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CAUMONT, Arcisse (marquis de)
Mis à jour le 4 février 2009
(10 Fructidor an IX [28 août 1801], Bayeux – 16 avril 1873, Caen)
Auteur(s) de la notice :
JUHEL Vincent
Profession ou activité principale
Historien de l’art, archéologue, responsable de Sociétés savantes
Autres activités
Participation à la création de musées et de collections muséales
Sujets d’étude
Histoire générale de l’art, archéologie, sauvegarde du patrimoine, muséographie, enseignement, agronomie et économie, géologie
Carrière
1822 : licencié en droit à l’université de Caen
1823 : fondateur de la Société linnéenne de Normandie et des Mémoires de la Société linnéenne de Normandie
1824 : fondateur de la Société des antiquaires de Normandie et des Mémoires de la Société des antiquaires de Normandie
1830 : fondateur de la Revue normande
1830 : cours d’antiquités monumentales professé à Caen
1832 : fondateur de l’Association normande pour les progrès de l’agriculture, de l’industrie et des arts
1832 : membre correspondant de l’Académie des inscriptions et belles-lettres
1833 : fondateur des Congrès scientifiques de France (et de la collection Congrès scientifiques de France )
1834 : fondateur de la Société française d’archéologie pour la conservation des Monuments historiques (dite Société française d’archéologie) et du Bulletin monumental
1839 : fondateur de l’Institut des provinces de France
1846 : délégué général du ministre de l’Instruction publique auprès des Sociétés savantes
1846 : fondateur de l’Annuaire de l’Institut des provinces
1851 : créateur du Congrès des délégués des Sociétés savantes des départements (à Paris)
Étude critique
Cours d’antiquités monumentales
En 1830, à Caen, Caumont présenta son cours – public et gratuit – sur les antiquités monumentales et cet événement s’inscrit fortement dans toute son œuvre car il correspond exactement à son souci de la transmission de ses connaissances. En 1823, un an avant la fondation de la Société des antiquaires de Normandie, il avait déjà lu à la Société d’émulation de Caen qu’il animait son Essai sur l’architecture religieuse du Moyen Âge, avant de le présenter aux antiquaires dès la séance de mai 1824. Il avait aussi donné quelques leçons d’archéologie à des jeunes gens qui l’accompagnaient dans ses tournées pour dresser la carte monumentale du Calvados et avait créé un cercle littéraire, mais on y venait peu. Il voulait « qu’on y fît à certains jours des conférences littéraires ou scientifiques [et] avai[t] préparé un cours d’archéologie en quinze leçons. […] [Il] voulai[t] attirer les jeunes gens à [ces] conférences, leur donner les éléments qui leur manquent, faire de cette réunion une école préparatoire où l’on aurait fait ses preuves avant d’être admis dans une de nos sociétés littéraires » (Archives départementales du Calvados, F 6020). À cette époque, il est vrai qu’il n’existait aucun enseignement de l’histoire de l’art en France, pas même dans l’enseignement supérieur – les cours de Jules Quicherat à l’École des chartes ne commenceront qu’en 1847. Ce cours était le résultat de dix années de recherches de l’auteur, tant sur le terrain qu’en bibliothèque. Il se proposait de faire la synthèse d’une documentation éparse – tant française qu’étrangère –, en se limitant aux antiquités nationales, sans comprendre les monuments d’Égypte, de Grèce ou d’Italie. Caumont s’est toujours intéressé à l’archéologie, il a eu un rôle primordial dans le lancement de l’archéologie de terrain et dans l’ouverture des premiers chantiers de fouilles. En tant que secrétaire des Société des antiquaires de Normandie, il a encouragé et financé l’exploration de grands sites régionaux, tant préhistoriques qu’antiques, mais il n’a jamais vraiment fouillé lui-même, il a plutôt lancé des prospections et dirigé des fouilles, à l’instar des érudits du XIXe siècle. Il est d’ailleurs visible qu’il était moins à l’aise quand il abordait la Préhistoire et la question de la datation de ses différentes phases.
Caumont voulait présenter régulièrement et au plus grand nombre un cours clair et concis, qui exposerait les principes fondamentaux de la science et un système de classification établi à partir des monuments qu’il avait étudiés lors de ses tournées en Normandie, ou dans les provinces de l’ouest et du nord-ouest de la France. Sa volonté pédagogique allait de pair avec le souci de vulgarisation, visant à l’essentiel pour être bien compris, sans rechercher l’élégance de la forme ou les grands effets romantiques mais l’efficacité du discours. Annoncée depuis plusieurs semaines à grand renfort d’articles parus dans les journaux locaux, la première leçon eut lieu le 11 février 1830 devant une soixantaine d’auditeurs. Caumont confia à son ami Frédéric Galeron comment il envisageait son cours : « Je chercherai toujours à parler aux yeux en même temps qu’à l’esprit, et je fais faire une suite de dessins fort grands, où les caractéristiques de chaque groupe seront exprimées. À chaque leçon, je placerai ces tableaux en évidence, et il sera impossible de ne pas avoir une idée claire des changements progressifs qui se sont faits dans l’architecture. [Ces] tableaux seront assez grands pour être vus facilement d’un bout de la salle à l’autre » (Archives départementales du Calvados, F 6020).
Les séances se déroulaient à Caen, dans la grande salle du Pavillon de la Foire, là où se tenaient les réunions de la Société des antiquaires de Normandie depuis leur fondation. La présence des collections archéologiques du musée de la Société était particulièrement bienvenue pour l’enseignement de Caumont car celui-ci comptait les utiliser pour son cours. Dès le départ, il avait prévu de le renouveler tous les ans, ce qu’il fit pendant plusieurs années. Les détails manquent cependant pour en reconstituer le calendrier précis. Les séances duraient une heure et demie, à raison de trois cours par semaine. Il lui suffisait de trois leçons pour traiter les antiquités celtiques, quatre pour l’Antiquité, avant d’aborder le Moyen Âge qui l’occupait pendant plusieurs semaines.
Caumont a toujours rêvé plus loin que sa bonne ville de Caen en 1837 : il rappela à Jean Vatout, président du Conseil des bâtiments civils son offre, déjà ancienne, de faire chaque année, à Paris, à l’École d’architecture ou ailleurs, quelques conférences sur l’histoire de l’architecture en France au Moyen Âge, mais sa proposition n’eut pas plus de résultats que la précédente et resta lettre morte.
Cependant, quelques disciples portèrent la bonne parole dans leur province et ouvrirent eux aussi des cours d’antiquités, sans doute grâce à la publication rapide du Cours et de ses atlas (en 1835, à Falaise, par Frédéric Galeron, ou au Mans, par Pesche). Certains séminaires l’intégrèrent dans leur programme (Le Mans, petit séminaire de Villiers-le-Sec [Calvados], Beauvais, Senlis…).
En 1846, le chanoine Brune, disciple de Caumont en Ille-et-Vilaine, lecteur attentif des ouvrages de son maître et en particulier du Cours d’antiquités – mais aussi architecte et archéologue –, publia un manuel d’archéologie religieuse, ou Résumé du Cours d’archéologie, qu’il professa au séminaire de Rennes pendant neuf ans. Cependant l’influence directe de ces cours resta sans doute limitée et de surcroît très dépendante des relations de Caumont avec certains centres ou avec tel ou tel membre de la Société des antiquaires de Normandie. Le Cours connut un succès d’estime et une belle réussite éditoriale, en regard des rapides rééditions des volumes. Mais, au-delà du nombre réel de ses auditeurs et du rôle de pionnier de Caumont dans l’enseignement – public et gratuit – de l’histoire de l’art en France, ce fut la rapide publication du Cours en six volumes, accompagnés de six atlas qui assura le succès et la reconnaissance unanimes de son jeune auteur. Le manuscrit de son quatrième volume, consacré aux monuments religieux, fut d’ailleurs couronné en 1831 par l’Académie des inscriptions et des belles-lettres et valut à son auteur une médaille d’or au concours des antiquités nationales.
