Auteur(s) de la notice : SORIA, Judith et SPIESER, Jean-Michel

Profession ou activité principale

Historien de l’art, professeur, spécialiste de l’art byzantin

Sujets d’étude

Histoire de l’art byzantin, archéologie médiévale, épigraphie byzantine

Carrière

1891 : agrégé d’histoire

1891 : membre de l’École française d’Athènes

1899 : maître de conférence à l’École pratique des hautes études (section des Sciences religieuses), création de la photothèque byzantine à l’École pratique des hautes études

1907 : directeur d’étude adjoint à l’École pratique des hautes études

1913 : directeur d’études à l’École pratique des hautes études

16 août 1920 : Chevalier de la Légion d’honneur

1926 : professeur au Collège de France

6 décembre 1929 : membre de l’Académie des inscriptions et belles-lettres

Membre correspondant de l’Académie des sciences de Russie, de l’Académie royale de Belgrade, membre d’honneur de l’Académie roumaine, de l’Académie d’Athènes et de l’Académie pontificale d’archéologie.

Étude critique

Pour faire un bilan de l’œuvre et de l’apport aux études byzantines de Gabriel Millet, il est difficile dès l’abord de ne pas évoquer le parallèle avec Charles Diehl. Son cadet de huit ans, il suivit à peu près la même formation. Après une agrégation d’histoire, passée en 1891, il entra directement à l’École française d’Athènes, où il resta cinq ans. À Athènes, à la différence de Diehl, il se tourna immédiatement vers le monde byzantin. Revenant quelques années plus tard sur le développement de sa vocation, il écrivit : « Il y a douze ans, lorsque je partis pour Athènes, préoccupé des origines chrétiennes, M. Homolle s’inspirant des initiatives d’Albert Dumont, qui avaient suscité l’œuvre maîtresse de M. Bayet, continuée plus tard par M. Diehl, m’attira vers l’art de Byzance et proposa à mes premières recherches les belles mosaïques de Daphni, puis les peintures de Mistra […]. » C’est donc d’abord son intérêt pour l’Antiquité chrétienne qui avait mené Millet à Byzance. Il avait également suivi les cours du linguiste Antoine Meillet et de Jean Psichari, ce qui montre son attrait et son attachement pour la Grèce et la langue grecque, qui ne s’est pas démenti. Il n’est peut-être pas sans intérêt de rappeler que Jean Psichari était un ardent défenseur de l’usage d’une langue démotique. En outre, ces années voyaient se développer un intérêt grandissant pour le monde byzantin dans le monde savant. Quand Millet arriva à l’École française d’Athènes, Diehl avait déjà publié un volume de 142 pages sur les monuments de Ravenne, son étude sur l’exarchat de Ravenne et sa petite monographie sur Saint-Luc en Phocide ; Gustave Schlumberger, de son côté, avait publié en 1890, son volume sur Nicéphore Phocas. Il semble aussi que Millet, à son arrivée à l’École, ait profité d’une ambiance plus ouverte aux études byzantines que Diehl. En effet Théophile Homolle, nommé directeur en 1890 et qui réforma l’École en en faisant un véritable lieu de recherches, fut beaucoup plus ouvert, et pas seulement aux études byzantines, que son prédécesseur Paul Foucart, qui avait accueilli Diehl et qui portait à l’épigraphie un intérêt sinon exclusif, du moins largement dominant. Millet profita doublement de l’ouverture d’esprit du nouveau directeur. Ainsi, fut-il le premier d’une petite série de trois « Athéniens » qui n’étaient pas sortis de la rue d’Ulm, dont Joseph Laurent, autre byzantiniste, mais dont l’œuvre n’atteint pas l’envergure de celle de ses prédécesseurs, Ch. Bayet, Ch. Diehl et G. Millet. Ce dernier put aussi rester cinq années à Athènes, au-delà des trois années qui étaient alors la durée normale du séjour athénien. Il manifestera d’ailleurs sa dette envers Homolle en lui dédiant plusieurs œuvres.

Il mettra ces années à profit en accomplissant alors un immense travail de terrain. Il multiplia les voyages en Grèce, dans les Balkans, mais aussi en Asie Mineure, ce qui lui permettra de réunir l’importante documentation sous forme de dessins, d’aquarelles, de photographies, qui constituera le noyau de la photothèque qui porte aujourd’hui son nom sur laquelle nous reviendrons. Il s’était entouré d’artistes, en premier son épouse, Sophie Millet, mais aussi Jules Ronsin (1867-1937) qui l’accompagne en particulier à Mistra et au Mont Athos, Henri Eustache, architecte qui reçut en 1887 le second grand prix de Rome, Louis Yperman (1856-1935) et Pierre Roumpos. Pour les dessins de la publication de Daphni, il put utiliser ceux de Pierre Bénouville.

