Informations sur l’INHA, ses actualités, les domaines et programmes de recherche, l’offre de services et les publications de l’INHA.
DELTEIL, Loÿs
Mis à jour le 22 septembre 2009
(7 mai 1869, Paris – 11 novembre 1927, Paris)
Auteur(s) de la notice : BOBET-MEZZASALMA Sophie
Profession ou activité principale
Graveur, aquafortiste
Autres activités
Historien d’art, expert, directeur d’une revue, éditeur
Sujets d’étude
Histoire de l’estampe des XVIIIe, XIXe et XXe siècles (et plus particulièrement l’œuvre gravé de Félix Bracquemond, Théophile Chauvel, Karl Daubigny, Henri Daumier, Théodore Géricault, Charles Meryon, Camille Pissarro, Henri de Toulouse-Lautrec, Albert Besnard) catalogues des ventes Bouvenne (1894), Soulavie (1903), Roger-Marx (1914) et Beurdeley (1920)
Carrière
1869-1883 : est introduit très jeune par son père, bibliothécaire, dans le milieu des artistes de Belleville, dont le sculpteur et graveur Théodore Devaulx, dont il devient l’élève ; avec ce dernier, également collectionneur, se rend chez le marchand d’estampes Paul Prouté, où il forme son goût pour l’estampe ; voulant se consacrer exclusivement au dessin, entre quelque temps dans un couvent d’après Prouté
1884 : apprend la lithographie chez Charles Pipard, puis perfectionne sa connaissance de la technique de la gravure chez les graveurs Henri Boutet, Augustin Mongin et L. Bouchu
1888 : débuts au Salon en tant qu’aquafortiste ; expositions régulières au Salon jusqu’en 1913
1889-1895 : lors de son service militaire à Toul, écrit dans une revue locale sur les artistes toulois, article qui reparaîtra dans L’Artiste en 1898 ; collabore régulièrement comme chroniqueur à différentes revues d’art : La Curiosité universelle, L’Artiste, L’Estampe…
1890 : vente de sa première collection d’estampes, réunies depuis l’âge de 13 ans ; a coutume de réunir ses amis artistes et des collectionneurs pour discuter de l’art de l’estampe ; commence également à travailler comme expert pour des ventes d’estampes dont il rédige le catalogue, ne parvenant pas à vivre de l’art de la gravure
1894 : mention honorable au Salon avec les Portraits d’Edme Saint-Marcel, et Portrait de K. Bodmer (1842), eaux-fortes pour L’Artiste, et un autre du même (1890) ; rédige le catalogue de vente de la collection Bouvenne
15 novembre 1895-31 mars 1896 : fonde la revue L’Estampe moderne, moniteur mensuel des amateurs et des artistes, dont il ne paraîtra que cinq numéros
1897 : crée la Société d’artistes « La Liane », avec entre autres les peintres André Dauchez, Cuisinier, le critique Michel-Hilaire Clément-Janin, les graveurs Louis Journot et L. Van de Put : la Société expose à la galerie de la Bodinière en décembre 1897 ; elle publie également un album d’estampes l’année suivante
1898-1899 : collabore à la revue L’Estampe et l’Affiche, dirigée par Clément-Janin, fournissant des chroniques, notamment celle des ventes de l’Hôtel Drouot, ou des notices nécrologiques sur des graveurs contemporains, et quelques portraits gravés à l’eau-forte
1898-1925 : sur le conseil du graveur Paul Mathey, dirige plus de 500 ventes (Le Secq des Tournelles, Valentin, Soulavie, Beurdeley, Engel-Cros)
1900 : mention honorable à l’Exposition universelle (n°126, Félix Bracquemond, et n°127, Le Baiser de l’aïeule, d’après Jean Dampt, eaux-fortes)
1906 : première exposition à la Société des peintres-graveurs français (n°127-129, Honoré Daumier, Félix Bracquemond, Paul Renouard, eaux-fortes)
1906-1926 : rédige sa série des Peintres-Graveurs illustrés, qu’il édite à compte d’auteur à Paris, 22, rue des Bons-Enfants
1908 : seconde exposition à la Société des peintres-graveurs français (n°111-112, Une cour en Lorraine, soins intimes, d’après A. Boulard, eaux-fortes)
1913 : dernière exposition à la Société des peintres-graveurs français (n°104-105, Portrait du peintre A.-F. Cals, portrait du peintre E. Bataille, eaux-fortes)
1922-1925 : collabore à différentes revues d’art, L’Amateur d’estampes, Byblis, The Print Connoissor
11 novembre 1927 : décès
6 janvier 1931 : don par sa veuve de six cuivres de Michel Angier, Killan, Commarieux, Théophie Chauvel, Augustin Mongin et Charles Waltner à la Chalcographie du Louvre
4-5 mai 1931 : vente de la collection de Delteil, Paris, Hôtel Drouot, par Maîtres Fernand Lair-Dubreuil et André Desvouges
Étude critique
Si Michel Melot nuance l’apport de Henri Loÿs Delteil à l’estampe, estimant qu’« aucun texte n’est plus tendancieux qu’un catalogue raisonné » (Melot, L’Œuvre gravé de Boudin, Corot, Daubigny, Dupré, Jongkind, Millet, Théodore Rousseau, 1978, p. 7), son travail n’en reste pas moins selon François Courboin une référence pour quiconque s’intéresse à l’art de l’estampe du XIXe siècle. L’attestent les rééditions du texte original dans ses catalogues qui ne cessent de paraître un siècle plus tard, peu ou prou corrigées. Pour Blandine Bouret, « on lui doit en très grande partie la place mondiale de l’estampe originale française du XIXe et XXe siècle » (Bouret, « L’Estampe moderne de Loÿs Delteil », 1987, p. 11).