Description, nomenclature, classification
Pour Caumont, l’archéologie devait être une science positive, aussi sûre que les sciences physiques d’observation, son ambition profonde étant d’être « le Linné de l’archéologie ». À l’origine, il s’intéressait particulièrement à la géologie, mais aussi à la botanique, et fonda la Société linnéenne du Calvados en 1823. Comme les sciences naturelles, la science archéologique est d’abord recensement et classement. Caumont connaissait probablement les travaux de Linné. Comme ce dernier, il fit des tournées pour étudier, inventorier et classer. Partant du principe que la méthode de Linné n’était pas seulement applicable aux végétaux, il étudia les monuments avec la même habitude d’examen minutieux et de classement d’après leurs caractéristiques extérieures. La description et la classification des monuments médiévaux selon l’ordre chronologique des styles furent au cœur de sa méthode. Pour sa Classification des styles architectoniques, il reprit et définit les styles en quatre sections (roman, gothique, Renaissance et moderne). Il imposa le nom de « roman » inventé par son ami Charles de Gerville mais refusait celui de « gothique » au profit d’« ogival ». Il divisa les deux époques médiévales en quatre phases (primordiale/primitive, secondaire, tertiaire, quartaire), désignées selon des termes dérivés des époques géologiques. Avec son regard scientifique et son sens de l’analyse, Caumont réussit à trouver un système de classification permettant de distinguer les grandes formes comme les moindres détails et, finalement, le style des monuments. Pour pouvoir déterminer sa classification, il décrivit et classa en tableaux les arcs, les roses, les plans, etc., puis réalisa des planches comparatives, créant ainsi une méthode analytique. L’étude de la construction en elle-même et de la technique ne l’intéressait pas, ou seulement d’un point de vue décoratif : même les arcs-boutants, les contreforts et les voûtes relevaient du système décoratif. L’ensemble resta étroitement lié à son dispositif analytique, à la différence d’un dictionnaire qui lui aurait donné plus de libertés avec de multiples entrées.
Le Moyen Âge est ainsi subdivisé en une « époque romane primordiale » du Ve au Xe siècle, une « époque romane secondaire » allant « de la fin du Xe à la fin du XIe siècle », à laquelle fait suite une « époque romane tertiaire ou de transition » au XIIe siècle. Le même système de subdivision en primitif, secondaire et tertiaire se retrouve pour le gothique ou « style ogival ». C’est donc un raisonnement par analogies aboutissant à des classements rigoureux, parfois un peu arbitraires.
Pour l’époque préromane, Caumont prit en compte la technique de construction et l’aspect de l’appareillage. Il compara le petit appareil et les chaînages de briques aux murailles gallo-romaines et les déclara tous carolingiens. La simplification était excessive mais les analyses actuelles suggèrent qu’une part de vérité plus grande qu’on ne l’a cru au milieu du XXe siècle subsistait dans les datations qu’il avait proposées.
Pour l’époque romane, c’est aux XIe et XIIe siècles que, selon Caumont, « s’opère véritablement l’association du style byzantin avec l’architecture romane ». Cette notion sous-tend la définition de la période romane secondaire. Celle-ci est à la fois un « perfectionnement de l’architecture romane primordiale » (le préroman) et d’autre part une imitation de l’architecture byzantine. L’étude des monuments se fonde sur une liste d’analyses région par région, avec en conclusion un tableau des principaux édifices conservés. La Normandie est évidemment surreprésentée dans ces listes en regard des autres provinces. Il conclut l’étude de l’époque romane par l’ébauche d’une « géographie des styles », mais il ne s’engagea pas trop sur ce point, se contentant de préciser les variantes mais restant très en deçà d’un classement trop rigide, insistant à juste titre sur les différences de grammaire ornementale d’une région à l’autre.
Sa conception de l’architecture gothique n’est pas sans poser de problèmes aux historiens de l’art contemporains, car il fonda sa théorie sur l’arc brisé qu’il appelle arc ogival et consacra de longs développements à l’étude de ses origines. La notion de voûte sur croisée d’ogives, avec ses implications techniques et formelles, n’a pas été intégralement saisie : il s’agissait pour lui d’une variante de la voûte d’arêtes et elle n’entra pas dans ses considérations sur les débuts du gothique. Caumont aboutit cependant aux catégories encore admises actuellement pour le roman et le gothique dit classique. Sa dispute avec Charles de Gerville, pour placer au XIIIe siècle et non au XIe siècle la cathédrale de Coutances, marqua une prise de conscience des principales caractéristiques différenciant les deux périodes. Sur ce point, l’influence des travaux de ses confrères anglais a sans doute été déterminante pour conforter son sentiment. Sa description – encore maladroite – des « arceaux croisés » (croisées d’ogives) et son analyse de l’évolution des fenestrages gothiques montrent qu’il a utilisé un certain nombre de jalons déjà connus. De nombreuses zones d’incertitude demeurent cependant. Conscient de son incapacité à différencier très précisément monuments du XIe siècle et constructions du XIIe siècle, il étudia toute l’époque romane sans distinction. Pour le gothique, l’approche des cathédrales et de la sculpture des portails, avec leurs statues-colonnes, reste générale, encore maladroite. Sa documentation reste trop souvent normande et sa compréhension du premier art gothique inexistante. D’une manière générale, son analyse s’appuie le plus souvent sur la production courante, sans s’attacher au génie de certaines créations. Sans doute se voulait-il plus scientifique, mais on peut aussi y voir le reflet de son caractère tempéré.
Le traitement de l’iconographie médiévale reste assez succinct car il se limita aux généralités. Il décrivit les principaux thèmes avec illustrations à l’appui, en les classant selon qu’ils sont empruntés à l’Ancien ou au Nouveau Testament, mais resta très en retrait par rapport à ce que proposera plus tard Émile Mâle. Il proposa cependant au lecteur un répertoire de sujets, mais l’extrême complexité des thèmes mis en images par les artistes médiévaux n’était pas abordée. En matière de symbolique médiévale, Caumont resta toujours très prudent et refusa les hypothèses trop incertaines. L’iconographie en était encore à ses balbutiements, ce qui explique ses hésitations, mais on le sent beaucoup moins à l’aise dans ce domaine que dans les analyses techniques et formelles.
L’apport de Caumont à l’histoire de l’art est donc considérable. Les lacunes restent certes nombreuses, bien que compréhensibles. En dehors du caractère un peu sommaire de l’approche de l’iconographie, on lui reprochera l’absence de véritables synthèses. Le Cours comme l’Abécédaire se ressentent de la méthode du questionnaire et du caractère analytique qui en découle. Des chapitres entiers ressemblent à une transposition des questions et des réponses obtenues. Si l’on compare Caumont à ses prédécesseurs, on constate qu’il a littéralement créé une méthode d’analyse sérielle et fourni les bases indispensables qui ont permis à plusieurs générations d’aborder l’histoire des œuvres d’art. Le terme d’abécédaire, donné à son ouvrage le plus diffusé, donne le ton : il s’agit de la création d’une langue, avec sa terminologie et sa syntaxe analytique. Celle-ci est très inégale selon que l’on aborde l’architecture, la sculpture, les objets. Pour l’architecture, Caumont est à la fois plus complet dans ses tableaux d’ensemble que la plupart de ses contemporains et plus superficiel que nombre d’entre eux.
