première notice (Notice succincte des objets de sculpture et architecture, p. vij) proclamait le bonheur d’être né français, donc artiste. Lenoir définit un ton national, non pas didactique et propagandiste, mais insolent, libertin et voltairien, par lequel il détermine les époques de l’art en France. Le celtique rappelle que « la liberté étoit le dieu tutélaire des Gaulois… » (Musée des Monumens français, I, p. 100). Les femmes jouent leur partie dans cette histoire de l’art, volontiers féministe (« Du talent des femmes dans l’art de peindre »). La Renaissance était la période la plus propice à définir le style français. Lenoir prétend au titre d’inventeur du mot et du concept artistique : en 1802, en même temps, semble-t-il, que Pierre-Louis Ginguené, il en fait un nom propre et une époque majeure de l’art. Il pressent l’importance du XVe siècle. Il insiste sur l’influence de Raphaël en France, dissocie une première Renaissance mauresque et le temps des « plans généraux, combinés avec leurs détails » : « Pierre Lescot, Philibert de Lorme et Jean Bullant […] ont entendu le mieux le style et le genre de construction qui convient à nos climats. » (Notice succincte des objets de sculpture et architecture, 1793, p. 39). Après et avant la Renaissance, Lenoir trace une continuité selon Winckelmann, avec ses hauts et ses bas, jusqu’à la régénération révolutionnaire. Sa doctrine générale s’en tient aux critères académiques, dessin et couleur, génie et singularité, les passions, l’expression, la technique, la composition. Il évite le simplisme historique, en particulier à propos de l’Académie naissante : « Un génie bienfaiteur a sans doute enfanté le XVIIe siècle pour l’honneur de la nation française », prononce-t-il dans la sixième édition du catalogue (p. 14), encore que ce temps ait été « plus grand dans les lettres que dans les arts ». Après Nicolas Poussin, après les « préceptes de cet artiste sublime, de ce philosophe profond », viennent les personnalités si différentes du ministre Colbert et du laquais Charles Le Brun, dictateur de l’Académie. Lenoir est assez honnête pour reconnaître à Le Brun artiste les plus beaux talents. Il néglige l’art de Versailles, laisserait volontiers mettre à bas les édifices de style irrégulier, par exemple Saint-Nicolas-du-Chardonet, « église d’un style lourd et de mauvais style, qui prévalait au XVIIe siècle » (Inventaire général des richesses d’art de la France, II, p. 439). Le XVIIIe siècle est à la fois celui de « l’enseignement vicieux des maîtres à la mode » et le temps des artistes isolés et libres, tel Edme Bouchardon, jusqu’au renouveau provoqué par Joseph-Marie Vien. Les jugements de Lenoir les plus souvent cités, les plus impartiaux, concernent David, d’une lucidité d’autant plus remarquable que les deux hommes s’estimaient : les Souvenirs sur David (1835), distinguent avec vigueur l’homme privé, l’homme public, l’artiste. Capable d’apprécier David coloriste et portraitiste, Lenoir sait manifester de la sévérité et de l’ironie : il constate que Mars désarmé par Vénus et les Grâces (Bruxelles) manque vraiment de grâce (Annales des arts, mai 1824, p. 75-78). Il porte en 1810 sur les Sabines un jugement sensible et célèbre, qui met en valeur « la suspension d’armes… l’immobilité succédant à un grand mouvement ». L’homme de tous les a priori regardait sans préjugé.

Les tombeaux et les statues arrachées aux églises installaient le Moyen Âge artistique dans une chronologie. Ici, les erreurs relèvent du détail. Lenoir isole mal la période romane. On lui oppose souvent le grand’œuvre contemporain de Jean-Baptiste Séroux d’Agincourt, l’Histoire de l’art par les monumens, depuis sa décadence au IVe siècle jusqu’à son renouvellement au XVIe siècle (1823) qui écarte la thèse arabe. Mais, chez Séroux, le grand préjugé demeure, plus grave que les théories maçonniques prises au pied de la lettre : pour rester fidèle à la Grèce de Winckelmann, Séroux écrit une histoire, non des arts, mais des erreurs aux âges intermédiaires. « Il leur a montré ce qu’ils doivent imiter, je leur montrerai ce qu’ils doivent fuir » (I, p. 81). Les pages ne sont pas rares, dans l’abondante production de Lenoir, qui réduisent encore le Moyen Âge à une époque sans art, grossière comme Jean de Bruges, au « dessin sec et aride », « rassemblement de mannequins » (Archives du musée des Monuments français, II, p. 175). Mais les remarques fines ne manquent pas non plus. Dans les statues, « on peut remarquer des détails vifs et vrais. » Il est ému « de la naïveté de leur expression et de la simplicité de leur exécution. » (Description historique de chronologique des statues,an XI, p. 131-132), ce qui le ramène à une forme de régénération. Il voudrait sauver Cluny, « le plus beau vaisseau qui existe ». (Archives du musée des Monuments français, I, p. 179-180). Édouard Pommier a relevé une évolution de nature un peu différente, chez d’autres révolutionnaires, surtout impressionnés par la virtuosité de l’architecture gothique, laquelle n’en était pas moins jugée contraire au bon goût. Goût, liberté, simplicité et naïveté : ces valeurs étaient justement reconnues en ce temps comme des critères de beauté antique ou régénérée. Lenoir dut bien se convaincre lui-même, puisqu’il appela ses enfants Clodomir et Octavie ; et son musée, plus que ses mots, révéla l’art médiéval.

