Jean-Émile Laboureur (1877-1943)
Le Barman, planche pour Petits et grands verres : choix des meilleurs cocktails, 1926
Eau-forte et burin
28,2 × 21,9 cm
INHA, Archives 145/3/2
Achat en vente publique, Ader (Paris), 14 avril 2015

De la continuité de l’art réinventé.

Près d’une centaine d’années plus tard, ce lieu reste le même.

Incarnant la rébellion face à la prohibition, induisant une désobéissance que l’on aurait plaisir aujourd’hui à qualifier de civile, ce bar à cocktails reste inchangé. À celles et ceux venus pour le plaisir des yeux comme celui des papilles, le barman saura proposer un moment de déconnexion pure. Enivrant nos goûts, dévoilant nos personnalités, ce lieu permet aux rêves de prendre vie. Que le temps s’arrête, que la découverte et l’émotion soient au rendez-vous ou que l’on y vienne juste pour se désaltérer, la magie saura opérer.

Un lieu rassurant mais qui surprend toujours, un lieu qui nous ressemble tout en étant à chaque fois une découverte. Un éternel instant T. Nous en aurons refait des mondes, foulant le sol de nos pas plus ou moins décidés.

Ce bar porte en lui le souvenir des modes passées, mocassins à glands, baskets ou stilettos. Une main gantée reposant délicatement un verre à côté d’un fume-cigarette, l’autre jouant négligemment avec un collier de perles, rouge à lèvres vermillon et quelques boucles blondes s’échappant d’un chapeau en feutre bleu marine.

Des Air Max appuyées au comptoir esquissant un pas de danse sur Ace of Base.

Trois copines qui se rassurent ‒ non, leur dignité n’est pas inversement proportionnelle à l’usage de leur téléphone.

Un couple venu par le train de 15 heures qui décide de profiter parce qu’on leur en a parlé, il paraît que c’est vraiment pas mal.

Un éternel instant T.

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