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La reproduction des somptueux reliefs rupestres sassanides de Tāq-i Bustān
Mis à jour le 9 décembre 2021
La reproduction des somptueux reliefs rupestres sassanides de Tāq-i Bustān
Grâce à un don très généreux de Firouz Bagherzadeh, ancien directeur général de l’archéologie au ministère de la Culture et du musée national d’archéologie de Téhéran avant la révolution islamique, puis expert auprès de l’UNESCO, la bibliothèque de l’INHA intègre à ses collections un ensemble de quatre volumes sur les reliefs rupestres sassanides de Tāq-i Bustān.
Il fut publié entre 1969 et 1984 en japonais et en anglais par l’université de Tokyo, sous la direction de l’historien de l’art et spécialiste de la Perse FUKAI Shinji.
Tāq-i Bustān (tāq : voûte,arche ; bostān : jardin) est un site sassanide de la province iranienne de Kermanshah dont la création remonte au IVe siècle. Il comprend deux magnifiques grottes sculptées. Une délégation archéologique japonaise étudia les sculptures entre les années soixante et soixante-dix, ce qui donna lieu à une publication contenant le rapport complet, et surtout un impressionnant volume de planches de très grand format reproduisant en photogrammétrie certains reliefs rupestres du site.
L’équipe de chercheurs japonaise utilisa à l’époque une technique nouvelle pour le relevé d’un relief en trois dimensions. Grâce à une modélisation de la géométrie des images, la photogrammétrie terrestre permet d’obtenir les dimensions précises et de compléter les dessins avec une précision parfaite. Sans le savoir à l’époque, ces scientifiques ont contribué à sauvegarder la mémoire du site, à présent détérioré par la pollution industrielle qui a fait disparaître certains détails des sculptures antiques. Sur la base des relevés effectués, une éventuelle restauration sera aussi fidèle que possible aux constructions originales.
Tāq-i Bustān
L’ancienne fonction du site est restée inconnue des chercheurs, mais les représentations de chasses royales suggèrent qu’il s’agissait d’un paradeisos, ou terrain de chasse royal. Ce terme grec, signifiant jardin, provient du vieux persan paradaiza, enclos, et a donné paradis en français.
L’ensemble monumental contient au moins un chef-d’œuvre incontournable de l’art sassanide : la chasse au sanglier.
Tāq-i Bustān
Le site témoigne d’une inventivité iconographique tout à fait marquante, en partie due à la technique de sculpture utilisée, assimilable à la ronde-bosse, qui distingue Tāq-i Bustān des autres centres artistiques de la région. Ici, les sculpteurs innovent. Avec une habileté inégalée dans l’art iranien de l’antiquité tardive, ils renouvellent le rendu plastique et volumétrique, donnent un poids particulier à la vision de trois-quarts et réinventent totalement l’expression figurative.
La bibliothèque de l’INHA et la BULAC sont les seules institutions en France à posséder ces volumes.
Tāq-i Bustān
Référence bibliographique
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Shinji Fukai, Kiyoharu Horiuchi, Taq-i-Bustan, Tōkyō, Yamakawa Shuppansha, 1969-1984.
Christine Ferret
Service du développement des collections