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Sessions principales
INHA, galerie Colbert, auditorium Jacqueline Lichtenstein

Tables rondes et ateliers
INHA, galerie Colbert (voir la liste des événements) 

Avril 2025
Du jeudi 3 avril 2025 au vendredi 4 avril 2025 INHA, galerie Colbert
09:30 17:00

Rotondes 2025

Rotondes, le congrès des jeunes chercheurs et chercheuses en histoire de l’art et archéologie, se tiendra dans la galerie Colbert, à l’INHA, pour sa troisième édition. Ce congrès vise à rassembler le plus largement possible la communauté des jeunes chercheurs et chercheuses, historiens et historiennes de l’art, archéologues, artistes, autour d’une thématique large et transdisciplinaire, favorisant les échanges entre les acteurs et actrices du monde de l’art et de la culture.

Cette troisième édition du congrès Rotondes, intitulée « (Re)trouver le passé : enjeux et méthodes des reconstitutions en histoire de l’art et archéologie » propose d’explorer ces disciplines à partir de la notion de reconstitution. Parallèlement aux communications qui se tiendront dans l’amphithéâtre Jacqueline Lichtenstein, des tables-rondes, des ateliers pratiques et méthodologiques animeront ces deux jours de congrès. Des associations d’histoire de l’art, d’archéologie et de conservation-restauration présenteront également leur activité lors du forum des associations qui se tiendra dans la galerie Colbert. 

Pour cette troisième édition, Rotondes accueillera les productions de jeunes artistes céramistes dont les travaux dialoguent avec les réflexions soulevées par les reconstitutions.

JEUDI 3 AVRIL

9H30 Accueil et ouverture du congrès

10H00 Mot d’accueil et introduction par Éric de Chassey (INHA) et les membres du comité d’organisation

Sessions principales

INHA, galerie Colbert, auditorium Jacqueline Lichtenstein
 

Tables rondes et ateliers

INHA, galerie Colbert (voir la liste des événements) 

Session 1 : Sources et méthodologies de la reconstitution

Présidence de session : Lucie Lautré (INP) et Marie Colas des Francs (INHA)

Session 1

  • Mecthilde Airiau (Centre André-Chastel, Sorbonne Université)

     

    Depuis les années 1990, la reconstitution historique des procédés de la peinture s’est imposée comme un champ disciplinaire à part entière. Cette communication a pour but de proposer un bilan de cette évolution en décrivant les pratiques et les buts de la reconstitution : elle permet de disposer de données de référence afin d’identifier les matériaux employés dans les peintures ; elle aide à la confrontation de la source écrite par la pratique et est utile à la compréhension des couches picturales. Toutefois, sa pratique n’est pas sans écueils : l’exactitude parfaite n’est jamais possible et la reconstitution ne peut donner à voir le geste du peintre.

  • Dauphine de Haldat (Savoirs et Pratiques du Moyen Âge au XIXe siècle, EPHE)

     

    Au XVIe siècle, la production de rubans impliquait la mise en œuvre de savoir-faire variés, encore inexplorés pour l’espace parisien. En parallèle de l’analyse de documents d’archives et de l’étude des œuvres conservées, la recréation de ces pièces à partir de trois patrons caractéristiques de l’époque, issus d’un recueil de modèles de tissuterie, permettra de soulever diverses questions de méthode (interprétation des patrons, processus techniques à mettre en œuvre, limites de la recréation), d’approcher les gestes des rubaniers et d’appréhender leur production, en grande partie disparue.

  • Charlotte Gaudry (laboratoire de recherche historique Rhône-Alpes, université Grenoble Alpes)

     

    La dualité du parfum, entre matérialité (flacon, emballage, étiquette) et immatérialité (odeur et savoir-faire) fait du parfum un objet patrimonial complexe. Si les musées tels que le Musée International du Parfum (MIP) de Grasse exposent le patrimoine matériel du monde du parfum pour en transmettre l’histoire, comment exposer, ou du moins, valoriser l’odeur d’un parfum historique ? Cette étude, vise à reconstituer un parfum emblématique du XIXe siècle italien, et à saisir les enjeux d’un tel projet, à l’heure où les compositions olfactives historiques fleurissent dans les institutions muséales sans pour autant respecter certaines normes, ou un vocabulaire établit.

