Michel-Ange, d’après Daniele da Volterra

Michel-Ange meurt en 1564. Au lendemain de sa mort, son neveu, Leonardo Buonarotti, commande à Daniele Ricciarelli dit « da Volterra » (1509-1566) de réaliser le portrait de l’artiste. Peintre et sculpteur, il fut aussi l’ami de Michel-Ange pendant ses vieux jours. On lui attribue plusieurs portraits du maître, dont ce célèbre buste réalisé d’après son masque mortuaire. À la mort de Daniele da Volterra deux ans plus tard, six portraits sculptés de Michel-Ange sont retrouvés dans son atelier. D’autres seront fondus a posteriori. Ainsi, de nombreux bustes de Michel-Ange attribués à Daniele da Volterra sont aujourd’hui conservés dans divers musées dans le monde (Ashmolean Museum à Oxford, musée du Bargello et casa Buonarotti à Florence, etc.)

Notre portrait est une fonte en bronze à la cire perdue d’Adrien Hébrard, dont le cachet est visible, d’après l’original conservé au musée du Louvre. Celui-ci est acquis en 1858 à Bologne par Eugène Piot puis donnée en 1890 au musée. Aucune source ne nous indique à quel moment cette fonte fut demandée, ni la raison pour laquelle Michel-Ange, seul artiste de la Renaissance à faire partie de cette série de bustes, fut choisi par Jacques Doucet pour sa bibliothèque.


D’après Daniele da Volterra, Michel-Ange, fonte d’Adrien Hébrard, bibliothèque de l’INHA – collections Jacques Doucet. Cliché Alice Sidoli – INHA

Auguste Rodin, par Alexandre Falguière (1831-1900)

Notre buste est une fonte en bronze à la cire perdue d’Adrien Hébrard (cachet du fondeur). Il est signé sur l’épaule gauche « Falguiere ».

Ce buste naquit de la fameuse « affaire Balzac » qui opposa Rodin à la Société des gens de lettres. En 1891, celle-ci avait commandé au maître une sculpture monumentale en mémoire de l’écrivain. Mais l’œuvre visionnaire proposée par Rodin, finalement exposée au Salon de 1898 après de longs atermoiements, heurta tellement la Société que celle-ci la refusa et confia la commande à Alexandre Falguière, qui l’accepta. Pour montrer qu’il n’était pas rancunier (il n’oubliait pas comment Falguière l’avait défendu quand, jeune sculpteur, la critique avait attaqué son Âge d’airain), et qu’au contraire l’affaire avait tissé entre eux des liens d’amitié, Rodin fit le buste de Falguière et l’exposa au Salon de 1899. Falguière, en retour, fit ce buste de Rodin. « C’est si difficile à rendre, » aurait-il déclaré, « un visage dans lequel il y a à la fois du Jupiter et du chef de bureau ! » Mais la mort surprit Falguière avant l’achèvement du buste, qui fut trouvé dans son atelier « à peine ébauché ». En hommage à son ami, Rodin en fit mettre une photographie en frontispice du catalogue de son exposition rétrospective, organisée à l’occasion du Salon de 1900.


Alexandre Falguière, Auguste Rodin, buste fondu par Adrien Hébrard, bibliothèque de l’INHA – collections Jacques Doucet. Cliché Alice Sidoli – INHA

Références bibliographiques

Céline Cachaud et Jérôme Delatour, service du Patrimoine