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DUSSIEUX, Louis Étienne
Mis à jour le 7 avril 2010
(5 avril 1815, Lyon – 10 février 1894, Paris)
Auteur(s) de la notice :
WEIL-CURIEL Moana
Profession ou activité principale
Professeur d’histoire au collège Sainte-Barbe de Paris, puis à l’École spéciale militaire de Saint-Cyr
Autres activités
Historien de l’art, éditeur de sources historiques
Sujets d’étude
Académie royale de peinture, sculpture et architecture, Versailles (château et vie de la cour ; éditions de textes de mémorialistes), histoire de la peinture sur émail, des expositions au Louvre et de la Manufacture de Sèvres, séjours d’artistes français à l’étranger
Carrière
1835-1836 : attaché au laboratoire de géologie du Muséum d’histoire naturelle, en qualité d’aide-naturaliste auxiliaire
1839-1840 : deux fois lauréat du Prix de l’Académie des inscriptions et belles-lettres
1841 : professeur d’histoire au collège Sainte-Barbe à Paris
1842 : répétiteur d’histoire et de géographie militaire à l’École spéciale militaire de Saint-Cyr
1843 : nommé correspondant du Comité des monuments historiques
1850 : professeur d’histoire à l’École spéciale militaire de Saint-Cyr
1858 : officier d’Académie publique puis, plus tard, élevé au grade supérieur d’officier de l’Instruction publique [correspond aux Palmes académiques]
14 mars 1864 : chevalier de la Légion d’honneur
Étude critique
Contrairement à ses contemporains et confrères, notamment les coéditeurs (Anatole de Montaiglon, Philippe de Chennevières, Paul Mantz, Eudore Soulié) des Mémoires inédits sur la vie et les ouvrages des membres de l’Académie royale de peinture et de sculpture, qui demeure, avec le Journal du marquis de Dangeau, sa publication la mieux connue, on ignore presque tout des origines et du milieu familial de Louis Étienne Dussieux.
C’est à peine si l’on peut envisager qu’il soit un parent de ce Louis Dussieux (1744-1805), écrivain et homme politique, qui fut notamment le représentant de l’Eure-et-Loir au conseil des Cinq-Cents. De même, on peut considérer que sa naissance à Lyon fut affaire de circonstances, tant sa carrière professionnelle et ses activités d’historien et d’historien d’art sont intimement liées à Paris et à deux communes de l’ancien département de Seine-et-Oise, aujourd’hui situées dans les Yvelines : Versailles et Saint-Cyr.
Louis Étienne Dussieux commence sa carrière de façon assez singulière puisque c’est en tant qu’aide-naturaliste qu’il est recruté au laboratoire de géologie du Muséum d’histoire naturelle (1835-1836). Après deux années sans doute consacrées à de premières recherches et études historiques, il est ensuite, par deux fois (1839 et 1840), lauréat du Prix de l’Académie des inscriptions et belles-lettres. En 1841, il est nommé professeur d’histoire au collège Sainte-Barbe de Paris où, tout en préparant l’agrégation, il passe avec succès le concours de répétiteur d’histoire et de géographie militaires à l’École spéciale militaire de Saint-Cyr.
Outre ses travaux historiques (il devient, dès 1843, correspondant du Comité des travaux historiques puis, en 1852, celui de son éphémère successeur, le Comité de la langue, de l’histoire et des arts de la France) et d’histoire de l’art, l’essentiel de son activité professionnelle se déroule ensuite à l’École spéciale militaire, où il va occuper pendant trente ans (1850-1880) le poste de professeur d’histoire. Du reste, c’est très certainement pour cette riche activité pédagogique, où il est à la fois praticien et concepteur de cours d’histoire et géographie (réédités à de nombreuses reprises), éditeur de mémoires historiques (Dangeau, le duc de Luynes) et auteur de biographies de grands personnages (Richelieu, Colbert, Sully), que Louis Étienne Dussieux est fait officier d’Académie, en 1858, puis chevalier de la Légion d’honneur, en 1864.
Parmi ses premiers ouvrages d’historien de l’art, L’Art considéré comme le symbole de l’état social, ou Tableau historique et synoptique du développement des beaux-arts en France, publié à Paris en 1838, occupe une place un peu à part.
