Informations sur l’INHA, ses actualités, les domaines et programmes de recherche, l’offre de services et les publications de l’INHA.
LEFÈVRE-PONTALIS, Eugène
Mis à jour le 19 janvier 2011
(12 février 1862, Paris – 31 octobre 1923, Vieux-Moulin [Oise])
Auteur(s) de la notice :
BLARY François
Profession ou activité principale
Professeur d’archéologie médiévale à l’École des chartes
Autres activités
Directeur de la Société française d’archéologie
Sujets d’étude
Architecture religieuse médiévale
Carrière
1881 : après une formation initiale au lycée Condorcet (comme son frère aîné Germain), intègre l’École des chartes, chez Robert de Lasteyrie (archéologie médiévale)
1884 : surnuméraire à la bibliothèque Mazarine et stagiaire chez l’architecte en chef des Monuments historiques M. Simil, pour apprendre la technique de construction ; restauration de l’église de Taverny (Val d’Oise)
1885 : thèse L’Architecture religieuse dans l’ancien diocèse de Soissons au XIe et XIIe siècle ; promotion (28 janvier) comme archiviste-paléographe de l’École des chartes ; première mention comme membre de la Société française d’archéologie
1885-1899 : publications régulières pour la Société française d’archéologie
1886 : secrétaire adjoint de la section histoire et de séances de la dite section au Congrès des Sociétés savantes (1886-1890)
1891-1902 : archiviste et trésorier de la Société de l’École des chartes
1892- 1896 : chargé de suppléer Robert de Lasteyrie dans son cours d’archéologie médiévale à l’École nationale des chartes
1897 : membre résidant de la Société nationale des antiquaires de France
1898 : membre du Comité de travaux historiques et scientifiques ; édition de sa thèse en deux volumes
1899 / 1901 / 1907 / 1911 / 1914 : président de séance au Congrès des Sociétés savantes
1900 : élu (28 août) directeur de la Société française d’archéologie. Prépare les Congrès archéologiques annuels et la publication de 20 volumes, pour constituer un véritable corpus de l’archéologie médiévale en France ; dirige le Bulletin monumental ; oriente la science et le vocabulaire archéologique ; publie d’innombrables articles et études de monuments spécifiques, sur la reconstruction des églises après la guerre et la restauration de la cathédrale de Reims (fondation d’un comité de soutien)
1903 : collaboration à la bibliographie des Sociétés savantes
1905 : professeur suppléant de Robert de Lasteyrie à l’École des chartes
1906 : secrétaire de la Société nationale des antiquaires de France
1907 : élu président de la Société nationale des antiquaires de France pour un an ; membre du Royal Archaeological Institute et correspondant de la Société royale des antiquaires de Londres
1909 : fondateur et directeur de la collection « Petites monographies des grands édifices de la France » pour les éditions Henri Laurens
1911 : professeur d’archéologie médiévale à l’École des chartes ; membre de la Commission des monuments historiques
1916 : président de la Société nationale des antiquaires de France
1916-1918 : trésorier intérimaire, désigné en 1917 par la Société de l’École des chartes pour dresser la statistique des monuments détruits au cours de la guerre de 1914-1918
1917 : cofondateur de la Société des amis de la cathédrale de Reims
1919-1920 : vice-président de la Société de l’École des chartes
1921 : président de la Société de l’École des chartes
1922 : membre de la Commission de comptabilité de la Société de l’École des chartes
Officier de l’Académie des inscriptions et belles-lettres (1887) ; officier de l’Instruction publique (1895) ; médaille de la Société française d’archéologie (1898) ; prix Fould de l’Académie des inscriptions et belles-lettres pour la publication de sa thèse (1899) ; chevalier de la Légion d’honneur (1912).
Étude critique
Une carrière scientifique remarquable et exemplaire
Eugène Lefèvre-Pontalis mérite réellement le qualificatif de pionnier. Il constitue un des principaux précurseurs du développement de la recherche en histoire de l’art médiéval et de l’archéologie monumentale ou du bâti comme on l’appelle à présent.
Il est issu d’une famille bourgeoise remarquable du milieu intellectuel parisien du début du XIXe siècle, où le culte des lettres et des arts constitue une réelle tradition : son père Antonin Lefèvre-Pontalis était membre de la Chambre des députés et de l’Assemblée législative, et connu également pour la publication de plusieurs livres d’histoire, d’économie et de politique. Son grand-oncle était le grand architecte Jacques-Germain Soufflot (1713-1780) auquel on doit notamment la construction de l’église Sainte-Geneviève (actuel Panthéon) de Paris.
L’œuvre de Lefèvre-Pontalis, souvent méconnue, est à la fois considérable et novatrice pour l’histoire de l’architecture religieuse médiévale française. Il reste cependant difficile de cataloguer cet historien et encore moins de réduire son travail à une étude d’histoire de l’art. Il est, comme beaucoup de chercheurs de talent, installé à la croisée de plusieurs disciplines. Il est, avant tout, un brillant historien de l’architecture, sachant parfaitement mettre à profit ses compétences archivistiques et paléographiques au service de l’enquête monumentale. Si l’on doit recourir à la fouille archéologique pour la connaissance intrinsèque de l’édifice, Lefèvre-Pontalis se comporte en archéologue et en topographe. Dans sa démarche, aucune limite de sources ne vient gêner ou bloquer l’enquête. Entre tradition érudite et modernité méthodologique – avec l’emploi systématique de la photographie comme témoignage et élément pédagogique –, ce grand chercheur de la fin du XIXe et du début du XXe siècle a su mettre la connaissance scientifique au service de la protection du patrimoine.
