Eugène Pirou, Portrait de Gaston Maspero (1846-1916), XIXe siècle, Paris, bibliothèque de l'Institut, © RMN / Gérard Blot. Photographie.

Auteur(s) de la notice :

DAVID Elisabeth

Profession ou activité principale

Égyptologue dans tous les aspects du métier (philologie, histoire, histoire de la religion, histoire de l’art), directeur du Service des antiquités de l’Égypte

Autres activités
Professeur au Collège de France, professeur à l’École pratique des hautes études

Sujets d’étude
Égypte ancienne et moderne, Proche-Orient ancien, législation internationale de protection des antiquités, ponctuellement américanisme

Carrière
1864 : baccalauréat
1865 : intègre l’École normale supérieure
1867 : renvoyé de l’École normale supérieure ; première publication
Décembre 1867 – août 1868 : séjour en Uruguay
1869 : répétiteur à l’École pratique des hautes études, cours d’E. de Rougé
1872 : soutenance de thèse
1873 : chargé de cours puis professeur au Collège de France ; professeur à l’École pratique des hautes études
1880 : chargé de conduire et d’installer au Caire une mission archéologique française en Égypte
1881 : directeur du Service des antiquités de l’Égypte et du musée de Boulaq
1883 : membre de l’Institut, Académie des inscriptions et belles-lettres
1886 : démission du Service des antiquités de l’Égypte ; retour en France
1895 : président de l’Académie des inscriptions et belles-lettres
1899 : repart en Égypte à la tête du Service des antiquités de l’Égypte
1914 : prend sa retraite du Service des antiquités de l’Égypte ; retour en France ; secrétaire perpétuel de l’Académie des inscriptions et belles-lettres

Étude critique

Même rapportée à son époque, où l’on ne ressentait pas encore la nécessité d’avoir « une spécialité » au sein d’une discipline déjà plutôt singulière, la production de l’égyptologue Gaston Camille Charles Maspero est si universelle et si encyclopédique qu’on peut se demander à quel titre il figure dans un dictionnaire des historiens de l’art, plutôt que dans un dictionnaire des historiens tout court, des philologues ou des écrivains voyageurs, pour ne rien dire des américanistes.

Pourtant, à la suite d’Auguste Mariette (voir) et dans un même esprit de pionnier de leur discipline, l’histoire de l’art égyptien n’existerait pas sans sa contribution, faute de taxonomie de base pour nourrir une étude sérieuse. Étude sérieuse qu’il entame d’ailleurs lui-même, armé de deux outils incomparables : une sensibilité artistique hors du commun et un prodigieux esprit de synthèse. C’est ainsi qu’on peut encore de nos jours citer un de ses petits livres sur l’art égyptien comme « l’ouvrage exemplaire à bien des égards, grâce à l’extraordinaire familiarité de son auteur avec le monde égyptien antique, de Gaston Maspero (Égypte. Ars Una, Species Mille. Histoire générale de l’art, Paris, 1912), qui présente les monuments en essayant de cerner leurs relations réciproques et leur valeur absolue, tout en les replaçant dans un contexte général » (Sergio Donadoni, L’Art égyptien, Paris, 1993, p. 595).

Lorsqu’il prend à 35 ans la direction du Service des antiquités de l’Égypte, à la mort de Mariette en 1881, Maspero est bien mal préparé à la vie qui l’attend : déjà célèbre internationalement dans les milieux égyptologique et académique en général, il se classe alors plus parmi les savants de cabinet que parmi les archéologues de terrain. Auteur de la première thèse universitaire consacrée à un sujet de philologie égyptienne, enseignant à l’École pratique des hautes études dès l’âge de 23 ans, Professeur au Collège de France à 27 ans, il est aussi un républicain convaincu, qui a connu à l’école ou dans sa jeunesse la plupart des responsables de l’enseignement primaire, secondaire et supérieur de la Troisième République. C’est d’ailleurs la raison pour laquelle il se trouve au Caire au moment où Mariette y meurt : le gouvernement français l’a envoyé fonder une Mission archéologique française, le premier nom de l’actuel Institut français d’archéologie orientale. Sous la pression des circonstances (la France ne souhaite pas qu’un savant d’une autre nation européenne prenne la direction du Service des antiquités de l’Égypte), il accepte à contrecœur sa nouvelle charge, mais il a conscience de ne rien savoir de ces métiers d’entrepreneur de travaux archéologiques et de conservateur de musée.

Une administration méthodique

Tout, dans la manière dont Maspero administre le Service des antiquités de l’Égypte à deux reprises (de 1881 à 1886, puis de 1899 à 1914), concourt à compléter et enrichir les instruments de la connaissance de l’art égyptien dans ses divers aspects, ainsi qu’à en favoriser l’accès au plus grand nombre.

En grande partie faute de moyens financiers et humains, son prédécesseur Mariette avait progressivement dû arrêter les fouilles du Service des antiquités de l’Égypte, et pour faire bonne mesure interdire celles des étrangers, particuliers ou institutions. Maspero s’arrange, à la faveur de réformes budgétaires imposées à l’Égypte par l’occupant britannique à partir de 1882, pour que les recherches archéologiques reprennent. Certains gros déblaiements (temple de Louqsor, sphinx de Giza) sont financés par des souscriptions internationales, comme le sera un siècle plus tard le déplacement des temples d’Abou Simbel. Quant aux fouilles, elles sont confiées à des institutions scientifiques de préférence à des individus ; elles s’effectuent sous la surveillance du Service des antiquités de l’Égypte et les trouvailles sont partagées entre l’Égypte et le fouilleur, de gré à gré.