Derrière son intitulé, qu’il explique dès la première page (« Les productions des beaux-arts sont l’expression, le reflet ou le calque de l’époque et de l’état social qui les ont enfantées. Comme produit de l’esprit humain, les beaux-arts en suivent le développement, et sont soumis aux lois qui président à son perfectionnement »), il y a tout d’abord sa forme : deux chapitres succincts, mais assez orientés, où il brosse l’évolution historique et artistique de l’Europe depuis l’époque du Christ jusqu’au XIe siècle. Il y traite essentiellement d’architecture et, dans une moindre mesure, de la sculpture, de l’enluminure, et de la musique, avant de présenter le tableau proprement dit qui occupe soixante-et-onze des quatre-vingt-onze pages. Mais c’est surtout sur le fond que cet ouvrage se distingue.
En effet, si dans son premier chapitre introductif Dussieux reprend la division philosophique de l’humanité en époques critiques, « de dissolution », et organiques, « de recomposition », c’est le seul ouvrage où transparaît chez lui une certaine religiosité : il s’y efforce de démontrer que l’évolution favorable de la civilisation européenne, et des arts qui en dépendent, est due à l’influence bénéfique et à la prééminence de la religion catholique qui a su renaître, à plusieurs reprises (Constantin, Clovis, Charlemagne, Luther, etc.), après des époques de barbarie et d’ignorance.
Pourtant, on y remarque déjà les premiers effets néfastes de la méthode « démonstrative » employée par Dussieux, défauts que l’on retrouvera plus tard dans la plupart de ses ouvrages. En effet, le plus souvent sa présentation des faits et des événements ne sert manifestement qu’à justifier une véritable doctrine : la glorification de l’art français, de son importance et de ses influences sur les autres arts, à toutes les époques considérées, même les plus anciennes. Ainsi, dès ce premier ouvrage, il affirme que le sujet de son étude, « la situation de la France [et de l’art français], depuis l’établissement et la conversion des Francs (497) jusqu’au Xe siècle », synthétise celle de l’Europe. Paradoxalement pour un historien, ce dessein l’amènera bien souvent à nier ou à déformer la réalité historique et à inverser les courants d’influences.
Dans son second ouvrage, les Recherches sur l’histoire de la peinture sur émail dans les temps anciens et modernes, et spécialement en France (Paris, 1841), qui est pour l’essentiel un mémoire, fruit de « quatre ans de recherches assidues », présenté à l’Académie des inscriptions et belles-lettres, qui lui décerna une mention ; il est assez prompt à souligner « la grande part qui revient à la France dans le perfectionnement de la peinture sur émail, et les richesses que renferment ses musées » (p. 11-12). De même, après quelques pages consacrées aux ouvrages et techniques des civilisations anciennes et un bref résumé des émaux orientaux « dans les temps anciens et modernes », il parvient, en moins de trente pages, au Moyen Âge français. Plus loin, après une vingtaine de pages où il étudie brièvement les productions des pays voisins, il s’arrête plus longuement sur Nevers, la Hollande, la production des Luca, Giovanni et Andrea Della Robbia et de Bernard Palissy et, surtout, Limoges. Enfin, après d’autres pages consacrées à l’usage de l’émail dans l’orfèvrerie, et aux productions du XVIIIe et du XIXe siècle, il achève son ouvrage, sans véritable conclusion, par une liste alphabétique — mais manifestement incomplète — de « tous [sic] les peintres sur émail » et une notice sur la Manufacture royale de Sèvres.