L’homme qui proclama l’indépendance de l’histoire de l’art

Après la Terreur, les grands adversaires de Lenoir furent les catholiques Quatremère, François-René de Chateaubriand et le sculpteur Louis-Pierre Deseine. Ils devaient bien admettre que la République avait sauvé les œuvres médiévales, auxquelles ils ne s’étaient guère intéressés qu’en leur attribuant une valeur sacrée étrangère au sentiment artistique. Pour exiger leur retour dans les églises, ils eurent la maladresse de dénigrer les monuments de Lenoir : « Ne servant qu’à l’histoire de l’art » (Chateaubriand, Génie du Christianisme), « les objets ainsi déplacés ne deviennent plus que des objets de curiosité » et « n’ont pas assez de mérite pour attirer les regards des connaisseurs » (Quatremère de Quincy, 1803 et an VIII). L’impie Mercier, comprenant en 1797 le dessein de Lenoir, le désapprouve pour la raison inverse. Il veut faire blasphémer les statues, ce qui revenait à la même négation de l’analyse artistique : « Laissez ce Méléagre, le plus beau des hommes, tout à côté de sainte Thérèse […]. Tout morceau de sculpture est un objet isolé ». Chez les uns comme chez les autres, l’émotion tenait à l’idéologie, non à la beauté propre des objets. Les politiques virent bien que l’entreprise de Lenoir servait un culte plus large que le catholicisme. Napoléon, contre son ministre de l’Intérieur et des Cultes, maintint le musée. Après les Cent Jours, le maçon Lenoir propose en vain au voltairien Louis XVIII de rendre le musée des Augustins au culte en célébrant une messe quotidienne pour les morts et en le rebaptisant « Chapelle royale de la Reine Marguerite » (Inventaire général des richesses d’art de la France, I, p. 439). Le ministère dissimula le plus possible sa décision de renvoyer les tombeaux royaux à Saint-Denis (Ibid., I, p. 433), rendant une Ordonnance qui ne doit point être mise dans les journaux. Mais enfin, elle chargea le profanateur Lenoir, installé à Saint-Denis avec ses tombeaux, non de redonner à la basilique son aspect d’avant la Révolution, mais d’y ordonner les monuments selon l’histoire chronologique, au prix de quelques profanations, ajouts, maquillages, transferts de tombeaux royaux de plus. Après 1837, l’architecte François Debret continua sur ce chemin sulfureux, utilisant de multiples et disparates débris du musée, accueillant des tombeaux factices. Cependant, à Saint-Denis, l’histoire n’est plus que celle des rois, point celle des arts, la plus grande découverte de Lenoir.

Dans l’esprit de Winckelmann, l’admiration pour les arts est indissociable de l’admiration pour la civilisation qui les a produits. Chateaubriand n’aimait pas l’art gothique, mais le Génie du Christianisme, « la religieuse horreur, les mystères de la divinité… » Le mot « horreur » avait encore, en 1802, sa signification latine, qui n’est pas la laideur, encore moins la beauté, et se place dans le sommeil de la raison. Lenoir, dans son musée, par l’architecture, les vitraux, fabrique « la lumière sombre […], encore une imitation du goût de ce temps-là » (Musée des Monumens français, I, p. 181-182). Il conçoit l’esprit médiéval, la « religieuse horreur », à l’opposé de la Grèce de Winckelmann, référence unique, pour les héritiers des Lumières, de beauté et de civilisation. Lenoir étendait le champ des arts à des époques sombres qui en étaient exclues par ses contemporains. Pierre Le Grand d’Aussy, conservateur à la Bibliothèque nationale, dans son Mémoire sur les anciennes sépultures nationales(an VII, p. 268) approuva le « goût avec lequel le conservateur a su rendre vraiment pittoresque la réunion [des monuments du XIIIe siècle], en les plaçant dans une salle basse, faiblement éclairée, dont la décoration annonce l’attention de rappeler l’architecture et l’art de ce temps-là. » Le Cours au collège de France (I, p. 524) de Jules Michelet, trente ans plus tard, vibre encore de la leçon qu’il reçut enfant, leçon non d’histoire, mais d’harmonie : « […] au musée des Monuments français, se trouvant entre elles, dans une société de leur temps et selon leur cœur, ayant un jour doux de vitraux, toutes ces figures parlaient, elles vous parlaient et elles se parlaient les unes aux autres, entre chaque groupe et d’un groupe à l’autre. L’harmonie augmentait par l’harmonie. » À un âge où d’autres, bien mieux que lui, mettaient en place les données historiques, sans encore comprendre leur portée artistique, Lenoir, à force de procédés hasardeux, introduisit dans la réflexion historique des capacités d’imagination, de sensibilité, de liberté qui transcendaient les préjugés dont il était lui-même le produit. Son histoire de l’art à l’estomac, à l’emporte-pièce, regardait à l’essentiel ; elle marchait trop vite, mais elle allait au but.