Élève des pères de l’archéologie médiévale de l’École des chartes, Jules Quicherat (1814-1882) et surtout de Robert Lasteyrie (1849-1921), son œuvre scientifique se révèle d’une manière assez classique dans sa thèse L’Architecture religieuse dans l’ancien diocèse de Soissons au XIe et au XIIe siècle. Publiée quelques années plus tard en deux importants volumes primés, cette œuvre initiale demeure aujourd’hui incontournable pour tous ceux qui s’intéressent à l’architecture religieuse, tant par la somme de connaissances acquises que par les données connexes cumulées, tout à fait caractéristiques de la manière de travailler de ce grand chercheur. On ne s’étonnera pas de cet intérêt pour le Soissonnais et les régions circonvoisines de l’Île-de-France ou de la Champagne, particulièrement riche en églises remarquables, qu’il s’agisse de cathédrales, d’abbatiales ou d’églises rurales pour lesquelles le pouvoir royal a largement œuvré, donnant souvent par son influence la primeur de modes ou de nouvelles techniques de construction du Moyen Âge.
Un bâtisseur insatiable d’outils pour la recherche
Son ami d’enfance et collaborateur dévoué, François Deshoulières, souligne avec justesse le rôle déterminant de Lefèvre-Pontalis comme directeur de la Société française d’archéologie. Toujours sur la brèche, dirigeant les Congrès et les excursions qu’il a multipliées, analysant avec une maîtrise admirable les monuments, rédigeant les Guides, vérifiant ce qu’avaient écrit ses collaborateurs, il incarnait l’esprit de cette Société. Il a réussi à en faire une des premières Sociétés savantes de France, tant par le nombre et la qualité de ses membres que par la supériorité technique de ses publications. Les volumes des Congrès sont aujourd’hui encore une des principales sources à laquelle viennent puiser tous les historiens d’art et les archéologues du Moyen Âge.
Lefèvre-Pontalis a porté également ses efforts sur le Bulletin monumental, organe officiel de la Société française d’archéologie. Le premier volume des Congrès publié sous sa direction est celui de 1901 (congrès d’Agen). En tête, il écrit un programme directif particulièrement prometteur pour l’avenir : « étude analytique et comparative des monuments, recherches des documents d’archives pouvant éclairer cette étude, établissement des lignes directrices de la science archéologique et de son vocabulaire, lutte contre le vandalisme, toujours aussi menaçant, et protection des monuments ».
Une démarche monographique méthodique et appliquée
Tous ses travaux ont pour fondement une connaissance sans faille des sources écrites, alliée à l’étude directe des monuments. Il ne se fie pas aux observations d’autrui. La grande force et la pertinence des études monumentales réalisées par Eugène Lefèvre-Pontalis résident dans sa parfaite maîtrise des principes de la construction. Il les a acquises pour l’essentiel auprès d’Alphonse Simil (1841-1916), architecte en chef des Monuments historiques, chargé, entre autres travaux, de la restauration de l’église de Taverny (Val-d’Oise). La méthode analytique donne à l’œuvre de Lefèvre-Pontalis un caractère clairement scientifique. Il applique à l’archéologie l’axiome consistant à étudier patiemment, cas par cas, avant de s’aventurer à formuler une synthèse souvent hâtive et, de facto, erronée. Les principes ainsi posés, Lefèvre-Pontalis analyse chacun des monuments, dans son plan, dans son appareil et dans sa décoration, il le compare à des édifices similaires et ainsi dresse son signalement, après en avoir établi l’état-civil précis. C’est dans le Bassin parisien, berceau de ses recherches initiales, qu’Eugène Lefèvre-Pontalis étudie une des inventions techniques majeures de la construction du Moyen Âge et qui a révolutionné l’architecture. Dans les deux volumes de sa thèse, il mène une véritable réflexion historique sur la naissance de la croisée d’ogives.
À sa sortie de l’École, il est nommé bibliothécaire de la bibliothèque des Sociétés savantes. C’est alors qu’il commence à faire paraître cette suite si précieuse de monographies d’églises auxquelles il a apporté cette touche particulière. Il écrit des notices archéologiques sur un nombre impressionnant d’édifices religieux. Il commence par la monographie de l’église de Chars (Val-d’Oise) en 1901, puis ce sont celles de l’église de Fresnay-sur-Sarthe (Sarthe), de Chaalis (Oise), d’Évron (Mayenne), de la chapelle de Saint-Évremond à Creil (Oise), étudiée au moment où la pioche de vandales la jettent à terre, l’église de Châtel-Montagne (Allier), l’abbaye du Moncel (Oise), la crypte de Saint-Denis (Seine-Saint-Denis), Notre-Dame d’Étampes (Essonne), les églises de La Celle-Bruère (Cher), de Cerny-en-Laonnais (Aisne), de Cormeilles-en-Vexin (Val-d’Oise) et l’église paroissiale de Creil (Oise), d’un plan particulièrement complexe du fait des reprises et des adjonctions qui suivirent sur plusieurs siècles. Il faut mentionner encore plusieurs études fondatrices sur de très nombreux ensembles monumentaux. Il s’intéresse ainsi aux points délicats de l’histoire et de la construction de la cathédrale de Chartres. Il publie des notices sur le château de Lassay (Mayenne) et sur le donjon d’Ambleny (Aisne). Dans la rubrique « Mélanges » du Bulletin monumental, il expose le résultat de fouilles faites à Langeais (Indre-et-Loire), à Mantes (Yvelines), au baptistère Saint-Jean de Poitiers (Vienne) et après la Première Guerre mondiale au château de Coucy (Aisne), à Reims (Marne) et dans divers monuments des régions dévastées. Il faut mentionner, entre autres, ses monographies sur l’église Saint-Gervais de Pontpoint (Oise), le chœur de l’église de Saint-Martin-des-Champs à Paris, l’église de Gassicourt à Mantes (Yvelines). Dans l’histoire plus importante de la cathédrale de Noyon (Oise), il s’applique à montrer l’évolution de ce monument du IVe siècle, époque de saint Médard, jusqu’aux travaux très discutables effectués en 1900 par l’architecte des Monuments historiques Antoine Selmersheim (1840-1916). À cette liste déjà impressionnante, il convient de ne pas omettre les belles contributions sur l’église Saint-Hilaire de Poitiers (Vienne), sur la cathédrale romane d’Orléans (Loiret), sur les églises de Bury (Oise), de Cambronne (Oise), de Senlis (Oise), de Villers-Saint-Paul (Oise), de Morienval (Oise), de Villeneuve-sur-Yonne (Yonne), de Coutances (Manche), de Notre-Dame-du-Lac du Thor (Vaucluse). Il faut ajouter sa remarquable monographie de la cathédrale de Strasbourg (Bas-Rhin), son étude de Saint-Germain-des-Prés à Paris… L’ensemble de ces études monographiques est si vaste qu’il paraît impossible de toutes les citer ici. La « Chronique », qui suit les « Mélanges » dans chaque livraison du Bulletin monumental, donne des renseignements sur les découvertes archéologiques, les fouilles, l’état des monuments, les travaux de la Commission des monuments historiques et les enrichissements des grands musées.