Né le 7 mai 1869 à Belleville, Loÿs Delteil est introduit très jeune dans le milieu des artistes par son père, bibliothécaire. C’est d’ailleurs un de ses amis, le sculpteur et graveur Thédore Devaulx, qui le prendra sous sa protection, l’initiant au dessin et formant son goût pour l’estampe lors de visites au marchand Paul Prouté. Le jeune Delteil aurait alors décidé d’entrer au couvent – sans doute Saint-Martin de Belleville – pour consacrer son temps à l’art du dessin, mais les corvées de jardinage ou d’épluchage interrompent vite sa vocation. Il fait donc son apprentissage chez le lithographe Pipard en 1884, puis perfectionne sa connaissance des techniques chez les graveurs Henri Boutet, Augustin Mongin et L. Bouchu. C’est d’ailleurs sous leur égide qu’il se présente à l’âge de 19 ans au Salon de 1888 avec un lot d’eaux-fortes et pointes sèches (parmi lesquelles L’Oncle Pierre, d’après Mettling). Ce choix est loin d’être anodin et explique son engagement futur dans ses écrits, prenant la défense de ses pairs, notamment des aquafortistes, sur l’avenir desquels il s’interroge. Dès les années 1889-1895, il collabore à différentes revues, La Curiosité universelle, L’Artiste, L’Estampe, avec tantôt un article écrit lors de son service militaire et consacré aux artistes toulois, tantôt un écrit plus polémique. Ses articles portent notamment sur la question litigieuse des acquisitions de l’État, du dépôt légal aux achats des musées de province. Delteil appartient en effet à cette frange d’historiens et de critiques qui, dans ces années 1890, dénoncent l’absence d’une réelle politique culturelle en matière d’art décoratif ou d’estampe.
La crise que connaît l’art de l’estampe, confrontée à l’essor des procédés photographiques et photomécaniques, à la vogue de la couleur, ou encore contrainte de répondre à une nouvelle définition qui opposerait estampe originale et estampe d’interprétation, transparaît dans les prises de position de l’auteur. Elle explique également la vente en 1890 de sa première collection d’estampes réunies depuis l’âge de 13 ans et composée d’interprétations des maîtres, tandis que son goût se tourne désormais vers les « peintres-graveurs » contemporains, même s’il reste, selon Blandine Bouret, « attaché au mode d’expression artistique » plus qu’à « la défense d’une quelconque esthétique » (Bouret, « L’estampe moderne de Loÿs Delteil », 1987, p. 4). Ses difficultés à vivre de son art l’amènent dans le même temps à travailler davantage comme expert auprès des marchands, rédigeant un premier catalogue pour la vente Bouvenne en 1894. Là encore, cela influera sur son travail d’historien, en un temps où le catalogue de l’œuvre gravé d’un artiste connaît une vogue sans précédent, notamment depuis Adam von Bartsch (1757-1821), ou Henri Beraldi (1849-1928).