Cette pratique du partage de fouilles, traditionnelle en Égypte, ne tombera en désuétude qu’après la révolution de 1952. Au XIXe siècle, l’usage veut que la moitié des objets revienne au fouilleur, qui en général s’entend avec le Service des antiquités pour que les parts soient « équitables ». Maspero cherche toujours à conserver pour le musée du Caire les monuments importants pour l’histoire, ou d’une exceptionnelle perfection esthétique, ou d’un type jusqu’alors inconnu. C’est ainsi qu’en 1912, il se bat pour garder au Caire la Statue de Mykérinos et son épouse, proposant un échange avec une autre statue trouvée par le même fouilleur l’année précédente, et alors retenue par le musée du Caire : devant les exigences exorbitantes de l’archéologue George Andrew Reisner, il devra y renoncer, se consolant à l’idée qu’elle serait visible au musée de Boston… Car c’est là ce qui lui importe avant tout : que le plus de monuments possible reste accessible à tous par le biais d’une collection publique : musée du Caire ou, à défaut, musée étranger. Au cours des deux administrations du Service des antiquités de l’Égypte par Maspero, le nombre de nations qui exécutent des fouilles en Égypte ne cessera d’augmenter, et à l’Allemagne, l’Angleterre et la France se joindront l’Autriche, l’Italie, les États-Unis, la Belgique, l’Espagne, la Roumanie…

Toujours dans l’espoir d’endiguer la perte pour la science de monuments intéressants, Maspero essaie durant quinze ans d’obtenir le renforcement de la législation qui protège les antiquités (lutte contre le vol, contre les fouilles clandestines, contre l’exportation illégale). Sans guère de succès, face à la réticence des puissances européennes bénéficiaires d’un régime de capitulations qui exempte leurs ressortissants de l’application de la loi ottomane. Autre procédé possible : le refus sélectif des autorisations de fouilles. Le site de Saqqara, par exemple, semble à Maspero si capital qu’il en réserve l’étude à son propre Service. C’est que l’un des archéologues vedettes de l’époque, le Britannique William Flinders Petrie, aimerait bien y mener des recherches. Or, il est notoire que Petrie n’est rattaché à aucune institution, finance ses fouilles au moyen de fonds privés baillés par plusieurs mécènes, et s’empresse de disperser les trouvailles que le partage lui attribue pour assurer les prochaines campagnes. Car ses généreux donateurs connaissent fort bien le principe du partage de fouilles, et ils s’attendent en quelque sorte à un « retour sur investissement ». Tout chercheur qui étudie aujourd’hui les travaux de Petrie constate qu’il doit courir après le matériel de Sydney jusqu’à Édimbourg, via les États-Unis et diverses collections privées : un vrai cauchemar documentaire ! Voilà ce que Maspero voulait éviter pour Saqqara, et il y est parvenu.

À l’inverse, l’administration économe innove parfois dans le sens de la dispersion : l’Égypte se met à vendre, le plus officiellement du monde, des antiquités issues de fouilles, dans une salle de vente installée au musée, qui existera jusqu’en 1952. On y propose des « doubles », représentants de second choix esthétique de monuments d’un type bien connu, des petits objets du type amulettes, scarabées, qui ne manqueront pas au musée, et fournissent aux acheteurs des souvenirs en quelque sorte « garantis authentiques » par le Service des antiquités, à une époque où l’industrie du faux touristique est déjà en pleine expansion. De plus, ces objets ont une provenance, précisée lors de l’achat. Ces ventes peuvent porter sur des monuments importants comme en 1903-1905, moment de crise économique aiguë, où le Service des antiquités de l’Égypte vend des chapelles de mastabas à différents musées occidentaux (Berlin, Bruxelles, Londres, New York, Paris…).

La nécessité d’observer attentivement les objets pour les aiguiller rapidement vers les salles du musée du Caire, vers une collection étrangère ou vers la salle des ventes, fait passer entre les mains de Maspero une quantité incroyable d’objets variés, de toutes époques. Il ne manquera pas d’exploiter la connaissance intime de ce matériel colossal.

Exploitation de la documentation

Avant son installation au Caire, en effet, les publications de Maspero sur l’art sont plutôt rares : en 1873, un compte rendu d’ouvrage consacré à l’architecture, en 1876 un autre à propos d’une étude sur la sculpture. Elles deviennent plus tard extrêmement nombreuses, avec tout d’abord sa collaboration à la grande entreprise d’Olivier Rayet, Monuments de l’art antique, à partir de 1884 pour ce qui touche aux œuvres égyptiennes du Louvre et du musée de Boulaq. Suivront des articles dans diverses revues, la Gazette des Beaux-Arts, La Nature, la Revue de l’art ancien et moderne, les Monuments Piot, regroupés pour la plupart dans un volume publié à la fin de sa vie en 1912 sous le titre Essais sur l’art égyptien. En trente ans, près de soixante-dix articles et comptes rendus d’ouvrages seront consacrés strictement à des questions d’histoire de l’art.