Les voyages accomplis durant ses années à Athènes ne peuvent pas être séparés de ceux qu’il effectuera tout au long de sa carrière. Compte tenu de l’importance qu’ils ont eu dans l’œuvre propre de Millet et pour la documentation qu’il a léguée, il n’est pas inutile de les détailler. Il s’est tout de suite intéressé au monastère de Daphni, proche d’Athènes, auquel il a consacré une autre mission en 1898 qui aboutira à une publication en 1899. Ses années athéniennes le conduisirent presque partout en Grèce, en Attique, bien sûr, dans le Péloponnèse où il s’est en particulier intéressé à Mistra. Les nombreuses photographies publiées dans un album en 1910 restent importantes en raison de la dégradation de beaucoup de peintures dans ces églises. Il voyagea aussi en Épire, en Thessalie et en Macédoine. Rappelons que ces dernières régions ne furent rattachées à l’État grec qu’en 1912. En 1893, toujours pendant son séjour athénien, il voyagea plus loin encore dans l’empire ottoman et se rendit à Trébizonde. Sa première mission au mont Athos date de 1894 et il y retourna en 1898, puis à nouveau après à la fin de la guerre. Ses missions le conduisirent aussi, en 1898 et en 1901, en Dalmatie et en Istrie. En 1905 et en 1906, c’est de nouveau la Macédoine, mais aussi la Serbie et le Monténégro qu’il parcourut. Cette série de voyages fut interrompue par les guerres des Balkans puis par la Première Guerre mondiale. Ils reprirent dès 1918 et se poursuivirent avec la même régularité jusqu’à sa retraite. D’abord il retourne en 1918 et en 1920 à l’Athos, où il collabore avec le Service archéologique de l’armée française d’Orient. En 1924, en 1927 et à nouveau en 1931 et 1934, il se rend en Valachie et en Yougoslavie où il visite, souvent à plusieurs reprises, les monastères serbes (Arilje, Kalenić, Ljubostinia, Moraca, Mileševo Matejć, Lesnovo, Prilep, Peć, Priština, Gračanica, Dobrun, Karan, Manasija, Ravanica, Sisojevac, Veluce, Žiča, Studenica, Gradac et Novi Pazar). Millet est d’ailleurs profondément attaché à ce pays. Au sortir de la guerre, il souhaite rendre hommage dans sa conférence « à l’héroïque Serbie, dont, écrit-il, nous avons éprouvé en 1906 la généreuse hospitalité. Nous avons examiné les nombreuses et belles églises dont ce petit peuple aussi bien doué pour l’art que pour la guerre, a couvert, du xiie au xve siècle, la région de Skoplje et le bassin de la Morava » (annuaire EPHE 1919). Sa correspondance témoigne également de son engagement auprès d’associations serbes bien au-delà de ces années d’après-guerre, de même que certaines de ses publications ; la rareté de ses publications grand public mérite que soit soulignée celle qu’il fit lors de l’exposition d’art décoratif et d’industrie de 1925 pour le pavillon yougoslave (L’Art décoratif et industriel dans le Royaume des Serbes, Croates et Slovènes).

Un des grands apports de Millet à la connaissance de l’art byzantin consiste en la documentation qu’il a rassemblée au cours de ses voyages. Ses missions et ses explorations sont d’ailleurs la source directe de la plus grande partie de son œuvre. Son nom apparaît pour la première fois dans le Bulletin de correspondance hellénique en 1893 dans les comptes rendus des séances de ce que l’on appelait l’Institut de correspondance hellénique. Il y présenta, dans la séance du 10 janvier 1894, les mosaïques de « Kahriyé Djami », l’église Saint-Sauveur-in-Chora à Istanbul, qu’il a sans doute vues sur le chemin de Trébizonde (BCH 17, 1893, p. 615-616). Il le fit à l’aide de photographies réalisées pour le « musée de Constantinople » et qui furent mises à sa disposition par Osman Hamdi Bey, fondateur et premier directeur de ce qui allait devenir le Musée archéologique d’Istanbul. D’après le compte rendu de cette présentation, Millet s’est plus intéressé au style qu’à l’iconographie des mosaïques, soulignant leur ressemblance avec les peintures italiennes du XIVe siècle. Il insista sur cette parenté tout en datant les réalisations constantinopolitaines, dans un article de 1894, « vers 1500 ». Mais il ne semble pas qu’il ait développé cette présentation dans un article, et c’est Charles Diehl qui en donnera une étude détaillée quelques années après et une appréciation plus juste sur la date et la relation avec l’Italie.

Millet participa encore à une autre séance de cette série, le 24 janvier 1894 (ibid., p. 617-618), au cours de laquelle il présenta les églises de Trébizonde qu’il venait de visiter. Cette fois, il s’agit clairement d’architecture ; un autre grand thème de son œuvre est ainsi introduit. Il reviendra plus longtemps sur les monuments de Trébizonde dans le BCH de 1895 où, de nouveau, l’accent est mis sur l’architecture. Hasard ou non, le même volume contient un court article de Joseph Strzygowski sur des chapiteaux de Trébizonde. Millet précise d’ailleurs qu’il étudiera les peintures plus tard, ce qui n’aboutira qu’en 1936, dans un volume en collaboration avec David Talbot Rice, qui avait lui-même visité Trébizonde en 1929. Les inscriptions tiennent une large place dans cette contribution ; il revient encore une fois sur des inscriptions de Trébizonde dans un court article en 1896. Ces travaux montrent un autre aspect de l’étendue des intérêts de Millet, puisqu’on le verra, en 1899, publier des inscriptions de Mistra, et en 1904 celles de l’Athos.