12H00 Performance musicale

Yuli Bayeul (luthiste)

Session 1

  • Erwan Gentric (Saprat, EPHE)

     

    De la recréation de la Passion selon saint Matthieu par Mendelssohn, en 1829, aux historically informed performance du second XXe siècle, les musiciens témoignent – dans leurs reconstitutions des répertoires anciens – d’un intérêt croissant pour l’authenticité historique. Une dynamique renforcée entre ces deux bornes par la fondation de l’École Niedermeyer puis de la Schola Cantorum, ainsi que par les écrits de Dolmetsch et de Geoffroy-Dechaume. L’étude comparative de ces quelques moments-clés visera, in fine, à dresser une historiographie de la méthode dans l’interprétation musicale.

  • Lucille Garnery (ArScAn, université Paris 1 Panthéon-Sorbonne)

     

    Le début de la carrière de Nikosthénès, vers 540 av. J.-C., est marqué par la production de vases de formes variées et attribués à des peintres divers. Les liens sous-jacents avec les autres « grands maîtres » de la céramique attique ayant signés laissent entrevoir un réseau complexe de connexions et d’influences au sein de l’industrie de la céramique figurée à Athènes. Quelles relations ces « maîtres » entretenaient-ils avec les peintres et les potiers invisibilisés qui travaillaient avec et pour eux ? Quels liens unissent les différents ateliers ? Peut-on réellement délimiter la production d’un atelier lorsque celle-ci ne présente pas de signature ?

12H50 Discussion

Tables rondes et ateliers

Ateliers

  • Dans son exposition « From Palestine to Israel. A Photographic Record of Destruction and State Formation », Ariella Azoulay montre que redonner vie aux archives permet de retrouver un “point zéro”, un moment où d’autres options étaient possibles pour « désapprendre l’impérialisme ». Cette approche met en lumière des récits oubliés et reconstitue des trajectoires alternatives. Inspiré de son approche et de l’« histoire potentielle » d’Azoulay, ainsi que du raisonnement contrefactuel de Quentin Deluermoz et Pierre Singaravélou, cet atelier propose d’explorer la reconstitution comme méthode pour écrire l’histoire de l’art dans l’espace géoculturel arabe, souvent fragmentée ou marginalisée.

    L’atelier s’intéressera à la manière dont cette méthode peut éclairer la rupture entre modernité et contemporanéité dans cette région, en questionnant les catégories établies. En favorisant une réflexion interdisciplinaire, il vise à nuancer l’histoire de l’art arabe et à remettre en question un canon historiographique trop rigide, tout en ouvrant des perspectives nouvelles sur l’évolution artistique de cet espace.

     

    Intervenants

    Zouina Ait Slimani (université de Genève), Joan Grandjean (université de Genève)

     

    Lieu et horaires

    INHA, galerie Colbert, salle Walter Benjamin

    10H30-12H00

  • Cet atelier se présentera comme une discussion ouverte autour du logiciel Zotero et de la gestion des données bibliographiques, en mettant en commun les pratiques de chacun et chacune. L’objectif sera de favoriser les échanges, de débloquer des situations et de soulever de nouvelles questions sur nos utilisations de Zotero. Les participantes et participants devront être équipés d’un ordinateur portable muni du logiciel Zotero.

     

    Intervenantes

    Aude Briau (INHA), Agathe Ménétrier (INHA)

     

    Lieu et horaires

    INHA, galerie Colbert, salle Nicolas-Claude Fabri de Peiresc

    12H00-13H20

    Sur inscription : ICI 

  • L’exposition Merveilleux Moyen Âge, qui ouvrira en octobre 2025 au musée d’histoire de Lyon, s’appuie sur les différentes acceptions et méthodes des reconstitutions afin de faire découvrir au visiteur le site archéologique de l’Île-Barbe au fil des âges. À partir de ce cas d’étude, l’atelier propose d’explorer les façons de mobiliser les reconstitutions dans le cadre d’expositions temporaires, tant dans la dimension scientifique que muséographique et logistique.