Après son premier séjour au Caire à la tête du Service des antiquités et du musée de Boulaq, Maspero publie en 1887 un petit livre de conception originale, L’Archéologie égyptienne : destiné aux élèves de l’École des beaux-arts, l’ouvrage est avant tout technique, concret et factuel. Bilan des sources disponibles, données précises et quantifiées, qu’il a lui-même vérifiées (dans le chapitre « Architecture », il donne jusqu’aux dimensions des briques de terre crue et au temps de séchage qu’il est souhaitable de leur laisser…), réflexions sociales d’un humour délicat (« Les momies étaient, en effet, les clients les plus certains des menuisiers », p. 270), rien ne manque pour faire de cet ouvrage un précieux manuel, qui sera traduit en plusieurs langues et réédité plusieurs fois. C’est sans doute à cette première publication que Maspero doit de pouvoir écrire, au début du XXe siècle : « Aujourd’hui, pourtant, l’art égyptien n’est plus le domaine de quelques privilégiés. Les artistes, peintres, architectes, sculpteurs, d’abord aveugles à ses mérites, ont fini, dans ces dernières années, par les percevoir et par les ressentir vivement : l’admiration qu’il leur inspire s’accroît à mesure qu’ils ont l’occasion d’en étudier les œuvres de plus près. Les lettrés et le public ordinaire sont déconcertés encore par l’étrangeté de certaines de ses conventions, et du temps s’écoulera avant qu’ils l’estiment à son juste prix. Ce petit livre, où ses destinées sont retracées aussi clairement et aussi complètement qu’il était en moi de le faire, décidera-t-il ceux qui le méconnaissent à le comprendre sinon à l’aimer ? » (Égypte. Ars Una, Species Mille. Histoire générale de l’art, p. XII).

Car Maspero ne fait pas que regarder, il cherche à comprendre, et ses observations personnelles le conduisent à quelques conclusions très innovatrices pour l’époque. D’abord, il discerne sous l’apparente uniformité de l’art égyptien non seulement des évolutions stylistiques dans le temps, mais encore des écoles régionales clairement distinctes. Et puis, affirme-t-il, l’Égypte ignore l’art gratuit : « En somme, toutes les formes de l’art, architecture, sculpture, peinture, tendent non à la recherche désintéressée du beau, mais à la réalisation de l’utile. Les trois catégories en lesquelles les êtres raisonnables sont répartis, les vivants, les morts, les dieux, éprouvaient à l’extrême un même besoin qui était de durer : elles avaient bandé vers ce but les ressorts les plus puissants de leur esprit, et l’effort qu’elles avaient fourni pour l’atteindre avait imprimé aux arts un caractère spécial. » (Égypte. Ars Una, Species Mille. Histoire générale de l’art, p. 11). Et, plus loin, « [L’art] était, dans le principe, l’un des moyens dont la religion usa afin d’attribuer aux êtres qui peuplaient le monde une vie heureuse et sans terme. Ce but touché, si la beauté résulta par surcroît des procédés employés à l’atteindre, il l’accueillit avec joie, sans toutefois la juger indispensable à la perfection de l’œuvre opérée ; il ne consentit à faire effort pour la procurer qu’où elle ne nuisait pas à la consommation de la fin voulue. Comme il devait aux dieux et aux morts des demeures à l’abri de la ruine, il s’ingénia dès le début à choisir parmi les matériaux et parmi les formes de la construction celles qui lui paraissaient le plus propres à garantir la longévité des temples et des tombeaux. Il inventa ainsi, dans une intention de pure utilité, cette architecture prodigieuse dont les masses colossales et les lignes puissantes laissent dans l’esprit des spectateurs l’impression d’indestructibilité la plus forte que des monuments de main d’homme aient jamais produite. Et puisque les bas-reliefs et les statues n’avaient d’autre raison d’être que d’offrir des supports impérissables à l’âme des divinités et aux doubles des incarnés, il n’aspira d’abord qu’à exprimer fidèlement l’idée que le peuple avait des types divins et à perpétuer dans la pierre, dans le métal ou dans le bois, les traits des personnages à qui leur rang ou leur fortune avait acquis le privilège de l’immortalité. Bientôt toutefois le même motif intéressé qui l’avait poussé à sculpter des portraits exacts l’entraîna à se départir de cette exactitude sur certains points. Sans doute il était nécessaire que les doubles trouvassent leur corps factice assez semblable au naturel pour qu’ils s’accommodassent aisément de lui, mais leur deuxième existence aurait-elle été un bienfait à leurs yeux s’ils l’avaient traînée dans des membres chargés des infirmités de la vieillesse ? En substituant à la réalité maladive ou décrépite la figure de l’individu tel qu’il était dans la primeur ou dans la maturité de son âge, l’artiste lui conférait plus sûrement la pleine jouissance de sa vigueur et de ses facultés. C’est pour cela qu’il y a si peu de statues de vieillards, avant les temps saïtes : même quand il s’agissait d’un centenaire, Aménôthès fils d’Hapouî ou Ramsès II, leurs portraits ne nous les montrent pas très différents de ce qu’ils avaient été pendant leur jeunesse. Et, si nous descendons plus avant dans le détail, n’est-ce pas en raison d’un scrupule analogue que nous rencontrons si peu de statues sans vêtement ? La nudité étant un signe de basse condition pour d’autres que pour les enfants, les gens de bonne famille qui l’auraient infligée à leurs statues auraient risqué d’être confondus avec les roturiers et de perdre caste dans l’autre monde. Si nous découvrons parfois des exceptions à cette règle, c’est qu’une raison d’intérêt majeur rendait avantageuse au modèle la singularité de sa tenue. L’Anisakha du Caire, en déposant son pagne, prouvait qu’il était circoncis, et il gagnait ainsi les avantages qui en revenaient aux dévots pourvus de cette marque d’initiation rituelle : sans cela aurait-il affublé son double d’un corps déshabillé comme celui d’un manant, les reins et la cuisse au vent ? » (Égypte. Ars Una, Species Mille. Histoire générale de l’art, p. 303-304). Selon Maspero, le même principe d’utilité explique que les artistes égyptiens n’attachent pas leur nom à leur œuvre : seuls importent les noms du commanditaire et du destinataire.