L’autre dossier qui occupera principalement Millet pendant ses années athéniennes, comme il a déjà été mentionné, est Daphni. Une note, mise sous son nom et publiée dans le cadre de la rubrique « Nouvelles et Correspondance » du Bulletin de correspondance hellénique de 1894, montre qu’il suit de près les travaux de restauration du monument, en particulier des mosaïques ; la même année, il écrit, en grec, un article sur les mosaïques de Daphni s’intéressant en particulier à la Crucifixion. L’Annonciation de Daphni est, la même année, le point de départ d’un autre article, paru également dans le BCH. Dès les premières lignes, il annonce qu’il va comparer cinq représentations de cette scène, qu’il appelle la « Salutation angélique » : deux mosaïques, celle de Daphni, celle du katholikon de Vatopédi, (il y associe rapidement la peinture de la Pantanassa de Mistra), trois miniatures, dans le psautier gr. 7 de la Bibliothèque nationale d’Athènes et dans deux psautiers conservés au mont Athos (Pantocrator 49 et Iviron 5). Mais il élargit rapidement le champ de la comparaison à d’autres monuments, mosaïques et peintures, et manuscrits ; il évoque aussi la Pala d’Oro de Venise, deux mosaïques portatives et même un bas-relief. Millet précise qu’il a pu voir lui-même la plupart des miniatures et mosaïques dont il parle. S’ajoutant aux monuments déjà rappelés ci-dessus comme buts de ses voyages, il mentionne la Bibliothèque nationale à Paris, la Laurentienne à Florence et la Bibliothèque nationale à Athènes. On le voit donc dès ces années réunir la large documentation à partir de laquelle il va bâtir son œuvre la plus importante. Cet article préfigure d’une certaine façon le livre sur l’iconographie de l’Évangile par la comparaison très détaillée qu’il développe entre les images scrutées, élément par élément, détail par détail, quoique l’ouvrage portât sur la période XIe-XVIe et non sur la période XIVe-XVIe siècle. Millet y mêle étroitement des observations sur l’iconographie et d’autres sur le style et aboutit à un classement chronologique dans lequel il distingue trois phases stylistiques dans l’art byzantin : « le souci de la beauté vers le IXe et le Xe siècles » précéderait la « recherche de l’élégance au XIe », et viendrait enfin la troisième, allant du XIIe au XVIe, marquée par « le goût du pittoresque et du mouvement ». Dans cette classification, aucune allusion n’est faite aux écoles régionales qui deviendront plus tard essentielles dans son œuvre. Cet intérêt pour l’iconographie, toujours en partant de Daphni, se lit encore dans un article publié un an après, dans les Monuments Piot cette fois. Il y applique la même méthode que dans les articles précédents, mais en se consacrant à l’Adoration des Mages et à l’Anastasis. C’est en effet à partir de ces années-là que Millet commence à réunir sa documentation et à mettre au point une méthode de travail qui lui permettra de publier son épais volume sur l’iconographie de l’Évangile.

Sa première grande monographie est consacrée à Daphni ; elle parut dès 1899 et reste la seule étude d’ensemble de cet important monument. On apprend, dans la préface du volume, que Daphni l’occupait depuis son arrivée à Athènes puisque le monastère était l’objet du mémoire qui était demandé aux « Athéniens » et qu’il écrivit en 1892. Cette étude, qui lui a été suggérée par Homolle, à qui la publication est dédiée, a été rendue possible par les travaux de restauration entrepris par la Société archéologique d’Athènes et confiés à l’architecte de l’École française d’Athènes, Eugène Troump (voir Marie-Christine. Hellmann, « Les Architectes de l’École française », Bulletin de correspondance hellénique, 1996, no 120, p. 198 et n. 46). Le manuscrit était prêt en 1898, mais sa publication a été retardée en raison d’« une mission suivie d’une très longue maladie ».

Ce volume montre l’ampleur des intérêts de Millet et son souci de rendre compte d’un monument sous tous ses aspects. Pour Daphni, il évoque son histoire, malgré le peu de sources disponibles : pour ce faire, il tient compte de l’aspect archéologique, publie les fragments de sculpture, s’intéresse aux sceaux, aux autres bâtiments du monastère, consacre un chapitre à la présence cistercienne et termine avec les légendes rapportées par les voyageurs modernes. La plus grande partie du livre est évidemment consacrée à l’église du xie siècle. Dans la vingtaine de pages consacrée à l’architecture, Millet montre à la fois son intérêt et ses compétences pour l’aborder. Ce deuxième champ d’études, que l’on a vu apparaître dès les conférences de 1894, est parfois un peu oublié, peut-être en raison de l’importance de son œuvre iconographique. Ce sont pourtant les mosaïques qui occupent la plus grande partie du livre. Son intérêt pour les observations précises l’amène ainsi à parler d’aspects qui seront largement ignorés par ses successeurs : quelques pages sont ainsi consacrées aux motifs décoratifs. Il réfléchit ensuite sur la répartition des scènes dans l’espace de l’église et ses remarques annoncent la direction qui va être suivie par Otto Demus un demi-siècle plus tard. Il est en particulier sensible à la souplesse de cette disposition qui permet de placer la Crucifixion et l’Anastasis de part et d’autre du sanctuaire.

La multiplication des comparaisons et des références dans l’analyse des mosaïques fait presque de ces pages un état des connaissances de l’art byzantin à la fin du xixe siècle. On y retrouve toute l’érudition de Millet telle qu’elle apparaît déjà dans ses précédents articles. Dans ces descriptions très fouillées, il ne sépare pas l’analyse stylistique de l’analyse iconographique. Il reste cependant cohérent avec son époque en mettant l’accent sur ce que, selon lui, l’art byzantin doit à l’art antique, tout en notant quelques influences « syriennes ». Dans sa vision de l’art byzantin, il demeure donc proche de Diehl, en y voyant le résultat d’un équilibre entre l’art antique et des caractères issus de l’Orient. Il nuance les conclusions de Strzygowski, mais accorde à l’Orient un rôle fondamental dans le développement de l’architecture chrétienne dans un article publié dans la Revue archéologique en 1905. Comme Diehl, il semble ignorer Aloïs Riegl.