La volonté de venir en aide aux artistes graveurs et de faire reconnaître l’art de l’estampe dans son ensemble, et non plus seulement l’estampe de création comme André Marty avec L’Estampe originale (1893-1895), décide Delteil à lancer sa propre publication, L’Estampe moderne (15 novembre 1895 – 31 mars 1896). Cette revue est à la fois celle d’un graveur et d’un amateur « animé d’un esprit d’historien » (Bouret, « L’estampe moderne de Loÿs Delteil », 1987, p. 8), proposant des aperçus historiques sur l’estampe anglaise, française ou allemande depuis 1801. Parmi ses collaborateurs, l’iconographe Henri Beraldi, Henri Bouchot (1849-1906), conservateur au Cabinet des estampes, le critique d’art Gustave Geffroy (1855-1926), ou Aglaüs Bouvenne (1829-1903), qui y publie le premier catalogue de l’œuvre gravé de Rodolphe Bresdin, et surtout des graveurs, beaucoup appartenant à la Société des artistes français, comme Théophile Chauvel, Félix Bracquemond, Charles Waltner, Charles Courtry, ou encore Henri Fantin-Latour. Peu d’articles polémiques y figurent, hormis le texte de Henri Lefort dénonçant la photographie et proposant la création d’un musée de l’estampe à Paris. Si des raisons financières lui font bientôt abandonner le projet, il continue néanmoins de s’intéresser à ses contemporains, créant en 1897 une Société d’artistes « La Liane », laquelle publie des albums d’estampes et organise des expositions, dont celle à la galerie de la Bodinière, signalée par la revue L’Estampe et l’Affiche de Clément-Janin, à laquelle Delteil collabore également dans ces années-là. Outre les chroniques sur les ventes de l’Hôtel Drouot, il fournit des notices nécrologiques sur des graveurs contemporains (Adolphe Appian, Lauzet) et quelques portraits gravés à l’eau-forte. Sa participation aux grandes ventes d’estampes (Le Secq des Tournelles, Valentin, Soulavie, Beurdeley, Engel-Cros), de 1898 à 1925, dont il s’occupe sur le conseil du graveur Paul Mathey, lui permet de financer ses véritables projets d’historien.
Son œuvre reste en effet le Peintre-Graveur illustré, publié à compte d’auteur à partir de 1906, et qui comprendra 31 volumes. Son expérience tirée de la publication de la revue L’Estampe moderne, puis celle des catalogues de vente, lui offrent d’innover en la matière en proposant une suite de catalogues illustrés. Contrairement à Henri Bouchot, lui-même graveur, qui se pose en défenseur d’une technique dont l’avenir lui semble incertain – la lithographie –, Delteil prend le parti des artistes et c’est avec eux ou leurs proches, qu’il rédige ses catalogues. Il choisit cependant de parler des « peintres-graveurs » alors à la mode, graveurs professionnels ou peintres ayant réalisé des « gravures d’artiste », le plus souvent des eaux-fortes, et parmi ceux-ci il retient les principaux noms du XIXe siècle dont la réputation est parfaitement établie, comme Henri de Toulouse-Lautrec ou Edgar Degas, même lorsque leur œuvre de graveur – c’est le cas pour Jean-Baptiste Corot – n’est que peu abondant ou peu représentatif dans l’art de l’estampe. Il débute ainsi sa série par le volume consacré aux paysagistes Jean-François Millet, Théodore Rousseau, Jules Dupré et Johan Barthold Jongkind. Comme il l’annonce en préambule, « en présentant sous forme d’inventaires illustrés les catalogues raisonnés de certains peintres-graveurs français et étrangers des XIXe et XXe siècles, nous poursuivons un double but : 1. Faciliter les recherches des amateurs d’estampes ; un travail contenant le fac-simile de toute pièce mentionnée nous a paru le plus sûr moyen d’atteindre ce but […]. 2. Mettre à la portée de tous, par la modicité du prix, des travaux exclusivement envisagés au point de vue documentaire » (Delteil, « Avis au lecteur », 1906). S’il précise par ailleurs « qu’aucun ordre ne sera suivi », il ne rejette pas pour autant la possibilité de publier « les ouvrages similaires établis par d’autres iconographes, pourvu que ces ouvrages soient rigoureusement conformes à [son] programme ».
