La bibliothèque de la Cinémathèque : action !

De la « BiFi » à la bibliothèque de la Cinémathèque

La Cinémathèque française voit le jour en 1936, à l’initiative d’Henri Langlois (le « dragon qui veille sur notre trésors », selon Jean Cocteau) et du réalisateur Georges Franju, avec pour objectif premier la sauvegarde des films muets et la conservation de la documentation sur le cinéma. Initialement installée au Palais de Chaillot, ses collections s’enrichissent rapidement, et la Cinémathèque devient rapidement une référence internationale.

L’important travail de collecte réalisé par Henri Langlois, aidé notamment de sa première bibliothécaire Lotte Henriette Eisner, conduit à l’ouverture du musée du cinéma en 1972. C’est en 1993 que la Bibliothèque du Film (« BiFi ») ouvre ses portes, destinée à traiter les collections historiques dites « non film », une partie des collections de la Fémis et du CNC. D’abord installée dans le 12^e arrondissement de Paris, elle rejoint en 2005 la Cinémathèque rue de Bercy, dans le bâtiment construit par Frank Gehry, puis les deux institutions fusionnent en 2007 : la bibliothèque de Cinémathèque prend son nom actuel. Les missions de l’institution sont de la conservation et la restauration, l’enrichissement des collections, l’exposition des objets et la diffusion des documents et archives patrimoniales, et la promotion du cinéma en général par l’organisation de projections, hommages et rencontres.

Païni, Dominique. Le musée imaginaire d’Henri Langlois : [exposition, Paris, la Cinémathèque française, Musée du cinéma, du 9 avril au 3 août 2014]. Paris : Flammarion, 2014. Disponible à la bibliothèque en libre accès, cote AM48.P37 C55 2014.

Le 7^e art sous toutes ses facettes : les ressources de la bibliothèque de la Cinémathèque

Aujourd’hui, les collections de la bibliothèque de la Cinémathèque couvrent tous les aspects de l’histoire du cinéma de 1895 à nos jours. Elles sont pour partie en libre accès, et pour partie en réserve. Près de 20 000 titres sont accessibles librement, répartis en dix grandes classes :

• ouvrages de référence,
• histoire du cinéma,
• études théoriques,
• genres et thèmes,
• scénarios édités,
• biographies,
• technique,
• économie,
• séries TV,
• histoire culturelle.

Bibliothèque de la cinémathèque : études théoriques. Cliché : Marie Garambois

La Cinémathèque comporte aussi des thèses et une importante collection de catalogues de festivals de cinémas de nombreux pays.

Catalogues de festivals en libre accès à la bibliothèque de la Cinémathèque. Cliché : Marie Garambois

639 titres de périodiques sont disponibles à la bibliothèque de la Cinémathèque, dont plus de 400 en libre accès. Il s’agit de revues françaises et étrangères, représentant les différentes facettes de l’histoire du cinéma.

La bibliothèque de la Cinémathèque dispose d’importantes collections patrimoniales en réserve. On compte ainsi 7 000 ouvrages et brochures datant du XVIe au début du XXe siècle. Elles représentent les principales recherches historiques, scientifiques et techniques sur le patrimoine cinématographique. La majorité est antérieure à 1950 et provient pour partie de trois fonds patrimoniaux : le fonds Will Day, considéré par le chercheur Laurent Mannoni comme le premier « ciné-bibliophile » ; la bibliothèque d’Henri Langlois (6292 ouvrages) ; la bibliothèque de Georges Sadoul, critique et historien du cinéma (1 287 livres).

On trouve aussi des publications corporatives du début du XX^e siècle, des études sur l’histoire des salles de spectacle, leur architecture et leur aménagement, ou encore une importante collection de cinéromans publiés en France, ainsi que des livres d’artistes et d’écrivains du XX^e siècle, attestant des relations importantes qu’il existe entre le cinéma et les autres arts.