Parallèlement à son travail sur Daphni, on le voit préparer d’autres publications. Des missions au mont Athos annoncent le volume, paru en 1904, considéré comme un premier, mais qui restera le seul, d’un Recueil des inscriptions chrétiennes de l’Athos qui n’est pas encore remplacé. Il a été fait en collaboration avec Jules Pargoire et Louis Petit, deux assomptionnistes, dont le second est le fondateur des Échos d’Orient, qui, quelques décennies plus tard, donnera naissance à la Revue des études byzantines. Là aussi, Millet fait œuvre de précurseur, annonçant la fructueuse collaboration entre les historiens byzantinistes français et les assomptionnistes, établis en France après la Seconde Guerre mondiale.

Les centres d’intérêt de Millet se multiplient. Avant même les inscriptions de l’Athos, ce sont celles de Mistra qui avaient retenu son attention dans un premier article de 1899 (déjà signalé) et un second en 1906. Il faut considérer qu’il s’agit de travaux préparatoires à un plus vaste projet concernant Mistra, mais qui n’aboutira malheureusement pas, en raison peut-être de son ampleur, mais aussi parce que Millet donnait la priorité à la préparation des deux grandes publications qui ne verront le jour qu’en 1916, certainement retardées par la guerre. Toujours est-il que ne paraît en 1910 qu’un volume de planches. Un bref avertissement en tête du volume annonce un ouvrage dont le titre devait être : « Mistra. Recherches sur l’art byzantin au temps des Paléologues ». L’énoncé même du titre indique que, du point de vue de la méthode, comme cela fut le cas de Daphni, les peintures de Mistra devaient servir de point de départ pour une étude d’ensemble sur l’art sous les Paléologues. De cette mention, on peut également déduire que la documentation que Millet commença à réunir fut publiée dans son Iconographie de l’Évangile. Il reste que les planches de cette publication de 1910 sont restées de longues années la seule source documentaire disponible pour les églises de Mistra et ne sont pas encore systématiquement remplacées.

L’activité de Millet entre son agrégation et le début de la guerre est immense. Au fur et à mesure de ses missions successives, et dès ses années athéniennes, grâce aux collaborations des artistes et architectes qui faisaient les relevés et les copies des œuvres, les documents deviennent assez nombreux pour qu’une collection soit envisagée, visant à servir l’étude de l’art byzantin. Le projet est tout de suite encouragé par Homolle et soutenu par l’École pratique des hautes études. Les documents sont pour partie la propriété des ordonnateurs des missions, le ministère de l’Instruction publique d’une part et l’Académie des inscriptions et belles-lettres de l’autre ; ils sont alors en dépôt dans la collection. D’autres pièces appartiennent à l’enseignant lui-même ou ont été achetées par l’École pratique des hautes études après que la collection y eut été officiellement instituée, au moment de la nomination de Millet comme maître de conférence en 1899. Millet reçut également des dons dès les premières années. L’enthousiasme suscité par le projet s’inscrit dans le vaste mouvement de réalisation de moulages d’antiques et de photothèques dans de nombreuses universités européennes afin d’appuyer l’enseignement de l’archéologie et de l’histoire de l’art. Des chercheurs offrirent donc leur documentation personnelle (Nikodim Pavlovitch Kondakov, Émile Bertaux, Jean Ebersolt) mais aussi des objets originaux (Paul Perdrizet ou Théophile Homolle par exemple), des collectionneurs ou mécènes (Étienne Michon, le général Léon de Beylié, la comtesse de Béarn, etc.) firent réaliser des copies d’œuvres ou confièrent leurs photographies afin de promouvoir les études byzantines alors en plein essor.

Cette conférence à l’École pratique des hautes études et la collection chrétienne et byzantine qui y était attachée permirent donc à Millet de mettre en place l’enseignement de l’histoire de l’art byzantin en France. La collection fut en effet disposée dans les salles de cours et les couloirs de la Section des Sciences religieuses de l’école où elle demeura jusqu’en 1971. Son enseignement à l’École pratique des hautes études, qui avait lieu à la Section des Sciences religieuses, comme plus tard au Collège de France, où Millet donna, à partir de 1927, un cours intitulé « Esthétique et histoire de l’art », a toujours lié les images à leur fonction liturgique ou à leur sens théologique. En outre, à l’École pratique des hautes études, une séance hebdomadaire est consacrée à l’actualité de la recherche, très riche au début du XXe siècle : dès 1902-1903 quelques séances sont ainsi consacrées au monastère de Baouit nouvellement découvert par Jean Clédat, grâce aux images aquises par la collection.

Il est évident que Millet était attaché à la mise à disposition du plus grand nombre de ces documents. Il avait ainsi expressément demandé à la direction de la Section de faire en sorte que l’accès à la collection soit possible à tout moment – ce qui n’avait pu lui être accordé que partiellement. La publication en albums des photographies et des croquis issus de ses voyages (Mistra, mont Athos ou Yougoslavie) avant même d’avoir pu élaborer leurs analyses et commentaires va dans le même sens. La photothèque a certainement favorisé le dynamisme des études en histoire de l’art byzantin à cette période, grâce à cet accès facilité aux œuvres dont bénéficiaient chercheurs et étudiants. Parmi ses élèves, un certain nombre poursuivit d’ailleurs une carrière d’historiens de l’art byzantin : on peut citer Jean Ebersolt, Anatole Frolow ou Sirarpie Der Nersessian.