Sociétés savantes
À l’occasion de ses voyages en 1829-1830 pour la préparation de son cours, Caumont rencontra les savants de ces provinces et constitua ainsi l’embryon de son réseau de correspondants. Plusieurs Sociétés savantes naquirent à la suite de ces contacts et prirent modèle sur la Société des antiquaires de Normandie (Société des antiquaires de la Morinie à Saint-Omer en 1831, Société des antiquaires de l’Ouest à Poitiers en 1834 et Société des antiquaires de Picardie à Amiens en 1836). Avec ces « Sociétés sœurs », vint l’idée d’un regroupement à l’occasion de l’affaire de la sauvegarde du baptistère Saint-Jean de Poitiers, menacé de démolition en janvier 1832. La Société française pour la conservation des monuments historiques (dite Société française d’archéologie) est ainsi créée en 1834, en même temps que la Société des antiquaires de l’Ouest, mais cela ne suffit pas et en 1839, lors du congrès scientifique de France tenu au Mans, Caumont lança l’Institut des provinces de France pour fédérer toutes les Sociétés savantes du royaume et s’occuper de l’organisation des congrès scientifiques de France (créés dès 1833, sur le modèle des congrès allemands).
Caumont définit l’Institut des provinces comme une compagnie de trois cents savants qui se voulait le corps d’élite des savants provinciaux, augmentée de quelques membres étrangers. Mais cette nouvelle création fut à l’origine de gros problèmes avec l’administration centrale, d’autant que Caumont en fit clairement le rival de l’Institut de France et le fer de lance de sa croisade décentralisatrice. L’Institut dut donc se contenter d’une simple mesure de tolérance, mais ne fut jamais reconnu, même si des ministres y participaient et si les séances avaient lieu au palais du Luxembourg. Pour faire connaître l’Institut et ses manifestations, renforcer les liens entre les Sociétés et valoriser leurs travaux, il lança en 1846 l’Annuaire de l’Institut des provinces, puis créa en 1850 le congrès des délégués des Sociétés savantes puis les assises scientifiques en 1851, réunions provinciales organisées entre les séances annuelles. Le congrès annuel des délégués sera plagié dix ans après son invention par Caumont. En 1861, le ministère organisa à la Sorbonne un grand congrès des Sociétés savantes. La rivalité dura une quinzaine d’années et se termina au profit de la création ministérielle, ancêtre du congrès annuel organisé par le Comité des travaux historiques et scientifiques.
Dès les années 1830, l’État s’était doté de structures administratives ad hoc avec le Comité des arts et monuments (1835) et la Commission des monuments historiques (1837), et voyait dans les associations de Caumont une concurrence préjudiciable à son pouvoir régalien. En 1846, Narcisse-Achille de Salvandy tenta de se concilier Caumont en le nommant « délégué général du ministre de l’Instruction publique près des Sociétés savantes », mais rapidement les divergences de vues apparurent et l’indépendance de cet activiste ruina cet essai de conciliation.
Quand François Guizot créa l’Inspection générale des monuments historiques en 1830, il diffusa dans sa circulaire aux préfets les statuts de la Société des antiquaires de Normandie comme modèle afin de susciter la naissance de Sociétés sœurs pour seconder les efforts de l’État dans la sauvegarde des monuments. Ludovic Vitet, premier inspecteur des Monuments historiques, connaissait bien les érudits normands et la Société des antiquaires et c’est à elle qu’il s’adressa pour décider de la nomination de conservateurs départementaux. Caumont crut à ces bonnes relations entre le pouvoir et les Sociétés savantes quand, en 1834, il fonda avec le concours de tous les érudits du royaume la Société française d’archéologie dont les objectifs correspondaient exactement à ceux de l’administration centrale. Fondateur de la Société et propriétaire du Bulletin monumental, Caumont en était officiellement le directeur général et la gérait par l’intermédiaire d’un conseil permanent établi à Caen, centre de toutes ses fondations. La mise sur pied du réseau des correspondants du Comité des arts et monuments et de la Commission des monuments historiques réutilisa les mêmes réseaux que ceux de Caumont. Prosper Mérimée lui aussi, à son arrivée comme inspecteur, chercha à se faire un allié de Caumont et reconnut sa dette envers lui, mais rapidement leurs intérêts divergèrent. Pour Mérimée et l’administration, le soin du patrimoine, l’entretien de la mémoire nationale relevaient des prérogatives du pouvoir central et il n’était pas question d’encourager une Société qui avait les mêmes objectifs que l’État, tout au plus pouvait-on la soutenir au minimum et l’utiliser le cas échéant. Caumont pensait au contraire que l’État devait soutenir moralement et financièrement les acteurs locaux, en l’occurrence les Sociétés savantes, la province devant prendre la tête du mouvement en faveur du patrimoine grâce à un vaste réseau soutenu par l’État, et non par une structure centrée sur Paris et qui méconnaissait la province. Le combat permanent de Caumont pour la décentralisation s’inscrit dans cette perspective, mais il ne limitait pas son champ d’action à la culture : il visait tous les niveaux de la société et de l’État, à commencer par la décentralisation administrative, son objectif étant la revitalisation des anciennes provinces et de leur identité, abolie par la Révolution.
L’affaire de la tour centrale de la cathédrale de Bayeux illustre bien les antagonismes entre Paris et la province. Menacée d’effondrement dès 1851, la tour avait besoin de travaux urgents. L’administration centrale avait décidé de démonter la coupole et le lanternon du XVIIIe siècle, disgracieux et trop lourds pour reconstruire toute la croisée, alors que Caumont et les antiquaires locaux, soutenus par le clergé, s’opposaient à cette destruction réclamée au nom de la technique et de l’unité de style. Caumont réclamait la sauvegarde du dernier état connu afin de restaurer sans détruire. Finalement, ce fut un ingénieur des chemins de fer qui réussit à imposer la reprise en sous-œuvre des piliers sans détruire la tour, allant ainsi à l’encontre des prescriptions des Monuments historiques. Caumont savait ainsi utiliser l’opinion, sans pour autant apparaître en première ligne. Comment ne pas penser, outre Bayeux, à la supplique adressée en 1850 au ministre de l’Intérieur pour obtenir la sauvegarde de l’église du Vieux-Saint-Étienne de Caen, éditée en in-folio avec deux lithographies de Georges Bouet qui reproduisent l’extérieur et l’intérieur de l’église ? Dans ces deux opérations, Caumont organisa le mouvement d’opinion, mais il n’apparut pas en première ligne.
Un travailleur infatigable
Caumont a toujours eu le goût de la synthèse. À vingt-deux ans, il avait déjà présenté et publié son Essai sur l’architecture du Moyen Âge, qu’il élargit aux autres périodes, enrichit six ans plus tard dans son Cours d’antiquités monumentales (1830-1841) et renouvela entièrement dans ses différents Abécédaires parus à partir de 1850. Ces ouvrages ne sont pas des travaux de seconde main mais des œuvres originales rédigées avec une forte ambition pédagogique afin de toucher le grand public et de lui enseigner les rudiments de l’archéologie pour le sensibiliser à la sauvegarde du patrimoine. Afin de rendre ses ouvrages plus abordables, Caumont avait préféré rédiger des manuels plutôt que des dictionnaires d’architecture, même si cela aurait été plus facile à écrire. On ne trouve ainsi dans sa production qu’un seul glossaire d’histoire d’art et d’archéologie. Dans sa Définition élémentaire de quelques mots d’architecture (1845), il avait classé chaque définition par ordre alphabétique, souvent accompagnée d’une gravure sur bois. Mais il ne souhaitait pas faire un dictionnaire d’architecture, seulement préciser le sens de quelques termes dont tout le monde ne connaissait pas la valeur, comme son ami John Henry Parker avait pu le faire en Angleterre dès 1836 avec son Glossary of Architecture. Son souci de toucher le public le plus large l’amena aussi à publier des ouvrages à l’intention de publics ciblés. En 1841, il publia une Histoire sommaire de l’architecture… au Moyen Âge, ouvrage destiné à l’enseignement de l’archéologie dans les séminaires et les écoles ecclésiastiques ; en 1853, un Guide des baigneurs aux environs de Trouville puis, en 1868, une Archéologie des écoles primaires. Même si ces ouvrages n’étaient souvent que des condensés de ses travaux précédents, ils dénotaient une attention particulière pour la diversité des publics, afin que chacun se sente valorisé dans sa spécificité. L’Abécédaire était le fruit de sa longue évolution et sans doute reflétait-il tout particulièrement les souhaits de son auteur. Dans la préface, il indiquait que « ces principes seront tellement élémentaires, afin d’être mis à la portée de tous, même des enfants et des hommes de la campagne [sic], [qu’il n’a] pu trouver de titre qui leur convienne mieux que celui d’Abécédaire d’archéologie ». Il ne « prétend[ait] pas qu’on puisse avec ce catéchisme, devenir savant archéologue, [travaillant] ici pour ceux qui ne savent rien, pour ceux qui n’ont pas encore épelé dans les grands livres ; quand ils auront appris à lire, libre à eux de pousser plus loin leur éducation » (Architecture religieuse, 3e éd., p. XV).