Avec la même méthode de travail, l’observation attentive et la mise en parallèle des documents, Maspero en est arrivé quelques années plus tôt à la conclusion, absolument subversive en son temps, que la religion égyptienne n’est pas un monothéisme déguisé qui n’adore que le soleil, ni une doctrine immuable pendant les trois millénaires et plus de sa durée de vie. On imagine sans trop de difficultés l’incrédulité qui put accueillir à la fin du XIXe siècle l’énoncé de telles idées.

Comment faire aimer l’art égyptien ?

Ce qui était vrai du temps de Jean-François Champollion et de Mariette l’est encore largement de celui de Maspero : l’art égyptien ne semble au grand public, et même aux savants orientalistes, pas très facile à aborder. C’est ici qu’intervient un autre atout de Maspero, son sens pédagogique, grâce auquel pendant des décennies, sans relâche, il s’attache à expliquer à tous, de manière très parlante, les conventions troublantes des représentations pharaoniques, les principes et l’évolution dans le temps de la production artistique égyptienne.

Rien n’éclaircira mieux la « méthode Maspero » en histoire de l’art que d’en citer des exemples substantiels. Voilà comment il démontre aux futurs artistes que, malgré des conventions surprenantes, les Égyptiens savaient dessiner : « […] la tradition a été plus forte que la nature, et les maîtres égyptiens continuèrent jusqu’à la fin à déformer la figure humaine. Leurs hommes et leurs femmes sont donc de véritables monstres pour l’anatomiste, et cependant ils ne sont ni aussi laids ni aussi risibles qu’on est porté à le croire, en étudiant les copies malencontreuses que nos artistes en ont faites souvent. Les membres défectueux sont alliés aux corrects avec tant d’adresse, qu’ils paraissent être soudés comme naturellement. Les lignes exactes et les fictives se suivent et se complètent si ingénieusement qu’elles semblent se déduire nécessairement les unes des autres. La convention une fois reconnue et admise, on ne saurait trop admirer l’habileté technique dont témoignent beaucoup de monuments. Le trait est net, ferme, lancé résolument et longuement mené. Dix ou douze coups de pinceau suffisent à établir une figure de grandeur naturelle. Un seul trait enveloppait la tête de la nuque à la naissance du cou, un seul marquait le ressaut des épaules et la tombée des bras. Deux traits ondulés à propos cernaient le contour extérieur, du creux de l’aisselle à la pointe des pieds, deux arrêtaient les jambes, deux les bras. Les détails du costume et de la parure, d’abord indiqués sommairement, étaient repris un à un et achevés minutieusement : on peut compter presque les tresses de la chevelure, les plis du vêtement, les émaux de la ceinture ou des bracelets. Ce mélange de science naïve et de gaucherie voulue, d’exécution rapide et de retouche patiente, n’exclut ni l’élégance des formes, ni la grâce et la vérité des attitudes, ni la justesse des mouvements. Les personnages sont étranges, mais ils vivent, et, qui veut se donner la peine de les regarder sans préjugé, leur étrangeté même leur prête un charme, que n’ont pas des œuvres plus récentes et plus conformes à la vérité. » (L’Archéologie égyptienne, 1887, p. 170-172). Il poursuit en affirmant que les artistes pharaoniques connaissaient également l’art de composer un tableau, et en le démontrant à l’aide d’exemples précis.