Emmanuel Schwartz, conservateur du patrimoine, Paris, École des beaux-arts

Principales publications

Ouvrages et catalogues d’expositions

  • L. N. [Alexandre Lenoir ?]. – L’Ombre de Rubens au sallon ou L’École des peintres, dialogue critique par M. L. N. Athènes [sic], s. n., 1787. Pour l’attribution communément admise de cette brochure à Lenoir, voir en particulier Richard Wrigley, 1993, p. 174, dans la bibliographie critique sélective ci-dessous.
  • Essai sur le Musæum de peinture. Paris : s. n., an II, 16 p.
  • Notice succincte des objets de sculpture et architecture, réunis au Dépôt provisoire national, rue des Petits-Augustins. [catalogues du musée des Monuments français. 1793-1816], 1re éd., s. l. [Paris] : s. n., 8 nivôse 1793, an II [28 décembre], 28 p., suivi ou précédé de Histoire des arts en France, xviij, 306 p.
  • Notice historique des monumens des arts, réunis au Dépôt national, rue des Petits-Augustins, suivis d’un Traité de la peinture sur verre. [catalogues du musée des Monuments français. 1793-1816], 2e éd., Paris : Cussac, an IV, 1 vol., 112 p.
  • Description historique en chronologique des monumens de sculpture, réunis au musée des Monumens français… suivie d’un Traité historique de la peinture sur verre. [catalogues du musée des Monuments français. 1793-1816], 3e éd., Paris : musée des Petits-Augustins, an V [18 ventôse an V, 6 janvier 1797], 240 p.
  • Id. [catalogues du musée des Monuments français. 1793-1816], 4e éd., Paris : au musée, an VI, 272 p.
  • Description historique et chronologique des monumens de sculpture, réunis au musée des Monumens français, augmentée d’une Dissertation sur la barbe et les costumes de chaque siècle, et suivie d’un Traité historique de la peinture sur verre… [catalogues du musée des Monuments français. 1793-1816], 5e éd., s. l. [Paris] : l’auteur, an VIII, XXII, 392 p.
  • Id.,augmentée du procès-verbal des exhumations de Saint-Denis. [catalogues du musée des Monuments français. 1793-1816], 6e éd., s. l. [Paris] : l’auteur, an X, XVI, 380 p.
  • Description historique en chronologique des monumens de sculpture, réunis au musée des Monumens français, augmentée d’une Dissertation sur la barbe et les costumes de chaque siècle, et suivie d’un Traité de la peinture sur verre. [catalogues du musée des Monuments français. 1793-1816], 7e éd. Paris : l’auteur, an XI, 1803.
  • Id. [catalogues du musée des Monuments français. 1793-1816], 8e éd. Paris : l’auteur, 1806, XII, 52 [la table] et 256 p.
  • Musée impérial des Monumens français. Histoire des arts en France prouvée par les monumens. [catalogues du musée des Monuments français. 1793-1816], 9e éd. Paris : l’auteur, 1810, xlij, 434 p. ou lxii.
  • Musée royal des Monumens français, ou Mémorial de l’histoire de France et de ses monumens. [catalogues du musée des Monuments français. 1793-1816], 10e éd. Paris : l’auteur, 1815, 216 p.
  • Musée royal des Monumens français, ou Mémorial de l’histoire de France et de ses monumens. [catalogues du musée des Monuments français. 1793-1816], 11e éd. Paris : l’auteur, 1815, 216 p. ; 2 tirages : « Observations de l’éditeur » et « Introduction » réécrites pendant les Cent Jours.
  • Musée royal des Monumens français, ou Mémorial de l’histoire de France et de ses monumens. [catalogues du musée des Monuments français, 1793-1816], 12e éd. Paris : l’auteur, 1816, 180 p.
  • Musée impérial des Monumens français, recueil de gravures pour servir à l’histoire des arts en Francepublié par Alexandre Lenoir. [Musée impérial des monumens français… 8 vol., non compris 2 vol. préparatoires, an VI-1821]. Paris : l’auteur, 1811, in-fol., 11 p. et pl.
    • Description : collection des Monumens de sculpture réunis au Musée des Monumens français… Paris : l’auteur et Guyot, an VI, livraisons jusqu’à la 6e, 72 p. et 17 pl.
    • T. I : Musée des Monumens français, ou Description historique de chronologique des statues […]. Paris : imprimerie de Guilleminet-Nepreu, an IX, 1800, 240 p. [2 tirages : Monuments antiques, celtiques, Moyen Âge]. Museum of french monuments, or an historical and chronological description of the monuments in marble, bronze and bas-relief collected in the museum of Paris ; ornamented with elegant etching, translated from the french of Alexander Lenoir, founder and director of the Museum. Trad. par J. Griffith. Paris : English press / Levrault ; Londres : John Bell, 1803.
    • T. II : id. Paris : chez l’auteur, an X, 1801, 182 p. [XIVe-XVe siècles].
    • T. III : id., Paris : imprimerie de Guilleminet-Nepreu, an X, 1802, 160 p. [XVIe siècle].
    • T. IV : id., Paris : imprimerie d’Hacquart, an XIII, 1805, 204 p. [XVIe siècle].
    • T. V : id., Paris : imprimerie d’Hacquart, 1806, 352 p. [XVIIIe siècle. Index].