Au dictionnaire, autre forme prisée des historiens de l’estampe comme Henri Beraldi ou Charles Blanc (1813-1882), Delteil préfère la forme du catalogue : un bref rappel biographique et historiographique précède le catalogue proprement dit, présenté chronologiquement ou par techniques pour les œuvres plus importants. La notice elle-même porte sur le descriptif de l’œuvre, le nombre d’état, les dimensions, les ventes, voire les contrefaçons, ceci correspondant aux normes des catalogues de l’époque, comme ceux de Cadart ou Durand-Ruel. À l’instar de Beraldi, Delteil croit en la transcendance de l’artiste, si bien qu’il catalogue l’œuvre gravé comme s’il s’agissait de l’œuvre d’un seul. Ainsi que le souligne Michel Melot, non seulement ce parti contraint le catalographe à l’anachronisme, et « rend factice son rassemblement, faute d’études historiques critiques » (Melot, L’Œuvre gravé de Boudin, Corot, Daubigny, Dupré, Jongkind, Millet, Théodore Rousseau, 1978, p. 9), mais surtout cette règle se prête mal s’agissant d’estampes, lesquelles sont souvent, dans le contexte fouriériste de l’époque, des œuvres conçues comme collectives, associant dessinateur, graveur, et imprimeur. Or, depuis 1860, en réaction à l’essor des procédés photomécaniques, les historiens de l’estampe marquent une césure entre art et industrie. Pour répondre aux critères en vigueur dans les années 1870-1880 – que l’on retrouve par exemple chez Alfred Robaut (1830-1909) –, Delteil confère à l’estampe d’un maître le caractère d’œuvre d’art, soit entièrement exécutée par le même artiste, loin des principes qui ont présidé à la création de ce type d’œuvre entre 1830 et 1860. En adoptant ce parti de présentation, il choisit volontairement d’ignorer le contexte des œuvres et l’esprit de l’artiste, et évince tout ce qui ne ressort pas de l’art (notamment l’illustration). Si, dans les préfaces de ses volumes, il redéfinit certains points, il ne s’intéresse qu’à l’œuvre elle-même. Ainsi, en introduction du second volume consacré à Meryon (1907), il recourt à la définition donnée par Bracquemond de la notion d’état car il ne souhaite pas adopter la « classification d’épreuve d’essai et d’état des catalogues Burty et Wedmore, mais une seule classification : l’état ». Comme Henri Beraldi dans les Graveurs du XIXe (1888-1892), pour lequel « la seule partie d’un catalogue que l’on puisse écourter sans encourir de reproche, c’est la préface » (Beraldi, Graveurs du XIXe, 1930, p.15), il utilise les notes pour apporter un commentaire personnel (« [Meryon] aimait tout particulièrement un papier verdâtre de la fin du XVIIIe siècle, qui dans bien des cas apporte un charme de plus à ses œuvres ; l’on rencontre aussi de fort belles épreuves de Meryon, sur un papier de Hollande, mince et nerveux, et sur du Japon d’un ton chaud et coloré ; les épreuves sur un whatman épais sont en général les moins bien venues au tirage et les épreuves sur chine fixé sont en majorité maigres d’aspect »). Le plus souvent neutre – contrairement à Beraldi, plus acerbe –, il se laisse parfois aller à quelques jugements : ainsi de Meryon dont il juge les œuvres de la période d’internement encore « belles » mais qui ne valent pas « à beaucoup près ses eaux-fortes sur Paris ou sur Bourges ».
Un lot d’archives inédit de la correspondance échangée entre Rodo Pissarro et Delteil permet d’étudier la démarche de l’auteur, dont le principe est de « donner la reproduction de toutes les pièces composant l’œuvre d’un artiste, et au besoin de deux ou trois états », et qui réunit tous types de documents à cette fin. Il se rend par exemple à la bibliothèque Jacques-Doucet pour vérifier les états, ou à la chalcographie du musée du Louvre pour collecter ceux qui lui manquent. C’est ainsi qu’en faisant l’acquisition des eaux-fortes de Daubigny, dont il rédige le catalogue en attendant sa mobilisation pour le front, il s’aperçoit qu’il s’agit en réalité d’héliogravures d’après les œuvres originales, ce qu’il signale au conservateur de la Chalcographie à des fins de correction, avant de l’indiquer dans son propre ouvrage. C’est ce parti de rigueur auquel rend hommage Charles Saunier en 1930 : « par la valeur de ses renseignements, sa forme nouvelle, l’exactitude de son illustration, il est appelé à intéresser non seulement les collectionneurs et les artistes, mais encore les historiens » (Saunier, « Loÿs Delteil ». Beaux-Arts. Chronique des arts et de la curiosité, 1930, p. 33). Son originalité réside bien en effet dans la reproduction systématique des œuvres, « innovation à laquelle nul avant lui n’avait songé, si ce n’est en ce qui concerne Rembrandt et Albert Dürer, quoique les procédés photomécaniques y invitassent depuis beau temps », et que l’on retrouve dans les revues de l’époque comme la Gazette des Beaux-Arts ou L’Art.
Tout en publiant le Peintre-Graveur illustré, Delteil continue ses recherches sur l’estampe, qui l’amènent non seulement à publier des articles dans différentes revues d’art, françaises et étrangères, L’Amateur d’estampes, Byblis, The Print Connoissor, mais également à envisager en 1925 « un raccourci assez suffisant de l’histoire de l’estampe depuis 1800 à nos jours » intitulé Manuel de l’amateur d’estampes – comme l’ouvrage de Charles Blanc paru précédemment entre 1854 et 1890 –, puis un dernier ouvrage illustré, Sept cents reproductions d’estampes des XIXe et XXe siècles pour servir de complément au Manuel de l’amateur d’estampes (1927). La même année, le 11 novembre 1927, Delteil meurt des suites d’une maladie, alors que paraissent les derniers volumes qu’il a conçus pour le Peintre-Graveur illustré, ceux d’Albert Besnard et de Jean Frélaut. En 1931, sa veuve fait don à la Chalcographie du Louvre de six cuivres pour honorer la mémoire de son mari, lui qui, en 1925, se déclarait satisfait « si [ses] efforts ont réussi [à] faire mieux comprendre et par suite mieux aimer » l’histoire de l’estampe (Delteil, 1925, p. 543). À la même époque, Jean Laran, conservateur au département des Estampes, débutait l’Inventaire du fonds français après 1800, continuant par là l’œuvre d’inventaire de Delteil.