Le même sens saisissant de l’observation se manifeste dans l’analyse qu’il fait de l’art pictural : « […] la couleur n’est pour ainsi dire que le complément d’un relief, mais un complément tellement indispensable que nous avons peine à imaginer un édifice qui en serait privé. On comprend maintenant pourquoi l’art du peintre n’a pas pris en Égypte le développement personnel et la complexité qu’il a chez nous. Il étend sur l’œuvre du sculpteur des teintes plates, puis il indique les détails de costume ou les accessoires que celui-ci n’avait pas notés. Il enlumine donc plus encore qu’il ne peint, et le besoin d’avoir des saillies à couvrir lui est si impérieux qu’il s’ingénie à s’en donner l’apparence, là même où elles n’existaient point : il cerne les figures d’un trait rouge ou noir, qui en arrête les contours avec autant de netteté que s’il les eût découpés à la pointe. La négligence préméditée des demi-tons et de leurs variétés infinies l’avait entraîné à choisir, pour chaque objet ou chaque personne, un ton qui, sans s’éloigner par trop de la nature, ne l’approchait parfois que d’assez loin. Ainsi l’homme a les chairs d’un brun plus ou moins foncé et la femme d’un jaune clair ; on réserve à l’eau un bleu uni ou rayé de noir, un vert vif aux feuillages ou aux herbes, et un jaune sale semé de points rouges signifie indifféremment du blé en tas ou le sable du désert. Avec des conventions si pénibles et des moyens si restreints, on n’en arrivait pas moins à produire des œuvres d’un sentiment et d’une vérité saisissante. » (Égypte. Ars Una, Species Mille. Histoire générale de l’art, p. 54)

Le style distrayant et subtil de Maspero dut y être pour beaucoup dans sa capacité à convaincre ses lecteurs. Qu’on en juge par cette description de statuettes en terre cuite d’époque grecque conservées au musée du Caire : « On voit pourtant au Caire des têtes de nains et d’idiots d’une vérité surprenante. Crânes en pain de sucre, fronts étroits et fuyants, yeux surplombés de sourcils en broussailles, nez tordus, joues osseuses, lippes pendantes, mentons minuscules, oreilles énormes qui s’emmanchent de chaque côté de la tête comme les anses d’un pichet mal venu, rien n’y manque de ce qui fait la difformité humaine bien observée : trois ou quatre coups de pouce ont allongé et pétri la pâte au module voulu, un pinçon par ici, un autre par là pour dégager les protubérances de la face, un trait d’ébauchoir pour la bouche, deux boulettes pour les yeux, et ça y est, aussi laid que nature, mais plus spirituel. Les animaux sont traités avec non moins de verve, les chiens surtout, non pas le lévrier maigre, prototype du soi-disant chacal Anubis, mais le roquet au museau rageur, aux oreilles pointues, au long poil frisottant, à la queue en trompette, ou le bon toutou sans race qui, pour aboyer souvent, se persuade qu’il garde la maison, mais dont la fonction véritable consiste à se laisser tourmenter par les enfants » (Égypte. Ars Una, Species Mille. Histoire générale de l’art, p. 293-294).

Les musées étant le lieu privilégié d’initiation à l’art égyptien, Maspero plaide pour une organisation et des partis pris de présentation plus favorables à la délectation et à l’instruction du visiteur : « Au fond, il en est des statues de l’ancienne Égypte ce qu’il en est des tableaux de sainteté des écoles italiennes. Les peintres devaient traiter leur sujet sur des données dont ils ne pouvaient s’écarter sans le fausser ou le défigurer. Réunissez soixante ou quatre-vingts saint Sébastien dans une salle : combien de ceux qui y pénétreront résisteront-ils à l’ennui qu’en produirait infailliblement sur eux la répétition constante ? Au dixième saint Sébastien quelques gens du métier seuls n’auront pas tourné le dos. Encore ici supposé-je qu’on n’ait rapproché que des morceaux de choix, où l’examen permet de reconnaître les qualités du maître. Admettez au contraire qu’on ait rassemblé au hasard tout ce qu’il y a de saint Sébastien, sans avoir éliminé par avance les mauvaises toiles : les plus beaux saint Sébastien du monde, perdus dans la foule, risqueront de ne pas attirer l’attention du public plus que le Scribe accroupi ou les autres chefs-d’œuvre de sculpture égyptienne que renferme le Louvre. L’hypothèse paraît absurde, car personne n’admet aisément qu’on ait l’idée de faire une collection de ce genre. Pour les œuvres modernes ou anciennes dont on connaît le prix, d’accord ; mais les musées égyptiens ont toujours été classés jusqu’à présent comme des dépôts d’objets archéologiques, non comme des galeries d’art. Toute statue y est un scribe, un dieu, un roi ; c’est le scribe Hor de la XIXe dynastie, ou le scribe Skhemka de la Ve, ou le roi Sovkhotpou coiffé du pschent, et ce n’est que cela. Les scribes de pacotille et les scribes qui sortent des mains d’un maître sont confondus sous la même rubrique, et l’on n’y pose aucune marque qui distingue les bons des mauvais. Péhournowri est un scribe, Ramké un second scribe, Rahotpou un troisième scribe, de la même façon que le saint Sébastien de tel grand maître italien et le saint Sébastien des images d’Épinal sont deux saint Sébastien : le public qu’on n’avertit point de la différence et qui ne tient pas à un scribe plus qu’à un autre passe outre sans regarder. L’impression de la monotonie est produite par la répétition perpétuelle des mêmes types et par la méthode de classement adoptée dans les musées. Si l’on se décidait à faire pour l’Égypte ce qu’on a fait pour la Grèce et pour Rome, à séparer les productions de l’art et les sujets archéologiques, l’opinion des gens du monde se modifierait promptement. L’impression de monotonie ne disparaîtrait pas entièrement, le nombre des types étudiés par les sculpteurs égyptiens n’étant pas assez considérable : elle s’atténuerait, et elle ne fermerait plus les yeux de la foule à ce que la sculpture égyptienne possède de beauté réelle et de perfection » (Égypte. Ars Una, Species Mille. Histoire générale de l’art, p. 81).