C’est bien évidemment dans son troisième ouvrage, Les Artistes français à l’étranger (Paris, 1852), dont le contenu est tout d’abord paru, sous forme d’articles, dans L’Union de Seine-et-Marne, périodique à courte existence (1850-1852) dirigé par un autre historien d’art, Alfred Leroy, que sa doctrine est la plus perceptible. Dussieux la présente, très clairement, dès les premières lignes : « Le titre seul de cet essai indique la pensée de son auteur. Il s’agit de signaler les noms et les œuvres des artistes français qui ont travaillé à l’étranger, et de préparer ainsi les matériaux qui serviront à L’Histoire de l’influence que nos artistes ont exercée à plusieurs époques sur l’art des divers peuples de l’Europe. Habitués comme nous le sommes depuis si longtemps à entendre parler de l’influence de l’art italien sur l’art français, on s’étonnera peut-être d’entendre parler ici de l’influence et des travaux des artistes français en Europe ; et cependant cette influence et ces travaux ont été et sont encore considérables. » Après un tel propos, il n’est pas surprenant que la réédition de cet ouvrage, en 1856, porte un titre plus explicite : Les Artistes français à l’étranger, recherches sur leurs travaux et leur influence en Europe, précédées d’un Essai sur les origines et les développements des arts en France.
Mais tout à sa démonstration, Dussieux en oublie la nécessaire rigueur scientifique et historique, défaut qu’il est le premier à reprocher à certains de ses prédécesseurs. Ainsi, il affirme que cette influence s’est instaurée dès le Moyen Âge, que ce soit par la langue, les écoles, les universités et, surtout, l’architecture. Pour les périodes suivantes, Dussieux juge intolérable ce qu’il appelle « l’engouement irréfléchi pour les artistes italiens ». Celui-ci serait notamment dû à une ignorance des périodes antérieures au XVIe siècle et à une « croyance aveugle [dans] des traditions sans valeurs », qui seraient, à l’entendre, pourtant démenties par l’étude des textes « les plus authentiques » (p. 7).
L’excès étant source d’erreurs, il en vient à faire travailler au XVIe siècle des artistes du siècle suivant (Ligier Richier, Martin Fréminet, Blanchard). Cependant, cette période demeure manifestement pour lui l’apogée de l’art français : « Notre originalité, tous les caractères de notre école, toutes ses qualités, tout a été détruit. L’exagération a, sur ce point comme sur tant d’autres, tout gâté en outrepassant le but. Il est à regretter que la France n’en soit pas restée à la Renaissance française » (p. 8). Si sa vision de l’influence — progressive — des artistes français en Europe aux XVIIe et XVIIIe siècles est plus conforme à la réalité, il n’hésite pas à affirmer (p. 13) que « tout le monde sait que le Poussin a relevé l’école italienne qui était en pleine décadence » (sic). Cette influence se serait poursuivie jusqu’à la révolution artistique commencée par Joseph-Marie Vien et poursuivie par David ou Charles Percier. Dans une moindre mesure, le choix des pays qu’il retient pour sa démonstration (notamment l’Amérique et la Suisse) réserve là aussi quelques surprises.
Ses ouvrages suivants apparaissent à la fois plus sérieux, notamment les Mémoires inédits… édités en collaboration, mais bien souvent trop catégoriques ou démentant, par leur contenu, l’ambition de leur intitulé.
C’est particulièrement le cas de ses Nouvelles Recherches sur la vie et les ouvrages d’Eustache Le Sueur [avec un catalogue des dessins de Le Sueur, par Anatole de Montaiglon] (Paris : J.-B. Dumoulin, 1852). Dans cette étude, d’abord publiée dans les Archives de l’art français, Dussieux fait le point sur les manuscrits relatifs au peintre, conservés à l’École des beaux-arts. Il publie ensuite le « Mémoire » – encore inédit – de Georges Guillet de Saint-Georges, qu’il annote succinctement. Il y ajoute les précisions apportées par Florent Le Comte, par le comte de Caylus et un bref rappel des œuvres mentionnées sous le nom de Le Sueur lors de leur passage au dépôt révolutionnaire des Petits-Augustins. De son côté, l’essai de catalogue d’Anatole de Montaiglon se résume à l’inventaire des dessins conservés au Louvre, et dans les collections Reiset et Flury-Hérard. Toutefois, plutôt qu’une étude, il s’agit bien davantage d’une compilation : ni ces documents, ni le catalogue des dessins ne sont accompagnés d’un quelconque jugement critique sur l’artiste ou sur ces différentes mentions et attributions.