     

    Intervenante

    Margaux Ruaud (musées Gadagne, Lyon)

     

    Lieu et horaires

    INHA, galerie Colbert, salle Walter Benjamin
    12H00-13H20

     

Session 2 : Matériaux, techniques et part créative des reconstitutions

Présidence de session : Aline Bontemps (INHA) et Adèle Crosson (INHA)

Session 2

  • Thibaud Hébert (UMR 8167 Orient et Méditerranée, Sorbonne Université)

     

    Cette communication se concentre sur l’étude de trois maquettes de la porte d’Auguste à Nîmes réalisées par Auguste Pelet. L’analyse conjointe de ces objets permet de rendre compte du processus de reconstitution, ainsi que des contraintes et des apports du support dans cette démarche. En développant l’idée d’une archéologie de la maquette, il ne s’agira pas uniquement de l’étude du passé antique mais également d’un passé beaucoup plus proche, non plus uniquement sur le moment de la création du référent de l’image, mais bien sur le moment de la création de l’image elle-même.

  • Tszyan Ho (EPHE)

     

    À l’occasion de l’ouverture à Bruxelles d’une importante exposition des replicas de chars en bronze faisant partie de « l’armée en terre cuite » de la nécropole du Premier Empereur de la dynastie Qín (221-207 av. n. è.), nous nous interrogerons non seulement sur le rapport entre les visiteurs du musée et les objets de valeur historique exceptionnelle, mais aussi sur les différents processus pratiqués par les archéologues, les conservateurs du patrimoine ainsi que les divers acteurs de la médiatisation scientifique autour de l’idée de « la reconstitution d’une reconstitution » antique et à grande échelle d’une véritable armée.

  • Antoine Liénard (Centre André-Chastel, Sorbonne Université)

     

    Le vitrail est un art de finesse, de transparence, et de lumière, mais c’est aussi un art fragile. Détruits, démontés, modifiés, nombreux sont ceux qui disparurent des baies de nos églises et tombèrent dans l’oubli.  Or, avec l’aide d’une documentation suffisante, il est possible de restituer certains de ces vitraux et d’en retrouver le contenu. Mais comment reconnaître ces documents ? Comment les utiliser ? Comment présenter ces restitutions ? Ces questions seront abordées dans le cadre de travaux en cours sur les vitraux de la cathédrale Saint-Gervais-Saint-Protais de Soissons.

  • Alice Bertrand, artiste céramiste, et Clara Bernard, pensionnaire à l’INHA préparant une thèse de doctorat sur la collection des lampes romaines en terre cuite du département des Antiquités grecques, étrusques et romaines du Louvre, proposent une discussion alliant deux points de vue sur la lychnologie romaine (l’étude des lampes antiques), celui de la reconstitution artistique et celui de la recherche archéologique.

  • Eva Lefèvre, (EUR ArChal – ArScAn, université Paris 1 Panthéon-Sorbonne)

     

    L’étude des palais néo-assyriens, dont les vestiges sont fragmentaires, repose en partie sur le travail de reconstitution de leurs élévations, initié dès le XIXe siècle par les artistes et les archéologues. Ces reconstitutions jouent un rôle fondamental dans la compréhension de la structure de ces édifices. Avec l’essor de la modélisation 3D, les pratiques ont évolué, et des avancées nouvelles ont été permises. Elles offrent de nouvelles perspectives sur des aspects architecturaux des palais, et ouvrent également à des questions autour de la perception sensorielle de ces espaces.

  • Léa Legouix (EPHE)

     

    La reconstitution des monuments et des villes de la vallée du Nil antique pose des défis considérables aux chercheurs et aux architectes. Les pratiques actuelles de reconstitution architecturale visent souvent à combiner rigueur scientifique et esthétisme contemporain pour restituer une apparence convaincante, tout en faisant face à des lacunes documentaires significatives. L’une des variables remarquables de ces reconstitutions est l’utilisation des couleurs, qui jouent un rôle fondamental dans la perception et l’interprétation des espaces antiques. Les traces des polychromies antiques sont peu nombreuses, et soumises à des interprétations variées qui complexifient la démarche scientifique. La visée de cette communication est de réfléchir à la manière dont la couleur peut être réintroduite dans la compréhension des monuments de la vallée du Nil, tout en prenant en compte les tensions entre le besoin d’exactitude scientifique et l’impact visuel recherché.