Ses synthèses demandaient de longs travaux préparatoires, tant en bibliothèque que sur le terrain. Outre sa bibliothèque personnelle, celle de la Société des antiquaires ou des grandes institutions parisiennes, il avait recours aux fonds de ses confrères et amis, comme par exemple Gerville pour les ouvrages anglais. Dans l’introduction de son Cours d’antiquités, il donna ainsi un « aperçu des ouvrages publiés en Angleterre, en France, en Allemagne et en Italie, sur l’architecture du Moyen Âge ». S’il avait étudié et parcouru toutes les communes du Calvados pour sa Statistique monumentale, il connaissait tous les monuments normands d’une quelconque importance et tous les monuments importants des autres provinces. À l’occasion des différentes sessions de congrès tenus en France et à l’étranger, il avait ainsi élargi son champ de connaissances (Allemagne, Belgique, Suisse, Italie et Angleterre), mais il avait aussi fait des tournées conséquentes dans presque tous les départements. Prétendre reconstituer tous ses déplacements serait une gageure, mais il est évident qu’il passait la plus grande partie de l’année en voyage. En dépit de tout cela, il faut reconnaître que sa documentation concerne essentiellement la Normandie. C’est ainsi pour compenser ces limites et ajouter de nouveaux monuments à son cours qu’il prit la route en avril 1830, afin de visiter le Maine, l’Anjou, la Touraine, le Poitou, la Saintonge et l’Aquitaine. Il avait aussi recours à son réseau de correspondants et rédigea de nombreux questionnaires pour enrichir ses connaissances et chercher de nouveaux exemples. Tout au long de sa carrière scientifique, il réalisa et diffusa ainsi à des publics ciblés des circulaires imprimées pour recueillir des informations de terrain. Citons par exemple les questionnaires préalables aux Statistiques monumentales du Calvados et de l’Orne, à des études thématiques, mais surtout à certains congrès, comme par exemple certaines sessions du Congrès archéologique de France. Les premiers ont été envoyés dans chaque commune à des personnes précises, les autres ont été intégrés ou joints aux livraisons de ses publications (Bulletin monumental par exemple). Chacune des questions était très ciblée et le lecteur pouvait répondre directement sur la feuille en utilisant l’espace laissé en blanc à cet effet.
Caumont souhaitait proposer une synthèse à la fois exacte, complète et à jour de toutes les connaissances sur un sujet précis, sans forcément rentrer à chaque fois dans le détail et prétendre à l’exhaustivité, n’hésitant pas à rappeler ce qu’il devait à ses prédécesseurs ou à renvoyer en note le cas échéant pour plus de renseignements. Tout au long de son existence, il se soucia en permanence de la mise à jour et de l’enrichissement de ses travaux, que ce soit à l’occasion de l’élaboration d’une nouvelle synthèse ou d’une nouvelle édition. Pour ne pas se limiter à l’architecture religieuse du Moyen Âge, on constate ainsi que l’Essai de 1824 occupe 142 pages, le volume correspondant du Cours d’antiquités 362 pages, et sa révision en 1837 pour le Bulletin monumental 426 pages. Quant à la version refondue pour l’Abécédaire, publié à partir de 1850, elle connaîtra cinq versions augmentées jusqu’en 1867, passant de 416 à 800 pages ! Chaque édition fut donc augmentée d’environ cent pages par rapport à la précédente.
Pour mieux diffuser les résultats de ses travaux, Caumont disposait d’un atout considérable : un sens aigu de l’illustration. Il savait qu’un livre dépourvu d’images avait peu de chance d’être compris du public non spécialisé. Il misa sur la valeur pédagogique du dessin, sur la capacité de réduction à l’essentiel qu’offrait la gravure sur bois et, surtout, sur la possibilité qu’elle donnait, de même que la gravure en relief sur zinc, de fournir des images dans le texte, tous avantages que la photographie ne permettait pas encore. Ces gravures schématiques qui pourraient passer auprès de lecteurs superficiels comme une marque d’archaïsme permettent une mise en parallèle de l’image et du texte et firent de Caumont le premier, peut-être, des véritables auteurs en histoire de l’art, si l’on entend comme tel l’historien qui propose en simultané deux discours, l’un par le texte, l’autre par l’image. Les premières publications de Caumont et les premières séries des bulletins qu’il dirigeait étaient dépourvues d’illustrations insérées dans le texte. Celles-ci étaient regroupées dans un atlas à l’italienne édité à part. Progressivement, de 1829 à 1841, il finira par intégrer les figures dans le texte, afin de renforcer la cohérence du propos. Cette révolution fut aussi le reflet d’un changement technique, puisqu’il choisit à partir de là de faire travailler des graveurs sur bois à la place de lithographes, de surcroît plus onéreux. Les résultats ne pouvaient cependant pas prétendre à la qualité graphique d’une lithographie, mais les bois étaient quasiment réutilisables à l’infini. Le choix de la gravure sur bois était une nécessité, dans l’esprit de Caumont, pour réduire les coûts de fabrication de ses volumes et de les diffuser ainsi plus facilement. Cependant, à partir des années 1865, il eut aussi recours à la gravure sur zinc, jugée plus fidèle car gravée à l’acide par le dessinateur.
Grâce à la qualité de ses textes, à la composition, à l’illustration et à la promotion de ses ouvrages, Caumont connut une incontestable réussite éditoriale. Il suffit de considérer le nombre de rééditions et les tirages cumulés. En 1869, on indique que la dernière édition de l’Abécédaire d’architecture religieuse a été tirée à 10 000 exemplaires ! Les différentes réimpressions de ses travaux formaient alors un total de 30 000 volumes, en France, en Belgique, en Allemagne et en Angleterre.
Créateur direct ou indirect de nombreuses sociétés savantes, Caumont a toujours voulu en diffuser les travaux par des bulletins proposant les principaux travaux des membres. La Revue normande est la seule publication qui ne soit pas l’émanation d’une de ses sociétés. Il faut aujourd’hui se lancer dans la lecture de ces dizaines de milliers de pages, retrouver les chroniques et comptes rendus de réunions pour se rendre compte du fourmillement permanent que généraient ces Sociétés. L’implication personnelle de Caumont dans ces publications était effectivement considérable. Au-delà de l’importance numérique des travaux qu’il y publiait, il faut avoir à l’esprit son rôle majeur dans l’édition de celles-ci, ne serait-ce que comme rédacteur en chef et responsable du suivi des impressions. Jusqu’à la fin de sa vie, Caumont resta directeur de la Société française d’archéologie, de l’Association normande, des congrès scientifiques et de l’Institut des provinces (outre les onze ans à la tête de la Société linnéenne de Normandie et les dix-sept ans à celle de la Société des antiquaires de Normandie). Certains de ces titres lui appartenaient en propre : Mémoires de l’Institut des provinces ou Bulletin monumental, ce dernier faillit d’ailleurs disparaître avec son fondateur, même si ses disciples obtinrent finalement son autorisation pour la poursuite de la publication à partir de 1872.