Outre ses Artistes français à l’étranger, les deux ouvrages les plus connus de Louis Étienne Dussieux, en tant qu’historien de l’art, demeurent les Mémoires inédits sur la vie et les ouvrages des membres de l’Académie royale de peinture et de sculpture, publiés d’après les manuscrits conservés à l’École impériale des beaux-arts publiés avec Eudore Soulié, Philippe de Chennevières, Paul Mantz, et Anatole de Montaiglon (Paris, J.-B. Dumoulin, 1854 ; rééd. 1887 et 1968) et Le Château de Versailles. Histoire et description (Versailles, 1881, 2 vol. ; rééd. 1885).
Comme le rappelle l’« Avertissement des éditeurs », la publication collective des Mémoires inédits…, entreprise sous l’égide de Dussieux, est de fait l’aboutissement d’un travail de longue haleine. En effet, c’est dès la fin des années 1830 qu’il publie, avec Philippe Le Bas, une première liste de « tous » les Académiciens, dans le « Dictionnaire encyclopédique de l’Histoire de France » qui paraît progressivement, sous la direction de Le Bas, dans L’Univers pittoresque des Firmin-Didot. D’autres éléments de ses découvertes dans l’ensemble — hélas incomplet — des papiers de l’Académie royale de peinture et de sculpture conservés à l’École des beaux-arts contribuent aux informations qu’il publie ensuite dans ses Artistes français à l’étranger, puis, régulièrement, dans les Archives de l’Art français.
Dussieux s’arroge manifestement l’essentiel du travail d’édition puisque Montaiglon, Mantz et Soulié y sont présentés comme « quelques collaborateurs des Archives » qui, par leurs apports, ont aidé à « accélérer l’impression » de cette publication. On peut donc envisager que ce soit Dussieux lui-même qui présente ces deux volumes comme « le recueil le plus important qui ait été fait depuis Félibien sur les artistes français ». Pourtant, dans l’introduction, on le voit faire preuve d’une certaine modestie : « si les notices que nous avons rassemblées ont quelque intérêt pour l’histoire de l’art en France, […] ce n’est pas à nous de le dire ». C’est aussi dans ces lignes qu’on le voit évoquer l’un des plaisirs de la recherche et des découvertes d’archives (« Ainsi, on le voit, les sources auxquelles nous avons puisé sont aussi abondantes que diverses. Elles ont un mérite de plus, elles étaient ignorées, et c’est un plaisir pour nous de faire partager à tous la joie de nos découvertes heureuses »). Il revient ensuite sur un constat regrettable déjà exprimé dans l’avertissement : « Il nous a paru que c’était notre devoir d’éditeurs de ramener devant ce monde qui les a trop oubliés ces patients chercheurs qui, à l’heure où les questions d’art n’obtenaient qu’une faveur secondaire ont passé leur vie à ramasser des notes et à écrire de leur mieux ce qu’ils savaient des maîtres de l’école française. »
Dussieux se reconnaît sans doute en partie dans ce portrait, mais il rappelle ainsi que malgré la nomination d’un historiographe, Georges Guillet de Saint-Georges, en 1682, et l’obtention d’un privilège d’édition, en 1714, tous les écrits sur les vies des Académiciens, collectés et régulièrement complétés depuis Guillet, sont, à l’exception des efforts de Bernard François Lépicié, en vue de ce projet d’édition, restées dans l’obscurité jusqu’à cette publication.
Dans son Versailles, Dussieux se présente tout d’abord comme le continuateur d’Eudore Soulié, le conservateur du château, dont la mort est « arrivée trop tôt ». Il rappelle aussi que leur coédition des Mémoires de Dangeau et du duc de Luynes l’avait, en quelque sorte, préparé à cette tâche.
