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FOUCHER, Alfred
Mis à jour le 18 mars 2009
(21 novembre 1865, Lorient [Morbihan] – 30 octobre 1952, Sceaux [Hauts-de-Seine])
Auteur(s) de la notice : ZEPHIR Thierry
(NdÉ : la biographie, la bibliographie et la liste des sources archivistiques sont le fruit du travail d’Annick Fenet)
Profession ou activité principale
Indianiste
Autres activités
Philologue, archéologue, historien de l’art, enseignant
Sujets d’étude
Iconographie bouddhique (particulièrement histoire et iconographie du Bouddha historique), art et archéologie de l’Inde (particulièrement des régions sises au nord-ouest du sous-continent indien (actuel Pakistan, Afghanistan), art dit « greco-bouddhique » du Gandhâra
Carrière
21 novembre 1865 : naissance à Lorient (Morbihan) ; sa mère, Caroline Michel, décède peu après sa venue au monde
1871-1880 : élève externe au collège de Morlaix (Finistère)
Août 1880 : décès de son père, Pierre-Auguste Foucher (dont la profession semble avoir été professeur de philosophie au collège de Morlaix) ; son grand-père maternel, François Michel, sous-officier des douanes en retraite, devient son tuteur
1880-1881 : élève interne en classe de philosophie au lycée de Rennes, est reçu bachelier ès lettres avec la mention bien
1881-1885 : élève au lycée Henri IV (Paris), en vue d’entrer à l’École normale supérieure
1885 : reçu 4e au concours d’entrée de l’École normale supérieure (promotion 1885)
1885-1888 : élève de l’École normale supérieure
1888 : agrégé de lettres, reçu 19e
1888-1889 : professeur de rhétorique au lycée de Vendôme
1889-1891 : professeur de seconde au lycée de Chartres
1886-1894 : élève de l’École pratique des hautes études (séminaire de sanskrit d’Abel Bergaigne, puis de Sylvain Lévi)
1891-1894 : élève boursier de l’École pratique des hautes études
8 janvier 1892 : membre de la Société asiatique
1893-1894 : mission à Londres et à Cambridge (avec les subsides d’une bourse de la Ville de Paris)
20 janvier 1895 : diplômé de l’École pratique des hautes études (avec un mémoire intitulé Étude d’iconographie bouddhique, fruit de ses recherches sur un manuscrit enluminé indien de la bibliothèque de Cambridge, add. 1643)
31 janvier 1895 : maître de conférences pour l’histoire des religions de l’Inde à la Ve section de l’École pratique des hautes études (sciences religieuses)
Octobre 1895-octobre 1897 : première mission en Inde avec l’aide financière de l’Académie des inscriptions et belles-lettres
13 janvier 1901-23 janvier 1902 : directeur par intérim de l’École française d’Extrême-Orient en remplacement de Louis Finot
1902-1904 : représentant de l’École française d’Extrême-Orient à Paris
1er janvier 1905-31 octobre 1907 : directeur de l’École française d’Extrême-Orient à Hanoï
4 mars 1905 : docteur ès lettres avec une thèse principale intitulée Les Bas-Reliefs greco-bouddhiques du Gandhâra et une thèse complémentaire intitulée Étude sur l’iconographie bouddhique de l’Inde
Printemps 1907 : mission à Java
1er mai 1907 : chargé de cours pour l’enseignement des « langues et littératures de l’Inde » à la faculté des lettres de la Sorbonne (Paris)
1er septembre 1907 : directeur adjoint de la Ve section de l’École pratique des hautes études (sciences religieuses)
1908 : membre de la Commission archéologique de l’Indo-Chine près le ministère de l’Instruction publique 1er janvier 1910 : secrétaire de la Commission archéologique de l’Indo-Chine
Juillet 1911 : membre de la Commission instituée près le ministère de l’Instruction publique en vue de préparer la publication des documents recueillis par Paul Pelliot au cours de sa mission en Asie centrale de 1906 à 1908
18 avril 1912 : chevalier de la Légion d’honneur
14 février 1914-1937 : directeur d’études à la Ve section de l’École pratique des hautes études (sciences religieuses) jusqu’à sa retraite
1915-1916 : passe un trimestre en tant que « Visiting Professor » (professeur d’échange) à l’université de Columbia (New York)
1918 : « Honorary Member » (membre honoraire) de la Royal Asiatic Society à Londres
Automne 1918-printemps 1921 : mission auprès de l’Archæological Survey of India à l’invitation de son directeur, Sir John Marshall
14 février 1919 : mariage à Colombo au Sri Lanka avec Mlle Eugénie Bazin, dite Éna (7 octobre 1889-30 janvier 1952)
1919 – 1937 : professeur adjoint (1er mai 1919), puis professeur titulaire (1er octobre 1929), à la faculté des lettres de la Sorbonne (Paris), pour l’enseignement des « langues et littératures de l’Inde » jusqu’à sa retraite en 1937
1919 : docteur honoris causa de l’université du Penjab, sise à Lahore
Fin 1919 : voyage au Népal
4-19 mars 1920 : étude du site d’Ajantā (Mahārāstra, Inde)
1er trimestre 1921 : chargé de l’aménagement de la section archéologique de l’Indian Museum de Calcutta (Kolkata)
Juin 1921-printemps 1922 : mission en Iran
13 mars 1922 : passe la frontière irano-afghane
9 septembre 1922 : signature, en tant que représentant officiel du gouvernement français, de la convention franco afghane donnant à la France l’exclusivité des fouilles archéologiques dans le pays pour 30 ans
1922-novembre 1925 : premier directeur de la délégation archéologique française en Afghanistan, poste qu’il occupera nominalement jusqu’en 1945
22 mai 1925 : officier de la Légion d’honneur
Novembre 1925 : départ de l’Afghanistan vers le Japon, via l’Inde et le Sri Lanka
17-29 décembre 1925 : séjour à Angkor au Cambodge
11-13 janvier 1926 : passage à Shanghai en Chine