Après avoir concentré ses efforts sur l’Île-de-France et la Picardie, il porte ses investigations sur les régions les plus diverses de la France, s’arrêtant à des édifices types, de l’analyse desquels il tire les caractères architecturaux propres à une région. Pendant près de vingt-cinq ans, Lefèvre-Pontalis nourrit la « banque de données » que constituent le Bulletin monumental et les Congrès archéologiques de France avec une science et un dévouement remarquables. Ses études sont caractérisées par une abondante documentation, remplies de photographies de très grande qualité, dont il est l’auteur, et de dessins (plans, élévations et coupes) réalisés avec l’aide des architectes en chef des Monuments historiques André Ventre (1874-1951) et Eugène Chauliat (1883- 1973). Eugène Lefèvre-Pontalis, en analyste rigoureux et passionné, agit donc à cette époque comme un véritable aiguillon de la recherche. Il encourage ses confrères et ses élèves à entreprendre de nouvelles études monumentales, favorise les échanges contradictoires et incite toujours davantage à la publication de leurs travaux, qu’il complète souvent de ses remarques et qu’il illustre avec ses propres photographies, données avec grande générosité, selon son ami et collègue Marcel Aubert.
Pour une synthèse théorique posthume et une révision de la notion d’écoles romanes
Ces différentes monographies n’étaient pour lui que la première étape, l’assise d’une future grande œuvre dont il avait tracé les lignes et le plan mais qu’il ne put mener concrètement à son terme. Les monographies dépassent ainsi l’objectif de simples matériaux pour l’histoire artistique : elles replacent les édifices dans leur milieu et marquent comme autant de jalons précis et rigoureux, les étapes du développement de l’architecture religieuse médiévale. C’est toujours un édifice type qu’il choisit pour en faire l’histoire et la description, de telle sorte qu’il y trouve l’occasion de le rapprocher de monuments similaires. En dressant de nouveaux relevés de telle ou telle disposition, en distinguant les grandes églises des églises rurales, il renouvelle complètement les bases de classement des écoles romanes. Le premier, il s’applique aussi à déterminer les caractères régionaux des édifices gothiques.
Lefèvre-Pontalis publie, en parallèle de ses monographies, des articles plus généraux où il expose les bases théoriques d’une doctrine personnelle. Il ressort ainsi de cette production féconde de nombreux essais, dont on retiendra essentiellement ses études sur le caractère distinctif des écoles gothiques de la Champagne et de la Bourgogne, sur Pierre de Montereau, architecte de l’église de Saint-Denis au XIIIe siècle, sur Jean Langlois, architecte de Saint-Urbain de Troyes, sur les influences normandes aux XIe-XIIe siècles en Île-de-France, sur les corbeaux à encoche, sur le déambulatoire champenois, sur l’origine des gâbles, sur les ogives toriques à filet saillant, sur les influences poitevines en Bretagne, sur le plan des églises romanes bénédictines, sur les voûtes en berceau et d’arêtes sans doubleaux, sur la prétendue école du Périgord et sur le prétendu style de transition. Il étudie avec la même passion les voûtes en berceau et d’arêtes sans doubleaux, l’origine des tailloirs ronds et octogones au XIIe siècle, les nefs sans fenêtres dans les églises romanes et gothiques… Il publie un répertoire des architectes, maçons, sculpteurs, charpentiers et ouvriers français au XIe et au XIIe siècle et la méthode à suivre pour rédiger une monographie d’église, toujours utile de nos jours.
Sa doctrine se montre avec plus de netteté dans son enseignement, auquel il réserve les idées générales et les vues d’ensemble. Il exerce une action plus étendue et plus pénétrante par la parole que par la plume dans ce domaine, soit au cours des Congrès de la Société française d’archéologie, soit plus encore dans sa chaire de l’École des chartes.
La répartition des églises romanes en écoles était un problème récurrent dans le discours de l’histoire de l’architecture médiévale. Eugène Lefèvre-Pontalis s’inscrit dans cette lignée de chercheurs qui n’eurent de cesse d’améliorer les propositions émises d’abord par Arcisse de Caumont dès 1840 puis dogmatisées par Robert de Lasteyrie dans Les Églises romanes de la France, ouvrage paru en 1912. Après tous ses devanciers (Jules Quicherat, Eugène Viollet-le-Duc, la Commission des monuments historiques, Anthyme Saint-Paul, Auguste Choisy, Camille Enlart et Jean-Auguste Brutails), il cherche à résoudre à son tour ce problème. À partir de 1916, son enseignement en dévoile progressivement l’essentiel. Malheureusement, il ne reste aucun écrit sur cette théorie : craignant de n’être pas encore parvenu au degré de vérité qu’il cherche, le maître ordonne dans son testament de brûler ses notes de cours, ce qui fut fait. Son système ne serait que partiellement connu sans l’heureux concours de son disciple et ami François Deshoulières qui en livre les principaux points dans son article « La théorie d’Eugène Lefèvre-Pontalis sur les écoles romanes », paru en 1925. On en retiendra principalement que les écoles sont, en principe, régionales. L’architecte n’a pas les mêmes ressources sur un sol granitique et sur un sol calcaire, la nature de la pierre ayant une influence sur la décoration sculpturale. La structure de l’édifice est différente selon l’emploi de la pierre ou de la brique, mais le plan de deux églises, bâties, l’une en pierres de taille, l’autre en briques, pourra être le même. D’autres éléments doivent entrer en ligne de compte, de telle sorte que les églises ne forment pas nécessairement des groupes régionaux homogènes. Les limites des écoles ne se superposent pas exactement à celles des régions géologiques, pas plus qu’à celles des anciennes provinces ou des diocèses. II y a entre les diverses écoles des pénétrations et des transitions. Les architectes voyagent, on les appelle d’un lieu à un autre. Pour arriver à un classement définitif des édifices romans, il importe aussi de connaître les grandes voies de communication.