Venu « le dernier » parmi les historiens du château, il s’est efforcé de « détruire les erreurs impardonnables et les légendes [propagées] par les cicerone et par l’ouvrage officiel de M. Vatout, le bibliothécaire de Louis-Philippe ». L’histoire du château, étant pleine de fautes grossières, il fallait « étudier les sources, chercher la vérité et la dire ». Dussieux « espère y avoir réussi », sinon « ouvert la voie ». Cherchant à retracer et l’histoire et le quotidien du château, c’est tout imprégné de la pudibonderie de son époque qu’il va jusqu’à s’excuser (p. IX) d’avoir dû traiter le sujet « déplorable » des maîtresses « déclarées ou secrètes » de Louis XV…
Mais, comme dans ses précédents ouvrages, Dussieux s’efforce là encore de souligner l’importance de Versailles dans le développement de l’art français qui est, pour lui, le modèle de tous les autres : « L’art a joué un trop grand rôle à Versailles pour qu’il ne tienne pas une place importante dans cette histoire du château. C’est, en effet, dans les jardins de Versailles que l’on peut trouver ce groupe d’œuvres de sculptures qui constitue dans l’histoire de l’art ce qu’on devrait appeler l’école de Versailles. Au château, [on] trouve les créations les plus spontanées depuis le moment où le génie français, s’inspirant de lui-même, se dégage de l’influence italienne. »
C’est au moment de décrire les grands appartements que Dussieux insiste particulièrement sur cette prééminence. Il va jusqu’à s’appuyer sur une longue citation du texte dithyrambique du père Combes, auteur de « la première description du château » de Versailles, en 1681. Pourtant, un peu plus loin, sans doute emporté par sa démonstration, il nuance pour une fois sa vision : citant « le goût parfait que Lebrun sut donner à cette riche ornementation », il admet que « le caractère bien français de cet art [avait] cependant ses racines en Italie… »
On peut surtout regretter que, comme ses prédécesseurs, et malgré son travail d’édition avec Soulié, Mantz, Chennevières et Montaiglon des Mémoires inédits, sources d’éléments importants sur ces peintures comme sur d’autres, les mentions du premier décor de Versailles, avant l’établissement de la galerie des Glaces, demeurent, là encore, exceptionnelles : deux références à Jean-Baptiste de Monicart pour des œuvres de Gilbert de Sève et Vignon fils, et deux références, plus brèves encore, à celles qui ornaient l’oratoire de la reine Marie-Thérèse.
Dans beaucoup de ses ouvrages, Louis Étienne Dussieux s’est souvent approché dangereusement d’une des critiques qu’il avait lui-même formulée à l’encontre de plusieurs parmi ses prédécesseurs (« L’exagération a, sur ce point comme sur tant d’autres, tout gâté en outrepassant le but »), et sa volonté de démontrer la prééminence ancienne de l’art français lui a souvent fait commettre des approximations et des contresens. Cependant, on ne peut nier que son travail d’édition et de mise à disposition de sources et de documents importants, qui coïncide, dans ses dernières années, avec le travail monumental de Jules Guiffrey dans les archives, demeure toujours utile à l’historien et à l’historien de l’art français. Celui-ci saura utiliser les informations fournies tout en prenant le recul nécessaire dans son analyse.
Enfin, même si l’on ne sait rien d’éventuelles collections artistiques, Louis Étienne Dussieux semble avoir possédé quelques dessins, à vocation historique ou topographique : un plan des écluses et du canal de Dunkerque à Mardyck « réduit d’après le dessin de Royer en 1718 » est reproduit, avec la mention « collection Dussieux », dans le numéro 28 du Magasin pittoresque, en 1861.
Moana Weil-Curiel, historien de l’art
Principales publications
Ouvrages et catalogues d’expositions
- L’Art considéré comme le symbole de l’état social, ou Tableau historique et synoptique du développement des beaux-arts en France. Paris : A. Durand, 1838.
- Boitel Léon, dir. et Dussieux Louis Étienne, collab. de. – Lyon ancien et moderne. Lyon : L. Boitel, 1838-1843.
- Essai sur l’histoire de la peinture en émail. Paris : Du Bourgogne et Martinet, 1839 [tiré à part de L’Encyclopédie nouvelle].
- Recherches sur l’histoire de la peinture sur émail dans les temps anciens et modernes, et spécialement en France. Paris : Leleux, 1841.
- Essai sur l’histoire de l’érudition orientale. Paris : [s. n.], 1842 [extrait de L’Encyclopédie nouvelle].