Janvier-septembre 1926 : premier directeur (par intérim) de la Maison franco-japonaise à Tokyo au Japon
Automne 1926 : retour en France, via la Corée (Séoul) et la Chine (Pékin, Shanghai) ; réside avec son épouse « un an à l’hôtel » ; reprise de son enseignement à la Sorbonne et à l’École pratique des hautes études
Printemps 1927 : décline la proposition d’un poste de professeur à l’université de Harvard pour l’année 1927-1928
Juin 1927 : fonde l’Institut de civilisation indienne (faculté des lettres de l’université de Paris) avec Sylvain Lévi et Émile Senart, qui en est le président
29 août 1927 : membre correspondant de la Gesellschaft für Ostasiatische Kunst (Berlin)
Automne 1927 : installation au 15, rue du Maréchal-Joffre à Sceaux, y demeurera jusqu’à son dernier jour
Décembre 1927 : petit problème de santé lors d’une petite intervention aux yeux
Janvier 1928 : organise diverses visites et une réception à la Sorbonne lors de la venue en France du roi d’Afghanistan Aman-Ullah Khân
1928 : « Honorary Membership » (membre honoraire) de la Koninklijk Bataviaasch Genootschap van Kunst en Weternschappern (Jakarta)
Août-octobre 1928 : tournée de conférences en Europe du Nord – Oxford (Grande-Bretagne), Oslo (Norvège), Stockholm, Upsal, Gothenbourg, Lund (Suède), Copenhague (Danemark), Berlin, Cologne (Allemagne)
7 décembre 1928 : élu à l’Académie des inscriptions et belles-lettres au fauteuil d’Émile Senart, décédé le 21 février 1928
Décembre 1928 : président de l’Institut de civilisation indienne
Février 1929 : conférences en France (Lyon) et en Suisse (Genève)
1er octobre 1929 : professeur titulaire de la chaire des langues et littératures de l’Inde à la Sorbonne
Avril 1930 : membre d’honneur de l’École française d’Extrême-Orient à vie
Mai 1930 : conférences en Belgique (Bruxelles) et au Pays-Bas (Leyde)
1931-1932 : congé universitaire ; travaille à Sanary-sur-Mer (Var)
30 octobre 1935 : décès de Sylvain Lévi (1863-1935), l’un de ses maîtres
16 mai 1935 : décès de Louis Finot (1864-1935)
1935-1938 : vice-président de la Société asiatique
Été 1936 : voyage en Scandinavie
28 février 1937 : ayant fait valoir ses droits à la retraite, abandonne son enseignement à la Sorbonne, avec le titre de professeur honoraire de l’université de Paris, et à l’École pratique des hautes études ; dès lors, se consacre entièrement à ses publications
Début mai 1940 : quittent Sceaux (ne reviendront dans leur demeure saccagée qu’en 1946 ou 1947) pour aller s’installer dans une ferme – où ils s’adonnent non seulement à l’écriture, mais aussi à l’agriculture ( !) – près de Tulle, à Espagnac (Corrèze)
30 janvier 1948 : assassinat du Mahātmā Gandhi
1948-1951 : conférences radiophoniques
24 janvier 1952 : docteur honoris causa en philologie et histoire orientales de l’université de Louvain (Belgique)
30 janvier 1952 : décès de son épouse « à la veille de l’accomplissement de leur trente-troisième année de mariage »
31 janvier 1952 : commandeur de la Légion d’honneur
21 mars 1952 : sa dernière intervention publique à l’Académie des inscriptions et belles-lettres lors de la séance du cinquantenaire de l’École française d’Extrême-Orient
30 octobre 1952 : décès à Sceaux dans sa 87 e année
Étude critique
Comme le précise Jean Filliozat (1906-1982) dans la notice qu’il consacre à Alfred-Charles-Auguste Foucher dans le tome CCXL du Journal asiatique en 1952, au lendemain même du décès du grand savant : « Rien ne l’avait préparé dans ses études à deviner l’importance de la civilisation indienne. » Se référant aux circonstances selon lesquelles s’était déclarée la vocation d’indianiste de ce maître avec lequel il garderait des liens privilégiés jusqu’à son dernier jour, Jean Filliozat explique plus loin : « C’est alors que la lecture fortuite d’un livre […], où Pythagore devenait un sage indien dont le nom sanskrit était même reconstitué, attira son attention sur les relations possibles entre l’Inde et la Grèce et sur les rapports déjà bien constatés entre le sanskrit et les langues classiques. » Cet intérêt pour les liens linguistiques entre Orient et Occident, et pour la philologie sanskrite en général, mais aussi pour l’écho vivant de l’hellénisme aux franges extrêmes de son rayonnement sur l’Asie, ainsi que pour sa traduction plastique dans l’imagerie bouddhique de l’Inde ancienne, seront deux des axes de recherche auxquels Alfred Foucher allait consacrer sa féconde carrière.
Né dans un milieu cultivé mais relativement modeste, le jeune Alfred Foucher, très tôt orphelin, a peut-être puisé une partie de son attrait pour les lointains, aussi bien géographiques qu’intellectuels ou spirituels, dans la terre de son enfance où la tradition des voyages a toujours été profondément ancrée – il était normand par son père et breton par sa mère.
Ayant obtenu son baccalauréat en 1881 et, à l’instar de son père, prêt à s’engager dans la voie de l’enseignement – une carrière somme toute classique pour le brillant élève qu’il avait été durant ses années de collège à Morlaix, puis à Rennes –, Alfred Foucher s’inscrit au lycée Henri IV à Paris en vue de préparer le concours d’entrée à l’École normale supérieure ; il y sera reçu 4e dans la promotion 1885. C’est pendant ces années-là qu’il se lie d’amitié avec le grand sinologue Édouard Chavannes (1865-1918) dont il fut le condisciple à l’École normale ; outre cette amitié, tous deux partageront – chacun dans sa sphère géographique privilégiée, l’Inde pour Foucher, la Chine pour Chavannes – un intérêt jamais démenti pour le bouddhisme.