    • T. VI : Musée des Monumens français. Histoire de la peinture sur verre (…). Paris : imprimerie de Guilleminet-Nepreu, an XII, 1803, 130 p. suivies de 45 pl.
    • T. VII : Musée des Monumens français, ou description historique de chronologique des statues […]. Aperçu historique des arts du dessin. Paris : chez Nepveu, 1821, 142 p.
    • T. VIII : id. Paris : chez Nepveu, 1821, 188 p. [Aperçu historique des arts du dessin].
  • Mémoire sur les sépultures d’Héloïse et d’Abélard, suivi d’un projet d’établir, dans le Musée des Monumens français une chapelle sépulcrale pour y déposer leurs cendres, présenté au général Bonaparte, premier consul […]. S. l. [Paris], an XI.
  • Musée des Monumens français. Recueil de portraits inédits des hommes et des femmes qui ont illustré la France sous différents règnes, dont les originaux sont conservés dans ledit musée. Paris : chez l’auteur, 1809.
  • Catalogue historique et raisonné des antiquités et des marbres du château impérial de la Malmaison, ordonné par sa Majesté l’Impératrice et Reine gravés par M. N.-X. Willemin. Paris : imprimerie d’Hacquart, 1810.
  • Nouvelle Explication des hiéroglyphes ou des anciennes allégories sacrées des Égyptiens… Paris : musée des Monuments français, 1809-1821, 4 vol. : vol. 1, 1809, xii et 231 p., 17 pl. ; vol. 2 et 3, 1810 ; vol. 4, Nouveaux Essais sur les hiéroglyphes. Paris : chez Nepveu, 1821.
  • Concours pour les prix décennaux, peinture. Examen du tableau des Sabines et de l’école de M. David… par un amateur des arts. Paris : impr. de Hacquart, 1810, 38 p.
  • Dissertation sur les deux questions suivantes : a-t-il existé un tribunal pour juger les rois d’Égypte après leur mort ? les pyramides d’Égypte étaient-elles destinées à servir de tombeaux aux rois ? Paris : impr. de Chanson, 1812, 16 p.
  • La Franche-Maçonnerie rendue à sa véritable origine ou L’Antiquité de la franche-maçonnerie prouvée par l’explication des mystères anciens et modernes. Paris : Fournier, 1814, 302 p. et 6 pl. ; rééd., avant-propos de Pierre Mollier, préf. de Claude Rétat. Paris : Gutenberg reprint, 2007. Fasc. de présentation, 62 p.
  • Monumens des arts libéraux mécaniques et industriels de la France, depuis les Gaulois jusqu’au règne de François Ier. Paris : Vve Desray, 1818, 96 p. ; 2e éd., Monumens des arts libéraux, mécaniques et industriels […]. Paris : J. Teschener, 1840.
  • Description historique et critique des statues, bas-reliefs, inscriptions… du Musée Royal, d’après les dispositions prises en 1817 par M. Visconti et continuées par M. Clarac Atlas des Monumens des arts libéraux de la France depuis les Gaulois jusqu’à nos jours. T. I [et unique] Antiques, 124 p. Paris : 17, rue des Marais, faubourg Saint-Germain, 1820.
  • Observations scientifiques et critiques sur le génie et les principales productions des peintres et autres artistes les plus célèbres de l’Antiquité, du Moyen Âge et des temps modernes. Paris : B. Mondor, 1821, 2e éd. Paris : l’éditeur, 1824, viii et 281 p.
  • Essai sur le zodiaque circulaire de Denderah, maintenant au Musée du Roi. Paris : librairie des Annales françaises, 1822, 96 p.
  • La Vraie Science des artistes, ou Recueil de préceptes et d’observations, formant un corps complet de doctrine, sur les arts dépendans du dessin. Paris : H. Mondor, 1823, 2 vol.
  • Description historique et raisonnée d’une collection de tableaux […] appartenant à Mmes Dumont de Frainays… Paris : impr. de Crapelet, 1831, 2 part. en 1 vol.
  • « Parallèle des anciens monuments mexicains avec ceux de l’Égypte, de l’Inde et du reste de l’ancien monde ». In Baradère Jean Henri (abbé), dir., Antiquités mexicaines, antiquités mexicaines, relation des trois expéditions du capitaine Dupaix, ordonnées en 1805, 1806 et 1807, pour la recherche des antiquités du pays, notamment celles de Mitla et de Palenqué […] suivie d’un parallèle de ces monuments avec ceux de l’Égypte, de l’Indostan et du reste de l’ancien monde, par M. Alexandre Lenoir, […] d’une dissertation sur l’origine de l’ancienne population des deux Amériques et sur les diverses antiquités de ce continent, par M. Warden, […] avec un discours préliminaire par M. Charles Farcy, […] et des notes explicatives et autres documents, par MM. Baradère, de St-Priest et plusieurs voyageurs qui ont parcouru l’Amérique… Paris : bureau des Antiquités mexicaines, 1834-1836, 2 vol., 166 pl., vol. II, partie 2, 1re division, p. 1 à 82, II.
  • Monumens des arts libéraux, mécaniques et industriels de la France, depuis les Gaulois jusqu’au règne de François Ier, 45 planches […] Précédées d’un texte ou précis des arts libéraux […] et d’une explication […] de chaque figure. Paris : J. Techener, 1840, 2 part. en 1 vol. gr. in-fol.