Dans les années 1910, alors que Millet dépasse la quarantaine, ses propres écrits permettent de faire un premier bilan de son œuvre. Il rédige à cette époque ses seuls textes de synthèse sur l’ensemble de l’art byzantin, destinés à un plus vaste public, sous la forme de deux chapitres dans l’Histoire de l’art d’André Michel. C’est aussi dans ces années-là qu’il écrit un autre article consacré au grand débat qui, sous l’impulsion de Strzygowski, s’était ouvert sur la manière dont l’art byzantin s’était constitué. Le titre même de l’article, publié en 1908 dans la Revue archéologique, « Byzance et non l’Orient » indique sans équivoque sa position. Mais, contrairement à ce que la formule pourrait faire croire, ce n’est pas la question de l’origine de l’art byzantin qui est discutée ici, mais de ce qu’il était devenu plus tard. Il s’agit en fait d’une critique de l’étude du savant autrichien du psautier serbe de Munich, qu’il voulait rattacher directement à des origines syriennes. Millet replace, avec beaucoup d’assurance et, comme dans ses œuvres précédentes, à travers un large faisceau de comparaisons, le psautier serbe dans l’art byzantin du xive siècle.

C’est dans les pages écrites dans l’Histoire de l’art d’André Michel et publiées en 1905 et 1908, un chapitre, « l’Art byzantin » dans le volume I,1, un autre intitulé « L’art chrétien d’Orient, du milieu du XIIe au milieu du XVIe siècle » dans le volume III, 2 qu’on peut lire la vision d’ensemble que Millet a de l’art byzantin. Celle-ci ne changera plus guère et sous-tendra les œuvres postérieures. Pour les origines de l’art byzantin, son point de vue n’est pas fondamentalement différent de celui de Diehl : il attribue à Constantinople un rôle de synthèse, « un terrain commun où les artistes de Rome, de la Grèce, de la Syrie et de l’Égypte se rencontrèrent et, une fois dépaysés, transformèrent leurs procédés jusqu’à les fondre en un style nouveau ». Mais il insiste surtout sur le jeu entre deux apports : Constantinople hérite et préserve la culture et l’art helléniques, mais ceux-ci sont traversés par l’apport de l’Orient. Par ailleurs, il considère que ce sont les Ve et VIe siècles qui innovent : « les œuvres conservées du Xe, du XIe et du XIIe siècles ne sont souvent que les répliques des prototypes perdus du Ve et du VIe ». Ce point de vue le conduit à traiter la matière par grands domaines, architecture, monuments figurés, etc. depuis le IVe jusqu’au XIIe siècle, sans considérer la rupture qui s’imposera plus tard entre art paléochrétien (ou de l’Antiquité tardive) et art byzantin. Il souligne l’importance de l’art impérial comme modèle pour les artistes, mais, davantage encore, le poids de la théologie. Il n’est peut-être pas indifférent de remarquer que, dans ce chapitre, peinture monumentale et miniatures occupent à peu près la même place. Cela confirme l’énorme travail de documentation auquel s’est astreint Millet, qui était déjà visible dans ses œuvres antérieures. Si les icônes ne sont guère présentes – Millet ne connaissait pas les icônes du Sinaï – la largeur de ses vues lui fait donner une place aux tissus, à la sculpture, aux ivoires, aux émaux, à l’orfèvrerie. Ses pages de conclusion sont largement orientées par le souci de faire la part entre l’héritage classique et l’apport de l’Orient, mais restent globalement négatives, regrettant que Byzance n’ait pas atteint l’idéal classique, un jugement académique finalement très classique et traditionnel. Le chapitre écrit par Millet dans le volume III.2 est, curieusement, beaucoup plus court et moins développé qu’on aurait pu l’attendre, compte tenu de la suite de son œuvre.

Entre la publication des planches de Mistra et le début de la guerre, Millet ne publie plus que quelques articles, certainement occupé à la préparation de ses deux grands livres, L’École grecque dans l’architecture byzantine et Recherches sur l’iconographie de l’Évangile aux XIVe, XVe et XVIe siècles. Ils paraissent tous les deux en 1916.

De ces deux livres, c’est certainement le premier qui a le plus vieilli, non par sa documentation qui reste riche, mais par ses conclusions. On ne peut guère suivre aujourd’hui la manière dont Millet analyse les plans ou voit les rapports entre les différents types. S’il met bien en valeur certaines caractéristiques de la Grèce du Sud comme l’emploi de la pierre taillée, essentiellement en Attique et dans le Péloponnèse, qu’il assimile plus ou moins à la Grèce – il considère Salonique comme un intermédiaire entre Constantinople et la Grèce. Il conclut que l’architecture de la Grèce byzantine dépend, pour l’essentiel, de l’Orient et non de Constantinople qui, de manière qui peut sembler paradoxale, est le lieu où l’esprit hellénique, y compris dans l’architecture, s’est le mieux conservé. Dans une phrase caractéristique des préjugés qu’il partage avec son temps, il voit dans la trompe d’angle, caractéristique de l’Orient, un achèvement empirique, tandis que le pendentif est considéré comme une élaboration rationnelle, ce qui appartient en propre à l’esprit hellénique.

Le second, qui constitue la dernière grande œuvre de Millet, Recherches sur l’iconographie de l’Évangile aux XIVe, XVe et XVIe siècles, reste un monument d’érudition qui peut toujours rendre service. Mais la trame théorique en a bien vieilli. On a déjà dit ce qu’il en était de sa vision de l’art byzantin, résultat d’une sorte de fusion ou de compromis entre la tradition hellénique et un art oriental. C’est cet art oriental qui expliquerait aussi la peinture de l’Italie des XIe et XIIe siècles. Enfin, il distingue, à partir du XIVe siècle, une école macédonienne et une école crétoise, distinction qui a survécu quelques décennies dans la bibliographie. Il est vrai que l’idée d’un apport « oriental » sur l’art des provinces périphériques n’est pas encore complètement abandonnée.