À l’École pratique des hautes études, dès 1886 et jusqu’en 1894 – avant même d’avoir achevé la formation qui le conduirait bientôt, encore que très temporairement, à enseigner la rhétorique et les lettres aux lycées de Vendôme, puis de Chartres –, Alfred Foucher suit les cours de sanskrit d’Abel Bergaigne (1838-1888), puis de Sylvain Lévi (1863-1935) qui deviendra bien vite non seulement un collègue, mais aussi un ami. Comme il le dit lui-même, Alfred Foucher cherchait dans l’indianisme, dont il découvrait alors la portée et la profondeur, un aliment pour son âme autant qu’un exercice pour son intellect. D’aliments et d’exercices, le futur indianiste n’allait pas manquer !
Le sanskrit très théorique auquel Alfred Foucher se forme avec enthousiasme, et dont il dira dans l’introduction de l’un de ses derniers ouvrages (Le Compendium des topiques, paru en 1949) – faisant référence à son premier séjour en Inde en 1895 – qu’il avait « sinon à le rapprendre, du moins à le récapituler d’après une méthode linguistiquement moins correcte, mais singulièrement plus vivante », lui fait prendre contact avec le monde élitiste de l’orientalisme français. Selon ses propres termes, lui-même et ses collègues étudiants formaient alors « un petit groupe de néophytes professant en matière de philologie des opinions fort puritaines. Nous faisions de la science pour la science. Le seul mot de vulgarisation nous causait la même horreur que s’il se fut agi d’une forfaiture. » Bien vite, pourtant, et de manière toujours plus affirmée par la suite, Alfred Foucher considère que ses travaux doivent autant s’adresser aux spécialistes qu’aux débutants. C’est ainsi qu’il adoptera dans son enseignement comme dans ses publications un ton élégant et raffiné mais aussi familier et simple ; Alfred Foucher ne fut-il pas décrit par René Grousset comme « [l’]un des meilleurs écrivains de notre temps » ? Un auteur, poursuit Grousset, à la prose « fine, savoureuse, malicieuse, alerte, ailée ». Il suffira pour s’en convaincre de lire « ahimsâ », ce chapitre en forme d’exergue et de testament littéraire à la fin de ses Vies antérieures du Bouddha d’après les textes et les monuments de l’Inde, publication posthume parue en 1955, que l’on dirait tout droit sorti de la plume du Tolkien du Silmarillion… Cette volonté de se mettre à la portée de tous, sous-tendue par une exigence scientifique infaillible, un instinct sûr et une ouverture d’esprit encyclopédique, transparaît en effet dans ses nombreux écrits, lesquels affectent assez souvent, au moins en partie, la forme épistolaire (La Veille Route de l’Inde de Bactres à Taxila, 1942 et 1947, pour ne citer ici qu’un exemple) ou celle, peut-être encore plus vivante, du journal personnel (Sur la frontière indo-afghane, 1901). Ces genres littéraires, que les chercheurs n’utilisent plus beaucoup de nos jours, pourront paraître surprenants ; ils ont chez Foucher la vertu d’aiguiser la curiosité du lecteur, toujours tenu en haleine, et de rendre d’emblée le sujet abordé parfaitement compréhensible, et ce, quelle qu’en soit la difficulté. La familiarité – on pourrait presque parler de désinvolture – ou même parfois le cynisme teinté de pessimisme avec lesquels s’exprime Alfred Foucher – notamment dans ses deux derniers ouvrages (La Vie du Bouddha, d’après les textes et les monuments de l’Inde, paru en 1949, et Les Vies antérieures du Bouddha, 1955) – pourront sembler quelque peu irritants dans ce qu’ils révèlent parfois de relative condescendance à l’égard d’une thématique religieuse (le bouddhisme) que l’auteur, pourtant, respectait infiniment. Sans doute convient-il aujourd’hui de lire les ouvrages d’Alfred Foucher avec un certain recul et de ne pas accorder à des formules lapidaires, qui au demeurant pourront paraître dérangeantes, plus d’importance qu’elles n’en ont. Foucher était d’ailleurs bien conscient des critiques que son style pouvait soulever ; pour couper court aux remarques bien pensantes de certains censeurs, il ouvre, par exemple, ses Vies antérieures du Bouddha sur un avertissement révélateur : « En tous temps, les enfants ont aimé les contes, et les vieillards se sont plu à leur en conter : qu’on veuille bien ne pas prêter d’autre prétention à ce petit volume » ; et il conclut, ou presque, ce même ouvrage sur une note de lucidité non moins éloquente : « Au cas où certaines boutades du pandit (Foucher parle ici de lui-même) choqueraient les sentiments intimes du lecteur, nous le prions de l’excuser à raison de ses origines exotiques et de son évidente sincérité. »
Après un premier article (« Ksemendra. Le Buddhâvatâra », 1892), dans lequel se manifestent déjà certaines des tendances propres à ses recherches ultérieures – lecture d’un thème iconographique à la lumière des textes, intérêt particulier porté au bouddhisme –, Alfred Foucher se fait connaître des milieux savants français en publiant simultanément le compte rendu d’un ouvrage d’Albert Grünwedel (1856-1935), Buddhistische Kunst in Indien (1893) – dans le tome XXX de la Revue de l’histoire des religions –, et la traduction « fidèle et élégante », selon les mots d’Auguste Barth (1834-1916), du Bouddha, sein Leben, seine Lehre, seine Gemeinde (1881) de Hermann Oldenberg (1854-1920). Dès lors, les chemins de l’indianisme sont ouverts au jeune savant et, fin 1893, début 1894, il est à Cambridge où il étudie un manuscrit de la bibliothèque de l’université qui lui donnera la matière de son mémoire de l’École pratique des hautes études (1895), mais aussi de ses tous premiers ouvrages : Étude sur l’iconographie bouddhique de l’Inde d’après des documents nouveaux (1900) et Étude sur l’iconographie bouddhique de l’Inde d’après des textes inédits (1905). À la lumière des manuscrits enluminés du XIe siècle qu’il examine en détail dans ces publications, Foucher donne, par « [l’]application méthodique de ce réactif sans rival que sont les textes », comme il le dit lui-même dans l’œuvre monumental qui l’accompagnera tout au long de sa vie, L’Art greco-bouddhique du Gandhâra, publié en quatre livraisons entre 1905 et 1951, un exemple de cette belle complémentarité des études – textes d’un côté, images de l’autre – illustrant le caractère nécessairement pluridisciplinaire de l’indianisme.
