La ville en données : le Paris du quartier Richelieu

Le projet de recherche « Richelieu. Histoire du quartier (1750-1950) » lancé en 2018 est né de la collaboration de plusieurs institutions publiques situées au cœur du 2^e arrondissement de Paris. Il englobe des lieux et des monuments d’est en ouest de la place des Victoires à l’avenue de l’Opéra, et du sud au nord du Palais-Royal aux Grands Boulevards qui, par leur histoire commune, sont représentatifs de Paris en tant que capitale culturelle. Ce projet étudie le quartier communément désigné sous le nom de « Richelieu », à travers ses dynamiques architecturales, humaines et économiques et en croisant des sources iconographiques et cartographiques du XIX^e siècle à nos jours.

À travers 4 217 documents iconographiques numérisés à partir de collections d’institutions publiques – telles que la Bibliothèque nationale de France, le British Museum, les Archives nationales, ou encore les bibliothèques spécialisées et musées de la Ville de Paris –, allant des dessins et photographies aux jetons de commerces et cartes de visite, le site « Quartier Richelieu » permet de recroiser toutes ces données pour faire apparaître les relations, matérielles et immatérielles entre architecture et histoire sociale, histoire culturelle, activités économiques et histoire des mentalités. Par exemple, les interactions entre photographes et actrices, commerces et réseaux de transports, tout comme l’influence réciproque entre les formes architecturales, les parcours de flâneries, l’espace public et les représentations visuelles, émergent pour signifier le dynamisme d’une capitale moderne.

Le projet prend pour axe principal le tracé nord-sud reliant le Palais-Royal et la Bourse par la rue Vivienne, incluant l’îlot occupé par le siège de la Banque de France entre la rue Croix-des-Petits-Champs et la rue de Valois. Chaque bâtiment, commerce, lieux de production, ou évènement représenté a été localisé sur une ou plusieurs parcelles dans une cartographie numérique. Ce corpus varié a été ainsi systématiquement identifié, daté et localisé. Tous les documents ont été intégrés à un ou plusieurs sous-corpus thématiques (espace public, jardin, chantier, mœurs, argent, etc.), et rattachés à des sujets spécifiques (Palais Brongniart, Révolution française, bureau d’omnibus, Palais de Cristal magasin de nouveautés, etc.). Au-delà de leur valeur documentaire, la prolifération de ces images permet d’esquisser les prémices de la mise en place d’une culture de masse.

L’analyse inédite de ce vaste ensemble de sources hétérogènes a été permise par une méthode novatrice dans l’approche transversale et pluridisciplinaire du patrimoine urbain qui tend à pouvoir être réutilisée et appliquée à d’autres quartiers, villes ou aires géographiques.

En partenariat avec la Bibliothèque nationale de France (BnF), le Centre allemand d’histoire de l’art (DFK), le centre Chastel, l’École nationale des chartes – PSL (Enc), l’École polytechnique fédérale de Lausanne (EPFL), Paris Musées et avec le soutien de la Banque de France (BdF), de la Fondation des Sciences du Patrimoine (FSP) et de la Caisse des dépôts (CDC).

Comité scientifique

Philippe Chevallier (BnF), Livio de Luca (CNRS / MAP), Isabella di Lenardo (EPFL), Peter Geimer (DFK), Frédéric Kaplan (EPFL), Elsa Marguin-Hamon (ENC), Jean-Baptiste Minnaert (centre André Chastel, Sorbonne Université), Federico Nurra (INHA), Gennaro Toscano (BnF), Juliette Trey (INHA)

Liste des intervenants pressentis

Emmanuelle Bermès (ENC), Isabella di Lenardo (EPFL), Charlotte Duvette (INHA), Joël Huthwohl (BnF, sous réserve), Paul Kervegan (INHA), Louise Thiroux (INHA), Léa Saint- Raymond (ENS-PSL)