Quoique Millet, qui a dépassé la cinquantaine, annonce dans son introduction d’autres œuvres de la même veine, en particulier un livre sur Mistra ainsi qu’une sorte de suite à ses Recherches sur l’iconographie… qui traiterait des thèmes qu’il n’avait pas encore abordés, ces volumes ne verront jamais le jour. Si Millet poursuit son enseignement et s’il continue à publier, à côté de divers articles, des livres importants montrant les vastes domaines de son intérêt, ils ne correspondent plus au programme annoncé tout en étant, pour ceux qui suivent de plus près ses deux grandes œuvres, des fruits de ses voyages antérieurs, que ce soit sur les monuments serbes (1919) ou sur les peintures de l’Athos (1927). Plus novateur est son intérêt pour les tissus, marqué par une publication de la dalmatique du Vatican et enfin, par son dernier livre sur les broderies religieuses byzantines, écrit en collaboration avec Hélène des Ylouses (intérêt en fait déjà annoncé dans un article de 1905).

Il faut encore souligner un aspect de son œuvre qu’on a tendance à oublier : l’épigraphie. Il lance même, par un article publié dans la Byzantinische Zeitschrift de 1906, l’idée d’un corpus des inscriptions grecques chrétiennes, qui sera reprise durant la deuxième moitié du xxe siècle par Paul Lemerle. Le projet permit alors la publication de quelques articles et vient même d’être repris par l’Académie autrichienne des sciences. Pendant cette seconde partie de sa carrière, Millet publiera des articles aux thèmes purement historiques. C’est certainement le même intérêt pour l’histoire qui le pousse à créer la collection des « Archives de l’Athos », dont un premier volume paraîtra en 1937. Ce projet fut également repris par Lemerle et il est aujourd’hui en cours d’achèvement.

Pour conclure cet aperçu de cette grande œuvre, revenons à la comparaison avec Diehl, mais soulignons cette fois les différences. Autant Diehl était à l’aise dans une écriture souvent destinée à un public plus large, de la même façon qu’il l’était certainement avec les milieux à qui ces textes étaient destinés, autant l’écriture de Millet était beaucoup plus austère, expression sans doute d’une personnalité assez solitaire. Il apparaît aujourd’hui comme le fondateur des études d’histoire de l’art byzantin en France mais son œuvre a également nourri la recherche à l’étranger, en particulier en Grèce et en Yougoslavie.

Principales publications

Ouvrages

  • Le Monastère de Daphni, histoire, architecture, mosaïques. Aquarelles de Pierre Bénouville. Monuments de l’art byzantin 1. Paris : E. Leroux, 1899.
  • Recueil des inscriptions chrétiennes de l’Athos (Collab. Jules Pargoire et Louis Petit). Bibliothèque de l’École française d’Athènes. Paris : A. Fontemoing, 1904.
  • Monuments byzantins de Mistra, matériaux pour l’étude de l’architecture et de la peinture en Grèce aux XIVe et XVe siècles. Monuments d’art byzantin 2. Paris : E. Leroux, 1910.
  • L’École grecque dans l’architecture byzantine. Bibliothèque de l’École pratique des hautes études, Section des sciences religieuses 26. Paris : E. Leroux, 1916.
  • Recherches sur l’iconographie de l’Évangile aux XIVe, XVe et XVIe siècles, d’après les monuments de Mistra, de la Macédoine et du mont Athos. Bibliothèque des Écoles françaises d’Athènes et de Rome 109. Paris : A. Fontemoing, 1916.
  • L’Ancien Art serbe. Les églises. Paris : de Boccard, 1919.
  • Monuments de l’Athos. I. Les peintures. Monuments de l’art byzantin 5. Paris : E. Leroux, 1927.
  • Byzantine Painting at Trebizond. (Collab. David Talbot Rice). Londres : G. Allen and Unwin, 1936.
  • Broderies religieuses de style byzantin. (Collab. Hélène des Ylouses). Bibliothèque de l’École pratique des hautes études. Section des sciences religieuses 55. Paris : Presses universitaires de France, 1939 et 1945, 2 vol.
  • La Dalmatique du Vatican : les élus, images et croyances. Bibliothèque de l’École pratique des hautes études. Section des sciences religieuses 60. Paris : Presses universitaires de France, 1943.