17H00 Discussion

Tables rondes et ateliers

Table ronde

  • La maison-atelier de Fernand Khnopff, détruite entre 1938 et 1940, est aujourd’hui connue à travers des reportages écrits et photographiques publiés dans la presse. Retraçant le même parcours, ces reportages ouvrent une fenêtre vers l’univers hautement mise en scène par l’artiste.

    Fondé à Istanbul en 2012, le musée de l’Innocence reconstitue la dernière demeure d’un collectionneur turc : Kemal Basmaci. Pourtant, ce dernier n’a jamais existé : il s’agit du héros d’un roman d’Orhan Pamuk. Entre fiction et réalité, de quoi le musée est-il la reconstitution ? A travers deux exemples, la table ronde interrogera les lieux d’artistes au prisme de leur (re)création.

     

    Intervenantes

    Flore Azoulai (École du Louvre), Flore Durelle (université de Lille), modéré par Agathe Ménétrier (INHA)

     

    Lieu et horaires

    INHA, galerie Colbert, salle Giorgio Vasari

    14H30-16H00

     

Ateliers

  • Articles, journées d’études, colloques, congrès… tout commence souvent par un appel à communication ou à contribution. Cet atelier de discussion et d’échanges, qui s’adresse aux masterantes, masterants,  doctorantes et doctorants, vise à expliciter les manières de repérer et  d’analyser ces appels afin d’y répondre au mieux.

     

    Intervenant

    Victor Claass (INHA)

     

    Lieu et horaires 

    INHA, galerie Colbert, salle Walter Benjamin

    14H30-16H00

  • Entre 1848 et 1880, plus de 10 000 œuvres sont exposées au Salon mais peu subsistent aujourd’hui, entravant alors l’étude de l’art en France au XIXe siècle. Cet atelier propose d’explorer trois stratégies pouvant être utilisées pour parvenir, néanmoins, à reconstituer le Salon : analyser des sources visuelles alternatives (cartes postales, caricatures, photographies d’expositions) ; exploiter les archives administratives pour comprendre son organisation et sa popularité ; recourir aux méthodes numériques pour appréhender cette production artistique dans toute son ampleur et sa diversité.

     

    Les participants devront être équipés pour cet atelier :

     

    Intervenante

    Claire Dupin de Beyssat (ENC / CNAP)

     

    Lieu et horaire

    INHA, galerie Colbert, salle Walter Benjamin

    16H00-17H30

VENDREDI 4 AVRIL

9H30 Accueil

Sessions principales

INHA, galerie Colbert, auditorium Jacqueline Lichtenstein
 

Tables rondes et ateliers

INHA, galerie Colbert (voir la liste des événements) 

Session 3 : Bâti, paysage et environnement

Présidence de session : Louise Thiroux (INHA) et Fanny Crozet (université de technologie de Belfort-Montbéliard)

Session 3

  • Théo Mespoulet (EUR ArChal – ArScAn, université Paris 1 Panthéon-Sorbonne)

     

    Cette communication propose d’explorer les reconstitutions du bâti archéologique passé à travers plusieurs études de cas de modélisations des effets de l’environnement (pluie, soleil, vent) dans les villes de l’âge du Bronze en Mésopotamie. En combinant archives et simulations à partir de modélisations 3D, l’objectif est d’interroger la conception des rues et des places dans l’urbanisme mésopotamien face aux aléas climatiques. Avec des données fragmentaires par essence, l’archéologue oscille entre restitution et interprétation, mais peut-il proposer un passé plausible ?

  • Clara Delannoy (Mission Biodiversité Urbaine – association Noé, Paris)

     

    Le jardin est un support artistique en perpétuelle évolution et dépendant de son environnement. Progressivement normée, notamment par la Charte de Florence rédigée en 1981, la restitution des jardins historiques répond aux mêmes enjeux de rigueur scientifique et déontologique que tout monument historique. Ces contraintes, augmentées par les évolutions réglementaires environnementales et l’augmentation des problèmes sanitaires, ont fait émerger de nouvelles modalités de gestion moins intensives. Cette gestion, dite écologique, peut-elle être aussi un moyen de restituer les jardins historiques ?