La photographie érigée en nouvel outil de recherche
L’intérêt scientifique des écrits de Lefèvre-Pontalis est indéniable. Il réside dans leur netteté, leur sobriété, la logique qui s’en dégage. Ils conservent aujourd’hui une valeur toute particulière grâce aux illustrations qui les accompagnent. Il paraît important d’insister sur la place qu’il accorde à l’illustration. Lefèvre-Pontalis considère la prise de vue photographique comme une des étapes obligatoires de l’étude archéologique monumentale, au même titre que le relevé graphique. Il prend également des clichés de fouilles qui sont souvent les uniques témoignages conservés de ces recherches anciennes ; les photographies de la fouille du four tuilier médiéval de Commelles (1903), grange cistercienne de l’abbaye de Chaalis, constituent un bon exemple. L’archéologie d’aujourd’hui procède de manière identique avec des outils, certes renouvelés, et il ne paraît plus guère utile de souligner l’apport et les services rendus par la photographie à cette discipline depuis 1839, sous l’impulsion de Louis-Désiré Blanquart-Evrard (1802-1872). Lefèvre-Pontalis en développe formidablement l’usage dans le sens d’un témoignage privilégié et d’un document à part entière.
Cette systématisation méthodologique lui est directement attribuable dans l’étude historique et archéologique du bâti. Il s’est beaucoup investi dans ce domaine en faisant preuve d’une parfaite maîtrise dans la réalisation et la prise de vue avec une chambre noire. L’impressionnante collection de ses 13600 photographies, conservées à la médiathèque de l’Architecture et du Patrimoine en témoigne largement. Ce fonds demeure extrêmement utile aux chercheurs d’aujourd’hui. Les clichés ont été pris avec une habileté parfois déconcertante et un réel soin de saisir le motif architectural. En plus de la France, il est allé plus loin et visite l’Allemagne, l’Angleterre, l’Italie, l’Espagne. C’est surtout d’au-delà des Pyrénées qu’il rapporte une série de notes et de clichés dont la publication, restée à l’état de projet en raison du décès de l’auteur, était destinée à avoir un grand retentissement. Ses belles photographies sont des documents précieux, non seulement utiles à ses articles, mais qui lui ont permis d’illustrer par des projections incomparables les nombreuses conférences pour lesquelles il se dépense, car il a compris que la communication est tout aussi nécessaire que l’étude scientifique, permettant de susciter la prise de conscience de la part de son auditoire et de favoriser du même coup la conservation du monument ou du patrimoine.
Si le fonds photographique constitue une véritable manne pour le chercheur d’aujourd’hui, il faut nuancer cet enthousiasme pour ce qui concerne les relevés d’architectures. De nombreux monuments n’ont pas fait l’objet de nouveaux relevés depuis Lefèvre-Pontalis et les plans dressés par son équipe et lui avant 1923 constituent, en ce début du XXIe siècle, les uniques relevés disponibles. Cette situation de confiance, certes flatteuse pour les productions de ce chercheur, présente cependant un risque. Ses levés architecturaux ont été obtenus par simple trilatération (procédé reposant sur l’intersection de mesures de longueurs assurant le positionnement des points par la mesure de proche en proche de points réunis en triangle). L’erreur de représentation demeure fréquente et se reporte alors sur l’ensemble du relevé. Ce grand chercheur en avait conscience. Le recours à la photographie avait pour but d’en limiter les lacunes. Lui, si favorable au progrès et à l’usage des nouvelles technologies dans l’analyse, serait probablement horrifié de constater que ses plans sont encore parfois utilisés de nos jours sans chercher à en améliorer la précision ou à en vérifier l’exactitude. Cette quête objective et précise de la représentation de l’objet d’étude poursuivie dans l’intégralité de l’œuvre de Lefèvre-Pontalis devait concourir à éviter les déductions erronées. Nous nous devons de marcher dans ses pas.
Un militant actif de la conservation et de l’intégrité des monuments
Dans la leçon d’ouverture de son cours à l’École des chartes, il livre ainsi son credo : « faire comprendre l’évolution de l’architecture, c’est mettre en lumière les progrès de la civilisation d’un grand peuple. » Sa passion pour l’architecture du Moyen Âge, il veut la communiquer aux autres. Il est un excellent professeur et un homme de terrain. Son prédécesseur et maître Robert de Lasteyrie a institué à l’École des chartes les excursions archéologiques où les élèves entrent en contact avec les monuments et apprennent à appliquer la méthode enseignée. Lefèvre-Pontalis, loin d’abandonner ces excursions, contribue au contraire largement à leur amplification. Il est passé maître dans l’art de disséquer églises et châteaux, de distinguer les différentes époques, de retracer les campagnes de construction, de reconnaître les reprises et les repentirs. Toujours soucieux d’innovations, il instaure l’illustration des leçons par des projections photographiques. Il ne se contente pas des vues pittoresques que fournit le commerce de l’époque. Il lui faut des images appropriées à l’enseignement, montrant des dispositions caractéristiques, à l’appui de son exposé et de ses démonstrations. Dans ses cours d’archéologie, la photographie complète les dessins schématiques, ce qui lui permet de dégager les traits essentiels de la structure d’un édifice, d’un membre d’architecture ou d’un ornement. Ce bon usage de la photographie laisse dans l’esprit une impression d’ensemble, elle donne la vision de la réalité, révélant le style. La photographie, si présente dans son œuvre, joue le rôle de la synthèse et le dessin, celui de l’analyse.