Rédacteur en chef et éditeur de facto et de jure de nombreux périodiques, Caumont est un homme qui vécut toujours pour l’écrit mais ne resta pas confiné dans son cabinet. Son travail s’appuya en effet sur une connaissance précise et sur une observation attentive du terrain. Caumont édita aussi les travaux de tiers en dehors des périodiques qu’il dirigeait, mais il semble que ces publications aient été réalisées dans la première décennie de son activité scientifique et qu’il ait rapidement préféré alimenter les Bulletins de ses Sociétés avec les travaux de ses confrères.
Un créateur de musées
Le nom de Caumont n’est pas intimement lié à la muséographie et à l’organisation des grands musées nationaux, mais il n’en reste pas moins attaché à une action continue en faveur de la création ou de l’enrichissement des musées archéologiques et il ne négligeait jamais de visiter les collections archéologiques lors de ses déplacements. Différents statuts régissaient ces collections d’antiquités ; certaines étaient intégrées à un musée municipal, d’autres appartenaient au musée qui venait d’être créé par la Société archéologique locale ou n’étaient qu’un simple dépôt lapidaire en attente. Lors d’une tournée, il avait dégagé trois objectifs : « 1°. La formation de collections d’antiquités dans tous les chefs-lieux de département et dans les villes qui présenteraient quelques ressources pour de pareils établissements. 2°. La création de Commissions archéologiques dans ces mêmes lieux. 3°. La rédaction pour chaque département ou même pour chaque arrondissement, de catalogues indiquant les monuments historiques qui s’y trouvent et leur ancienneté relative. En effet, on ne saurait trop encourager la création des musées destinés à recevoir les fragments d’architecture et les autres objets que le hasard fait découvrir chaque jour. Si de pareils dépôts avaient été formés dans les chefs-lieux de département, nous n’aurions pas à regretter aujourd’hui la perte de tant de morceaux précieux qui n’ont été égarés ou détruits que par l’impossibilité où l’on se trouvait de les déposer dans un local convenable. » (Bulletin monumental, t. I, 1835, p. 95). En 1862, dans un bilan de l’action de la Société française d’archéologie depuis ses origines, il pourra indiquer au ministre de l’Instruction publique « que la Société a créé par ses allocations ou par l’impulsion qu’elle a donnée, douze musées d’antiquités dans différentes villes ». L’exemple de Caen est significatif car la ville constitua à la fois un laboratoire pour l’application de sa politique en matière de musées, mais aussi un cas particulier car il ne s’y est jamais vraiment limité. Dès la fondation de la Société des antiquaires de Normandie en 1824, l’existence d’un musée est précisée dans les statuts (article III). Ce « cabinet » ou « Muséum des antiquités » était installé dans le Pavillon de la Foire. Les Mémoires publiaient la liste des objets reçus. C’étaient presque exclusivement des originaux ou des copies en plâtre d’objets antiques. Cette politique d’acquisition était très courante à l’époque, on incitait alors les membres aux dons et l’on achetait peu et le moins cher possible. Les échanges entre Sociétés savantes ou avec des particuliers étaient aussi chose fréquente.
En réalité, l’absence d’un local spacieux fut longtemps un handicap au développement et au classement des collections de la Société des antiquaires, car il n’y avait plus moyen de rien placer dans la salle où tous les objets étaient entassés. Le fonds s’était en effet notablement enrichi en trente ans grâce au produit des fouilles entreprises par la Société à Vieux ou à Jort, aux dons des membres ou aux opportunités d’acquisitions. En 1852, Renaud Olive Tonnet, préfet du Calvados, mit à la disposition de la Société des antiquaires et de la Société française d’archéologie des bureaux désaffectés de la préfecture. La Société des antiquaires put ainsi s’installer en 1855 dans une aile entière de l’ancien collège du Mont-Saint-Michel, situé en face de Saint-Étienne-le-Vieux – sauvé grâce à l’intervention de la Société quelques années plus tôt. Ils bénéficiaient au rez-de-chaussée d’une grande salle d’exposition pour les collections lapidaires et au premier étage de « deux belles salles dont l’une sert pour les réunions de la Société, [elles] renferment les objets d’un petit volume, tels que poteries, médailles, objets en métal, le tout classé méthodiquement. Un bon catalogue permet d’étudier avec fruit tous ces objets curieux, il a pour auteur M. Gervais, conservateur des collections, ancien secrétaire de la Société ». Ce musée a été ouvert au public jusqu’aux événements de 1944, qui l’ont lourdement touché et entraîné la disparition d’une partie des collections.
Quant à la Société française d’archéologie, elle avait installé la même année (1855), dans le même ensemble, un musée principalement composé de moulages de monuments antiques et médiévaux. Caumont avait toujours été sensible à la valeur pédagogique des moulages, aussi lors de ses déplacements, avait-il fait régulièrement mouler quelques sculptures des monuments les plus curieux de la région, et ces moulages avaient été offerts au musée local. Ce musée plastique a été visible jusqu’au début des années 1920, les pièces qui le composaient vinrent alors rejoindre la Société des antiquaires, ce qui provoqua un certain entassement des collections. Caumont, qui avait personnellement rédigé en 1860 le catalogue de ce musée, y était particulièrement attaché puisqu’il correspondait à sa conception didactique des musées d’archéologie : enseigner et « comparer l’état de l’art dans des pays éloignés les uns des autres ».
« Semons, marchons toujours, récoltera qui pourra. » Cette devise de Caumont est souvent citée car elle résume bien son œuvre et son souci permanent de toucher le plus grand nombre et de diffuser des synthèses lisibles et adaptées à tous les publics. Caumont ne fut pas non plus l’homme d’un seul sujet, prêt à se consacrer entièrement à une recherche précise, que ce soit un site archéologique – où il aurait entrepris des fouilles – ou un monument qu’il aurait étudié en détail. Ce n’était pas non plus un archiviste recueillant et étudiant des documents anciens. Sa documentation était pourtant énorme et ses connaissances encore plus vastes, mais il était sans doute pris par la théorie de l’art, les grands problèmes et ce que l’on appellerait aujourd’hui la politique culturelle et patrimoniale, pour ne pas s’arrêter à des questions de détail. Le détail ne l’intéressait que pour préparer ou mettre à jour une synthèse destinée au grand public. Il avait ainsi selon le mot de son ami Julien Travers la « passion du prosélytisme ». Avec lui on assiste à un renversement de la perspective car les recherches devaient désormais toucher le grand public. Le choix de cette culture de masse pour la connaissance et la sauvegarde du patrimoine allait à l’opposé des tendances de l’époque. L’œuvre de Caumont a ainsi dépassé les limites de la sociabilité érudite de son époque. Son influence a été profonde et durable jusqu’à la veille de la Première Guerre mondiale, en particulier grâce à ses Abécédaires qui ont servi de manuels jusqu’à ceux de Camille Enlart. Quant à la Statistique monumentale du Calvados, elle resta jusqu’au XXe siècle un modèle d’inventaire topographique. Le rayonnement international de Caumont est incontestable, tant par ses relations directes que par ses publications. L’Angleterre elle-même s’inspirera de son modèle pour créer la British Archeological Association (B.A.A.).
Caumont n’a jamais vraiment obtenu la reconnaissance qu’il recherchait, il restera toute sa vie membre correspondant de l’Académie des inscriptions et belles-lettres, en dépit de ses diverses tentatives pour devenir titulaire. La foi en sa mission suprême lui a permis de maintenir le cap et de léguer à ses successeurs plusieurs structures efficaces (la plus fragile était l’Institut des provinces de France qui disparut moins de dix ans après la mort de Caumont). Il consacra sa vie et sa fortune à soutenir la vie intellectuelle en province, réunissant érudits et chercheurs jusque-là isolés et leur laissant des lieux de sociabilité érudite, des structures éditoriales et des ouvrages de référence ou manuels, le tout sans le secours de l’État, quand ce n’était pas en dépit de son hostilité plus ou moins ouverte, ce dernier mettant progressivement en place ses propres organismes visant à effacer ceux que Caumont avait créés et développés avec succès de 1823 à 1850 environ, grâce au système du bénévolat et aux sociétés savantes.