  • Giulia Nicatore (université Paris 1 Panthéon-Sorbonne), Olga Termis Moreno (université autonome de Barcelone)

     

    Les reconstitutions ne sont pas seulement un moyen ou un support pour la recherche, elles peuvent aussi en être le sujet. Nos connaissances du paléo-paysage et de l’environnement rural de l’Égypte ancienne sont limitées, principalement en raison de l’importance accordée au domaine funéraire dans cette culture, au contraire de l’histoire sociale et économique. Cependant les documents archéologiques et textuels de l’Égypte tardive, beaucoup plus nombreux que ceux d’autres périodes, nous permettent de reconstituer certains aspects de la civilisation égyptienne jusqu’alors peu étudiés. Nous montrerons comment une approche transdisciplinaire, basée sur le croisement de données d’histoire et de micro-histoire rurale, d’analyses lexicographiques et d’éléments géomorphologiques, permet de reconstituer le paléo-paysage et de décrire les pratiques culturelles et agricoles collectives en usage. L’ostracon ODL 164 (Thèbes, époque ptolémaïque) montrera comment les données fournies par les sources écrites contribuent à cette reconstitution : l’analyse du support d’écriture, de son origine, de la paléographie, du lexique et de la prosopographie fournie par le texte de cet ostracon complète les données archéologiques qui participent à cette reconstitution pluridisciplinaire.

     

    Intervention en anglais

10H30 Discussion

Session 4 : Reconstituer les corps et les identités

Présidence de session : Fan Liyuan (ArScAn, université Paris 1 Panthéon-Sorbonne) et Marie Colas des Francs (INHA)

Session 4

  • Pauline Coste (UMR 8068 TEMPS, université Paris 1 Panthéon-Sorbonne)

     

    Le but de cette présentation est de s’interroger sur les reconstructions des humains du Paléolithique réalisées d’après des vestiges d’individus précis, du XIXe siècle à aujourd’hui. Qui sont les « stars » de la préhistoire ? Deux reconstructions d’après un même crâne donnent-elles des résultats similaires ? Quelle est la part entre imaginaire et scientifique ? Pour ce travail, près de 1300 reconstitutions réalisées entre 1875 et 2024 principalement pour la muséographie et la presse scientifique, correspondant à 143 individus du Paléolithique, ont été collectées et analysées.

  • Gaëlle Dias Ambelakiotis (ArchAm, université Paris 1 Panthéon-Sorbonne)

     

    La pratique de l’ornementation corporelle est un aspect central dans le monde amazonien ancien et présent. Après différentes tentatives de suppression par l’Occident, elle survit aujourd’hui au travers des peuples autochtones contemporains. Mais qu’en est-il du (des) corps avant l’Invasion ? Cette communication vise à montrer comment l’archéologie, alliée à d’autres disciplines, peut offrir une tentative de reconstitution de cette pratique qui dépasse la simple matérialité du corps mais dont celui-ci en est le principal émissaire.

  • Projection de la performance vidéo « L’3ain – La Source », suivie de l’intervention d’Inès Abergel (artiste)

     

    L’action créative d’Inès s’élabore sur un chemin qui est celui d’une quête d’identité s’inscrivant dans un espace tant psychique, imaginaire, que territorial. En sondant l’espace de la performance, lequel est un endroit de libre-arbitre où l’expression du corps et de l’esprit est totale, l’acte de création peut-il inviter au jaillissement de l’Être ? À travers un processus progressif de dépouillement, il s’agit de reprendre corps dans le travail de la sensation, de créer une stase dans laquelle est (re)joué l’acte de création comme la métonymie de la Genèse. L’événement de la création est alors à saisir comme le canal qui permet de descendre à la source de l’Être, au foyer de sensations dans lequel nous baignions à la naissance…

  • Sarah Velazquez-Orcel (université Paris 1 Panthéon-Sorbonne)

     

    Inaugurée le 23 juillet 2023 à Mexico, la statue de La Joven de Amajac remplace celle de Christophe Colomb sur le Paseo de la Reforma. Reconstitution d’une sculpture préhispanique, elle est présentée comme un hommage aux femmes indigènes et une réponse aux revendications féministes. Ce choix politique, loin d’être neutre, s’inscrit dans une longue tradition d’instrumentalisation du passé indigène par l’État mexicain. Cette communication questionnera si cette nouvelle reconstitution rejoue une forme de pétrification de l’identité indigène, figée dans un passé glorifié mais révolu, ou si elle incarne une forme de rupture.

