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Chanter, penser (le monde)
Mis à jour le 17 juillet 2024Vademecum Histoire des arts | Collège
Qu’une chanson populaire convoque et relie autant de figures tutélaires d’un continent pour interroger ce qui lie, relie, les femmes et les hommes tient de la gageure et pourtant la polysémie convoquée par ces associations fait mouche. Un chanteur franco-algérien, Rachid Taha, parvient à donner à ses concitoyens français des clés pour s’ouvrir à la compréhension esthétique de ce qui fonde la richesse de ses autres concitoyens – africains – comme il le dit lui-même, parfois fantasmagoriques. L’étude de chacune des figures évoquées, de son œuvre, de son action, de sa résonnance historique et artistique est une introduction sans pareille à l’art de construire le puzzle d’une compréhension mosaïque du monde.
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Je suis Africain/Africain, du Nord au Sud/Je suis Africain/Dedans comme dehors
Je suis Africain/Je n’ai pas le rythme dans la peau/Je suis Africain/Un albinos afro
Africain, j’aime, j’aime l’Afrique/ Africain, fantasmagorique/Africain de New York au Congo/Africain, Dieu a la même peau/Je suis Africain/
De Paris à Bamako/Je suis Africain/Du Fuji au Kilimandjaro/ Africain, j’aime, j’aime l’Afrique/ Africain, fantasmagorique/Africain, de New York au Congo/Africain, Dieu a la même peau
Mandela (Africain)/La Kahina (Africain)/Malcom X (Africain)/ Kateb Yacine (Africain)/Jimi Hendrix (Africain)/Jacques Derrida (Africain)/ Angela Davis (Africain)/Frantz Fanon (Africain)/Lumumba (Africain)/ Sankara (Africain)/Bob Marley (Africain)/Hampâté Bâ (Africain)/ Aimé Césaire (Africain)/Rachid Taha (Africain) Ah (Africain)/Africain, j’aime, j’aime l’Afrique/Africain, fantasmagorique/Africain, Africain/ Africain, Africain/Africain, Africain/ Africain »
Rachid Taha
Éclairage
Je suis africain, l’album posthume de Rachid Taha relate l’histoire d’un métissage à l’échelle planétaire. Il donne à son parcours individuel, celui d’un chanteur rock’n raï version afro entre France et Algérie, une dimension collective. Il chante l’amour pour l’Afrique, berceau de l’humanité, planète métisse ouverte sur le monde et à l’altérité. Artiste militant, il promeut une vision plurielle de la société et du monde, faite de circulations et de rencontres, engagé dans la lutte contre le racisme et les discriminations. Le chanteur questionne notre rapport à l’altérité et à la diversité : « Est-ce que tu connais l’autre ? » demande-t-il dans une chanson du même album. Toutes les dimensions de sa voix font écho à son engagement humaniste.
Ressources :
Une fiche est consacrée à Rachid Taha dans le dossier Portraits de France
Un podcast de l’émission Dans la playlist de France Inter sur l’exposition Douce France au CNAM
Ouvertures
Certains photographes contemporains africains, dans des séries d’autoportraits, cherchent à révéler la diversité d’un continent bien souvent réduit à des archétypes. L’artiste camerounais Samuel Fosso étudie les variations de l’identité africaine à l’ère postcoloniale. En écho aux premières photographies ethnographiques, il joue avec les représentations exotiques et fantasmées d’une Afrique sauvage. Dans la série Diaspora, le photographe sénégalais Omar Victor Diop revisite les codes du portrait pour rendre hommage aux grandes figures africaines qui ont tenu un rôle important en dehors de leur continent d’origine, du XVIe au XXe siècle. Il définit ainsi son travail comme « une proposition narrative de la réalité africaine fondée sur mon vécu, mon passé, telle que je la découvre dans mes recherches. Pour moi, il s’agit de prendre la parole en tant qu’enfant d’Afrique conscient de sa place dans le monde et soucieux de la qualité de la représentation qui est faite de ses peuples. » Dans les rituels d’Asie septentrionale, le rôle du tambour est central. C’est le véhicule du voyage, qui à la manière d’une monture, emmène le chaman dans l’autre monde. Les rythmes produits par les différents battements font entendre le récit de ses confrontations avec les esprits. Chez le peuple Sami de Laponie, le tambour est utilisé pour conduire à la transe et entrer en contact avec le monde spirituel. Danses et battements du tambour permettent aux chamans d’invoquer les esprits pour guérir les maladies, connaître une vérité cachée ou demander conseil.
Ressources :
La photographie d’Omar Victor Diop dans la collection Fondation Louis Vuitton Paris.
La capsule vidéo consacrée à Omar Victor Diop dans la série Oh ! AfricArt
Les photographies de Samuel Fosso dans les collections du MNAM-Centre Pompidou Paris.
Pistes pédagogiques
1 Proposer des récits multimédias en s’inspirant de la figure antique d’Ulysse, ses voyages et ses épreuves, traitant de l’expérience de la rencontre.
Ressource : Un dossier Le voyage d’Ulysse et ses interprétations
2 Imaginer des récits intimes ou politiques, individuels ou collectifs, en s’appuyant sur l’analyse d’œuvres contemporaines (photographies, cinéma, installations, vidéos…) traitant de la thématique des migrations.
3 Analyser l’apport des artistes étrangers à l’histoire des avant-gardes parisiennes dans la première moitié du XXe siècle.
Ressource : Un dossier pédagogique de l’exposition Chagall Modigliani Soutine. Paris pour école 1905 1940
4 Identifier les caractéristiques de l’Afrobeat, musique de circulation qui s’inscrit dans le contexte de la mondialisation, en cherchant à favoriser l’échange et le débat.
Référence au programme de cycle 3
Histoire des arts
Relier des caractéristiques d’une œuvre d’art à des usages, ainsi qu’au contexte historique et culturel de sa création
Référence au programme de cycle 4
Histoire des arts
Thématique 8 Les arts à l’ère de la consommation de masse (de 1945 à nos jours) Un mode ouvert ? Les métissages artistiques à l’époque de la globalisation
Éducation musicale
Situer et comparer des musiques de styles proches ou éloignés dans l’espace et/ou dans le temps pour construire des repères techniques et culturels
EMC
Respecter autrui
Compétences en histoire des arts
Décrire une œuvre d’art en employant un lexique simple adapté
Attendus de fin de cycle en histoire des arts
Rendre compte en termes personnels d’une expérience artistique vécue, soit par la pratique soit comme spectateur
Connaissances et compétences associées en histoire des arts
Utiliser un lexique simple mais adapté au domaine artistique concerné, à sa forme,et à son matériau, pour aboutir à la description d’une œuvre dans sa globalité
Domaine du socle commun de connaissances, de compétences et de culture
Domaine 1 Les langages pour penser et communiquer