Sophie Bobet-Mezzasalma
Principales publications
Ouvrages et catalogues d’expositions
- Catalogue de la collection de M. Aglaüs Bouvenne. Paris : L. Sapin, 1894.
- Théophile Chauvel : catalogue raisonné de son œuvre gravé et lithographié, avec eaux-fortes originales et reproductions. Paris : L’estampe et l’affiche, G. Rapilly, 1900.
- Catalogue de la collection d’estampes formée par J. L. Soulavie 1783-1811 : monuments de l’histoire de France en estampes et en dessins, [vente Hôtel Drouot, 3-5 décembre1903]. Paris : impr. de la Gazette des Beaux-Arts, 1903.
- Catalogue raisonné de l’œuvre lithographié de Honoré Daumier. Orrouy : Hazard, 1904.
- Musée Dobrée. Catalogue des estampes. Nantes : Vié, 1906.
- Le Peintre-Graveur illustré. 1. J.-F. Millet, Th. Rousseau, J. Dupré, J. B. Jongkind ;2. C. Meryon ; 3. Ingres et Delacroix ; 4. A. Zorn ; 5. Corot ; 6. Rude, Barye, Carpeaux, Rodin ; 7. P. Huet ; 8. E. Carrière ; 9. E. Degas ; 10-11. H. de Toulouse-Lautrec ; 12. G. Leheutre ; 13. C.-F. Daubigny ; 14-15. F. Goya ; 16. J.-F. Raffaelli ; 17. C. Pissarro, A. Sisley, A. Renoir ; 18. Th. Géricault ; 19. H. Leys, H. de Braekeleer, J. Ensor ; 20-29a. H. Daumier ; 30. A. Besnard. Paris : chez l’auteur, 1906-1926, 31 vol. ; rééd. New York : Collectors Editions Ltd – Da Capo Press, 1969.
- Catalogue des crayons français du XVIe siècle composant la collection de M. Ch. W.*** [Wickert] [vente du 3 mai 1909]. Paris : L. Delteil, 1909.
- Manuel de l’amateur d’estampes du XVIIIe siècle. Paris : Dorbon-Aîné, 1910.
- Catalogue des estampes modernes composant la collection Roger Marx. [vente par suite de décès, Hôtel Drouot, 27 avril-2 mai 1914]. Paris : impr. de l’Art, s. d. [1914].
- Catalogue des estampes modernes (première partie), œuvres de Goya, Meryon, Seymour-Haden, Whistler, Lepère, Zorn, composant la collection de M. A. Beurdeley (deuxième vente) [Paris, Hôtel Drouot, 19-20 mai 1920]. Loches, s. d. [1920].
- Manuel de l’amateur d’estampes des XIXe et XXe siècles. Paris : Dorbon-Aîné, 1925-1927, vol.1 ; vol. 2 ; vol.3 ; vol. 4.
- Meryon (« Maîtres de l’art moderne »). Paris : Rieder, 1927.
- Sept cents reproductions d’estampes des XIXe et XXe siècles pour servir de complément au Manuel de l’amateur d’estampes. Paris : Dorbon-Aîné, 1927,vol. 1 ; vol. 2.
- Eugène Delacroix. The Graphic Work. A Catalogue Raisonné, translated and revisited by Susan Strauber. San Francisco : Alan Wofsy Fine Arts, 1997.
- Camille Pissarro, l’œuvre gravé et lithographié, Suplemented by Jean Cailac. San Francisco : Alan Wofsy Fine Arts, Hyman Alan éd., 1999.
- Pierre-Auguste Renoir, l’œuvre gravé et lithographié. Catalogue raisonné. San Francisco : Alan Wofsy Fine Arts, Hyman Alan éd., 1999.
Articles
- « Une visite à l’Exposition universelle ». La Curiosité universelle, 26 août 1889, p. 1-4.
- « Auguste-Denis-Marie Raffet ». La Curiosité universelle, 23 décembre 1889, p. 1-2.
- « Revue du Salon de 1890. Gravure ». La Curiosité universelle, 30 juin 1890, p. 4.
- « Notes sur les peintres-graveurs français du XIXe siècle. Saint-Marcel. (Avec un catalogue de l’œuvre gravé de l’artiste) ». La Curiosité universelle, 29 décembre 1890, p. 1-4.
- « Exposition de la Société des artistes graveurs au burin. (Cercle de la Librairie) ». La Curiosité universelle, 6 avril 1891, p. 2.
