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Gaelle Prodhon est chargée d’études et de recherche au sein du laboratoire IN VISU depuis octobre 2022.
Après des formations en arts plastiques et en études cinématographiques, elle enseigne les arts plastiques en tant que professeur certifiée dans différentes structures jusqu’en 2018. Suite à un master en histoire de l’art à l’université Paris Nanterre, elle oriente ses recherches sur l’histoire de la photographie en Algérie à partir de son indépendance.
Sous la direction de Rémi Labrusse et Mathilde Arnoux, sa thèse de doctorat porte sur les circulations photographiques et les cultures visuelles entre l’Algérie, la France et les deux Allemagnes entre 1958 et 1989. En partant d’un point aveugle historique et archivistique d’une quarantaine d’années à partir des années 1960, son premier travail de recherche sur les trajectoires de plusieurs photographes algériens, a permis de constater leur utilisation de matériel photographique provenant de République Démocratique Allemande à partir de la fin des années 1970. L’Allemagne de l’Est, dans sa volonté d’affirmer son autonomie et sa reconnaissance diplomatique sur la scène internationale, soutient la révolution algérienne à partir de 1958 en brandissant le slogan anti-impérialiste. Parallèlement, au cœur des microcosmes artistiques, des photographes, faisant face à des contraintes financières et des obstacles aux déplacements, répondent à des commandes d’Etat et travaillent à huis-clos, en opérant ainsi dans des espaces de visibilité complexes. Ce projet cherche à dépasser les dichotomies entre photographie officielle et photographie d’auteur, entre photographie d’État et photographie dissidente en interrogeant ces catégories poreuses du point de vue des pratiques et des représentations tout en considérant la circulation d’esthétiques socialistes au coeur de cette quadrangulation.
De manière plus large, elle s’intéresse aux relations entre photographie, pouvoirs et identités et tout particulièrement aux histoires de la photographie au Maghreb et au Moyen-Orient. Elle a également été chargée de cours d’histoire de l’art contemporain et d’histoire de la photographie à l’Université de Picardie et à l’Université Paris Panthéon-Assas.