Par son article intitulé « École orthodoxe et archéologie moderniste », paru en 1911, il répond avec succès et conviction à certaines attaques faites contre l’enseignement de l’archéologie donné à l’École des chartes. Dans un autre article, déjà cité, il enseigne comment rédiger une monographie d’église et revient à plusieurs reprises sur le vocabulaire archéologique : certains termes doivent être proscrits (église à trois nefs, chapelle absidiale) et d’autres, dont le sens était encore douteux, sont précisés (déambulatoire et triforium).
Mais, en homme parfaitement aguerri à l’examen de terrain, il est par-dessus tout attaché à la conservation des monuments, ces jalons si précieux de son histoire de l’architecture. Il est donc un ardent défenseur des doctrines de conservation intégrale, ennemi des « restaurations » qui trahissent et qui défigurent. Il exerce la plus heureuse influence sur l’éducation des architectes. Ils ont appris de lui cette religieuse discrétion qu’ils apportent, dans leurs travaux, envers des témoins du passé.
À son époque, il est un de ceux qui contribuent le plus à conserver les monuments dans leur intégrité, à écarter les restaurations qui dénaturent, à demander pour les églises, qu’il connaît mieux que quiconque, qu’elles soient consolidées et non restaurées, formule qu’il se plaisait à répéter et dont la justesse n’est heureusement plus à démontrer. Dans le contexte si troublé de la fin de la Première Guerre mondiale, marqué par la hâte et les difficultés de la reconstruction, les concessions à l’à peu près et la dispersion de l’effort, ses convictions s’affirment encore davantage. Son engagement fut particulièrement sensible dans ce domaine pour le Soissonnais et la cathédrale de Reims, pour lesquels il s’impliqua plus singulièrement.
Dans sa démarche et pour l’ensemble de ses travaux, Lefèvre-Pontalis demeure à la fois un exemple et une source féconde d’inspiration pour l’historien, l’historien d’art, l’archéologue du bâti et l’architecte du patrimoine d’aujourd’hui.
François Blary
Principales publications
Ouvrages et catalogues d’expositions
- Étude archéologique sur l’église de Glennes. Soissons : impr. A. Michaux, 1885, 32 p.
- Monographie de l’église Saint-Maclou de Pontoise. Pontoise : Amédée Paris, 1888, 191 p.
- L’Architecture religieuse dans l’ancien diocèse de Soissons au XIe et au XIIe siècle. Paris : Plon, 1894-1897, 2 vol. de 240 p. et 228 p.
- Étude sur la date de la crypte de Saint-Médard de Soissons. Caen : Delesques, 1889.
- Bibliographie des travaux historiques et archéologiques publiée par les sociétés savantes de la France … Collab. de Robert de Lasteyrie. Paris, 1885-1892.
- Épisodes de l’invasion anglaise, Paris, 1896.
- La Question de Morienval, réponse à M. A. Saint-Paul. Paris : H. Champion, 1897.
- L’Abbaye de Noirlac. 1901.
- L’Histoire de la cathédrale de Noyon. Paris : E. Lechevalier, 1902.
- L’Église d’Evron (Mayenne). Paris : E. Lechevalier, 1903.
- Jean Langlois, architecte de Saint-Urbain de Troyes. Paris : E. Lechevalier, 1904.
- L’Architecture gothique de la Champagne méridionale au XIIIe et au XVIe siècle. Caen : Delesques, 1904.
- La Cathédrale romane d’Orléans d’après les fouilles de 1890 et des dessins. Orléans : Marrou, 1904, 55 p. Paru également dans Mémoires de la Société Archéologique de l’Orléanais, t. XXIX, 1905.
- Saint-Hilaire de Poitiers. Caen : Delesques, 1905.
- Chartres : Les architectes et la construction des cathédrales de Chartres. Nogent-le-Rotrou : impr. de Daupeley-Gouverneur, 1905, 68 p. Paru également dans Mémoires de la Société des Antiquaires de France, t. LXIV, 1905.
- À travers le Beauvaisis et le Valois. Caen : Delesques, 1907, 104 p.
- Les Clochers du XIIIe et du XVIe siècle dans le Beauvaisis et le Valois. Caen : Delesques, 1907, 34 p.
- Le Caveau central de la crypte de Saint-Denis. Caen : Delesques, 1908, 12 p.
- Les Campagnes de construction de Notre-Dame d’Etampes. Caen : Delesques, 1909, 30 p.
- Les Influences poitevines en Bretagne et l’église de Pont-Croix. Collab. de L. Lecureux. Caen : Delesques, 1910, 16 p.
- La Cathédrale de Coutances. Caen : Delesques, 1910.
- L’Église de la Celle-Bruère. Caen : Delesques, 1910, 156 p.
- Bibliographie générale des travaux historiques et archéologiques. Collab. de E. S ; Bougenot. Publié par les Sociétés savantes de la France, 6 vol., suppl. 1886-1911.
- École nationale des chartes : leçon d’ouverture du cours d’archéologie du moyen-âge. Caen : Delesques, 1911, 16 p.
- L’Église Notre-Dame du Thor. Caen : Delesques, 1912 (?), 26 p.
- Répertoire des architectes, maçons, sculpteurs, charpentiers et ouvriers au XIe et XIIe siècle. Caen : Delesques, 1912, 48 p.
- Le Prétendu Style de transition. Caen : Delesques, 1912, 14 p.
- L’Église abbatiale du Ronceray d’Angers. Caen : Delesques, 1912, 28 p.
- L’Église de Courville. Caen : Delesques, 1913, 14 p.
- Les Niches d’autel du XIIe siècle dans le Soissonnais. Caen : Delesques, 1913, 10 p.
- L’Église de Saint-Germain des Prés. Paris : Société générale d’Imprimerie et d’Édition, 1921.
- L’Origine des arcs-boutants. 1921.
- L’Église de Taverny. 1922.
Articles
- « Les Fonts baptismaux d’Urcel et de Laffaux (Aisne) ». Bulletin monumental, 1885, p. 597-600.