Articles

  • « Plombs byzantins ». Bulletin de correspondance hellénique, 1893 no 17, p. 69-80.
  • « Quelques représentations byzantines de la Salutation Angélique », Bulletin de correspondance hellénique, 1893, no 18, p. 453-483.
  • « Monastère de Daphni ». Bulletin de correspondance hellénique, 1893, no 18, p. 528-532.
  • « Ψηφιδωτά τοῦ ἐν Δαφνίῳ ναού ». Αρχαιολογική Έφημερίς, 1894, p. 111-122.
  • « Rapport sur une mission à Mistra ». Bulletin de correspondance hellénique, 1895, no 19, p. 268-272.
  • « Les monastères et les églises de Trébizonde ». Bulletin de correspondance hellénique, 1895, no 19, p. 419-459.
  • « Mosaïques de Daphni ». Bulletin de correspondance hellénique, 1895, no 19, p. 533.
  • « Chronique de Grèce ». Bulletin critique, 2e série 1, 1895, p. 715-718.
  • « Mosaïques de Daphni : Adoration des Mages – Anastasis ». Monuments et Mémoires. 1895, t. II fasc. 2, p. 197-214.
  • « Inscriptions byzantines de Trébizonde ». Bulletin de correspondance hellénique, 1896, no 20, p. 496-501.
  • « Inscriptions byzantines de Mistra ». Bulletin de correspondance hellénique, 1899, no 23, p. 97-115.
  • « La collection chrétienne et byzantine des Hautes Études ». École pratique des hautes études. Section des sciences religieuses. Rapport sommaire sur les conférences de l’exercice 1902-1903. Paris : Imprimerie nationale, 1903 p. 1-94.
  • « L’art byzantin ». André Michel, Histoire de l’Art, I. Paris, 1905 p. 127-131.
  • « Recherches au mont Athos. I. Amende funéraire au profit de l’Église catholique et II. Âge et structure du catholicon de la Lavra ». Bulletin de correspondance hellénique, 1905, no 29, p. 55-98.
  • « Recherches au mont Athos. III. Phiale et simandre à Lavra ». Bulletin de correspondance hellénique, 1905, no 29, p 105-141.
  • avec Marcel Le Tourneau, « Un chef-d’œuvre de la broderie byzantine ». Bulletin de correspondance hellénique, 1905, no 29, p. 259-268.
  • « L’Asie Mineure, nouveau domaine de l’histoire de l’art ». Revue archéologique, 1905, 4e série, t. V, p. 93-109.
  • « Les chefs-d’œuvre de l’art byzantin aux Xe et XIe siècles, d’après les ouvrages de M. Schlumberger ». Gazette des Beaux-Arts, 1905, 3e période, 34, p. 425-432.
  • « Inscriptions inédites de Mistra ». Bulletin de correspondance hellénique, 1906, no 30, p. 453-466.
  • « Corpus inscriptionum graecarum christianorum ». Byzantinische Zeitschrift, 1906, t. 15, p. 496-502.
  • « Dédicace d’icône ». Byzantinische Zeitschrift, 1906, t. XV, p. 618-619.
  • « Préface ». In Gustave Lefebvre, Recueil des inscriptions grecques chrétiennes d’Égypte. Le Caire : Institut français d’archéologie orientale, 1907.
  • « L’art chrétien d’Orient, du milieu du XIIe au milieu du XVIe siècle ». In André Michel, Histoire de l’Art 3. Paris : A. Colin, 1908 p. 928-962.
  • « Byzance et non l’Orient ». Revue archéologique, 1908, 4e série, t. XI, p. 171-189.
  • « Note sur une inscription liturgique d’Égypte ». Annales du Service des Antiquités. Le Caire : Institut français d’archéologie orientale, 1909, p. 24-25.
  • « L’Octateuque byzantin, d’après une publication de l’Institut russe à Constantinople ». Revue archéologique, 1910,4e série, t. XV, p. 71-80.
  • « L’iconoclasme et la Croix, à propos d’une inscription de Cappadoce ». Bulletin de Correspondance hellénique, 1910, no 34, p. 96-109.
  • « Portraits byzantins ». Revue de l’art chrétien, 1911, t. XI, p. 445-451.
  • « Remarques sur l’iconographie des peintures cappadociennes ». Comptes rendus de l’Académie des inscriptions et belles-lettres, 1912, p. 326-334.
  • « Les obsèques de la Vierge. Peinture catalane de la collection Sulzbach ». Revue archéologique, 1912, 4e série, 20, p. 334-340.
  • « L’ancien art serbe (La Serbie glorieuse) ». L’art et les artistes, 1917 p. 26-56.
  • « Les Zemstvos à la veille de la Révolution ». Revue de Paris, avril 1917, 1, p. 525-546.
  • « Essai d’une méthode iconographique ». Revue archéologique, 1917, 5e série, t. V, p. 282-288.
  • « La religion orthodoxe et les hérésies chez les Yougoslaves ». Revue de l’histoire des religions, 1917, t. LXXV, p. 277-294.
  • « Remarques sur les sculptures byzantines de la région de Démétrias ». Bulletin de correspondance hellénique, 1920, no 44, p. 210-218.
  • « Sur les rapports entre l’art italien et l’art byzantin dans les Balkans au XIVe siècle ». In L’Italia e l’arte straniera. Congresso internazionale di storia dell’arte a Roma. Rome : Maglione e Strini, 1922, p. 92-95.
  • « Discours du président de l’Association pour l’encouragement des études grecques en France ». Revue des études grecques, 1929, no 42 (fascicule 195), p. 57-71.
  • « La coupole primitive de Sainte-Sophie ». Revue belge de philologie et d’histoire, 1923, no 4, p. 599-617.
  • « L’Ascension d’Alexandre. Première partie : les textes ». Syria, 1923, vol. 4, p. 85-133.
  • « Sur les sceaux des commerciaires byzantins ». Mélanges Schlumberger II. Numismatique et Sigillographie. Archéologie. Paris : P. Geutner, 1924, p. 303-327.
