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Le libre accès de la nouvelle bibliothèque
Mis à jour le 11 février 2016
Bon à savoir
Auteur : Olivier Mabille, Philippe Vuillemet
Le projet de la nouvelle bibliothèque de l’INHA ne consiste pas seulement à investir les espaces rénovés de la salle Labrouste et des magasins et des bureaux attenants. C’est aussi la création d’une bibliothèque en libre accès, qui pourra offrir jusqu’à 180 000 volumes sélectionnés parmi les collections. À ce lieu exceptionnel répond donc un projet d’une envergure digne de lui.
L’accessibilité des collections actuellement
Dans la salle Ovale du quadrilatère Richelieu, actuelle salle de lecture de la bibliothèque de l’INHA, un libre accès d’usuels existe. Il est constitué de cinq mille volumes présentés dans la classification décimale Dewey. Deux classes de la classification sont mises en œuvre : 700 (Histoire de l’art) et 900 (Histoire et sciences auxiliaires de l’histoire). En outre, 78 périodiques sont librement consultables. L’ensemble des collections rangées dans des magasins fermés est communicable indirectement par l’intermédiaire d’une recherche dans le catalogue informatisé de la bibliothèque.
Les collections en libre accès ne représentent ainsi actuellement qu’une part infime de l’ensemble du fonds, constitué de 750 000 volumes, dont 250 000 issus de l’ancienne Bibliothèque centrale des musées nationaux. Dans sa configuration actuelle, la bibliothèque n’offre donc qu’un accès traditionnel à sa documentation qui ne correspond plus aux usages des chercheurs et, plus généralement, du public.
Le projet, inspiré d’exemples d’Amérique du Nord, aboutira à la création d’une véritable bibliothèque dans la bibliothèque, avec près de 25 % des collections accessibles dans les magasins ouverts au public.
Le libre accès de la salle Ovale. Cliché Emilie Grolleau, avril 2013.
La sélection dans les deux bibliothèques
Menée en continu depuis les années 2000, avec la participation des chercheurs de l’INHA, la sélection des ouvrages pour le futur libre accès a permis de rassembler près de 150 000 volumes parus de 1850 à nos jours. L’objectif de cette sélection était d’offrir les ouvrages indispensables au chercheur et à l’étudiant en histoire de l’art et en archéologie, mais aussi un riche fonds d’ouvrages de niveau recherche dans tous les domaines couverts par la bibliothèque et dans de nombreuses langues. Les ouvrages ont été choisis dans les collections de la bibliothèque de l’INHA et de la Bibliothèque centrale des musées nationaux. À partir de ce socle, l’enrichissement du libre accès se poursuivra grâce aux nouvelles acquisitions.
L’organisation du libre accès
La sélection des ouvrages n’a pas été faite uniquement sur des critères matériels et intellectuels, elle a été guidée par un schéma structurant pour la future bibliothèque. En concertation avec les chercheurs de l’INHA, le libre accès a été organisé en cinq grands ensembles, appelés les corpus :
- les collections de revues et de périodiques : 50 000 volumes de 1950 à aujourd’hui portant sur tous les domaines de l’art et de l’archéologie ;
- les ouvrages sur les artistes : 45 000 volumes classés par artistes et regroupant les études monographiques, les catalogues raisonnés, les catalogues d’exposition, etc. consacrés à chaque artiste ;
- les ouvrages sur la muséologie et les musées : 15 000 ouvrages de muséologie, catalogues de musées du monde et ouvrages sur les collectionneurs ;
- les ouvrages de topographie et d’archéologie : 25 000 ouvrages d’art et d’archéologie regroupés par pays, puis par ville, site de fouilles, monument, etc., complétés par des ouvrages théoriques sur l’archéologie, l’anthropologie et les sciences auxiliaires de l’histoire ;
- les ouvrages portant sur l’art et les beaux-arts : 30 000 ouvrages portant sur la théorie et la philosophie de l’art, l’histoire de l’art par époque et par pays, les manifestations artistiques, le marché de l’art, ainsi que des ouvrages sur chacun des beaux-arts (architecture, sculpture, arts graphiques, peinture et arts décoratifs, photographie et cinéma).
La classification
Afin d’ordonner les ouvrages à l’intérieur de chaque corpus, la classification choisie a été la classification de la Bibliothèque du Congrès (LCC). Elle est utilisée également dans la plupart des bibliothèques universitaires américaines et canadiennes, ainsi que dans de grandes bibliothèques d’art (Getty Research Institute, Metropolitan Museum of Art, National Gallery of Art).
Cette classification organise les documents en fonction de leur contenu, exprimé par un indice de classification précis.
Collections en libre accès de la bibliothèque de l’INHA en salle Labrouste, 2016. Cliché INHA
Les cotes de la LCC comprennent deux parties :
- un indice de classification ;
- un élément complémentaire de classement.
L’indice de classification indique le domaine du document (lettres en majuscules) et la place de son sujet dans la structure du domaine concerné (chiffres arabes). La combinaison de lettres et de chiffres permet d’obtenir des indices précis tout en restant facilement lisibles.
Cet indice est construit avec 1 ou 2, voire 3 lettres en majuscules, par exemple :
A Généralités (AM = Musées)
B Philosophie, Psychologie, Religion (BH = Esthétique)
C Sciences auxiliaires de l’histoire (CC = Archéologie)
D Histoire (DC = France ; DE = Monde gréco-romain ; DG = Italie…)
G Géographie, Anthropologie (GN = Anthropologie préhistorique)
N Beaux-Arts (N = Généralités ; NA = Architecture ; NB = Sculpture ; NC = Dessin ; ND = Peinture ; NE = Gravure ; NK = Arts décoratifs)
Ces lettres sont suivies de chiffres (nombres entiers de 1 à 9999 au maximum, en ordre normal) précisant le sujet et la place que l’ouvrage occupe (intellectuellement et matériellement) dans le domaine auquel il appartient.
AM46 = Musées français
DG28 = Voies romaines
NB1275 = Sculpture polychrome
ND1442.S75 = Peinture, Sujets historiques, Espagne, XIXe siècle
Si vous souhaitez en savoir plus, des présentations détaillées des différents corpus sont en ligne sur notre site web.
En conclusion, cette bibliothèque dans la bibliothèque ouvrira de nouvelles perspectives pour notre public : les ouvrages deviennent immédiatement accessibles et leur nouvelle organisation sera propice à des prolongements par sérendipité.
Olivier Mabille et Philippe Vuillemet, service du Catalogue