On apprécie, au passage, le caractère cocasse de la comparaison, bien typique du style Maspero : il se met toujours à la portée de son public avec bonne humeur et, sans pédanterie aucune, rend limpides les notions les plus élaborées. Cette grande originalité d’esprit avait déjà frappé ses contemporains, et elle atteint probablement son comble dans une petite remarque de 1883, consécutive à une visite des musées italiens : « Je crois que la direction du musée de Turin a eu raison de laisser les monuments faux exposés dans les galeries. Je voudrais qu’on en fît autant partout et qu’on mît dans les catalogues les raisons qui nous permettent de déclarer que tel ou tel objet n’est pas authentique : on formerait de la sorte, à peu de frais, l’éducation archéologique du public. » (« Rapport sur une mission en Italie ». In Recueil de travaux relatifs à la philologie et à l’archéologie égyptiennes et assyriennes, t. IV, [1883], p. 151).

Dans les plus importantes de ses publications historiques, enfin, Maspero réserve une place aux œuvres d’art de chaque période. De 1878 à 1880, il donne une série de conférences à la Sorbonne, pour l’Association scientifique de France, avec pour sujet les monuments égyptiens du Louvre et, s’il n’a jamais consacré ses cours à l’École pratique des hautes études ou au Collège de France à une question qui soit purement d’histoire de l’art, il y a toujours mis les représentations, au même titre que les textes, au service de ses démonstrations historiques, philologiques ou religieuses.

Intellectuel envoyé au Caire en 1881 pour y fonder une école d’archéologie, Maspero doit s’improviser administrateur, et le fait avec conscience. N’écrit-il pas à un ami, à peine un mois après la mort de son prédécesseur : « Il va falloir monter à cheval, courir, diriger des ouvriers, faire des fouilles : je ne vois pas encore comment je m’en tirerai, mais j’apprendrai » (lettre à Gustave d’Eichthal, 13 février 1881). Représentant assez typique des grands serviteurs de la Troisième République, Maspero manifeste en histoire de l’art la même originalité d’esprit, le même talent de pédagogue, le même recours systématique à la lettre et à l’esprit du document que dans les autres domaines de sa discipline. Cela lui a valu, assez paradoxalement puisqu’il ne cessait de réajuster ses convictions en fonction des nouveaux documents, d’être considéré par les générations suivantes comme une sorte de monstre sacré aux opinions incontestables.

Élisabeth David, chargée d’études documentaires, département des Antiquités égyptiennes, musée du Louvre

Principales publications

Une liste à peu près exhaustive des écrits de Maspero a été publiée par Henri Cordier en 1922 : elle recense environ 1 050 titres, compte non tenu des (nombreuses) traductions et rééditions revues et augmentées. Ce total comprend plus de 1 000 articles, dont près de 500 comptes rendus. La bibliographie qui suit ne vise qu’à donner un aperçu de cette production, en privilégiant la diversité.