Articles
La production d’Alexandre Lenoir est considérable en quantité, sinon en qualité. Il réédita constamment ses articles. ou bien il les signait de son nom, ou bien il les publiait sans signature [F] ou sous celle d’un autre. Il offrit des tirés à part ou des extraits, souvent annotés et confondus avec les fonds manuscrits, aux différents fonds d’archives de Paris, choisis en fonction de leurs spécialités. Albert Lenoir, fils d’Alexandre, semble avoir eu la même pratique. Généralement, ces recueils factices ne précisent pas dans quel organe les articles avaient été publiés. Ils sont répertoriés parmi les archives identifiées. Les recueils du département des estampes de la Bibliothèque nationale de France sont les plus nourris.

  • [Sans titre : discours d’accueil à l’Académie celtique, en note du « Discours d’ouverture sur l’établissement de l’Académie celtique, les objets de ses recherches et le plan de ses travaux », par Éloi Johanneau]. Mémoires de l’Académie celtique, ultérieurement Mémoires de la Société royale des antiquaires de France, I, 1807, p. 34-35.
  • « Monument celtique découvert à Paris en 1806 ». Mémoires de l’Académie celtique, ultérieurement Mémoires de la Société royale des antiquaires de France, I, 1807, p. 137-143.
  • « Rapport sur la démolition de l’ancienne église de Sainte-Geneviève de Paris ». Mémoires de l’Académie celtique, ultérieurement Mémoires de la Société royale des antiquaires de France, I. 1807, p. 353-354.
  • « Mythologie celtique. Du dragon de Metz, nommé Graouilli, ou observations sur l’usage où l’on était à Metz et dans plusieurs autres villes de promener l’image ou le mannequin d’un monstre ou d’un dragon, en réjouissance de la prétendue victoire remportée sur ce monstre par un saint, libérateur de la ville affligée par cet animal ». Mémoires de l’Académie celtique, ultérieurement Mémoires de la Société royale des antiquaires de France, II. 1808, p. 1-20 [publié également en tiré à part].
  • « Rapport sur un monument gaulois découvert dans le mois de pluviôse an XIII, près le bourg de Lominé, département du Morbihan, par M. Gilbert fils ». Mémoires de l’Académie celtique, ultérieurement Mémoires de la Société royale des antiquaires de France, II, 1808, p. 439-445.
  • « Observations sur les figures du temple de Montmorillon adressées à M. Siauve ». Mémoires de l’Académie celtique, ultérieurement Mémoires de la Société royale des antiquaires de France, III, 1809, p. 18-33.
  • « Notice sur l’usage des vases lacrymatoires ». Mémoires de l’Académie celtique, ultérieurement Mémoires de la Société royale des antiquaires de France, III, 1809, p. 337-340 [publié également en tiré à part].
  • « Notice sur l’origine de l’architecture appelée improprement gothique ». Mémoires de l’Académie celtique, ultérieurement Mémoires de la Société royale des antiquaires de France, III, 1809, p. 341-354.
  • « Revue des principaux monumens des différents siècles, réunis dans le Musée des Monumens français, considérés particulièrement sous le rapport de l’histoire et des progrès de l’art en France ». Mémoires de l’Académie celtique, ultérieurement Mémoires de la Société royale des antiquaires de France, IV, 1809, p. 1-38 [publié également en tiré à part].
  • « Notice sur le tombeau de Dagobert et sur les chapiteaux de l’église de l’abbaye d’Austremoine en Auvergne ». Mémoires de l’Académie celtique, ultérieurement Mémoires de la Société royale des antiquaires de France, IV, 1809, p. 1-24 [publié également en tiré à part]. – [signé] Johanneau Éloi.
  • « Coup d’œil sur l’état actuel et futur du Musée des Monumens français consacré à l’histoire de l’art en France ». Mémoires de l’Académie celtique, ultérieurement Mémoires de la Société royale des antiquaires de France, IV, 1809, p. 39-45 [également en tiré à part, signé Alexandre Lenoir, 1814 et en introduction des catalogues du musée, 1815 et 1816].
  • « Description de quelques monumens et usages antiques de la ville de Metz précédée d’une notice historique sur cette ville ». Mémoires de l’Académie celtique, ultérieurement Mémoires de la Société royale des antiquaires de France, IV, 1809, p. 281-301.
  • « Sur deux statues égyptiennes découvertes à Paris en décembre 1809 ». Mémoires de l’Académie celtique, ultérieurement Mémoires de la Société royale des antiquaires de France, V, 1810, p. 218-236.
  • « Observations critiques sur la métempsychose ». Mémoires de l’Académie celtique, ultérieurement Mémoires de la Société royale des antiquaires de France, V, 1810, p. 417-497.
  • « Description du château d’Anet ». Mémoires de l’Académie celtique, ultérieurement Mémoires de la Société royale des antiquaires de France, V, 1810, p. 477-516 [publié également en tiré à part].
  • « Dissertation sur les deux questions suivantes : A-t-il existé un tribunal pour juger les rois d’Égypte après leur mort ? Les pyramides étaient-elles destinées à servir de tombeaux aux rois ? ». Mémoires de l’Académie celtique, ultérieurement Mémoires de la Société royale des antiquaires de France, VI, 1812, p. 28-41 [publié également en tiré à part, 1812, Paris : impr. de Chanson].
  • « Examen historique de l’architecture saracénique, connue sous le nom d’architecture gothique ». Journal des artistes [à partir de 1830 organe de la Société libre des beaux-arts], 1re année, 1827, II, au moins 20 articles.
  • « De l’influence des intrigues académiques sur les beaux-arts ». Journal des artistes [à partir de 1830 organe de la Société libre des beaux-arts], 3e année, 1829-1830, II, n° 8, 9, 17, 23 octobre 1829, p.257-260 et n° 18, 1er novembre 1829, p. 273-276.
  • « La Feuille de vigne ». Journal des artistes [à partir de 1830 organe de la Société libre des beaux-arts], 6e année, 1832, II, n° 5, 29 juillet 1832, p. 75-78.
  • « Antiquités nationales Ancien musée des monumens français ». Journal des artistes [à partir de 1830 organe de la Société libre des beaux-arts], 6e année, 1832, II, n° 6 du 5 août 1832, p. 96-99.
  • « Découverte d’un bas-relief du XVIe siècle ». Journal des artistes [à partir de 1830 organe de la Société libre des beaux-arts], 8e année, 1834, 1er vol., n° 11, 16 mars 1834, p. 178-181.
  • « Antiquités découvertes à Paris ». Journal des artistes [à partir de 1830 organe de la Société libre des beaux-arts], 8e année 1834, I, 6 avril 1834, p. 236-7.
  • « Des femmes célèbres dans la peinture ». Journal des artistes [à partir de 1830 organe de la Société libre des beaux-arts], 9e année, 1835, I, n° 25, 21 juin 1835, p. 397-401.
  • « De l’École royale des beaux-arts et de l’ancien musée des Petits-Augustins ». Journal des artistes [à partir de 1830 organe de la Société libre des beaux-arts], 10e année, 1836, I, n° 23, 5 juin 1836, p. 353-360.
  • « Le Jugement dernier de Michel-Ange copie exécutée par M. Sigalon ». Journal des artistes [à partir de 1830 organe de la Société libre des beaux-arts], 11e année, 1837, I, 14 et 28 mai 1837, p. 315-316, 339-342. [signé F] [Reprise de Le Jugement universel de Michel-Ange, par M. Xavier Sigalon : rapport lu à la quatrième classe de l’Institut historique (Histoire des Beaux-arts). S. l., s. n. : 1833.
  • « Lettre sur une épée du XVIe siècle trouvée dans la Seine, à Paris ». Journal de l’Institut historique, II, 2e année, 1835, p. 257-276.
  • « David ; souvenirs historiques ». Journal de l’Institut historique, III, 2e année, 1835, p. 1-18 [publié également en tiré à part].
  • « Conférences archéologiques sur les antiquités de Paris ». Journal de l’Institut historique, V, 3e année, 1836-1837, p. 149-157 ; VII, 4e année, 1837, p. 5-12.
  • « Observations sur une statue antique et en marbre de Paros de cinq pieds de proportion représentant une Hermaphrodite ». Annales des bâtimens, ultérieurement Annales françaises des arts, des sciences et des lettres, 1818, n° 19, 6 p. [publié également en tiré à part].
  • « Observations sur le génie de Michel-Ange et son tableau représentant le Jugement dernier ». Annales des bâtimens, ultérieurement Annales françaises des arts, des sciences et des lettres, 1820, vol. VI, 3e cahier, 14 p.
  • « De l’agriculture, de l’industrie et du commerce des Parisiens, avant l’état de la Monarchie ». Annales des arts, spécialement de l’architecture et des sciences y relatives, II, 1825, p. 30-42.
  • « Mosaïques antiques nouvellement découvertes à Nîmes ». Annales des Arts, spécialement de l’architecture et des sciences y relatives, II, 1825, p. 86-90.
  • « De la chasse dans les Gaules, des mariages et des coutumes des Gaulois ». Annales des arts, spécialement de l’architecture et des sciences y relatives, II, 1825, p. 92-101, 129-142, 193-218.
  • « Observations sur les comédiens et sur les masques ». Annales des arts, spécialement de l’architecture et des sciences y relatives, II, 1825, p. 257-282.
  • « Description d’un sarcophage égyptien ». Annales des arts, spécialement de l’architecture et des sciences y relatives, II, 1825, p. 321-355.
  • « Observations sur les pyramides d’Égypte ». Annales des arts, spécialement de l’architecture et des sciences y relatives, III, 1826-1827, avril 1827, p. 321-370.