D’octobre 1895 à octobre 1897, Alfred Foucher accomplit une première mission en Inde, sous les auspices du ministère de l’Instruction publique et avec le soutien financier de l’Académie des inscriptions et belles-lettres ; cette initiation physique au monde de l’Inde, à sa géographie, à ses climats, à sa pluralité culturelle, le confortera dans l’idée que la recherche et l’expérience de terrain constituent l’indispensable complément de tout travail d’érudition. Comme il parcourt le district de Peshâwar, dans l’actuel Pakistan (alors l’une des régions du nord-ouest de l’Inde même), l’homme vit sa « seconde naissance d’indianiste », ainsi que le souligne Jean Filliozat. Durant cette mission, Foucher rassemble une abondante documentation et diverses œuvres d’art, lesquelles, une fois parvenues en France, iront enrichir les collections du musée du Louvre avant de figurer parmi les grands trésors du musée des Arts asiatiques – Guimet à Paris. On se souviendra ici que l’une des plus belles sculptures de cet art du Gandhāra (au sens strict, Peshâwar et sa région) – auquel Alfred Foucher allait donner ses lettres de noblesse sous le nom d’art « greco-bouddhique » et qu’il allait si longuement et si brillamment étudier – est aujourd’hui encore, en un juste hommage à l’œuvre accomplie par l’éminent indianiste, désignée sous le nom de « bodhisattva Foucher », appellation, il est vrai, plus simple et plus évocatrice que celle à laquelle, au terme de bodhisattva (souvent traduit par « être d’Éveil »), déjà abscons pour le grand public, s’ajoute le nom du site duquel provient ce grand chef-d’œuvre : Shāhbāz-Garhī… L’intérêt majeur que revêtent les pièces rapportées en France par Alfred Foucher n’est plus à souligner ; on ne peut donc que s’étonner des commentaires parfois sévères qui viennent émailler son article « Sculptures greco-bouddhiques » (1900) : « Assurément, statues et bas-reliefs ne sont qu’un bien pâle reflet de ceux de la grande époque hellénique. La médiocrité de la facture comme la pauvreté de la matière dénoncent dès l’abord des œuvres de sculpteurs non seulement tardifs, mais encore fort éloignés des grands centres de production artistique du monde gréco-romain. » À la décharge de l’auteur, on rappellera ici combien toute forme d’art ancien, comparée justement aux grandes écoles de l’Antiquité classique, semblait imparfaite aux yeux des cercles savants ou même de « l’honnête homme » de la seconde moitié du XIXe siècle. Dont acte !
Sur le fond, Alfred Foucher, qui voit une origine grecque à l’image du Bouddha, s’oppose dans son Art greco-bouddhique du Gandhâra tout autant aux thèses britanniques mettant en avant la composante romaine des œuvres comme du décor des monuments qu’aux thèses indiennes, affirmant, par exemple, que l’image du Bouddha n’a pu naître qu’en Inde même, dans la région de Mathurā, dans l’actuel état de l’Uttar Pradesh. Les recherches récentes – éclairées par les apports scientifiques des travaux des missions japonaises, italiennes ou françaises de la seconde moitié du XXe siècle – n’ont pas tranché la question. Tout au plus distille-t-on aujourd’hui un discours prudent sur la multiplicité des sources auxquelles ont puisé les artistes – Occident hellénistique et/ou romain, Asie des steppes, monde iranien, monde indien à proprement parler, etc. –, mêlant tout à la fois l’analyse plastique et stylistique des œuvres à de complexes considérations historiques et culturelles. Le tableau clair et si prudemment composé qui se dessinait sous les yeux du lecteur de L’Art greco-bouddhique du Gandhâra, tableau forcément perfectible de l’aveu même de son auteur, s’est considérablement obscurci, non pas dans la pertinence des analyses, naturellement plus fouillées aujourd’hui qu’hier à raison du grand nombre de découvertes faites depuis l’époque où Alfred Foucher écrivait, mais dans les conclusions que l’on pourra trouver dans les ouvrages spécialisés. Si la connaissance historique, avec les études d’épigraphie et de numismatique, ont fait de grands progrès, on reste encore largement démuni d’arguments irréfutables quant aux dates qu’il convient d’attribuer à une grande partie des productions dites « greco-bouddhiques », notamment dans le registre de la statuaire. La chronologie longue adoptée par Foucher, et dans laquelle, à tort ou à raison, il intégrait l’essentiel des œuvres et des monuments (Ie siècle av-J.C. : formation de l’école ; Ie siècle ap-J.C. : floraison ; IIe – IIIe siècles : déclin ; IVe – Ve siècles : survie), laisse souvent la place aujourd’hui à une absence totale, ou presque, de datation. Foucher en aurait certes été chagrin car, selon ses propres termes : « Une franche erreur peut encore contribuer à l’avancement de la science : ce qui est pis qu’inutile, c’est d’éluder les questions ou de ne leur apporter que des solutions à dessein évasives. »
Membre des cénacles les plus autorisés dès les premières années du XXe siècle, Alfred Foucher se voit rapidement investi de fonctions importantes où son sens de l’ordre et de la rigueur, ainsi que sa diplomatie, vont trouver à s’exprimer. Directeur par intérim de l’École française d’Extrême-Orient de janvier 1901 à janvier 1902, puis directeur en titre de cette même institution de 1904 à 1907 et, surtout, premier directeur de la délégation archéologique française en Afghanistan de 1922 à 1925 (poste qu’il semble occuper nominalement, et non plus de fait, jusqu’en 1945), il aurait pu s’engager dans une voie toute différente de celle qu’il suivra. Mais ces activités de gestionnaire ne semblent guère l’avoir séduit et c’est à ses domaines de prédilection – recherche, travail de terrain, enseignement (il fut maître de conférences à l’École pratique des hautes études pour l’histoire des religions de l’Inde dès 1895 et sera successivement chargé de cours, professeur adjoint puis professeur titulaire pour l’enseignement des langues et littératures de l’Inde à la Sorbonne à partir de 1907) – qu’il revient finalement pour son plus grand épanouissement personnel et intellectuel.