- « Nouvelles études sur la date de l’église de Saint-Germer ». Bulletin monumental, 1886, p. 23-27.
- « Étude sur le chœur de l’église de Saint-Martin-des-Champs à Paris ». Nogent-le-Rotrou : impr. de Daupeley-Gouverneur, 1886, 14 p. Extrait de la Bibliothèque de l’École des chartes, T. XLVII, 1886.
- « Notice archéologique sur l’église de Santeuil ». Mémoires de la Société Historique de Pontoise et du Vexin, 1886,
- « Les Églises du tour de Laon ». Congrès archéologique de France, 1887, p. 82-85.
- « La Date de la crypte Saint-Médard de Soissons ». Congrès archéologique de France, 1887, p. 303-324.
- « Monographie de l’Église de Gonesse ». Mémoires de la Société Historique de Pontoise et du Vexin, 1887,
- « Étude historique et archéologique sur la nef de la cathédrale du Mans ». Bulletin monumental, 1889, p. 190-193.
- « L’Architecture religieuse dans l’ancien diocèse de Soissons au XIe et au XIIe siècle [compte-rendu] ». Bulletin monumental, 1899, p. 107-138.
- « Les Façades successives de la cathédrale de Chartres aux XIe et XIIe siècles ». Congrès archéologique de France, 1900, p. 256-307.
- « L’Église du Chars (Seine-et-Oise) ». Bulletin monumental, 1901, p. 7-29.
- « Les Fouilles de la cathédrale de Chartres ». Bulletin monumental, 1901, p .191-194.
- « Les Fondations des façades de la cathédrale de Chartres ». Bulletin monumental, 1901, p. 263-283.
- « Les Puits de Saints-Forts à la cathédrale de Chartres », Bulletin monumental, 1901, p. 365-367.
- « Les Fouilles de Saint-Laurent de Langeais ». Bulletin monumental, 1901, p. 367-370.
- « Histoire de la cathédrale de Noyon ». Comité archéologique et historique de Noyon, 1901,
- « Le Rayonnement de l’école d’architecture romane du Poitou (compte rendu) ». Bulletin de la Société des Antiquaires de l’Ouest, 1902, p. 13-16.
- « L’Église de Fresnay-sur-Sarthe ». Revue Historique et Archéologique du Maine (extrait), 1902, 16 p.
- « L’Architecture gothique dans la Champagne méridionale au XIIIe et au XIVe siècle ». Congrès archéologique de France, 1902, p. 273-350.
- « Pierre de Montereau, architecte de l’église de Saint-Denis, au XIIIe siècle ». Bulletin monumental, 1902, p. 91-91.
- « L’Histoire de la cathédrale de Noyon, [compte-rendu] ». Bulletin monumental, 1902, p .116-120.
- « L’Église de Fresnay-sur-Sarthe ». Bulletin monumental, 1902, p. 153-160, paru également dans la Revue historique et archéologique du Maine, 1902, 16 p.
- « L’Église abbatiale de Chaalis (Oise) ». Bulletin monumental, 1902, p. 449-487.
- « Les Fouilles du R. P. de la Croix au baptistère Saint-Jean à Poitiers ». Bulletin monumental, 1902, p. 529-532.
- « L’Église abbatiale d’Evron (Mayenne) ». Bulletin monumental, 1903, p. 299-342, paru également chez E. Lechevalier, Paris, 1903.
- « Les Puits des Saints-Forts et les cryptes de la cathédrale de Chartres ». Bulletin monumental, 1903, p. 381-402.
- « Les Architectes et la Construction des cathédrales de Chartres ». Bulletin monumental, 1903, p. 550-555.
- « Les Corbeaux à encoche ». Bulletin monumental, 1903, p. 570-572.
- « L’Église de Jazeneuil ». Congrès archéologique de France, 1903, p. 322-329.
- « Saint-Hilaire de Poitiers ». Congrès archéologique de France, 1903, p. 361-405.
- « Jean Langlois, architecte de Saint-Urbain de Troyes ». Bulletin monumental, 1904, p. 93-108. Paru également chez Delesques, Caen, 1904, 18p.
- « Saint-Evremond de Creil ». Bulletin monumental, 1904, p. 160-182.
- « La Cathédrale romane d’Orléans ». Bulletin monumental, 1904, p. 309-372, paru également dans les Mémoires de la Société archéologique de l’Orléanais, t. XXIX, Orléans, 1905.
- « Les Écoles romanes ». Congrès archéologique de France, 1904, p. 149-152.
- « Les Dates de la cathédrale du Puy ». Congrès archéologique de France, 1904, p. 158-162.
- « Les Dates de Saint-Julien de Brioude ». Congrès archéologique de France, 1904, p. 542-555.
- « Le Château de Lassay (Mayenne) ». Bulletin monumental, 1905, p. 31-40.
- « Le Déambulatoire champenois de Saint-Martin d’Etampes ». Bulletin monumental, 1905, p. 239-252.
- « Lettre à M. le Ministre de l’instruction publique et des cultes au sujet de la désaffectation des églises ». Bulletin monumental, 1905, p. 359.
- « L’Église de Châtel-Montagne (Allier) ». Bulletin monumental, 1905, p. 505-517.
- « Les Clochers du XIIIe et du XVIe siècle dans le Beauvaisis et le Valois ». Congrès archéologique de France, 1905, p. 592-622, paru également chez Delesques, Caen, 1907, 33 p.
- « Discours à l’inauguration du médaillon du comte de Marsy à Compiègne ». Congrès archéologique de France, 1905, p. 692-694.
- « Les Influences normandes au XIe et au XIIe siècle dans le Nord de la France ». Bulletin monumental, 1906, p. 3-37.
- « Comment doit-on rédiger la monographie d’une église ? ». Bulletin monumental, 1906, p. 453-482.
- « Les Origines de l’Art gothique ». Mémoires de la Société académique d’archéologie, sciences et arts du département de l’Oise, 1907.
- « Les Origines des gâbles ». Bulletin monumental, 1907, p. 92-112.
- « Saint-Paul de Narbonne, étude archéologique ». Congrès archéologique de France, 1906, p. 345-367.