Ouvrages et catalogues d’expositions

Articles

  • « Essai sur la stèle du Songe ». Revue archéologique, nouv. série, t. XVII, 1868, p. 329-339.
  • « La Grande Inscription de Béni-Hassan ». Recueil de travaux relatifs à la philologie et à l’archéologie égyptiennes et assyriennes, t. I, 1870, p. 160-181.
  • « Notes sur différents points de grammaire et d’histoire ». Recueil de travaux relatifs à la philologie et à l’archéologie égyptiennes et assyriennes, t. I, 1870, p. 152-160 ; t. II, 1880, p. 105-120 ; t. VIII, 1886, p. 179-192 ; t. XVII, 1895, p. 121-142 ; aussi Zeitschrift für Ægyptische Sprache, t. XVII, 1879, p. 49-63 ; t. XVIII, 1880, p. 41-49 ; t. XX, 1882, p. 120-135 ; t. XXII, 1884, p. 79-93 ; t. XXIII, 1885, p. 3-13.
  • « Sur un décret d’excommunication trouvé au Djebel-Barkal ». Revue archéologique, nouv. série, t. XXII, 1870-1871, p. 329-336.
  • « Lettre au secrétaire perpétuel [pour proclamer que c’est à M. de Rougé seul qu’on doit la reconstitution de toute la période de l’expulsion des Hyksos dans l’histoire d’Égypte] ». Comptes Rendus de l’Académie des inscriptions et belles-lettres, 1872, p. 109-111.
  • « Un gouverneur de Thèbes au début de la XIIe dynastie (stèle C1 du Louvre) ». Mémoires du Congrès international des orientalistes, 1re session. Paris, 1873, t. II, p. 48-61.
  • « Des pronoms personnels en égyptien et dans les langues sémitiques ». Mémoires de la Société de linguistique de Paris, t. II, 1875, p. 1-8.
  • « Sur quelques singularités phonétiques de l’espagnol parlé dans la campagne de Buenos Ayres et de Montevideo ». Mémoires de la Société de linguistique de Paris, t. III, 1875, p. 51-65.
  • « Une page du Roman de Satni transcrite en hiéroglyphes par G. Maspero ». Zeitschrift für Ægyptische Sprache, t. XV, 1877, p. 132-146 ; t. XVI, 1878, p. 72-84 ; t. XVIII, 1880, p. 15-22.
  • « Les Peintures des tombeaux égyptiens et la mosaïque de Palestrine ». Mémoires publiés par la Section historique et philologique de l’École des hautes études pour le dixième anniversaire de sa fondation. Paris : Imprimerie nationale, 1878, p. 45-50.
  • « Une formule des stèles funéraires de la XIIe dynastie ». Congrès des orientalistes. Session de Lyon, 1878, t. I, p. 235-263.
  • « Rapport à M. Jules Ferry, ministre de l’Instruction publique sur une mission en Italie ». Recueil de travaux relatifs à la philologie et à l’archéologie égyptiennes et assyriennes, t. II, 1880, p. 159-199 ; t. III, 1882, p. 103-128 ; t. IV, 1883, p. 125-151.
  • « Sur la formation des thèmes trilitères en égyptien ». Mémoires de la Société de linguistique de Paris, t. IV, 1881, p. 185-203.
  • « Inscriptions grecques découvertes en Égypte. Lettres à M. E. Miller ». Revue archéologique, 3e série, t. I, 1883, p. 193-208 ; t. II, 1883, p. 172-184.
  • « La Vie populaire à Thèbes sous la XXe dynastie. Conférence faite à la Société historique, le 17 novembre 1883, par M. Maspero ». Bulletin de la Société historique et Cercle Saint-Simon, 2e année, n° 1, 1884, p. 66-71.
  • « Voyage d’inspection en 1884 ». Bulletin de l’Institut égyptien, 1884, p. 62-71.
  • « Lettre à Scott-Moncrieff ». The Times, 23 février 1884.
  • « Fragments des Actes des Apôtres et des Épîtres de Saint Paul et de Saint Pierre aux Romains, en dialecte thébain ». Recueil de travaux relatifs à la philologie et à l’archéologie égyptiennes et assyriennes, t. VI, 1885, p. 35-37.
  • « Sur une version arabe du conte de Rhampsïnite ». Journal asiatique, 8e série, t. VI, 1885, p. 149-159.
  • « La Religion égyptienne d’après les pyramides de la Ve et de la VIe dynastie ». Revue de l’histoire des religions, t. XII, 1885, p. 123-139.
  • « Procès-verbal de l’ouverture des momies de Ramsès II et Ramsès III ». Comptes rendus de l’Académie des inscriptions et belles-lettres, 1886, p. 294-301.
  • « Révision des listes géographiques de Thoutmos III ». Recueil de travaux relatifs à la philologie et à l’archéologie égyptiennes et assyriennes, t. VII, 1886, p. 94-101.
  • « Bulletin critique de la religion égyptienne. Le rituel du sacrifice funéraire ». Revue de l’histoire des religions, t. XV, 1887, p. 159-188.
  • « De quelques termes d’architecture égyptienne ». Proceedings of the Society of Biblical Archaeology, 4 juin 1889, p. 304-317.
  • « Sur les dynasties divines de l’Ancienne Égypte ». Proceedings of the Society of Biblical Archaeology, 3 juin 1890, p. 419-432.
  • « Sur une formule du Livre des Pyramides ». Recueil de travaux relatifs à la philologie et à l’archéologie égyptiennes et assyriennes, t. XIV, 1891, p. 186-193.
  • « Bulletin critique de la religion égyptienne. Sur l’Ennéade ». Revue de l’histoire des religions, t. XXV, 1892, p. 1-48.
  • « À travers la vocalisation égyptienne ». Recueil de travaux relatifs à la philologie et à l’archéologie égyptiennes et assyriennes, t. XV, 1893, p. 189-196 (premier d’une série de seize articles dans la même revue).
  • « Les Dernières Fouilles de Chaldée ». Journal des débats, 13 octobre 1893.
  • « La XIIe Dynastie ». L’Égypte, revue bimensuelle, Alexandrie, 1er octobre 1894, p. 5-14.
  • « Les Origines de la civilisation chinoise ». Journal des débats, 16 novembre 1894.
  • « Sur un monument égyptien portant le nom des Israélites ». Journal des débats, 16 juin 1896.
  • « Comment Alexandre devint Dieu en Égypte ». École pratique des hautes études. Annuaire 1897, p. 5-30.
  • Avertissement et avant-propos. In Rochemonteix marquis Maxence (de). – Le Temple d’Edfou, t. I. Le Caire : Institut français d’archéologie orientale. Mémoires publiés par les membres de la Mission archéologique française au Caire, vol. X, 1897.
  • « La Table d’offrandes des tombeaux égyptiens ». Revue de l’histoire des religions, t. XXXV, 1897, p. 275-330 ; t. XXXVI, 1897, p. 1-19.
  • « Notice sur É. Amélineau, Les Nouvelles Fouilles d’Abydos ». Revue critique, 13 décembre 1897, p. 437-441 ; 26 décembre 1898, p. 469-478 ; 18 septembre 1899, p. 209-216.
  • « Revue historique. Est-il possible de retrouver la prononciation des textes hiéroglyphiques ? ». Journal des débats, 27 décembre 1899.
  • « Les Religions et les Philosophies dans l’Asie centrale ». Journal des savants, juillet 1900, p. 407-418.
  • « Le Tombeau égypto-romain d’Alexandrie ». Journal des débats, 26 juin 1901.
  • « Sur la toute-puissance de la parole ». Recueil de travaux relatifs à la philologie et à l’archéologie égyptiennes et assyriennes, t. XXIV, 1902, p. 168-175.
  • « De la reproduction des bas-reliefs égyptiens ». Journal des débats, 27 septembre 1905.
  • « La Cachette de Karnak et l’École de sculpture thébaine ». Revue de l’art ancien et moderne, t. XX, 1906, p. 247-252 et 337-348.
  • « Notice sur H. Junker, Grammatik der Dendera Texte, 1906 ». Revue critique, 4 novembre 1907, p. 337-339.
  • « La Statuaire égyptienne et ses écoles ». Journal des savants, 1908, p. 1-17.
  • « À propos d’un article de M. Moret sur l’égyptologie en France ». Bulletin de l’Institut français d’archéologie orientale, t. VIII, 1910, p. 1-13.
  • « Sur quelques portraits de Mycérinus ». Revue de l’art ancien et moderne, t. XXXI, 1912, p. 241-254.
  • « Le Ka des Égyptiens est-il un génie ou un double ? ». Memnon, Zeitschrift für die Kunst- und Kultur-Geschichte des Alten Orients, t. VI-2 et 3, 1912, p. 125-146.
  • « Les Monuments égyptiens du musée de Marseille ». Recueil de travaux relatifs à la philologie et à l’archéologie égyptiennes et assyriennes, t. XXXVI, 1914, p. 128-145.
  • « Les Études égyptologiques (Exposition universelle et internationale de San Francisco) ». La Science française. Paris, t. II, p. 5-40.
  • « Notice sur la vie et les travaux de M. Michel Bréal ». Comptes Rendus de l’Académie des inscriptions et belles-lettres, novembre 1916, p. 545-574.