12H50 Discussion

Tables rondes et ateliers

Table ronde

  • Cette table ronde propose de sonder les méthodes de reconstitution d’histoires effacées en Asie de l’Est et du Sud-Est à partir d’objets. Seront mises en dialogue différentes pratiques considérant ces traces matérielles comme des fragments propices à la reconstitution de récits visuels de soi, de la famille et du collectif. Dans des contextes post-guerre ou régimes autoritaires, ces œuvres et pratiques reconstituées visent à montrer des récits alternatifs à ceux officiels. Aussi les diasporas seront particulièrement observées comme lieu actif de ces reconstitutions artistiques.

     

    Intervenants

    Magali An Berthon (université américaine de Paris), Hugo Hamon (LESA, université d’Aix-Marseille), Liu Qiuchi (CREOPS, Sorbonne Université), Éléonore Tran (AIAC, université Paris 8 Vincennes – Saint-Denis), modéré par Aline Bontemps (INHA)
    Avec une présentation du travail de Shu Rui (artiste)

     

    Lieu et horaires

    INHA, galerie Colbert, salle Giorgio Vasari
    9H30-11H30

Atelier

  • Cet atelier propose d’explorer la question de l’archéologie du geste vestimentaire à travers les reconstitutions de costumes drapés à l’antique de Léon Heuzey. Il s’articulera en deux parties : la première dévolue à une présentation du parcours atypique de Léon Heuzey et la seconde plus centrée sur une démonstration pratique et participative basée sur un aspect de son enseignement à l’École des Beaux-Arts de Paris.

     

    Intervenante

    Nayiri Tcharkhoutian (INHA)

     

    Lieu et horaires

    INHA, galerie Colbert, salle Walter Benjamin
    11H30-13H00

    Sur inscription : ICI 

Session 5 : Les reconstitutions, réécritures idéologiques ?

Présidence de session : Raphaëlle Rannou (INHA) et Mathilde Leïchlé (INHA)

Session 5

  • Marie Bouchard (HAR – université Paris Nanterre / CRILLASH – université des Antilles)

     

    Cette communication se propose de revenir sur la production d’un diorama par Marcelle Ackein, artiste voyageuse partie aux colonies d’Afrique française dans les années 1920. En 1931, pour l’exposition de Paris, elle réalise sur commande cet objet, diffusant l’idéologie coloniale auprès des métropolitains et alimentant la propagande coloniale. Scène de Marché est aujourd’hui conservé au Palais de la Porte Dorée, l’œuvre n’étant plus présentée au public depuis les années 1960. Que raconte aujourd’hui cette reconstitution et comment l’étudier au prisme du genre et l’exposer en contexte ?

  • Valentin Boyer (École du Louvre)

     

    La cohérence esthétique et scientifique des décors d’une collection diffère d’un musée à un autre. Le processus didactique de recontextualisation par les décors se fait l’écho des recherches et connaissances égyptologiques les plus récentes. Toutefois, celles-ci sont parfois seulement décelables et compréhensibles du visiteur éclairé, surtout lorsqu’il s’agit de clins d’œil épigraphiques par des inscriptions hiéroglyphiques dédicatoires modernes accompagnant les décors. Ces reconstitutions protéiformes oscillent entre fantaisie et exercice de style scientifique.

15H10 Pré-discussion

Session 5

  • Émilie Jacquot (École du Louvre)

     

    Sous Louis-Philippe, le château de Versailles se transforme en musée de l’histoire de France. Véritable laboratoire du roman national, il consacre cinq salles aux croisades : 125 peintures, dont 45 portraits, mettent en image ce chapitre du passé national. Pourtant, malgré le travail rigoureux de collecte archivistique fourni par les historiens du roi, rares sont les portraits de croisés ayant traversé les siècles. Comment les peintres peuvent-ils alors reconstituer le portrait-robot du héros chevaleresque médiéval ? Et surtout, comment lui conférer le sentiment de vérité historique ?