- « Nécrologie : Bernard Palustre ». Congrès archéologique de France, 1906, p. 704-705.
- « Le Plan d’une monographie d’église et le Vocabulaire archéologique ». Bulletin monumental, 1907, p. 136-159 et p. 535-545.
- « Les Caractères distinctifs des écoles gothiques de la Champagne et de la Bourgogne ». Congrès archéologique de France, 1907, p. 546-558.
- « L’Église de Villeneuve-sur-Yonne ». Congrès archéologique de France, 1907, p. 654-674.
- « Discussion sur les voûtes du chevet ». Bulletin monumental, 1907, p. 160-170 et p. 335-360.
- « L’Abbaye de Moncel, étude archéologique ». Bulletin monumental, 1907, p. 411-430.
- « Le Caveau central de la crypte Saint-Denis ». Bulletin monumental, 1907, p. 554-562, paru également chez Delesques, Caen, 1908, 11 p.
- « Le Plan primitif de l’église de Morienval ». Bulletin monumental, 1908, p. 477-480.
- « Le Comte Albert de Dion (notice nécrologique) ». Bulletin monumental, 1908, p. 480-483.
- « Les Voûtes d’ogives de Morienval ». Bulletin monumental, 1908, p. 493-497.
- « Les Clochers du Calvados ». Congrès archéologique de France, 1908, p. 652-684.
- « Les Campagnes de construction de Notre-Dame d’Etampes ». Bulletin monumental, 1909, p. 5-31. Paru également chez Delesquez, Caen, 1909, 30 p.
- « Les Deux Architectes et le tracé du chœur de la cathédrale du Mans ». Collab. de Paul Vérité. Société d’Histoire, Lettres, Sciences et Arts de la Flèche, t. X, 1909.
- « Étude sur les ogives toriques à filet saillant ». Bulletin monumental, 1909, p. 295-310.
- « Les Fouilles du château de Coucy ». Bulletin monumental, 1909, p.320-322.
- « L’Origine du plan tréflé ». Bulletin monumental, 1909, p. 460-463.
- « La Question du porche occidentale de la cathédrale de Chartres ». Bulletin monumental, 1909, p. 493-499.
- « L’Église Notre-Dame du Thor (Vaucluse) ». Congrès archéologique de France, 1909, p. 275-298.
- « Les Influences poitevines en Bretagne et l’église de Pont-Croix ». Collab. de Lucien Lécureux. Bulletin monumental, 1910, p. 437-449, paru également chez H. Delesques, Caen, 1910, 15 p.
- « Le Donjon quadrilobé d’Amblény ». Bulletin monumental, 1910, p. 69-74.
- « L’Église de la Celle-Bruère (Cher) (compte-rendu) ». Bulletin monumental, 1910, p. 272-284.
- « L’Église abbatiale du Ronceray d’Angers ». Congrès archéologique de France, 1910, p. 121-145.
- « Le plan d’une monographie d’église et le vocabulaire archéologique ». Revue de l’Art Chrétien, t. LIII, 1910.
- « L’Église de Cerny-en-Laonnois ». Bulletin monumental, 1911, p. 446-455.
- « L’École orthodoxe et l’archéologie moderniste ». Bulletin monumental, 1911, p. 15-42.
- « L’Église de Cormeilles-en-Vexin (Seine-et-Oise) ». Bulletin monumental, 1911, p. 265-276.
- « Les Niches d’autel du XIIe siècle dans le Soissonnais ». Congrès archéologique de France, t. II, 1911, p. 138-145.
- « L’Église de Chaudardes ». Congrès archéologique de France, t. II, 1911, p. 324-336.
- « Répertoire des architectes, maçons, sculpteurs, charpentiers et ouvriers français aux XIe et XIIe siècles ». Bulletin monumental, 1912, p. 423-468, paru également chez H. Delesques, Caen, 1912, 48 p.
- « Triforium et Déambulatoire : emploi de ces mots aux XIe et XIIe siècles ». Bulletin monumental, 1912, p. 515-525, paru également Fédération archéologique et historique de Belgique : annales du XXIIe Congrès (Malines, 1911), t. I, fasc. 2, 1912.
- « La Sculpture des grandes cathédrales françaises des XIIe et XIIIe siècles ». Bulletin monumental, 1912, p. 209
- « Déambulatoire et Triforium : discussion d’emploi des mots ». Collab. de Robert de Lasteyrie. Bulletin monumental, 1912, p.125-147.
- « Le Prétendu Style de transition ». Bulletin monumental, 1912, p. 342-352.
- « L’Église de Sablonceaux (Charente-Inferieure) » Congrès archéologique de France, 1912, p. 287-303.
- « Sur le prétendu « style de transition » entre le roman et le gothique ». Bulletin de la Société nationale des antiquaires de France de France, 1912,
- « Les Plans des églises romanes bénédictines (églises de l’Allemagne, Angleterre et France) ». Bulletin monumental, 1913, p. 439-485.
- « Nouvelles remarques sur la transition : transition en Allemagne ». Bulletin monumental, 1913, p. 445-561.
- « Deux statues du XIIe siècle au musée de Bourges ». Bulletin monumental, 1913, p. 140-143.
- « Une mauvaise expression : moulures prismatiques ». Bulletin monumental, 1913, p. 143-145.
- « Lexicographie archéologique. Deux mauvaises expressions : Eglise à trois nefs, chapelle absidiale ». Bulletin monumental, 1913, p. 282-286.
- « L’Église romane de Civaux (Vienne) et son abside carolingienne ». Bulletin monumental, 1914, p. 379-386.
- « À quelle école faut-il rattacher l’église de Beaulieu (Corrèze) ? ». Bulletin monumental, 1914, p. 58-87.
- « L’Église de Chaudardes (Aisne) ». Bulletin monumental, 1914, p. 324-336.
- « Le Manoir du Tortoir ». Collab. de François de Fossa. Bulletin monumental, 1914, p. 337-361.
- « Le Rayonnement de l’architecture romane du Poitou ». Société des Antiquaires de l’Ouest, 1914, p. 13-16.