Cours professés

  • Cours professés à Paris, Conv** phil** puis Souv** chap** métrop** du régime écossais philosophique en France
    • 1812-1813 : « Allégories des antiquités égyptiennes, indiennes et grecques qui ornent les archives générales de l’ordre ». Voir Sources identifiées, manuscrits, Édimbourg
  • Cours professés à Paris, Athénée royal
    • 1818-1819 : « Sur les antiquités historiques de la ville de Paris »
  • Cours professés à Paris, Institut historique
    • 1824 : « Sur Lutèce et ses monuments, ou essai sur la religion, sur les mœurs et les coutumes des Gaulois Parisii, sous les rois de la 1re, de la 2de et de la 3e race »
    • 1839 : « Histoire de Paris, ses antiquités et ses monumens ». Voir Sources identifiées, manuscrits, Bibliothèque historique de la Ville de Paris

Bibliographie critique sélective

  • Pommereul François. – « Musée des Monuments français ». La Clef du cabinet des souverains. Nouveau journal historique, politique, économique, moral et militaire, 24 germinal an V [13 avril 1797], n° 84, p. 836-838.
  • Lavallée Joseph. – [À propos du musée des Monuments français]. Semaines critiques ou Gestes de l’an V, t. II, semaine XIII, an V, p. 158-163. [Cité par Alexandre Lenoir, Musée des monumens français…, I, an IX, p. 8-13].
  • Mercier Louis-Sébastien. – « Sur le dépôt des Petits-Augustins, dit le musée des Monuments français ». Journal de Paris, 11 vendémiaire an VI [2 octobre 1797] Journal d’économie publique, de morale, de politique, Paris, an V, 1797, V, p. 325-329.
  • Mercier Louis-Sébastien. – « L’Arrangement du dépôt des Petits-Augustins, dit le musée des Monuments français ». Journal de Paris, 28 prairial an VI [16 juin 1798]. Nouv. éd. In Le Nouveau Paris, Bonnet Jean-Claude, éd. Paris : Mercure de France, 1994, CCCXV et 1890 p., p. 943-952.
  • Legrand d’Aussy Pierre. – Mémoire sur les anciennes sépultures nationales, lu à l’Institut le 7 ventôse an VII (25 février 1799). Paris : imprimerie de Baudouin, an VII, 272 p.
  • Chateaubriand François-René et Quatremère de Quincy, Antoine Chrysotome. – Département de la Seine. Rapport fait au conseil général, le 15 thermidor an VIII, sur l’instruction publique, le rétablissement des bourses, le scandale des inhumations actuelles, l’érection des cimetières, la restitution des tombeaux, mausolées, etc. Paris : R. Jacquin, s. d., an VIII,40 p.
  • Chateaubriand François-René. – Le Génie du Christianisme. Paris, 1802. Rééd. Maurice Regard, Essai sur les révolutions. Génie du Christianisme. Paris : Gallimard, 1978, 2090 p. (« Bibliothèque de la Pléiade »). IIIe partie, livre I, chap. 8, « Des églises gothiques », p. 800-802 ; IVe partie, livre 2, chap. 8, « Tombeaux dans les églises », p. 936, note a. Commentaire par l’auteur, in Mémoires d’outre-tombe. Nouv. éd. de Maurice Levaillant et Georges Moulinier. Paris : Gallimard, 1951, 2 vol. (« Bibliothèque de la Pléiade »), vol. I, livre XIII, chap. 11, p. 463.
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Sources identifiées

Les descendants d’Alexandre Lenoir ont conservé un certain nombre de pièces d’archives, on trouvera ci-dessous des dépouillements d’archives accessibles par le public

Édimbourg, George Street, Grande Loge d’Écosse, fonds Morison

  • Manuscrit du cours donné par Alexandre Lenoir à Paris, Conv** phil** puis Souv** chap** métrop** du régime écossais philosophique en France. 1812-1813. Publication intégrale attendue en 2008, Claude Rétat éd.

Paris, archives de l’École nationale des beaux-arts

  • Archives d’Alexandre Lenoir (papiers d’Alexandre Lenoir)
    • ms.293-315 bis : manuscrits et imprimés annotés, soit : ms.293 : L’originalité (Mémoire sur la question suivante : Qu’est-ce que l’originalité dans les Lettres et dans les Arts dépendans di Dessin) ; ms.294 : Théorie de l’expression en peinture ; ms.295 : Anatomie comparée des formes de la femme (observations sur un article de M. Gerdy) ; ms.296-297 : Traité philosophique des arts du dessin ; ms.298 : Les beaux-arts et l’imagination (Titre complet : Mémoire sur la question suivante : Déterminer les rapports qui existent entre les beaux-arts et ce que chacun d’eux emprunte à l’imagination.) ; ms.299 : Notes : 1° Sur Claude de France, femme du roi François Ier 2° Sur Charles-Quint 3° Sur Janus ; ms.300 : 1832. Rapport mythologique, historique et critique en forme de dissertation sur les antiquités indiennes et les sujets zoologiques formant la belle collection exposée à la Sorbonne et appartenant à Mr Lamarc Picot ; Société libre des beaux-arts, séance du 18 juin 1832 ; ms.301 : Observations sur la lecture des hiéroglyphes (Titre complet : mémoire lu en congrès de l’Institut historique, le 15 septembre 1836) ; ms.302 : Description d’un papyrus égyptien qui appartient à M. Amelin ; ms.303 : Mémoire sur l’obélisque de Louqsor ; ms.304 : Recherches sur les antiquités égyptiennes ou description de deux caisses de momies qui se voient au château d’Ussé… à deux lieues de Chinon ; ms.305 : Observations sur l’architecture gothique ; mémoire lu en séance publique de la Société philotechnique, en mai 1821 ; ms.306 : Observations sur les figures du temple de Montmorillon ; ms.307 : Art de la gravure (Considérations générales). – Observations sur les Écoles allemandes et hollandaises ; ms.308 : Observations sur les œuvres principales des plus grands peintres de l’Antiquité et des temps modernes ; ms.309 : Peintres d’histoire qui ont peint le genre familier ; ms.310 : Peintres d’histoire qui ont peint l’architecture, les fleurs et les fruits ; ms.311 : Origine des masques ; ms.312 : Aperçu historique et critique sur l’origine des comédiens. Mémoire lû à la Société royale académique des sciences en séance publique du 2 décembre 1821 ; ms.313 : Jugement de Pâris (1822) ; ms.314 : Rapport fait à l’Académie des Inscriptions et Belles-Lettres, par MM. Leblond et Mongez sur un plateau antique de cuivre doublé d’argent, trouvé en Bourbonnais, près du château de Chantelles
    • ms.315 : 94 pièces. Affaires privées (lettres, poèmes, liste, affiche)
    • ms.315 bis : Notice succincte des objets de sculpture et architecture, réunis au dépôt provisoire national, rue des Petits-Augustins, exemplaire annoté de la 1re édition du catalogue du musée des Monuments français
    • ms.616 : Musée des Monuments français. Une boîte ; multiples pièces. Documents d’Alexandre Lenoir ou documents ayant trait à des objets provenant du musée des Monuments français, dont des lettres ministérielles, adresses des entrepreneurs, correspondance avec l’architecte Beaumont

