Inès Abergel
Artiste franco-marocaine, Inès Abergel vit et travaille au Maroc, où elle élabore ses pratiques artistiques de performance et d’installation. Entre genèse et métamorphose, son œuvre l’Épaisseur du temps, présentée dans la Rotonde de l’INHA, donne à voir une morphogenèse, laquelle est une tentative de (re)trouver la racine de la création même. Mis à distance dans une vitrine pour en faciliter l’observation et l’étude, ces objets curieux rappellent les dispositifs d’un muséum d’Histoire naturelle, ou encore un cabinet de curiosités. Par la reconstitution de ce procédé, l’artiste met en exergue le besoin viscéral de l’homme à contrôler et de dominer à travers les sciences, la culture, le savoir ; cette nécessité de domestiquer les espèces, la nature, les autres humains, mais aussi son propre corps.
Alice Bertrand
Cinéaste et performeuse travaillant à Paris, Alice Bertrand nous présente son premier projet de céramique, intitulé Recréations lumineuses. Cette série de lampes à huile en faïence réalisées par moulage en terre et plâtre comprend deux sculptures : Tom-tom, reconstitution d’un satyre ithyphallique de Pompéi, et Chatounette, réinterprétation de la Vénus de Willendorf. À travers la rencontre entre pratique antique et mythologie personnelle, et s’intégrant dans la démarche de recherche-création de l’artiste, ces objets fascinants et parfois parodiques interrogent notre regard et et nos habitudes à l’égard des objets usuels contemporains.
Mariette Cousty
Mariette Cousty fabrique des sculptures d’usage inspirées de poteries du centre de la France. Elle travaille par assemblage de formes potières tournées et d’éléments moulés tirés de l’environnement domestique proche. Ce processus d’altération des formes traditionnelles lui permet de lier généalogie réelle et rêvée. Partant d’un matériau collecté, sur le modèle de l’enquête ethnologique, sur son terrain d’enfance, elle brode sa propre histoire, en suivant la trace de figures tutélaires – potiers, collecteurs, artistes, anthropologues – rencontrées en cheminant.
Blanche Offret
Blanche Offret interroge les marques du temps présentes sur les objets archéologiques. En rendant sensible le cheminement complexe que constitue la provenance archéologique des objets, ses vases aux aspects délicats remettent en question notre rapport au temps, mais offrent aussi l’écrin d’un autre questionnement, plus personnel, lié au parcours de l’artiste. La conjonction de ces récits permet de questionner l’attention anthropomorphique portée au l’artefact : réceptacle des mémoires, faut-il le considérer comme objet de vie ?