- « Étude historique et archéologique sur l’église de Saint-Germain-des-Prés ». Congrès archéologique de France, 1919, p. 301-366.
- « L’Origine des arcs-boutants ». Congrès archéologique de France, 1919, p. 367-396.
- « Les Voûtes en berceau et d’arêtes sans doubleaux ». Bulletin monumental, 1921, p. 71-85.
- « L’Origine des tailloirs ronds et octogones au XIIe siècle ». Bulletin monumental, 1922, p. 198-209.
- « Le Tympan du portail des Minimes à Compiègne ». Bulletin monumental, 1922, p. 208-209.
- « Un chapiteau lombard ». Bulletin monumental, 1922, p. 211-212.
- « Un chapiteau roman trouvé à Reims ». Bulletin monumental, 1922, p. 212-214.
- « Les Nefs sans fenêtres dans les églises romanes et gothiques ». Bulletin monumental, 1922, p.257-309.
- « Deux chapiteaux romans de Parthenay ». Bulletin monumental, 1922, p. 426-428.
- « La Croix couverte de Villeneuve-lès-Avignon ». Bulletin monumental, 1922, p. 428-429.
- « Les Stalles de Nanteuil-en-Vallée ». Bulletin monumental, 1922, p. 429-431.
- « L’École de Périgord n’existe pas ». Bulletin monumental, 1923, p. 7-35.
- « Les Bénitiers-cariatides ». Bulletin monumental, 1923, p. 185-188.
- « Le Clocher de Quintenas ». Bulletin monumental, 1923, p.188-193.
- « La Pierre de Saint-Leu ». Bulletin monumental, 1924, p. 157-160.
Discours prononcés
- « Discours d’ouverture du Congrès archéologique d’Agen ». Congrès archéologique de France, 1901 p. 89-104.
- « Discours d’ouverture du Congrès archéologique de Provins/Troyes ». Congrès archéologique de France, 1902, p. 118-128.
- « Discours d’ouverture du Congrès archéologique de Poitiers ». Congrès archéologique de France, 1903, p. 111 -125.
- « Discours d’ouverture du Congrès archéologique de Beauvais ». Congrès archéologique de France, 1905, p. 226-235.
- « Discours d’ouverture du Congrès archéologique de Carcassonne ». Congrès archéologique de France, 1906, p. 193-202.
- « Discours d’ouverture du Congrès archéologique d’Avallon ». Congrès archéologique de France, 1907, p.265-275.
- « Discours d’ouverture du Congrès archéologique Angers ». Congrès archéologique de France, 1910, p. 40-51.
- « Discours d’ouverture du Congrès archéologique de Reims ». Congrès archéologique de France, 1911, p. 36-44.
- « Discours d’ouverture du Congrès archéologique d’Angoulême ». Congrès archéologique de France, 1912, p. 39-50.
- « Discours d’ouverture du Congrès archéologique de Moulins ». Congrès archéologique de France, 1913, p. 468-475.
- « Discours d’ouverture du Congrès archéologique de Brest ». Congrès archéologique de France, 1914, p. 448-460.
- « Discours d’ouverture du Congrès archéologique de Paris ». Congrès archéologique de France, 1919, p. 268-281.
- « Discours d’ouverture du Congrès archéologique de Strasbourg ». Congrès archéologique de France, 1920, p. 514-522.
- « Discours d’ouverture du Congrès archéologique de Valence ». Congrès archéologique de France, 1923, p. 372-375.
Bibliographie critique sélective
- Aubert Marcel (dir.). – Répertoire d’art et d’archéologie, Paris, 1903-1927.
- Fröhlich Otto (éd.). – Internationale Bibliographie der Kunstwissenschaft (1902-1918), Berlin : B. Behrs Verlag, 1903-1919.
- Livre du Centenaire de l’École nationale des chartes (1821-1921), 1921, t. II, p. 97.
- Aubert Marcel. – « Nécrologie. Eugène Lefèvre-Pontalis ». Bibliothèque de l’École des chartes, t. LXXXIV, 1923, p.412-416.
- Deshoulières François. – « Eugène Lefèvre-Pontalis ». Congrès archéologique de France, 1923, p. 501-520.
- Deshoulières François. – « La Théorie d’Eugène Lefèvre-Pontalis sur les écoles romanes ». Bulletin monumental n°3-4, 1925, p. 197-252 et n° 1-2, 1926, p. 5-65. Réédité Bulletin monumental, Paris : Picard, Société générale d’Imprimerie et d’édition, 1926, 118 p.
- « Tables générales (1883-1915) ». Bulletin Archéologique, 1925, p. 588-591.
- Aubert Marcel, Delaunay Rémy et Verrier Jean. – Tables alphabétiques des publications de la Société française d’archéologie, 1834-1925, Paris : Picard, 1930, p. 262-264.
- Deshoulières François. – « Hommage ». Centenaire du service des Monuments historiques et de la Société française d’archéologie. Congrès archéologiques de France. 97e session tenue en 1934, Paris : Picard, p. 43-52.
- Blary François. – Le Domaine de Chaalis, Paris : CTHS, 1989, p. 340-366.
- Saint Aubin Jean-Paul. – Le Relevé et la Représentation de l’architecture, Paris : Inventaire Général des Monuments et des Richesses Artistiques de la France, 1992 (« Documents & Méthodes. Inventaire général »).
- Sandron Dany. – Picardie gothique. Autour de Laon et Soissons. Les édifices religieux, Paris : Picard, 2001.
Sources identifiées
Paris, Archives nationales
- F17 / 13606 ; F17 : 13607
Paris, Institut national d’histoire de l’art (INHA) – collection Jacques Doucet
- Dossier INHA n°721 consacré à Eugène Lefèvre-Pontalis rédigé par Eva Renz.
Paris, médiathèque de l’Architecture et du Patrimoine
- Collections de 13 600 plaques de verre. Ce fonds a été mis en dépôt aux Archives photographiques en 1930.
En complément : Voir la notice dans AGORHA