Vincent Juhel
Principales publications
Ouvrages et catalogues d’expositions
- Mémoire géologique sur quelques terrains de la Normandie occidentale, avec une carte et des planches. Paris : Treuttel et Wurtz, 1826. 2e éd. : Paris, Derache, 1867.
- Essai sur l’architecture religieuse du Moyen Âge, particulièrement en Normandie. Caen : Chalopin fils, 1825, et atlas.
- Cours d’antiquités monumentales professé à Caen, en 1830, par M. de Caumont. Histoire de l’art dans l’ouest de la France depuis les temps les plus reculés jusqu’au XVIIe siècle. Caen : Chalopin et Hardel, 6 vol. et 6 atlas, 1830-1841. Vol. 1 ;vol. 2 ; vol. 3 ; vol.4 ;vol. 5 ; vol. 6 ; atlas, partie 2 ; atlas, partie 3 ; atlas, partie 4 ; atlas, partie 5 ; atlas, partie 6.
- Premier Coup-d’œil sur l’état des études archéologiques dans l’ouest de la France en 1830 et sur quelques monuments qu’on y rencontre. Caen : Chalopin, 1832.
- Histoire de l’architecture religieuse au Moyen Âge, ouvrage destiné à l’enseignement de l’archéologie dans les séminaires et les écoles ecclésiastiques. Caen : Hardel, 1841, 1 vol. et 1 atlas.
- Définition élémentaire de quelques termes d’architecture. Paris : Derache-Dumoulin, 1846.
- Promenades archéologiques dans les communes du littoral de Caen et dans quelques localités voisines (notes destinées aux baigneurs du Luc). Caen : Hardel, 1846.
- Statistique monumentale du Calvados. Caen : Hardel et Le Blanc-Hardel, 1846-1867, 5 vol.
- Abécédaire ou Rudiment d’archéologie (architecture religieuse). Caen : Hardel, 1850. 5 éd. rev. et augm. de 1850 à 1870.
- Abécédaire ou Rudiment d’archéologie (architecture civile et militaire). Caen : Hardel, 1853. 3 éd. rev. et augm. de 1853 à 1869.
- Statistiques routières de Basse-Normandie. Caen : Hardel, 1855.
- Statistique ripuaire de la Dives. Caen : Hardel, 1857.
- Catalogue du musée plastique de la Société française d’archéologie à Caen. Caen : Hardel, 1860.
- Abécédaire ou Rudiment d’archéologie (ère gallo-romaine avec un aperçu sur les temps préhistoriques). Caen : Hardel, 1862. 2 éd. rev. et augm. de 1862 à 1869.
- Allons à Falaise par Notre-Dame-de-Laize, Bretteville-sur-Laize, Outrelaize et la vallée de la Laize. Ce qu’on voit et ce qu’on ne voit guère en allant de Caen à Falaise par le chemin de fer. Coup d’œil à vol d’oiseau. Caen : Hardel, 1864.
- Archéologie des écoles primaires. Caen : Le Blanc-Hardel, 1868.
Articles
- « Premier rapport sur l’état des études archéologiques en France et sur quelques-uns des monuments historiques qu’on y rencontre ». Bulletin monumental, t. I, 1835, p. 67-77, 92-107, 147-159 et 212-224.
- « Un mot sur l’architecture religieuse des XIe, XIIe et XIIIe siècles dans les provinces rhénanes ». Bulletin monumental, t. III, 1837, p. 233-251.
- « Un mot sur les antiquités de Genève, de Lausanne et d’Avenches (Suisse) ». Bulletin monumental, t. IV, 1838, p. 433-443.
- « Notes sur la statistique monumentale de Bourges, de la Charité-sur-Loire, de Nevers et de Moulins ». Bulletin monumental, t. V, 1839, p. 404-415.
- « Excursion archéologique en Italie ». Bulletin monumental, t. VII, 1841, p. 70-162.
- « Borne monumentale érigée à Vimont (Calvados) en mémoire de la bataille du Val-ès-Dunes ». Bulletin monumental, t. VII, 1841, p. 185-188.
- « Rapport verbal sur quelques antiquités de Trèves et de Mayence ». Bulletin monumental, t. IX, 1843, p. 57-91 et 245-258.
- « Note sur les tombeaux et les cryptes de Jouarre ». Bulletin monumental, t. IX, 1843, p. 182-193.
- « Notes provisoires sur quelques tissus du Moyen Âge ». Bulletin monumental, t. XII, 1846, p. 33-45 et t. XIV, 1848, p. 409-425.
- « Vote de fonds par la Société française [d’archéologie] pour le rachat de l’église d’Engranville [Calvados] ». Bulletin monumental, t. XII, 1846, p. 618-620.
- « Les Tours des églises dans le département du Calvados (dessins par M. Bouet) ». Bulletin monumental, t. XIII, 1847, p. 362-379.
- « Projet-spécimen de catalogue pour un musée d’antiquités ». Bulletin monumental, t. XVII, 1851, p. 132-138.
- « Rapport verbal sur une excursion dans le midi de la France (séance du 23 octobre 1852) ». Bulletin monumental, t. XVIII, 1852, p. 465-533 et 586-632.
- « Rapport verbal sur une excursion archéologique en Lorraine, en Alsace, à Fribourg-en-Brisgau, et dans quelques localités de Champagne, fait à la Société française [d’archéologie], le 24 décembre 1850 ». Bulletin monumental, t. XVII, 1851, p. 241-326.
- « Rapport verbal sur une excursion dans le midi de la France (séance du 23 octobre 1852) ». Bulletin monumental, t. XVIII, 1852, p. 465-533 et 586-632.
- « Rapport verbal fait au conseil administratif de la Société française pour la conservation des monuments sur plusieurs excursions en France, en Hollande et en Allemagne ». Bulletin monumental, t. XX, 1854, p. 5-142, 289-325 et 497-556.
- « Dernière consultation au sujet de la tour de Bayeux ». Bulletin monumental, t. XXI, 1855, p. 174-176.
- « Note sur les murs gallo-romains de Dax ». Bulletin monumental, t. XXII, 1856, p. 572-589.
- « État de l’art durant les périodes mérovingienne et carlovingienne ». Bulletin monumental, t. XXIII, 1857, p. 250-265.
- « Faire disparaître les pierres tombales des églises est un acte de grossier vandalisme ». Annuaire des associations normandes [congrès de Cherbourg, 1860], 1861, p. 445-447.
- « Refondre les cloches d’une église sans nécessité est un acte de vandalisme ». Annuaire des associations normandes [congrès de Cherbourg, 1860], 1861, p. 448-449.
- « Lettre adressée par M. de Caumont à M. Ramé, inspecteur divisionnaire à Rennes, sur quelques sculptures présumées antérieures au XIe siècle ». Bulletin monumental, t. XXVII, 1861, p. 89-104.
- « Lettre adressée par M. Parker, d’Oxford, à M. de Caumont, sur quelques monuments de la Basse-Normandie et réponse de M. de Caumont ». Bulletin monumental, t. XXVII, 1861, p. 127-142.
- « Note sur les ruines d’un grand monument romain découvert à Bourges, en 1860, et sur l’état actuel du musée lapidaire de cette ville ». Bulletin monumental, t. XXVII, 1861, p. 379-391.
- « Nécrologie gallo-romaine ou excursions dans les musées lapidaires de France ». Bulletin monumental, t. XXVII, 1861, p. 185-206, et t. XXVIII, 1862, p. 433-460.
- « La Belle Statue tombale de Jouarre, moulée aux frais de la Société française d’archéologie, par les soins de M. Le Harivel-Durocher ». Bulletin monumental, t. XXIX, 1863, p. 291-294.