Les diverses activités et fonctions officielles dont Alfred Foucher fut chargé l’ont évidemment conduit à voyager beaucoup et à rencontrer nombre de collègues étrangers. Tout au long de sa vie, il a entretenu avec eux de fructueux rapports scientifiques – bien souvent aussi des relations amicales –, ainsi de Sir John Marshall (1876-1958), le directeur de l’Archæological Survey of India de 1902 à 1931, avec lequel il publie en 1939 l’un des plus beaux ouvrages jamais consacrés aux monuments bouddhiques de l’Inde ancienne : The Monuments of Sāñchī (1939), où il livre une magistrale étude de l’iconographie des célèbres stūpa du site.
C’est précisément à l’invitation de John Marshall qu’Alfred Foucher revient en Inde à l’automne 1918. Le séjour extrêmement dense qui se profile devant lui, et à l’issue duquel il ne retournera plus en Orient, le conduira du Sri Lanka à l’Inde, du Népal à l’Iran, de l’Afghanistan au Japon, de la Corée à la Chine… Visites et études de terrain se succèdent alors, sanctionnées par de précieux rapports ou de pertinents articles (voir, par exemple, sa « Lettre d’Ajantā » de 1921). Foucher reste en Asie jusqu’en 1926 – épousant le 14 février 1919 à Colombo, au Sri Lanka, Eugénie Bazin, la femme qui sera pour lui non seulement une compagne très aimée, mais aussi sa plus proche collaboratrice ; c’est d’ailleurs à leur plume commune que l’on doit le premier tome des « Mémoires de la Délégation archéologique française en Afghanistan », cette Vieille Route de l’Inde de Bactres à Taxila (1942 et 1947) dont la publication fut longue à venir et qui reste de fréquentation incontournable pour qui étudie les arts anciens de l’Afghanistan et du Pakistan.
C’est lors de son séjour en Afghanistan (mars 1922-novembre 1925) qu’Alfred Foucher signe – presque à son corps défendant –, en tant que représentant officiel de la République, la convention donnant à la France, l’exclusivité des fouilles archéologiques dans le pays pour trente ans, tout en lui accordant la moitié des trouvailles issues des recherches à venir. Cette exclusivité des fouilles, disposition aussi spectaculairement contestable qu’éminemment politique, ne sera d’ailleurs pas du goût d’Alfred Foucher ; et c’est « au nom de la collaboration scientifique internationale », qu’il tentera sans succès de s’élever contre elle. L’Afghanistan, ce rêve sans nul doute longtemps caressé par Foucher et enfin accessible, allait être pour lui le terrain du seul échec de sa vie de chercheur ; un échec que d’ailleurs il redoute et auquel il s’attend presque en entreprenant le travail que lui impose sa tutelle dès après la signature de la convention franco afghane : la fouille de la mythique Bactres (Balkh), où l’on pensait pouvoir mettre en évidence de manière concrète le passé grec de l’antique Bactriane, notamment son architecture. Alors qu’il était passé maître dans le domaine de l’archéologie des témoignages historiques – ainsi qu’en témoignent ses nombreuses et justes identifications de sites bouddhiques à la lumière des récits des voyageurs-pèlerins du premier millénaire de notre ère, notamment ces moines bouddhistes chinois, qui, tel Xuanzang au VIIe siècle, sillonnèrent les contrées sur lesquelles s’était étendue la doctrine du Bienheureux –, Foucher était totalement inexpérimenté en matière d’archéologie de terrain. Ce manque d’expérience explique dans une large mesure les résultats décevants de la fouille, d’autant plus qu’il fallait rechercher des vestiges particulièrement fuyants et difficiles à analyser puisque l’architecture de la Bactriane antique, à l’exclusion de quelques éléments de décor architectural en pierre, était une architecture de terre crue… En outre, les fouilles ont été conduites à Bactres avec des moyens techniques dérisoires et dans un isolement scientifique total que l’aide de son épouse seule et l’appui d’équipes techniques afghanes très limitées ne pouvaient guère palier ; il s’agissait, enfin, de fouilles pionnières pour lesquelles on ne disposait guère alors de points de comparaison qui auraient pu aiguiller les recherches ou, le cas échéant, en infléchir le cours. Ainsi, les résultats des dégagements ne furent-ils pas à la hauteur des espérances et Foucher l’archéologue, à la fois désenchanté et quelque peu meurtri, de conclure dans une communication à l’Académie des inscriptions et belles-lettres en 1927 – « La Délégation archéologique française en Afghanistan (octobre 1922-novembre 1925) » : « […] la Bactriane doit abandonner la prétention […] d’avoir été le berceau de l’art greco-bouddhique […]. » La suite des recherches archéologiques en Afghanistan, à Aï Khanum ou, depuis 2004, à Bactres même, sans parler des fouilles de Hadda, de Begrâm ou de Surkh-Kotal, ont naturellement démenti cette appréciation négative et donné à ce qu’Alfred Foucher considérait comme le « mirage » bactrien une réalité vivante et un corpus documentaire exceptionnellement riche ; on ajoutera ici que le savant avait largement pressenti les développements ultérieurs de la connaissance du passé de la région lorsqu’il disait « […] il n’y a pas que Bactres en Bactriane : nous envisageons déjà ailleurs […] des champs de fouilles plus fructueux […] ».