- Nouvelles Recherches sur la vie et les ouvrages d’Eustache Le Sueur [avec un catalogue des dessins par Anatole de Montaiglon]. Paris : J.-B. Dumoulin, 1852 [extrait des Archives de l’Art français].
- Les Artistes français à l’étranger. Recherches sur leurs travaux et leur influence en Europe, précédées d’un essai sur le développement des arts en France. Paris : Didron, 1852 ; 2e éd., Paris : Gide et J. Baudry, 1856 ; 3e éd., Paris : Lecoffre, 1876.
- Chennevières Philippe (de), Dussieux Louis Étienne, Mantz Paul, Montaiglon Anatole (de), Soulié Eudore. – Mémoires inédits sur la vie et les ouvrages des membres de l’Académie royale de peinture et de sculpture, publiés d’après les manuscrits conservés à l’École impériale des beaux-arts. Paris : J.-B. Dumoulin, 1854 ; 2e éd. Paris : Société de l’histoire de l’Art français, 1887.
Volume 1;Volume 2. - Dangeau (marquis de). – Journal du marquis de Dangeau, publié en entier pour la première fois par MM. Eudore Soulié et Louis Dussieux, avec les additions inédites du duc de Saint-Simon publié par Feuillet de Conches, 19 vol. [18 vol. de texte et 1 de table]. Paris : Firmin-Didot, 1854-1860 ; réed. Paris, 1885 ; éd. sous forme numérique, Paris : Bibliothèque nationale de France, Gallica, 1997. Volume 1 ;volume 5 ;volume 9 ; volume 16.
- Le Château de Versailles. Histoire et description. Versailles : L. Bernard, 1881 ; réed. Paris : V. Lecoffre, 1885.
- Le Cardinal de Richelieu, étude biographique. Paris : V. Lecoffre, 1886.
- Étude biographique sur Colbert. Paris : V. Lecoffre, 1886.
- Étude biographique sur Sully. Paris : V. Lecoffre, 1887.
- Une journée à Versailles. Guide illustré du palais et du parc [article reproduit en tiré à part]. Paris, 1889.
Articles
- « Histoire de la Manufacture de Sèvres ». Magasin pittoresque, 1834 [n. s.].
- « Essai sur l’histoire de la peinture en émail ». L’Encyclopédie nouvelle, 1839 [publié en tiré à part la même année].
- « Histoire des expositions du Louvre ». Magasin pittoresque, 1841 [n. s.].
- « Essai sur l’histoire de l’érudition orientale ». L’Encyclopédie nouvelle, 1842 [publié en tiré à part la même année].
- Guilhermy baron (de), collab. de. – Notice « L’Orfèvrerie française du Moyen Âge ». Annales archéologiques, t. III, 1845.
- « Jacques-Louis David (billet à l’Académie royale) ». Archives de l’Art français. Recueil de documents inédits relatifs à l’histoire des arts en France, 1851, p. 192.
- « Mignard. Lettre de Grosley à Lépicié [1752] ». Archives de l’Art français. Recueil de documents inédits relatifs à l’histoire des arts en France, 1851, p. 323-330.
- « François Puget. Copie de la lettre de P.-P. Puget au R. P. Bouguerel [1753] ». Archives de l’Art français. Recueil de documents inédits relatifs à l’histoire des arts en France, 1851, p. 331-332.
- « Académie de peinture et de sculpture. Liste chronologique de ses membres (1648-1793) ». Archives de l’Art français. Recueil de documents inédits relatifs à l’histoire des arts en France, 1851, p. 357-424.
- « Nouvelles Recherches sur la vie et les ouvrages d’Eustache Le Sueur (avec un catalogue de ses dessins par Anatole de Montaiglon) ». Archives de l’Art français. Recueil de documents inédits relatifs à l’histoire des arts en France, 1852 [publié en tiré à part la même année].
- « Notice sur la vie et les ouvrages de Jean-Philippe Ferrand, peintre et émailleur ». Archives de l’Art français. Recueil de documents inédits relatifs à l’histoire des arts en France, 1854, p. 72-76.
- « Plumeau de Petit, peintre verrier à l’Académie royale (extrait du compte rendu de séance du 8 novembre 1777) ». Archives de l’Art français. Recueil de documents inédits relatifs à l’histoire des arts en France, 1854, p. 199.