Paris, Archives nationales

  • Série AJ52 (Archives de l’École des beaux-arts de Paris)
    • 4-6 : procès-verbaux des assemblées des professeurs (1805-1822)
    • 443 : affectation des bâtiments du dépôt des Petits-Augustins
    • 446, IV : restitutions
    • 452 : œuvres, galerie des portraits
    • 825 : liste des livres et manuscrits remis par Lenoir à Étienne Arago (1878)
  • Série F13 (Bâtiments civils)
    • 203 à 211 : travaux de Paris, particulièrement 203, 207
    • 495 à 513 : objets généraux, 1787-1842, particulièrement 507
    • 545 à 555 : comptabilité, budget des monuments, particulièrement 552
    • 620 à 625 : réclamations des entrepreneurs, logements dans les bâtiments civils, particulièrement 625
    • 706 à 720 : affaires diverses par édifices, particulièrement 715
    • 866 à 897 : travaux de Paris, dont bâtiments, particulièrement 871
    • 962 à 973H : mémoires de travaux, particulièrement 973B
    • 1025 à 1284 : travaux de Paris. Édifices, particulièrement 1113 (an IX-1811) ; 1114 (1811-1830). ; 1115-1119, an V-1840, travaux, transfert de l’École, construction ; 1232
  • Série F17 (Instruction publique)
    • 1010E à 1031 : plans et projets d’instruction publique, particulièrement : 1012, dossiers 1, 4, 9
    • 1032 à 1039A : Commission des monuments, particulièrement 1032, dossier 12 ; 1033, dossier 2 ; 1035, 1036A, dossier 1, n° 30 et 69 et dossier 3, n° 19 ; 1038, dossiers 1-4 ; 10391, dossiers 2 et 16
    • 1055 à 1084 : Musées…, particulièrement 1059, dossier 1. Voir aussi 13-15 ; 1063, dossiers 1, 2, 3 ; 1063, 1055, dossier 4 ; dossiers 4, 6-8, 11-14 ; 1070, dossier 12 ; 1072, dossier 4
    • 1163 à 1206 : dépôts littéraires et bibliothèques, particulièrement 1192A, dossier 3 ; 1192D, dossier 33
    • 1231 à 1236 : commission temporaire des arts, particulièrement 1231, dossier 4, n° 11.
    • 1240A, dossier 4bis, n° 40
    • 1259 à 1274 : commission temporaire des arts, particulièrement 1259, dossiers 1-11 ; 1260, 1261, dossier 2, pièce 6 : inventaire de l’église des Petits-Augustins, 18 juin 1791 ; 1264, dossier 3, n° 23 ; 1265, dossier 15 ; 1265, dossier 2, n° 8 et dossier 3, n° 16 ; 1265, dossier 3, n° 13 et 30.
    • 1280A à 1280H : musée des Monuments français, particulièrement 1280A, dossier 7 ; 1280C, dossier 150 ; 1280D-E. 1280E, dossier 211.
    • 1282G, dossier 266 ; 1280H, dossiers 323 et 345
    • 1282H : dossier 340, archives du musée des Monuments français, dossiers 341-2 et 345
    • 1320 : dossier 5, n° 86
    • 1336 : inventaire d’objets d’histoire naturelle, particulièrement dossier 2, n°8
    • 1396 à 1453 : personnel de l’instruction publique, particulièrement 1444, dossier 13
  • Série F17*
    • 241 à 13 : papiers Lenoir, Archives du musée des Monuments français
  • Série F19 (Cultes)
    • 611 : biens ecclésiastiques
  • Série F21 (Beaux-Arts)
    • 561 à 572 : musées, particulièrement 567-568, musée des Monuments français ; 568, an IV-1815, publié dans Archives du musée des Monuments français, I. Comptabilité dossier VI (an VIII – an XIII) – dossier I

Paris, Bibliothèque historique de la Ville de Paris

  • 33, f° 241. Lettre à propos de la jouissance des eaux publiques
  • 102-103. Cours professé à l’Athénée royal de Paris (1823) : sur les antiquités historiques de la ville de Paris (monumens, mœurs et usages, dieux, arts libéraux…)
  • 104. Cours professé en 1824, « sur Lutèce et ses monuments, ou essai sur la religion, sur les mœurs et les coutumes des Gaulois Parisii, sous les rois de la 1ère, de la 2nde et de la 3e race. » Vases, mœurs, monuments, les Thermes, Julien à Paris…
  • 105. Papiers divers. Peinture. Hindouisme. Salons. À l’Institut historique : « Analyse des productions des peintres les plus célèbres de l’Antiquité, du Moyen Âge, de la Renaissance, des temps modernes… cause de la décadence de la peinture dans nos académies »
  • Cours professé à l’Athénée royal en 1818-1819 : « Les personnages d’Héloïse et d’Abélard et leurs sépultures »
  • 106. Cours professé en 1839 à l’Institut historique « Histoire de Paris, ses antiquités et ses monumens »
  • N.A. 184, f. 160 : les bonshommes de Chaillot
  • N.A. 191, f. 389 : musée des Monuments français, dépenses de 1810, contre signature de Vivant Denon et du comte de Montalivet
  • N.A. 146, f. 118 : Saint-Denis. Lettre, 18 octobre 1824
  • Fonds Michelet : C.P. 4095-4096. Notes sur des monuments parisiens. Lettres diverses à Michelet. [publiées]

Paris, Bibliothèque nationale de France, département des Estampes et de la Photographie