- « De la Critique ». La Curiosité universelle, 22 juin 1891, p. 2-3.
- « Eugène Cicéri. Catalogue de son œuvre lithographique ». L’Artiste, septembre 1891, t. II, p. 216-221.
- « Cicéri (Eugène) ». La Curiosité universelle, 23 mai 1892, p. 1-4.
- « Des musées de province ». La Curiosité universelle, 4 juillet 1892, p. 1-2.
- « Études sur l’eau-forte. L’avenir de l’eau-forte ». L’Estampe, 7 mai 1893, p. 2-3.
- « Au Louvre [la Chalcographie] ». L’Estampe, 18 juin 1893, p. 1-2.
- « Les Sociétés de graveurs ». L’Estampe, 23 juillet 1893, p. 1-2.
- « Des graveurs à admettre dans les musées de province ». La Curiosité universelle, 30 octobre 1893, p. 1-2.
- « De l’indépendance du critique ». L’Estampe, 19 novembre 1893, p. 1-2.
- « Du dépôt des estampes à la Bibliothèque nationale ». L’Estampe, 26 novembre 1893, p. 2.
- « De la calcographie du Louvre ». L’Estampe, 10 décembre 1893, p. 1.
- « Edme Saint-Marcel, peintre et graveur (1819-1890) ». L’Artiste, novembre 1894, p. 363-369.
- « De l’admission des estampes dans les musées de province ». L’Estampe, 12 août, 11 novembre 1894, p. 1-2.
- « Au Champ-de-Mars. Une innovation ». L’Estampe, 9 juin 1895, p. 1.
- « Adolphe Varin ». L’Estampe et l’Affiche, 1re année, 1897, p. 224.
- « La Gravure en couleurs et la Gypsographie ». L’Estampe et l’Affiche, 1re année, 1897, p. 117-119.
- « Félix Bracquemond. (Avec un catalogue des estampes gravées de 1890 à 1896) ». L’Artiste, juin 1897, p. 424-432.
- « Émile Boilvin ». L’Artiste, décembre 1897, p. 426-430.
- « Alphonse Masson ». L’Estampe et l’Affiche, 2e année, 1898, p. 136-137.
- « C. F. Gaillard ». L’Estampe et l’Affiche, 2e année, 1898, p. 1-4, 30-32.
- « L’Œuvre de Paul Renouard ». L’Estampe et l’Affiche, 2e année, 1898, p. 95-102.
- « L’Eau-forte et la Pointe-sèche aux deux Salons ». L’Estampe et l’Affiche, 2e année, 1898, p. 108-112.
- « Louis Français ». L’Estampe et l’Affiche, 2e année, 1898, p. 176-177.
- « À propos de l’exposition des œuvres d’Antoine Van Dyck ». L’Estampe et l’Affiche, 2e année, 1898, p. 185-190.
- « Artistes contemporains. Théophile Chauvel ». Revue de l’art ancien et moderne, février 1899, t. V, p. 103-110.
- « André Dauchez ». L’Estampe et l’Affiche, 3e année, 1899, p. 159.
- « Les Eaux-fortes de Carpeaux ». L’Estampe et l’Affiche, 3e année, 1899, p. 125-128.
- « Théophile Chauvel. Catalogue raisonné. Œuvre gravé et lithographié de Théophile Chauvel ». L’Estampe et l’Affiche, 3e année, 1899, p. 205-211, 235-243, 258-268.
- « Carpeaux aquafortiste ». L’Estampe, 13 août 1899, p. 3.
- « L’Estampe à l’Exposition universelle. La Centennale ». Le Journal des arts, 29 septembre 1900, p. 2.
- « Exposition rétrospective et moderne de la gravure sur bois ». Bulletin du bibliophile, 1902, p. 269-286, rééd. Paris : H. Leclerc, 1902.
- « Tony Beltrand ». Le Journal des arts, 9 avril 1904, p. 2.
- « L’Exposition de Watteau et de Janinet. [Galerie Brunner, 11, rue Royale] ». L’Amateur d’estampes, 25 avril 1922, p. 2-3.
- « L’Œuvre gravé d’Eugène Bléry (1805-1886). Fonds de la Chalcographie du Louvre ». Byblis, printemps 1922, p. 55-58.
- « L’Œuvre gravé de Claude-Ferdinand Gaillard. Fonds de la chalcographie du Louvre ». Byblis, été 1922, p. 103-106.
- « Les Eaux-Fortes de Daubigny. Fonds de la chalcographie du Louvre ». Byblis, printemps 1923, p. 9-11.
- « Causeries sur l’estampe ». Le Livre et l’Estampe, mars 1923, p. 10-12.
- « Félix Bracquemond ». The Print Connoisseur, New York, avril 1923, p. 131-148.