- « Aquarelles militaires de Bagetti ». Archives de l’Art français. Recueil de documents inédits relatifs à l’histoire des arts en France, 1861, p. 339-356.
- L’Union de Seine-et-Marne : série d’articles, en 1851-1852, sur « Les Artistes français à l’étranger » [l’ensemble est publié à part en 1852 et réédité en 1856].
- L’Univers pittoresque (Firmin-Didot) : « Dictionnaire encyclopédique de l’Histoire de France » : « Histoire de l’Académie royale de peinture et de sculpture, rédigées sur les manuscrits de la bibliothèque de l’École des beaux-arts » ; « Histoire et liste des membres de l’ancienne Académie d’architecture rédigées sur les manuscrits du secrétariat de l’Institut » (coéd. Philippe Le Bas).
En « vulgarisateur consciencieux », Louis Étienne Dussieux a encore publié des articles assez variés dans le Dictionnaire de la conversation, la Revue du lyonnais, le Dictionnaire encyclopédique de l’Histoire de France, etc.
Bibliographie critique sélective
- Quérard Joseph-Marie et Bourquelot Félix. – « Notice anonyme ». In La Littérature française contemporaine, 1827-1844. Paris : F. Daguin, 1848, t. III.
- Guyot de Fère François-Fortuné. – « Notice ». In Biographie et Dictionnaire des littérateurs et des savants français contemporains. Paris : bureau du Journal des arts, des sciences et des lettres, 1859-1864.
- Dantès Alfred [pseudonyme]. – « Notice ». In Dictionnaire biographique et bibliographique, alphabétique et méthodique, des hommes les plus remarquables dans les lettres, les sciences et les arts, chez tous les peuples, à toutes les époques. Paris : A. Boyer, 1875, 1 vol.
- Lermina Jules. – « Notice ». In Dictionnaire universel illustré, biographique et bibliographique de la France contemporaine. Paris : L. Boulanger, 1885.
- Vapereau Gustave. – « Notice ». In Dictionnaire universel des contemporains. Paris : L. Hachette, 1893, 6e éd. entièrement refondue et considérablement augmentée.
- « Nécrologie anonyme ». In The New York Times. New York, 25 février 1894.
Sources identifiées
Paris, bibliothèque de l’INHA-collections Jacques Doucet, fonds Brière
- [Inventaire rédigé par Claire Bonotte, 2005] :
- 4.10 : dossier « Lettres : Dussieux – Pawlowski ; notes de Nolhac sur les processions ; notes sur Soulié, sur les mariages de ses filles à la chapelle, sur ceux des enfants Gosselin ; lettres de Soulié sur la publication du journal de Louis XVI (lettres écrites à Nicolardot ?) ; architectes de Versailles »
- 4.10.3 : correspondance : lettre ms de Pawlowski du 4 octobre 1873 ; lettre ms. de Dussieux ; lettre ms d’Eudore Soulié du 7 juin 1866 « octave de la Fête-Dieu » ; lettre ms d’Eudore Soulié du 6 juin 1866 (4 pièces)
- 4.10.4 : sous-dossier « Lettres sur Versailles à Geoffroy, Dussieux, Soulié » : lettre ms de Léon Deffoux du 26 septembre 1925 « Quelques notes sur Eudoxe Soulié ; avis de décès de Marie Soulié (artiste peintre, le 19 août 1924) ; avis de décès (rubriques nécrologiques) de Mme Victorien Sardou (1925 ?) et Mme Veuve Eudore Soulié (24 février 1911) ; « Les mariages du château : les dernières unions bénies dans la chapelle royale », Échos de Versailles, 19 avril 1923 (9 pièces)
Paris, Bibliothèque nationale de France, département des Estampes et de la photographie
- Portrait gravé : série Iconographique (N2)
- Deux esquisses peintes par Edme-Adolphe Fontaine, conservées au musée Lambinet de Versailles : l’une, datée de 1853, en buste, où Dussieux porte bésicles et moustaches ; l’autre en pied, avec chapeau et canne sur fond de paysage