  • GB 108-fol : recueil de dessins et manuscrits de Beaumesnil, archéologue et comédien français de la fin du XVIIIe siècle, Antiquités gallo-romaines recueillies en France. – Tombeaux ; Sculptures et Tombeaux du XIe au XVIe siècle. – Voyages archéologiques exécutés vers 1780-1786, spécialement dans le Maine, le Poitou, la Touraine, Arles, Besançon et Moissac ; Projet de voyage en Auvergne pour 1780. Notes manuscrites d’Alexandre Lenoir
  • SNR-3 : dessins, gravures d’Alexandre Lenoir
  • Ve-80-folio : Antiquités de la France inédites. Antiquités d’Arles, dessins de Beaumesnil. Augmentés et publiés par A. Lenoir
  • Recueil YA-2-151 : articles divers. En particulier fouilles archéologiques sur le terrain du couvent des Petits-Augustins
  • Ya-2-156-8 : recueils, articles et opuscules. Notes sur la collection de portraits du XVIe siècle
  • Ya-2-154-4 : recueil de coupures de presse, d’articles par et sur Alexandre Lenoir et le musée des Monuments français, avec indications de provenance des articles
  • Ya-2-151-8 : recueil factice de coupures de presse et d’articles d’Alexandre Lenoir. 4 vol., t. 1 : articles parus dans le Journal des artistes ; t. 2 : mémoires détachés ; t. 3 : recueil de brochures, 1809-1825 ; t. 4 : mémoires détachés
  • YB1-155-4 : Traité philosophique des arts du dessin… Du talent des femmes dans l’art de peindre. 2 vol., s. d., s. n.
  • Yb-1 -228 (1) et (2) et (3) et (4) : recueil d’articles et d’ouvrages annotés. Une lettre au roi du 9 juillet 1835. « Fastes de la Peinture ou Traité philosophique des arts du dessin accompagné d’un Recueil d’observations historiques et anecdotiques sur les peintres les plus célèbres de l’Antiquité, du Moyen Âge et des temps modernes. Nouvelle édition, considérablement augmentée : publiée par l’auteur ». Traité philosophique des arts du dessin

Paris, Bibliothèque nationale de France, département des Manuscrits occidentaux, correspondances privées du XIXe siècle (cotes n.a.f. 1-13004 et 20001-24524)

  • Lettres envoyées par Alexandre Lenoir à
    • S. n., une lettre, cote n.a.f. 2480, f° 192
    • Baron Gérard, une lettre, s. d., cote n.a.f. 2774, f° 18
    • Le Blanc, une lettre, 22 août 1813, cote n.a.f. 2774, fo 98
    • Une lettre, cote n.a.f. 5203, fos 52-53, lettre à Adrien Jean Quentin Beuchot, 18 août 1821
    • De Pastoret, une lettre, 22 novembre 1824, fos 17-18, cote n.a.f. 10177, in recueil de lettres autographes d’artistes, littérateurs… au comte puis marquis de Pastoret.
    • Edme François Jomard, une lettre, cote n.a.f. 21943, 4 août 1822, fos 53-54
    • Pierre-Michel Hennin, une lettre, cote n.a.f. 23638
    • Comte Joseph Gaspard de Chabrol, une lettre, 4 mars 1826, cote Smith Lesouef 167, dossier 8, fo 28
  • Lettres envoyées à Alexandre Lenoir par
    • Anne Joseph Bruand, une lettre, cote n.a.f. 506, fos 216-217
    • Claude Servais Mathias Pouillet, une lettre, cote n.a.f. 1307, fos 139-140
    • Jean-François Chalgrin, une lettre, cote n.a.f. 2479, fos 480-481
    • Jean Philippe Jeannet, une lettre, cote n.a.f. 22860, fos 195-196

Paris, Bibliothèque nationale de France, département des Manuscrits occidentaux, fonds maçonnique

  • FM 4-37, fos 7-9, 7 et 20 avril 1812. Annonce du cours d’Alexandre Lenoir
  • Baylot, FM2-116 (2) p. 6 : « Tableau des FF composant la R. L. Éc sous le titre distinctif du Grand Sphinx à l’O de Paris l’an de la V. L. 5809 ». Même cote, pièce 3, p. 15 : Tableau des FF… composant la R. L. de Saint-Jean d’Écosse du Grand-Sphinx à l’O. de Paris, F… Portmann, Imprimeur, 1810 : inscriptions de Lenoir
  • N.a.f. 6895 : Histoire des arts en France prouvée par les monumens. 1 vol. de 611 feuillets. 1810 ; annotations manuscrites

Paris, Bibliothèque nationale de France, réserve du département des Estampes et de la Photographie

  • YE-175-8 : cahier, avec état sommaire de l’acquisition André Lenoir, rédigé par Georges Huard. Quelques lettres

Paris, archives des Musées nationaux au musée Louvre

  • Z62 Lenoir : papiers d’Alexandre Lenoir, comprenant entre autres :
    • FL 2 : numismatique
    • FL 3 : remarques sur l’influence italienne dans la renaissance architecturale française
    • Également, bibliothèque des Musées nationaux, Louvre : « Notes historiques sur la ville de Metz, manuscrit orné de dessins originaux offerts à Sa Majesté l’Impératrice et Reine, 1807 »
    • FL 9 : legs de madame Lenoir à Julie de Frenay
    • FL 11 : négociation à propos de la vente de peintures à Alexandre de Russie, 1828
    • FL 12 : notes sur l’archéologie au Mexique, Égypte, Gaule
    • FL 14 : demandes pour un poste de conservateur de la galerie d’Angoulême (24 novembre 1831), de la galerie égyptienne (22 mars 1832), de directeur des musées royaux (janvier 1836)
    • FL 17 : multitude de factures pour son propre compte
    • FL 23 : lettre à Joséphine pour lui demander sa protection au sujet de menaces qui pèsent sur des œuvres du musée des Monuments français

Paris, musée du Louvre, Bibliothèque centrale des musées

  • 0042 (Athénée royal, cours d’antiquités nationales, 1820), 0095, 0376 (Découverte d’un bas-relief du XVIe siècle, 1834)

Paris, musée du Louvre, département des sculptures

  • Suivant le grand exemple de Louis Courajod, défenseur acharné et éloquent d’Alexandre Lenoir, le département des sculptures du musée du Louvre, héritier d’une bonne part du musée des Monuments français, étudie avec constance l’œuvre d’Alexandre Lenoir. Ses catalogues y ont été dépouillés.

En complément : Voir la notice dans AGORHA