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La bibliothèque Gernet-Glotz
Mis à jour le 13 avril 2021
Explorations numériques
Ses collections d'histoire ancienne en libre accès dans la rotonde de la galerie Colbert
La bibliothèque Gernet-GlotzSes collections d’histoire ancienne en libre accès dans la rotonde de la galerie Colbert
Si loin, si proche… Mais où est donc ce mystérieux « Gernet-Glotz » qui apparaît dans les réponses du catalogue de la bibliothèque de l’INHA ? De l’autre côté de la rue ! La bibliothèque Gernet-Glotz – GG, « Gégé » pour les intimes – ne partage pas seulement ses notices avec la bibliothèque de l’INHA : ce partenaire historique du site Richelieu propose ses collections d’histoire de l’Antiquité au sein même de la galerie Colbert, en plein cœur de la rotonde.
L’origine de la bibliothèque et des collections ?
Contrairement aux apparences, ce nom imprononçable n’a pas été choisi pour sa facilité de mémorisation. Il résulte de l’association de deux noms : la bibliothèque du centre Gustave Glotz, fondée en 1961, était la bibliothèque d’histoire ancienne de la Sorbonne encore unifiée. Elle a été constituée à l’origine des livres légués par l’historien de l’Antiquité grecque Gustave Glotz et par Théodore Reinach. Elle s’est enrichie par l’acquisition de la bibliothèque Poinssot. La bibliothèque Gernet a quant à elle été créée en 1975 à l’initiative de Jean-Pierre Vernant, disciple de Louis Gernet. Elle a hérité, entre autres, des bibliothèques de Jean-Pierre Vernant et de Pierre Vidal-Naquet. Les deux structures ont été réunies à la création du centre Anhima, et la bibliothèque seule a gardé en son nom la mémoire des personnalités fondatrices. Elle comporte environ 50 000 volumes et 450 titres de périodiques, dont 150 vivants.
Lettre de Louis Gernet à Gustave Glotz, 1912, Collections de la bibliothèque Gernet-Glotz
Les domaines concernés ?
La bibliothèque est consacrée à l’histoire ancienne (Antiquité classique) des mondes grec, hellénistique et romain. Du point de vue temporel, les collections couvrent une période qui va du début du Ier millénaire avant J.-C. au Ve, voire VIe siècle de notre ère. Du point de vue spatial, elle couvre principalement l’aire de la Méditerranée gréco-romaine.
Les grands axes? Influencées par les activités des centres de recherches fondateurs, qui ont assimilé des disciplines comme l’anthropologie et la sociologie, les acquisitions couvrent des domaines divers et complémentaires. À côté des incontournables sources textuelles et des ouvrages d’histoire de l’Antiquité, l’archéologie et l’épigraphie occupent une place de choix, avec les volumes essentiels et les corpus. L’histoire de l’art antique est bien représentée, entre autres, par la série complète des Corpus Vasorum Antiquorum. L’histoire des religions est elle aussi à l’honneur, des périodes les plus reculées jusqu’à l’Antiquité tardive, ainsi que l’histoire sociale, qui ne néglige pas le très actuel questionnement sur le « genre ».
La particularité du lieu ?
La salle de lecture, qui peut accueillir une soixantaine de lecteurs, présente la particularité d’être tout autour de la rotonde de la galerie Colbert. Le mobilier lui-même a adopté les rondeurs de l’endroit, et les tables orientées vers le puits de lumière central épousent les contours de la rotonde, offrant une vue imprenable sur l’architecture de la galerie et la magnifique statue d’Eurydice, point de rendez-vous des habitués.
Salle de lecture circulaire de la bibliothèque
Les documents les plus convoités ?
Les ouvrages sur l’Afrique romaine, ceux sur le « genre » , et la documentation sur les vases grecs sont très consultés. L’Atlas Barrington, qui malgré son format imposant a déjà été subtilisé une fois, est désormais couvé dans le bureau de la responsable et il faut maintenant montrer patte blanche pour le consulter.
Le public régulier ?
La bibliothèque Gernet-Glotz est fréquentée par les chercheurs et enseignants-chercheurs antiquisants de la région parisienne. Les membres du centre Anhima, représentés au sein d’une commission de bibliothèque, statuent sur presque toutes les acquisitions. Le fonds est donc à la fois leur œuvre et leur outil de travail. Les étudiants sont accueillis à partir du Master 1, sur recommandation du directeur de recherches. Ceux qui sont inscrits dans les institutions historiques de tutelle (Paris-1, Paris-4, Paris-7, EPHE, EHESS) ont droit au prêt. Certains viennent se rencontrer en ce lieu d’échanges, d’autres sont là tous les jours, et ont « leur » place attitrée, le temps de finir leur thèse, retranchés derrière une barricade d’ouvrages.
Les outils phares ?
L’intégration dans le Sudoc donne une bonne visibilité au fonds. Au niveau local, le catalogue est commun avec celui de la bibliothèque de l’INHA, pour proposer dans une seule vitrine ces fonds complémentaires. Quant au succès de la bibliothèque, il s’explique en partie par le libre accès, qui concerne la quasi-totalité des collections et se répartit sur trois niveaux. En concertation avec l’INHA, lors de l’installation sur le site Richelieu, c’est le classement thématique de la bibliothèque du Congrès à Washington qui a été adopté (LCC : Library of Congress Classification).
Une pièce maîtresse des collections ?
Le fonds Poinssot comporte plusieurs ouvrages très anciens (avant 1600). Les archives de la famille Poinssot ont été achetées par l’INHA, tandis que leur bibliothèque a été acquise par le centre Glotz. Ces documents séparés physiquement d’un côté et de l’autre de la rue sont néanmoins réunis virtuellement au sein du carnet de recherche qui leur est consacré : http://poinssot.hypotheses.org/
Autre passerelle entre les deux rives de la rue Vivienne : la base de données Agorha de l’INHA. Une centaine d’ouvrages numérisés de la bibliothèque Poinssot y sont consultables en ligne, et on y trouve également l’inventaire complet des archives Poinssot.
Portrait de Gustave Glotz tiré des mélanges Gustave Glotz, PUF, 1932, tome 1, bibliothèque Gernet-Glotz, cote : Z8001.GLOT. 1932.1
L’équipe ?
La bibliothèque est gérée et animée par une équipe de six personnes : une responsable, un adjoint et quatre agents, personnels administratifs et techniques du CNRS et de l’université Paris-1, ce qui permet d’accueillir les lecteurs du lundi au vendredi de 9h30 à 18h toute l’année sauf au mois d’août.
Informations pratiques :
- Adresse : INHA – Galerie Colbert – Centre de recherche Anhima – 2, rue Vivienne – 75002 Paris
- Horaires d’ouverture : du lundi au vendredi de 9h30 à 18h
- Téléphone : 01 47 03 84 35
- Courriel : bibgernet-glotz @ univ-paris1.fr
- Site Anhima : www.anhima.fr
- Catalogue : catalogue commun avec la bibliothèque de l’INHA : http://catalogue.inha.fr/inha/Vubis.csp
- Twitter collectif : @Bibliostoriae (avec les bibliothèques d’histoire de Paris-1)
- Carnet de recherche : http://poinssot.hypotheses.org/
- Ouvrages numérisés : http://www.purl.org/inha/agorha/001/35
Directrice de la bibliothèque Gernet-Glotz