Bibliographie critique sélective

  • Naville Édouard. – « Sir Gaston Maspero, K. C. M. G. ». Journal of Egyptian Archaeology, t. III, part. IV, octobre 1916, p. 227-234.
  • Cagnat René. – « Notice sur la vie et les travaux de M. Gaston Maspero ». Académie des inscriptions et belles-lettres, séance publique annuelle du vendredi 23 novembre 1917.
  • Chassinat Émile. – « Gaston Maspero ». Recueil de travaux relatifs à la philologie et à l’archéologie égyptiennes et assyriennes, t. XXXVIII, 1917.
  • Cordier Henri. – « Maspero en Amérique ». Journal de la Société des américanistes de Paris, nouv. série, t. XII, 1920, p. 91-113.
  • « E. Renan et G. Maspero d’après leur correspondance entre 1878 et 1886 ». Revue de l’histoire des religions, juillet-octobre 1921, p. 179-196.
  • Cordier Henri. – Bibliographie des œuvres de Gaston Maspero, secrétaire perpétuel de l’Académie des inscriptions et belles-lettres. Paris : Geuthner, 1922.
  • Dawson Warren R. – « Letters from Maspero to Amelia Edwards ». Journal of Egyptian Archaeology, t. 33, 1947, p. 66-89.
  • Drower Margaret S. – « Gaston Maspero and the Birth of the Egypt Exploration Fund ». In Journal of Egyptian Archaeology, t. 68, 1982, p. 299-317.
  • Drower Margaret S. – Flinders Petrie – A Life in Archaeology. Londres : Gollancz, 1985.
  • Berchem Denis (van). – L’Égyptologue genevois Édouard Naville, années d’études et premiers voyages en Égypte. Genève : 1989.
  • David Élisabeth. – Gaston Maspero 1846-1916. Le gentleman égyptologue. Paris : Pygmalion (« Bibliothèque de l’Égypte ancienne »), 1999.
  • Maspero Gaston. – Lettres d’Égypte. Correspondance avec Louise Maspero [1883-1914]. Paris : Éditions du Seuil, 2003
  • Gady Éric. – Le Pharaon, l’Égyptologue et le Diplomate. Les égyptologues français en Égypte du voyage de Champollion à la crise de Suez (1828-1956). Thèse, université de Paris-Sorbonne, 2005.

Sources identifiées

Genève, Université, bibliothèque publique universitaire

  • Correspondance d’Édouard Naville

Oxford, Somerville College

  • Soixante-et-onze lettres de G. et L. Maspero à Amelia Edwards, 1878 à 1891

Paris, bibliothèque de l’Institut de France

  • Fonds Maspero : ms 4000 à 4058, correspondance scientifique et personnelle de Maspero (4000 à 4050), et divers papiers administratifs concernant le Service des antiquités de l’Égypte
  • Ms 4063 : 24 lettres de Maspero à Ernest Renan, de 1877 à 1891
  • Ms 2572 à 2587 : correspondance de François Chabas, classée chronologiquement

En complément : Voir la notice dans AGORHA