  • Florence Larcher (Bibliotheca Hertziana – Institut Max Planck pour l’histoire de l’art Art / université Paris 1 Panthéon-Sorbonne)

     

    Il arrive fréquemment que des peintures soient modifiées par des repeints invasifs, des retables démantelés voire découpés, des statues démembrées puis recomposées partie par partie lorsque des figures préexistantes sont transformées en saint Roch. La communication documente trois de ces palimpsestes figuratifs et explore ce qui les rend possibles, inaugurant une typologie des manipulations et modifications des images de saints.

16H20 Discussion

Tables rondes et ateliers

Ateliers

  • Dans les réceptaires du XVIe siècle, apparaît souvent une fragrance mystérieuse : l’oiselet de Chypre, combinaison de substances odorantes modelées en forme d’oiseau, que l’on peut brûler. Cet atelier propose d’assister à une reconstitution en direct de ce parfum. Les participants seront invités à observer et à prendre part aux différentes étapes du processus : étude de la recette et du mode opératoire, préparation des substances, mélange des ingrédients, et moulage de l’oiseau. Ce travail permettra de comprendre l’enjeu de la pratique expérimentale en histoire des sciences et des techniques.

     

    Sur inscription : ICI

     

    Intervenante

    Océane Fontaine Cioffi (université de Tours)

     

    Lieux et horaires

    INHA, galerie Colbert, salle André Chastel

    14H30-16H00

  • Cet atelier consistera pour une première partie en une présentation du club et de son fonctionnement, des costumes portés, des limites et partis pris de la reconstitution au sein du club, ainsi que les inspirations et le travail de recherche préparatoire. Dans une deuxième partie Bastien Salva, professeur d’histoire de la mode à l’école du Louvre, échangera avec les membres du club. Il discutera de la manière de donner à voir un costume, notamment à travers les bals costumés.

     

    Intervenant

    Bastien Salva (École du Louvre)

     

    Lieu et horaires
    INHA, galerie Colbert, salle Walter Benjamin

    14H30-16H00

Atelier méthodologique

  • FileMaker est un logiciel de gestion de bases de données. Cet atelier proposera une initiation à la prise en main de cet outil, et ouvrira une discussion sur ses utilisations en histoire de l’art et en archéologie. Les participantes et participants devront être équipés d’un ordinateur portable, sur lequel doit être téléchargé le logiciel FileMaker.

     

    Intervenant

    Fan Liyuan (ArScAn – université Paris 1 Panthéon-Sorbonne)

     

    Lieu et horaire

    INHA, galerie Colbert, salle Nicolas-Claude Fabri de Peiresc
    16H00-17H00

INVITATION AUX ARTISTES - "Re(trouver) le passé"

INHA, galerie Colbert, Rotonde

Le congrès Rotondes propose de découvrir le travail de quatre jeunes artistes qui se concentre ici autour du concept de la reconstitution, à travers des productions en céramique. Tantôt réinvestissant les récits familiaux ou régionaux, tantôt fascinées par les formes du passé, ces artistes sont des passeuses d’un savoir qui mêlent recherche et poésie, histoire des arts et création. Par la mise en exergue des frontières, parfois très fines, entre réalité et fiction, entre l’objectif et le subjectif, les œuvres présentées dans la Rotonde de l’INHA proposent de réfléchir autrement aux enjeux esthétiques et narratifs cruciaux dans tout travail de reconstitution.

Artistes

Inès Abergel

Artiste franco-marocaine, Inès Abergel vit et travaille au Maroc, où elle élabore ses pratiques artistiques de performance et d’installation. Entre genèse et métamorphose, son œuvre l’Épaisseur du temps, présentée dans la Rotonde de l’INHA, donne à voir une morphogenèse, laquelle est une tentative de (re)trouver la racine de la création même. Mis à distance dans une vitrine pour en faciliter l’observation et l’étude, ces objets curieux rappellent les dispositifs d’un muséum d’Histoire naturelle, ou encore un cabinet de curiosités. Par la reconstitution de ce procédé, l’artiste met en exergue le besoin viscéral de l’homme à contrôler et de dominer à travers les sciences, la culture, le savoir ; cette nécessité de domestiquer les espèces, la nature, les autres humains, mais aussi son propre corps.