- « Jacques Beurdeley ». L’Amateur d’estampes, juillet 1923, p. 118-121.
- « Edgar Chahine, peintre-graveur arménien ». Byblis, été 1923, p. 31-34.
- « À propos des eaux-fortes de Claude Gellée, dit Le Lorrain, présentées par André Blum ». Byblis, automne 1923, p. 119-120.
- « Hommage à Rodin ». Byblis, printemps 1924, p. 35-36.
- « Gustave Bourcard ». L’Amateur d’estampes, juillet 1925, p. 126-127.
- « Paul Renouard illustrateur ». Byblis, automne 1925, p. 82-84.
Direction d’ouvrages ou de revues
- L‘Estampe moderne, moniteur mensuel des amateurs et des artistes, 15 novembre 1895-31 mars 1896, n° 1-5.
- Hédiard, Germain. – Les Maîtres de la lithographie. Eugène Isabey. Étude suivie du catalogue de son œuvre… (ouvrage posthume). Paris : L. Delteil, 1906.
- Le Peintre-Graveur illustré. Paris : L. Delteil, 1906-1926, 31 vol.
Bibliographie critique sélective
- Géhuzac Noël. – « Nos Graveurs. III. Loÿs Delteil ». L‘Art, 1901, t. LX, p. 253.
- Thieme Ulrich, Becker Felix. – Allegemeines Lexikon der bildenden Künstler von der Antike bis zur Gegenwart, t. IX. Leipzig : W. Engelmann, 1913, p. 39.
- Colin Paul. – La Gravure et les Graveurs, les monographies. Bruxelles : Librairie nationale d’Art et d’Histoire, 1918.
- Wright Harold J. L. – « Some Undescribed states of Meryon etchings (With a note of some addenda to M. Delteil’s Catalogue) ». Print Collectors Quarterly, 1921, vol. 8, n° 1, p. 171-201.
- Wright Harold J. L. – Catalogue raisonné of the Etchings of Charles Meryon, Revised Edition with many new illustrations. New York : Winfred Porter Truesdell, 1924 ; San Francisco : Alan Wofsy Fine Arts, rééd. 1989.
- Courboin François et Roux Marcel. – La Gravure française, essai de bibliographie. Paris : Maurice Le Garrec, 1927, 2 vol.
- Beraldi Henri. – Les Graveurs du XIXe siècle. Guide de l’amateur d’estampes modernes, t. I, Paris, rééd. 1930.
- Saunier Charles. – « Loÿs Delteil ». Beaux-Arts. Chronique des arts et de la curiosité, 20 avril 1930, 8e année, n° 4, p. 33.
- Cailac Jean. – « The prints of Camille Pissarro : a supplement to the catalogue by Loÿs Delteil ». The Print Collector’s Quarterly, janvier 1932, p. 75-86.
- Adhémar Jean, Lethève Jacques. – Inventaire du fonds français après 1800, t. VI, Daumont-Dorange. Paris : Bibliothèque nationale, 1953, p. 211-212.
- Lytens F. – « De Braekeleer ». Bijdragen tot de Geschiedenis van de Grafische Kunst opgedragen aan Prof. Dr. Louis Lebeer ter gelengenheid van zijn tachtigste verjaardag. Anvers, 1975, p. 137-150.
- Schapiro B., Melot Michel. – « Catalogue sommaire des monotypes de C. Pissarro ». Nouvelles de l’estampe, janvier-février 1975, n° 16, p. 16-23.
- Lugt Frits. – Les Marques de collections de dessins et d’estampes, t. I. San Francisco, 1975, n° 666, 773, 1723.
- Neilson Nancy Ward . – The St Louis Art Museum Bulletin, 1975, t. III, n° 480.
- Bénézit Emmanuel. – Dictionnaire critique et documentaire des peintres, sculpteurs, dessinateurs et graveurs de tous les temps et de tous les pays, t. III, D-Forain. Paris : Gründ, rééd. 1976.
- Melot Michel. – L’Œuvre gravé de Boudin, Corot, Daubigny, Dupré, Jongkind, Millet, Théodore Rousseau. Paris : Arts et métiers graphiques, 1978 (« Les Grands Graveurs »).
- Prouté Paul. – Un vieux marchand de gravures raconte, Paris, chez l’auteur, 1980.
- Lethève Jacques. – « Gustave Leheutre. Supplément au Catalogue Leheutre de Delteil ». Nouvelles de l’estampe, octobre 1987, n° 94-95, p. 21-48.
- Bouret Blandine. – « L’Estampe moderne de Loÿs Delteil ». Nouvelles de l’estampe, décembre 1987, n° 96, p. 4-20.
- Bouret Blandine. – « L’Estampe moderne de Loÿs Delteil ». In From Gericault to Bonnard, Prints from the Maxwell Webb Collection. Oxford : Ashmolean Museum, 1992.