De retour en France à l’automne 1926, après un périple d’une année en Extrême-Orient, Alfred Foucher se consacre désormais à ses publications et à son enseignement (grammaire sanskrite, logique indienne…). Distingué par autant de récompenses honorifiques que de nominations prestigieuses au sein de multiples institutions savantes françaises et internationales, il assiste au « départ » de la plupart de ses collègues et amis les plus proches : Louis Finot, par exemple, qui décède en 1935. Actif jusqu’à son dernier jour, Alfred Foucher a vu les derniers mois de sa vie obscurcis par le décès de son épouse. Dans sa dernière prise de parole devant l’Académie des inscriptions et belles-lettres, c’est un homme courageux, mais brisé, un militant de la cause du colonialisme culturel français – posture surprenante chez lui – qui évoque la cohorte des disparus de l’École française d’Extrême-Orient dont on célèbre alors le Cinquantenaire : « Aucune cérémonie commémorative ne saurait être complète si elle ne réservait leur juste place aux pionniers qui ont frayé les voies et jeté les fondations […]. Ce sont eux, ne l’oublions pas […], ce sont leurs cendres accumulées qui créent les patries d’adoption comme les autres. Si quelqu’un s’avisait de contester le droit de préemption qu’en cinquante ans de labeur l’École s’est acquis sur l’ensemble des études indochinoises, certes je lui indiquerais d’une main les magnifiques réalisations architecturales et livresques que vous avez si justement célébrées ; mais de l’autre, je lui montrerais aussi tous ces tombeaux. »
D’Alfred Foucher le savant, on gardera en mémoire la rigueur et la richesse des publications, même si certaines d’entre elles sont désormais dépassées ; de l’homme, on retiendra l’humanisme, la lucidité, la simplicité et l’image paradoxale de celui qui rendait si savoureusement vie aux vieux contes bouddhiques, objets de son dernier ouvrage, mais qui se laissait aussi photographier, nonchalamment assis, chevilles croisées, sur les genoux du colossal Bouddha de la grotte-monastère n° 16 d’Ajantā !
Thierry Zéphir, ingénieur d’études, musée des arts asiatiques – Guimet
Principales publications
Ouvrages et catalogues d’expositions
- Étude sur l’iconographie bouddhique de l’Inde d’après des documents nouveaux. Paris : Ernest Leroux, 1900 (« Bibliothèque de l’École des hautes études. Sciences religieuses »), vol. XIII, 1.
- Sur la frontière indo-afghane. Paris : Hachette, 1901.
- Étude sur l’iconographie bouddhique de l’Inde d’après des textes inédits, [faisant suite à Étude sur l’iconographie bouddhique de l’Inde d’après des documents nouveaux]. Paris : Ernest Leroux, 1905 (« Bibliothèque de l’École des hautes études. Sciences religieuses »), ], vol. XIII, 2.
- L’Art greco-bouddhique du Gandhâra : étude sur les origines de l’influence classique dans l’art bouddhique de l’Inde et de l’Extrême-Orient. T. I. Introduction, les édifices, les bas-reliefs,1905. T. II-1. Les Images, 1918. T. II-2. L’Histoire, conclusions, 1922. T. II-3. Additions et Corrections, Index, 1951. Paris : Imprimerie nationale, Ernest Leroux, 1905-1951 (« Publications de l’École française d’Extrême-Orient »), vol. V [t. I] et vol. VI [t. II, fasc. 1- 3].
- The beginnings of Buddhist art and other essays in Indian and Central-Asian archæology, revised by the author and translated by Miss L. A. Thomas et E. W. Thomas, with a preface by the later. Paris : Paul Geuthner ; Londres : Humphrey Milford, 1927.
- Études sur l’art bouddhique de l’Ind. Tokio (sic) : Maison franco-Japonaise, s. d. [c. 1929].
- The Monuments of Sāñchī, with the texts of inscriptions edited, translated and annotated by N.G. Majumdar. Collab. de Sir John Marshall. Calcultta : Government of India, 1939, 3 vol.
- La Vieille Route de l’Inde de Bactres à Taxila. Collab. d’Eugénie Bazin-Foucher. Paris : Les Éditions d’art et d’histoire, 1942-1947 [vol. I. Introduction, 1re et 2e parties ; vol. II. 3e partie. Appendices] (« Mémoires de la délégation archéologique française en Afghanistan »), 2 vol.
- Le Compendium des Topiques (Tarka-Samgraha) d’Annambhatta : avec des extraits de trois commentaires indiens (texte et traduction) et un commentaire par A. Foucher. [Éléments de systématique et de logique indiennes]. Paris : Adrien-Maisonneuve, 1949.
- La Vie du Bouddha, d’après les textes et les monuments de l’Inde [Bibliothèque historique]. Paris : Payot, 1949 ; rééd. Paris : A. Maisonneuve, Librairie d’Amérique et d’Orient, 1987.
- Les Vies antérieures du Bouddha, d’après les textes et les monuments de l’Inde. Choix de contes présentés par Alfred Foucher, membre de l’Institut, et illustrés par Jeannine Auboyer, conservateur au musée Guimet [Publications du musée Guimet. Bibliothèque de diffusion, t. LXI]. Paris : Presses universitaires de France, 1955.
Traductions
- Oldenberg Hermann. – Le Bouddha, sa vie, sa doctrine, sa communauté, traduit de l’allemand d’après la seconde édition par A. Foucher, agrégé de l’université, avec une préface de M. Sylvain Lévi, chargé de cours à la faculté des lettres de Paris. Paris : F. Alcan, 1894 [d’autres éditions, tant allemandes que françaises, suivront jusqu’à la « quatrième édition française, revue d’après la dernière édition allemande [7e éd.] » ou « édition définitive », Paris, 1934, établie avant la mort de l’auteur].
Articles
- « Ksmendra. Le Buddhâvatâra ». Journal asiatique ou Recueil de mémoires, d’extraits et de notices relatifs à l’histoire, à la philosophie, aux langues et à la littérature des peuples orientaux, juillet-août 1892, 8e série, t. XX, p. 167-175.
- « L’Art bouddhique dans l’Inde d’après un livre récent (A. Grünwedel, Buddhistische Kunst in Indien, Berlin, 1893) ». Revue de l’histoire des religions [Annales du musée Guimet], 15e année, t. XXX, 1894, p. 317-371.
- « Catalogue des peintures népalaises et tibétaines de la collection B.-H. Hodgson à la bibliothèque de l’Institut de France ». Mémoires présentés par divers savants à l’Académie des inscriptions et belles-lettres, 1re série, t. XI, 1re partie. Paris : Imprimerie nationale, 1897, p. 5-34.