 

Alice Bertrand

Cinéaste et performeuse travaillant à Paris, Alice Bertrand nous présente son premier projet de céramique, intitulé Recréations lumineuses. Cette série de lampes à huile en faïence réalisées par moulage en terre et plâtre comprend deux sculptures : Tom-tom, reconstitution d’un satyre ithyphallique de Pompéi, et Chatounette, réinterprétation de la Vénus de Willendorf. À travers la rencontre entre pratique antique et mythologie personnelle, et s’intégrant dans la démarche de recherche-création de l’artiste, ces objets fascinants et parfois parodiques interrogent notre regard et et nos habitudes à l’égard des objets usuels contemporains.

 

Mariette Cousty

Mariette Cousty fabrique des sculptures d’usage inspirées de poteries du centre de la France. Elle travaille par assemblage de formes potières tournées et d’éléments moulés tirés de l’environnement domestique proche. Ce processus d’altération des formes traditionnelles lui permet de lier généalogie réelle et rêvée. Partant d’un matériau collecté, sur le modèle de l’enquête ethnologique, sur son terrain d’enfance, elle brode sa propre histoire, en suivant la trace de figures tutélaires – potiers, collecteurs, artistes, anthropologues – rencontrées en cheminant.


Blanche Offret

Blanche Offret interroge les marques du temps présentes sur les objets archéologiques. En rendant sensible le cheminement complexe que constitue la provenance archéologique des objets, ses vases aux aspects délicats remettent en question notre rapport au temps, mais offrent aussi l’écrin d’un autre questionnement, plus personnel, lié au parcours de l’artiste. La conjonction de ces récits permet de questionner l’attention anthropomorphique portée au l’artefact : réceptacle des mémoires, faut-il le considérer comme objet de vie ?

Événement associé à l'invitation aux artistes

  • Christian Siroyt (collectionneur)

     

    Les archives James Joyce comprennent 63 volumes in-folio de manuscrits, de tapuscrits, de brouillons et d’épreuves du poète en fac-similé. Dans le cadre de cette présentation seront exposés six copies de manuscrits préparatoires à l’œuvre Finnegans Wake, copies produites à Paris dans les années 1920 et 1930. Dans Brouillons d’un baiser : Premiers pas vers Finnegans Wake (2014), Daniel Ferrer  signale quelques pages manquantes et un cahier de brouillon perdu. La copie d’archive fournit ainsi des outils pour spéculer sur les possibilités de contenu, de matérialité et de localisation de ces manques manuscrits.

     

    Intervention en anglais

Jeudi 3 avril, 17h30 : Présentation des œuvres en présence des artistes

FORUM DES ASSOCIATIONS

INHA, galerie Colbert

 

Jeudi 3 avril

13H00 – 14H30 et 17H00 – 18H30

 

Vendredi 4 avril

13H00 – 14H30

 

Associations présentes :

 

APERA : Association Pour l’Expérimentation et la Recherche Archéologique

Le Défilé de l’Histoire de l’École du Louvre

Association d’Histoire de l’Architecture

GRHAM : Groupe de Recherche en Histoire de l’Art Moderne

APAMi : Association pour la Promotion de l’Art du Monde islamique

Association Cadomus : Caen, histoire, urbanisme, architecture

GHAMU : Groupe Histoire Architecture et Mentalités Urbaines

Comité scientifique 

Fanny Crozet (université de Technologie de Belfort-Montbéliard), Liyuan FAN (université Paris 1 Panthéon-Sorbonne), Fanny Girard (musée Toulouse-Lautrec), Virginie Guffroy (musée des beaux-arts et d’archéologie de Besançon), Lucie Lautré (Institut national du patrimoine) et les doctorantes et doctorants de l’INHA.

Comité d’organisation 

Aline Bontemps (INHA), Marie Colas des Francs (INHA), Adèle Crosson (INHA), Dina Eikeland (INHA), Raphaëlle Rannou (INHA)

 

Avec le soutien de la Fondation Gandur pour l’Art