- « Les Dolmens sont des cavités sépulcrales, autrefois au centre des tumulus ». Bulletin monumental, t. XXIX, 1863, p. 578-587.
- « Fouilles exécutées à Vieux par la Société des antiquaires de Normandie ». Bulletin monumental, t. XXX, 1864, p. 851-854.
- « Progrès de l’illustration. Son immense utilité pour comprendre rapidement et sans fatigue ». Almanach archéologique français, 1re année, 1865, p. 41-43.
- « Notes prises à Aix-la-Chapelle entre deux trains du chemin de fer ». Bulletin monumental, t. XXXII, 1866, p. 767-772.
- « Moyen d’explorer, à peu de frais, les vestiges de constructions romaines ». Almanach archéologique français, 2e année, 1866, p. 42-43.
- « Résumé d’une conférence archéologique faite à Pont-Audemer le 17 juillet 1867 sur ce sujet : Que sait-on de nos premiers pères ou des hommes qui ont habité la France dans les temps les plus reculés ? ». Annuaire des associations normandes [congrès de Pont-Audemer, 1867], 1868, p. 289-305.
- « À quelle condition l’initiative et la vie intellectuelle pourront-elles se développer en province ? ». Annuaire des associations normandes [congrès d’Isigny, 1869], 1870, p. 480-484.
- « Rapport verbal sur l’état des musées lapidaires de Nevers, Moulins, Clermont, Bourges et Orléans ». Bulletin monumental, t. XXXV, 1869, p. 657-691.
- « Mes souvenirs ». Bulletin monumental, t. XXXVII, 1871, p. 57-77, 551-564 et t. XXXVIII, 1872, p. 235-241.
Notices nécrologiques
- « M. Cauvin, inspecteur divisionnaire de la Société française ». Bulletin monumental, t. XI, 1845, p. 689-690, et t. XIII, 1847, p. 173-175.
- « M. Richelet, du Mans ». Bulletin monumental, t. XVI, 1850, p. 398-400 et portrait p. 543-544.
- « Le Comte de Salvandy, ancien ministre ». Bulletin monumental, t. XXII, 1856, p. 670-672 [signé L. M. S.].
- « M. de Lassus, architecte [de la Sainte-Chapelle] ». Bulletin monumental, t. XXIII, 1857, p. 510-511.
- « M. Étienne Quatremère, membre de l’Académie des inscriptions ». Bulletin monumental, t. XXIII, 1857, p. 597-598.
- « Le Comte de Humbolt ». Bulletin monumental, t. XXV, 1859, p. 572.
- « M. Derache, membre de la Société française d’archéologie, libraire-éditeur, à Paris ». Bulletin monumental, t. XXVII, 1861, p. 86-87.
- « Le Comte de Gasparin, ancien pair de France, membre de l’Institut ». Bulletin monumental, t. XXVIII, 1862, p. 797-798.
- « M. Hardel, imprimeur, membre de la Société française d’archéologie, à Caen ». Bulletin monumental, t. XXX, 1864, p. 351-352.
- « M. [Adolphe-Napoléon] Didron ». Bulletin monumental, t. XXXIV, 1868, p. 108-110 [signé L. M. S.].
- « M. Jacques Boucher de Crèvecœur de Perthes, de l’Institut des provinces, [à Abbeville] ». Bulletin monumental, t. XXXIV, 1868, p. 693-694.
- « M. Prosper Mérimée, sénateur, membre de l’Académie française, ancien inspecteur général des monuments historiques, grand-officier de la Légion d’honneur ». Bulletin monumental, t. XXXVI, 1870, p. 674-675.
- « M. Victor Petit, [architecte], de l’Institut des provinces, et de la Société française d’archéologie ». Bulletin monumental, t. XXXVIII, 1872, p. 97-99.
Bibliographie critique sélective
- Notice sur la souscription et la liste nominative des souscripteurs pour la médaille offerte à M. de Caumont par le congrès des délégués des Sociétés savantes le 26 avril 1862. Paris : Morris, 1863, 55 p.
- « Notices sur les membres de l’Institut des provinces : M. de Caumont ». Annuaire de l’Institut des provinces, t. XXI (2e série, 11e vol.), 1869, p. 358-400.
- Robillard de Beaurepaire Eugène (de). – « M. de Caumont, sa vie et ses œuvres ». Mémoires de l’Académie des sciences, arts et belles-lettres de Caen, 1874, p. 324-401.
- Cauvet Jules. – « Notice archéologique sur M. de Caumont ». Bulletin de la Société des antiquaires de Normandie, t. VI, fasc. 3, 1873 (1874), p. 345-358.
- Cougny Gustave (de). – « M. de Caumont, notice biographique ». Bulletin monumental, t. XXXIX, 1873, p. 327-331.
- Renault Jean-Michel. – « Notice biographique sur M. de Caumont, fondateur de l’Association normande ». Annuaire des associations normandes, [congrès de Damville, 1873] 1874, p. 465-499.
- Travers Julien. – « M. Arcisse de Caumont. Extraits de ses lettres à M. Frédéric Galeron (1829-1833) ». Bulletin de la Société des antiquaires normands, t. VII, 1874-1875 (1875), p. 30-47.
- « Inauguration dans la ville de Bayeux de la statue de M. Arcisse de Caumont ». Annuaire des associations normandes [congrès de Bayeux, 1876] 1877, p. 310-347.
- « Inauguration de la statue d’Arcisse de Caumont ». Congrès archéologique de France, 1875 (1876), p. 514-557.
- [Royer Émile]. – « Fêtes de Bayeux à l’occasion de l’inauguration de la statue d’Arcisse de Caumont ». Mémoire de la Société d’agriculture, sciences, arts et belles-lettres de Bayeux, t. IX, 1879 (1882), p. 283-442.
- Bouillier Francisque. – L’Institut et les Académies de province. Paris : Hachette, 1879, p. 171-188.
- Deshoulières François. – « Historique de la Société française d’archéologie ». Congrès archéologique de France, 1934, t. II, p. 9-54.
- Gosselin Louis (Dr). – « Arcisse de Caumont et la politique ». Annuaire des associations normandes, congrès d’Eu, 1932 (1933), p. 111-125.
- Gosselin Louis (Dr). – « La Généalogie d’Arcisse de Caumont ». Annuaire des associations normandes, congrès de Tessé-la-Madeleine, 1934 (1935), p. 147-150.
- Gosselin Louis (Dr). – « La Jeunesse studieuse d’Arcisse de Caumont ». Annuaire des associations normandes, congrès de Falaise, 1936 (1937), p. 159-165.
- Jouanne René. – « Extraits des lettres d’Arcisse de Caumont à Léon de la Sicotière ». Annuaire des associations normandes [congrès de Domfront, 1959] 1960, p. 39-61.
- Gosselin Louis (Dr). – « Biographie d’Arcisse de Caumont ». Annuaire des associations normandes, congrès de Pont-Audemer, 1961 (1962), p. 64-86.
- Émedy Henri. – Origines ancestrales et familiales d’Arcisse de Caumont. Falaise : Nouvelles de Falaise, 1969.
- Suau Bernadette et Jean-Pierre. – « Lettres à un archéologue normand, Raymond Bordeaux, 1821-1877 ». Connaissance de l’Eure, n° 15, 1975, p. 4-18.
- Huchet Bernard. – Arcisse de Caumont (1801-1873). Thèse de l’École des chartes, 1984, 4 vol.
- Huchet Bernard. – « Arcisse de Caumont (1801-1873) ». École nationale des Chartes, positions des thèses. Paris : 1984, p. 49-53.
- Bercé Françoise. – « Arcisse de Caumont et les Sociétés savantes ». In Les Lieux de mémoire, t. III. La Nation. Paris : Gallimard, 1986, p. 533-567.
- Bourdon Jean-Paul. – Les Agronomes distingués de l’Association normande, 1835-1890. Ivry-sur-Seine : INRA, 1993.