- Collins Roger David John. – « Où en est notre connaissance de Meryon ? ». Nouvelles de l’estampe, 1993, n° 130/1, p. 19-25 ; La Biennale di Venezia, 1895-1995. Milan : Electa, 1996.
- Collins Roger David John. – « Où en est notre connaissance de Meryon ? ». In La Biennale di Venezia, 1895-1995. Milan : Electa, 1996.
- Johnson Lee. – « Eugène Delacroix. The Graphic Work. A Catalogue Raisonné. By Loÿs Delteil, translated and revisited by Susan Strauber ». The Burlington Magazine, mars 1998, vol. CXL, n° 1140, p.213-214.
- Dugnat Gaïté et Sanchez Pierre. – Dictionnaire des graveurs, illustrateurs et affichistes français et étrangers, 1673-1950, t. II. Dijon : L’Échelle de Jacob, 2001.
- Gillis Éric. – « Renoir et Pissarro : réédition des catalogues de Loÿs Delteil ». Nouvelles de l’estampe, mars-avril 2001, n° 175, p.91-92.
- Sueur-Hermel Valérie. – « Pissarro, un graveur à l’épreuve du temps ». Nouvelles de l’estampe, mai-juin 2006, n° 206.
Sources identifiées
Paris, archives de la Seine
- 5 Mi 4-22 : acte de naissance (7 mai 1869)
Paris, archives des Musées nationaux
- C8 dossier « Delteil » : don de la veuve de Loÿs Delteil de six cuivres de Michel Angier, Killan, Commarieux, Théophile Chauvel, Mongin et Charles Waltner à la Chalcographie en mémoire de son mari (06/01/1931)
- C21 dossier « Daubigny » : Loÿs Delteil signale des erreurs de planches gravées de Daubigny de la Chalcographie (15/08/1915)
- C30 dossier « Daubigny » : complément du dossier précédent (19/08/1915 et 04/05/1915)
Paris, Archives nationales
- F21 4197 (dossier 92) : acquisition du portrait gravé de Félix Bracquemond, par Loÿs Delteil, pour le musée du Luxembourg, 1911
- F21 4303 : achat d’une œuvre de Loÿs Delteil (1911)
Paris, archives privées, fond Lionel Pissarro
- Correspondance échangée entre Ludovic-Rodolphe Pissarro (1878-1952) et Loÿs Delteil relative à la publication du Catalogue raisonné de l’œuvre gravé et lithographié de Camille Pissarro (juillet 1921-janvier 1924, vingtaine de lettres)
Paris, Bibliothèque de l’INHA-collections Jacques Doucet
- Fonds Delteil (18 cartons) : fonds documentaire classé par nom d’artiste (ordre alphabétique), comprenant des documents, archives et estampes rassemblés par Delteil, notamment sur l’art du XIXe siècle
- Ms 145 : croquis attribué au peintre Louis-Léopold Boilly dessinés en marge d’un catalogue d’une belle collection de tableaux anciens et modernes, dessins et estampes, composant le cabinet de M. Saint. Vente le 4 mai 1846
- Carton vert « Galerie de la Bodinière » : carte d’invitation pour l’exposition de la Société d’artistes La Liane à la galerie de la Bodinière (2-20 décembre 1897)
- Œuvres de graveur
- Rés. 172 n° 3, 1896 : « Au Luxembourg », lithographie, L’Estampe moderne, n° 3, 1896, pl. 6
- 4 Per Rés. 4, 1899 (4) : « Félix Buhot », eau-forte, L’Estampe et l’Affiche, 1899, p. 80-81
- 4 Rés. 172 n° 5, 1896 : « Intérieur de cour en Lorraine », eau-forte, L’Estampe moderne, n° 5, 1896.
- 4 Per. Rés. 14, 1898 (2) : « Paul Renouard », eau-forte, L’Estampe et l’Affiche, 1898, p. 94-95
Paris, Bibliothèque nationale de France, département des Estampes et de la photographie
- Yd2-5759-8 : catalogue de livres relatifs aux beaux-arts, gravure, peinture, provenant de la bibliothèque de feu M. Loÿs Delteil : vente les 4 et 5 mai, Hôtel des commissaires, à Paris, 9, rue Drouot, commissaires-priseurs, Mes Fernand Lair-Dubreuil et André Desvouges, assistés de M. L. Giraud-Badin. Paris : Librairie Giraud-Badin, 1931
- AA3 : œuvre de graveur
- Ya1-7-4 : épreuves parues dans L’Artiste (1891, 1893, 1894, 1901)
- Rés. Ya1-360-Fol : L’Estampe originale, exemplaire numéroté « n° 2 »
En complément : Voir la notice dans AGORHA