- « Note sur l’itinéraire de Hiuen-tsang au Gandhâra ». Actes du onzième congrès international des orientalistes, Paris, 1897 [Première section. Langue et archéologie des pays ariens]. Paris : Imprimerie nationale, Ernest Leroux, 1899, p. 93-97.
- « Sur la frontière indo-afghane (extraits du journal de route d’un archéologue) ». Le Tour du monde : journal des voyages et des voyageurs, t. V, nouvelle série, livraison 40 « La Frontière de Bounêr », 7 octobre 1899 ; 41 « La Frontière du Svat », 14 octobre 1899 ; 42 « La Vallée du Svat », 21 octobre 1899 ; 46 « Le District de Peshavar », 18 novembre 1899 ; 47 « Peshavar », 25 novembre 1899 ; réédité en un vol. Paris : Hachette et Cie, 1901.
- « Sculptures greco-bouddhiques (musée du Louvre) ». Fondation Eugène Piot. Monuments et Mémoires, publié par l’Académie des inscriptions et belles-lettres, t. VII. Paris : Ernest Leroux, 1900, p. 39-64.
- « Notes sur la géographie ancienne du Gandhâra (commentaire à un chapitre de Hiuen-tsang) ». Bulletin de l’École française d’Extrême-Orient, t. I, 1901, p. 322-369.
- « Les Bas-Reliefs du stûpa de Sikri (Gandhâra) ». Journal asiatique ou Recueil de mémoires d’extraits et de notices relatifs à l’histoire, à la philosophie, aux langues et à la littérature des peuples orientaux publié par la Société asiatique, 10e série, t. II, Ernest Leroux, 1903, p. 185-330.
- « Sur un attribut de Kuvera ». Bulletin de l’École française d’Extrême-Orient, t. III, n° 4, 1903, p. 655-657.
- « Une liste indienne des actes du Bouddha ». École pratique des hautes études. Section des sciences religieuses, 1908, p. 1-32.
- « Les Représentations de “Jatakas” sur les bas-reliefs de Barhut ». Annales du musée Guimet. Bibliothèque de vulgarisation. Conférences faites au musée Guimet, t. XXX, 1908, p. 97-148.
- « Notes d’archéologie bouddhique. I. Le Stūpa de Boro-Budur. II. Les Bas-Reliefs de Boro-Budur. III. L’Iconographie bouddhique à Java ». Bulletin de l’École française d’Extrême-Orient, t. IX, 1909, p. 1-50.
- « Le “Grand Miracle” du Bouddha à Çrâvastî ». Journal asiatique [Recueil de mémoires et de notices relatifs aux études orientales publié par la Société asiatique], janvier-février 1909, 10e série, t. XIII, p. 5-78.
- « La Porte orientale du stûpa de Sânchî (moulage du musée Guimet) ». 1910 [éd. en un fascicule d’un article paru dans Annales du musée Guimet. Bibliothèque de vulgarisation, t. XXXIV (1910), p. 153-238].
- « Essai de classement chronologique des diverses versions du Saddanta-jâtaka ». Mélanges d’indianisme offerts par ses élèves à M. Sylvain Lévi le 29 janvier 1911 à l’occasion des vingt-cinq ans écoulés depuis son entrée à l’École pratique des hautes études. Paris : Ernest Leroux, 1911, p. 231-248.
- « Les Débuts de l’art bouddhique ». Journal asiatique. [Recueil de mémoires et de notices relatifs aux études orientales publié par la Société asiatique], janvier-février 1911, 10e série, t. XVII », p. 55-79.
- « L’Origine grecque de l’image du Bouddha ». Annales du musée Guimet. Bibliothèque de vulgarisation. Conférences faites au musée Guimet, t. XXXVIII, 1912, p. 231-272.
- « Matériaux pour servir à l’étude de l’art khmer. I. Bronzes. II. Deux têtes de statues en pierre ». Bulletin de la Commission archéologique de l’Indochine, année 1912, 1912, p. 215-218.
- « Matériaux pour servir à l’étude de l’art khmer. III. La collection Moura. IV. Une statue du Bouddha ». Bulletin de la Commission archéologique de l’Indochine, année 1913, 1913, p. 93-103.
- « Les Images indiennes de la Fortune ». Mémoires concernant l’Asie orientale (Inde, Asie centrale, Extrême-Orient) publiés par l’Académie des inscriptions et belles-lettres, t. I, 1913, p. 124-138.
- « Interprétation de quelques bas-reliefs du Gandhâra ». Journal asiatique. [Recueil de mémoires et de notices relatifs aux études orientales publié par la Société asiatique], mars-avril 1917, 11e série, t. IX, p. 257-281.
- « Les Représentations de Jâtaka dans l’art bouddhique ». Mémoires concernant l’Asie orientale (Inde, Asie centrale, Extrême-Orient) publiés par l’Académie des inscriptions et belles-lettres, t. III, 1919, p. 1-52.
- « Les Fouilles de Taxila ». Journal asiatique. [Recueil de mémoires et de notices relatifs aux études orientales publié par la Société asiatique], septembre-octobre 1919, 11e série, t. XIV. Paris : Imprimerie nationale, Ernest Leroux, p. 311-320.
- « On an old bas-relief in the Museum of Mathura ». The Journal of the Bihar & Orissa Research Society, décembre 1920, p. 470-473.
- « Lettre d’Ajantā ». Journal asiatique. Recueil de mémoires et de notices relatifs aux études orientales publiés par la Société asiatique, 11e série, t. XVII, 1921, p. 201-245.
- « Preliminary report of the interpretation of the paintings and sculptures of Ajantâ ». The Journal of the Hyderabad Archæological Society, 1919-1920, n° 5 ; 1921, p. 50-111.
- « De Kâboul à Bactres ». La Géographie, juillet-août 1924, t. XLII, n° 2, p. 147-161.
- « Notes sur les antiquités bouddhiques de Haibâk (Turkestan afghan) ». Journal asiatique. Recueil de mémoires et de notices relatifs aux études orientales publié par la Société asiatique, juillet-septembre 1924, t. CCV, p. 139-153.