- Chaline Jean-Pierre. – Sociabilité et Érudition. Les Sociétés savantes en France, XIXe-XXe siècles. Paris : Éditions du C.T.H.S. (« Mémoires de la section d’histoire moderne et contemporaine », 10), 1995, 270 p.
- Therrien Lyne. – L’Histoire de l’art en France. Genèse d’une discipline universitaire. Paris : éditions du C.T.H.S., 1998, p. 52-58.
- Robert Charlotte. – Arcisse de Caumont (1801-1873). Mémoire de maîtrise d’histoire contemporaine, université de Paris X-Nanterre, 2000.
- Juhel Vincent, dir. – « Arcisse de Caumont (1801-1873), érudit normand et fondateur de l’archéologie française, actes du colloque international de Caen, 14-16 juin 2001 ». Mémoire de la Société des antiquités de Normandie, 2004, t. XL, 514 p.
- Freigang Christoph. – « Arcisse de Caumont et Eugène Viollet-le-Duc ». In Ulrich Pfisterer éd., Klassiker der Kunstgeschichte, 1, Von Winckelmann bis Warburg. Munich : C. H. Beck, 2007.
Sources identifiées
Principales références d’archives relatives à Caumont
- Voir Bernard Huchet. – « Les Archives d’Arcisse de Caumont, état de la connaissance ». – In Vincent Juhel, dir., Arcisse de Caumont, érudit normand et fondateur de l’archéologie française. Actes du colloque, 14-16 juin 2001. Caen : Société des antiquaires de Normandie, 2004, p. 383-392.
Alençon, Archives départementales de l’Orne
- 35 J 4 : notes et manuscrits divers de La Sicotière
- 35 J 8 : correspondance de La Sicotière à Caumont
- 35 J 15 : lettres de Caumont à La Sicotière (70 pièces, 1835-1870)
Amiens, Bibliothèque municipale
- Ms 1161 : autographes, dont deux pièces de Caumont
- Ms 1177 : correspondance de Marsy, dont neuf lettres de Caumont
Avignon, musée Calvet
- Autographes : trois lettres de Caumont
Bagnols-sur-Cèze, Bibliothèque municipale
- Ms 103 : collection d’autographes de Léon Allègre dont deux lettres de Caumont
- Ms 110-114 : correspondance de Léon Allègre dont quelques lettres de Caumont [documents réputés introuvables sur place en 1984]
Bayeux, Bibliothèque municipale
- Deux portefeuilles d’autographes contenant des lettres de Caumont
- Correspondance de Lambert
- Correspondance de Castel
Besançon, Bibliothèque municipale
- Ms 1441-42 : lettres de Caumont
- Ms 1860 : correspondance de Castan dont sept lettres de Caumont
Caen, Archives départementales du Calvados
- Papiers personnels de Caumont
- F 4512-4525 : correspondance adressée à Arcisse de Caumont (par départements)
- F 6020 : papiers et correspondance de Frédéric Galeron (dont 88 lettres de Caumont, 1825-1838)
- F 6026 : comptes, correspondances avec les libraires
- F 6027 : lettres aux administrations, diplômes
- F 6028 : cours de droit, société littéraire de Caen
- F 6029 : histoire et archéologie
- F 6030 : archéologie
- F 6031 : géologie
- F 6032-6041 : Société française d’archéologie, Institut des provinces
- F 6042 : correspondance archéologique
- F 6043 : dessins et varia
- F 6710 : Institut des provinces
- 83 F 304 : lettres de Caumont au baron de Roisin (1844-1858)
- 83 F 412 : manuscrit d’un cours d’Arcisse de Caumont
- F 5493 : lettres d’érudits (dont 23 de Caumont, 1824-1835)
- 83 F 11 : secrétariat de Caumont à la Société des antiquaires de Normandie, 1824-1841
- 83 F 303 : notes de Beaurepaire sur Caumont et sa famille
- 8 E 27266 : testaments de Caumont
- Fonds Sauvage (non coté) : correspondances, autographes normands
- Fonds de Marsy (non coté) : administration de la Société française d’archéologie
- Fonds Travers (non coté) : 28 lettres de Caumont à Julien Travers, 1828-1862, deux lettres de Caumont à Marsy
Caen, Bibliothèque municipale
- Deux lettres de Caumont à Prel
- Registre original des séances de l’Association normande
Carcassonne, Bibliothèque municipale
- Ms 300 : sept lettres de Caumont à Méhul
Carpentras, bibliothèque Inguimbertine
- Ms 1251 : recueil de lettres à Fornéry dont neuf de Caumont
Cherbourg, Bibliothèque municipale, Fonds Gerville
- « Observations de M. de Gerville sur le Cours d’antiquités de M. de Caumont »
- Lettres de Caumont à Gerville (92 pièces, 1824-1835)
- Copies de lettres de Gerville
Évreux, Archives départementales de l’Eure
- 1 F 540 : lettres de Caumont à Augustin Thierry
- 120 T 1 à 3 : correspondance de la Société libre de l’Eure (1808-1900)
- SL 43-44 : correspondance, dont deux lettres de Caumont, 1841 et 1845 (fonds de la Société libre de l’Eure)
Nancy, Bibliothèque municipale
- Ms 1259 : lettres à Schweighäuser dont dix de Caumont
Niort, Bibliothèque municipale, Fonds de La Fontenelle
- Ms 168 : correspondance relative au congrès scientifique de Poitiers (1834)
- Ms 184 : correspondance de La Fontenelle dont plusieurs lettres de Caumont
- Ms 1345 : recueil d’autographes de l’abbé Desnoyers dont trois lettres de Caumont
Paris, Archives nationales
- F17 2752 : lettres de Caumont à Guizot sur le régime des membres correspondants de l’Institut de France
- F17 2828, 28291, 28292 : fouilles et travaux archéologiques par départements (notamment interventions de la Société française d’archéologie au sujet contesté des murailles de Dax)
- F17 2843 : dossier de Caumont, membre correspondant de l’Institut.
- F17 3026 : Sociétés savantes des départements, Calvados (concerne l’Institut des provinces et la circulaire Salvandy de 1847)
- F17 3042 à 3052 : congrès des Sociétés savantes, 1861-1873
- F17 3090 : congrès scientifiques de France, 1833-1870
- F17 17181 : Sociétés savantes des départements, Calvados (Société linnéenne, Société française d’archéologie, Association normande)
- 152 AP (Salvandy), 1 à 13 : correspondance 1837-1859
- 246 AP (Fortoul), 14 à 29 : correspondances diverses, 1831-1856
Paris, Bibliothèque nationale de France, département des Manuscrits
- N.a.f. 10 593 : correspondance d’Eugène Burnouf
- N.a.f. 11 143-11 150 : correspondance de Raymond Bordeaux, dont lettres de Caumont (1854-1871)
- N.a.f. 11 393-11 394 : correspondance de Charles Vasseur
- N.a.f. 11 395 : notes sur Raymond Bordeaux et le congrès archéologique de France à Nevers (1866)
- N.a.f. 12 298 : lettres d’Auguste Le Prevost
- N.a.f. 23 348 : lettres de Gerville à Le Prevost
- Correspondance et notes diverses : les renseignements sur les fonds des bibliothèques municipales sont principalement extraits du catalogue général des manuscrits.
Rochefort-sur-Mer, Bibliothèque municipale
- Ms 30 : lettres de Caumont à Lesson
Rouen, Bibliothèque municipale
- Ms Duputel 949 : lettre de Caumont à Girardin, 1830
- Ms Girardin 541-542 : lettres de Caumont à Girardin, 1831
- Ms Blosseville 386 : lettre de Caumont à Blosseville, 1871
- Ms p. 52 : douze lettres de Caumont à divers, 1828-1830
- Ms m. 238 : quatre lettres de Caumont à Darcel
- Ms g. 185 : trois lettres à La Quérière
- Ms m. 266 : trois lettres à Floquet