Divers périodiques des collections patrimoniales de la bibliothèque de la Cinémathèque. Cliché : Marie Garambois

Cocteau Jean, Orphée, Paris : Éditions Rombaldi, 1944, première édition illustrée. Cliché : Marie Garambois.

Cocteau Jean, Orphée, Paris : Éditions Rombaldi, 1944, première édition illustrée. Cliché : Marie Garambois.

Mary Jules, La Maison du mystère, Paris : Editions Jules Tallandier, cinéroman, 1925-1926. Cliché : Marie Garambois

Plus de 33 000 dossiers d’archives répartis dans plus de 200 fonds complètent ces collections patrimoniales : des fonds en lien avec la Nouvelle Vague, des fonds d’acteurs, mais aussi des fonds photographiques comportant plus de 500 000 images.

Plusieurs milliers de documents sont enfin numérisés, et consultables en bibliothèque sur les postes de consultation : on y trouve ainsi plus de 24 000 affiches, 16 200 dessins, plus de 60 000 photographies, près de 30 000 revues de presse, des ouvrages et dossiers d’archives, des périodiques des années 1920-1950, pour partie numérisés par la Cinémathèque de Toulouse, des archives, du matériel publicitaire…

Outre les collections déjà évoquées, la bibliothèque de la Cinémathèque propose aussi des ressources électroniques, rassemblées dans des bases de données consultables via Ciné Web. Certaines de ces bases sont accessibles uniquement en bibliothèque, comme la FIAF Database (articles de périodiques) ou CBO Box-Office.

Enfin, 17 000 DVD et VHS sont consultables à la bibliothèque, dans l’espace Vidéothèque, ainsi qu’un corpus de près de 300 films numérisés issus des collections de la Cinémathèque.

Vers un meilleur accès aux collections : la refonte du catalogue et un espace en restructuration

Cinéphiles et chercheurs, curieux ou réalisateurs : la bibliothèque de la Cinémathèque est ouverte à tous les publics. Ceux-ci peuvent s’orienter dans la collections protéiformes grâce au système documentaire de la bibliothèque de la Cinémathèque, Ciné-ressources.

Ce catalogue est en cours de refonte et cèdera prochainement la place à GARANCE, une nouvelle plateforme nationale de référencement du patrimoine cinématographique. Pendant ce déploiement, les nouvelles acquisitions (ouvrages et DVD/Blu-ray) sont signalées sur le site Internet de la bibliothèque, dans la rubrique « L’Actualité ».

Salle de lecture de la bibliothèque de la Cinémathèque. Cliché : Marie Garambois

Les conditions de consultation diffèrent selon les types de collections : les documents imprimés et numérisés (maquettes de décor ou de costumes, affiches, matériel publicitaire, films…), et les DVD, peuvent être consultés en libre accès à la vidéothèque et dans les salles de lecture. Les fonds de photographies et les archives de cinéastes, producteurs, collaborateurs artistiques ou techniques, ainsi que les imprimés anciens, sont accessibles sur rendez-vous à l’Iconothèque et dans l’Espace chercheurs.

Dossiers hebdomadaires de la bibliothèque de la cinémathèque. Cliché : Marie Garambois

Depuis le 3 janvier 2024, la vidéothèque est fermée au public : des travaux de modernisation sont en cours, pour une durée de trois mois. Les DVD et VHS ne seront pas accessibles pendant cette période, mais les microformes peuvent être consultés dans la salle des périodiques. L’objectif est de proposer un espace repensé pour accueillir au mieux les chercheurs, qui sont souvent amenés à passer plusieurs heures de consultation en visionnant des films sur différents supports : loin de la lanterne magique des débuts de son histoire mais bien au cœur de la magie du cinéma.

Marie Garambois, service du Développement des collections

Remerciements à Mégane Meister, Cheffe de service Imprimés et Audiovisuel, Direction des Collections Non-film et Laurence Lécuyer, service des Imprimés, pour leur accueil chaleureux.