- « Notes sur l’itinéraire de Hiuan-tsang en Afghanistan ». Études asiatiques publiées à l’occasion du vingt-cinquième anniversaire de l’École française d’Extrême-Orient par ses membres et ses collaborateurs, t. I [Publications de l’École française d’Extrême-Orient], vol. XIX. Paris : Librairie nationale d’art et d’histoire, G. van Oest, 1925, p. 257-284.
- « La Délégation archéologique française en Afghanistan (octobre 1922-novembre 1925) ». Comptes rendus des séances de l’année 1927 [Académie des inscriptions et belles-lettres]. Paris : Auguste Picard, 1927, p. 117-123.
- « Les Sculptures d’Amarāvatī ». Revue des arts asiatiques [Annales du musée Guimet], t. V, fascicule I, 1928, p. 9-24.
- « Buste provenant de Hadda (Afghanistan) au musée Guimet ». Monuments et Mémoires publié par l’Académie des inscriptions et belles-lettres [fondation Eugène Piot], t. XXX, 1929, p. 101-110.
- « Une représentation du Sutasoma-Jātaka sur une frise d’Aurangābād ». in Études d’orientalisme publiées par le musée Guimet à la mémoire de Raymonde Linossier, t. I. Paris : Librairie Ernest Leroux, 1932, p. 261-271.
- « On the iconography of the Buddha’s nativity ». Memoirs of the Archaeological Survey of India, n° 46, 1934.
- « Les Satrapies orientales de l’empire achéménide ». Comptes rendus des séances de l’année 1938 [Académie des inscriptions et belles-lettres]. Paris : Auguste Picard, éditeur, p. 336-352.
- « La Nicée d’Afghanistan ». Comptes rendus des séances de l’année 1939 [Académie des inscriptions et belles-lettres]. Paris : Auguste Picard, Paris, 1940, p. 435-447.
- « Le Lieu de naissance du roi indo-grec Ménandre ». Comptes rendus des séances de l’année 1941 [Académie des inscriptions et belles-lettres]. Paris : Henri Didier, libraire-éditeur, p. 541-557.
- « Sur l’interprétation de quatre bas-reliefs de Barhut ». Revue des arts asiatiques [Annales du musée Guimet], t. XIII (1939-1942), fascicule I, 1942, p. 1-9.
- « Deux jâtaka sur ivoire provenant des fouilles de Joseph et Ria Hackin au Bêgrâm de Kâpiçî (Afghanistan), 1939 ». India Antiqua,1947, p. 124-130.
- « Le Cheval de Troie au Gandhâra ». Comptes rendus des séances de l’année 1950. Académie des inscriptions et belles-lettres. Paris : Librairie C. Klincksieck, 1950, p. 407-412.
- « Discours de M. Alfred Foucher, membre de l’Académie ». Séance du 21 mars 1952. Cinquantenaire de la fondation de l’École française d’Extrême-Orient, Académie des inscriptions et belles-lettres. Paris : Institut de France, Paris, 1952, p. 13-17.
Bibliographie critique sélective
- Fazy Robert. – « Une nouvelle vie du Bouddha Çâkya-Mouni ». Asiatische Studien – Zeitschrift der Schweizerischen Gesellschaft für Asienkunde [Études asiatiques. Revue de la Société suisse d’études asiatiques], III, 1949, p. 124-143.
- Filliozat Jean. – « Alfred Foucher ». Journal asiatique [périodique trimestriel publié par la Société asiatique avec le concours du Centre national de la recherche scientifique], t. CCXL, 1952, p. 389-393.
- Picard Charles. – « Alfred Foucher (1865-1952) ». Artibus Asiae [Curat Editionem Alfred Salmony, Institute of Fine Arts, New York University], vol. XV, 1952, p. 348-351.
- Fazy Robert. – « Alfred Foucher, 1865 à 1952, et son œuvre ». Asiatische Studien : Zeitschrift der Schweizerischen Gesellschaft für Asienkunde [Études asiatiques, Revue de la Société suisse d’études asiatiques, VII], 1953, p. 81-98.
- Auboyer Jeannine. – « In Memoriam Alfred Foucher (1865-1952) ». France-Asie [revue mensuelle de culture et de synthèse franco-asiatique], 8e année, t. IX, n° 81, 1953, p. 71-75.
- Renou Louis. – « Alfred Foucher ». Bulletin de l’association Guillaume Budé, 3e série, n° 3, octobre 1953, p. 13-15.
- Demiéville Paul. – « Alfred Foucher (1865-1952) ». T’oung Pao [Archives concernant l’histoire, les langues, la géographie, l’ethnographie et les arts de l’Asie orientale], vol. XLII, 1954,p. 406-411.
- Merlin Alfred. – « Notice sur la vie et les travaux de M. Alfred Foucher, membre de l’Académie ». Comptes rendus des séances de l’année 1954. Académie des inscriptions et belles-lettres. Paris : Librairie C. Klincksieck, 1954, p. 457-466.
- Fenet Annick. – « Les Archives Alfred Foucher (1865-1952) de la Société asiatique (Paris) ». Anabase, VII, 2008, p. 163-192.
- Bouddhisme d’Asie. Monuments et littératures. Journée d’étude en hommage à Alfred Foucher (1865-1952) réunie le 14 décembre 2007 à l’Académie des inscriptions et belles-lettres (palais de l’Institut de France) [recueil édité par Pierre-Sylvain Filliozat et Jean Leclant]. Paris : Académie des inscriptions et belles-lettres, diffusion De Boccard, 2009.
Sources identifiées
Paris, Archives nationales
- 61 AJ (archives de l’École normale supérieure) / 217, dossiers administratifs des Promotions 1882-1885, dossier Alfred Foucher
- 61 AJ/12, livre des Promotions 1882-1890
- AJ/16/5988 (Académie de Paris, personnel scientifique et administratif, dossier Alfred Foucher)
Paris, Société asiatique
- Fonds Alfred Foucher, en cours de traitement par Madame Annick Fenet grâce à des financements européens du programme AREA
En complément : Voir la notice dans AGORHA