  • « L’art décoratif et industriel dans le Royaume des Serbes, Croates et Slovènes ». Exposition des Arts décoratifs et industriels modernes – Paris 1925. Catalogue de la Section du Royaume des Serbes, Croates et Slovènes, 1925, p. i-v.
  • « L’origine du Logothète général ». In Mélanges d’histoire du Moyen âge offerts à M. Ferdinand Lot. Paris : É. Champion, 1925, p. 563-573.
  • « Les noms des auriges dans les acclamations de l’hippodrome. Étude sur le Livre des cérémonies ». In Recueil d’études dédiées à la mémoire de N. P. Kondakov. Prague : Seminarium kondakovianum, 1926, p. 279-295.
  • « La scène pastorale de Doura et l’“Annonce aux Bergers” ». Syria, 1926, vol. 7, p. 142-151.
  • « Les peintures de l’Athos ». Revue archéologique, 1927, 5e série, t. XXVI, p. 274-278.
  • avec Sirarpie der Nersessian « Le psautier arménien illustré ». Revue des études arméniennes, 1929, t. IX, p. 137-81.
  • « Apothécarios ». Byzantinische Zeitschrift, 1930, t. XXX, p. 430-439.
  • « La vision de Pierre d’Alexandrie ». In Études sur l’histoire et l’art de Byzance. Mélanges Charles Diehl, vol. 2. Paris : E. Leroux, 1930, p. 99-115.
  • « L’histoire de l’art au Collège de France ». In Quatrième centenaire du Collège de France, 1930, p. 377-380.
  • « Études sur les églises de Rascie ». In L’Art byzantin chez les Slaves. Les Balkans. Premier recueil dédié à la mémoire de Théodore Uspenskij. Paris : P. Geuthner, 1930, p. 147-194.
  • « L’Octava, impôt sur les ventes dans le Bas-Empire ». Mélanges Gustave Glotz, vol. 2. Paris : Presses universitaires de France, 1932, p. 615-643.
  • « Cozia et les églises serbes de la Morava ». In Mélanges offerts à M. Nicolas Iorga par ses amis de France et des pays de langue française. Paris : J. Gamber, 1933 p. 827-856.
  • « L’église ronde de Preslav ». In Mélanges offerts à M. Nicolas Iorga par ses amis de France et des pays de langue française. Paris : J. Gamber, 1933, p. 169-193.
  • avec M. Dr. Georges Bosković « L’église patriarcale de Peć ». In Mélanges offerts à M. Nicolas Iorga par ses amis de France et des pays de langue française. Paris : J. Gamber, 1933 p. 350-355.
  • « La Traditio dans les papyrus de Ravenne ». Εις μνήμην Σπυριδωνος Λάμπρου. Athènes, 1935 p. 545-556.
  • « Étude préliminaire ». In Josef Strzygowski, L’Ancien Art chrétien de Syrie. Paris : E. de Boccard, 1936.
  • « Introduction ». In Comte du Mesnil du Buisson, Les Peintures de la Synagogue de Doura-Europos. Rome : Pontificio Istituto Biblico, 1939, p. vii-xxiv.
  • « Les origines et le développement des édifices sacrés de l’antiquité chrétienne ». Journal des Savants, 1939, p. 5-14.
  • « Préface aux résumés des rapports et communications ». Sixième congrès international d’études byzantines, Alger (1939). Paris : Comité d’organisation du congrès, 1940, p. 287.
  • « L’art des Balkans et l’Italie au XIIIe siècle ». Studi Bizantini e Neoellenici VI, 1940, p. 272-297.
  • « L’esprit de l’art arménien » (en roumain). AniUniunea Armenilor din România, 1941, p. 131-136.
  • « L’épitaphios : l’image (deux broderies du XIVe siècle) », Comptes rendus de l’Académie des inscriptions et belles-lettres, 1942, vol. 86, no 4-6, p. 408-419.
  • « Παραστάσεις σύτομοι χρονικαί. Essai sur la date ». Bulletin de correspondance hellénique, 1946, no 70, p. 393-402.
  • « Sainte-Sophie avant Justinien ». Orientalia Christiana Periodica, 1947, vol. 13, no 3-4, p. 597-612.
  • « Le forum d’Arcadius : la dénomination, les statues ». Mémorial Louis Petit : mélanges d’histoire et d’archéologie byzantines. Paris, Bucarest : Institut français d’études byzantines, 1948 p. 361-365.
  • « Église et pont à Byzance ». Byzantina-Metabyzantina, 1949, vol. 1, no 2, p. 103-111.
  • « La Parabole des Vierges à Doura et El-Bagawat ». Cahiers archéologiques, 1956, vol. 8, p. 1-8.

Bibliographie critique sélective

  • Grabar, André, « Kondakov and the Treasure of Nagy-szent-miklós ». The Bulletin of the Byzantine Institut, 1946, 1, p. 3-5.
  • Raymond Lantier, « Éloge funéraire de M. Gabriel Millet, membre ordinaire ». Comptes rendus des séances de l’Académie des inscriptions et belles-lettres, 1953, vol. 97, p. 164-169.
  • André Grabar, « Gabriel Millet (1867-1953) ». École pratique des hautes études, Section des sciences religieuses. Annuaire 1954-1955. Paris : imprimerie nationale, 1953, p. 11-20.
  • Élie Lambert, « Notice sur la vie et les travaux de M. Gabriel Millet, membre de l’Académie ». Comptes rendus des séances de l’Académie des inscriptions et belles-lettres, 1957, vol. 101, no 4, p. 338-343.
  • Dominique Couson, Catalogue des documents photographiques originaux du fonds Gabriel Millet. Préface de Gordana Babic. Bibliothèque de l’École des hautesétudes, sciences religieuses, vol. 40. Louvain : Peeters, 1986.
  • Medvedev, I. P., éd., Мир русской византинистики: Материалы архивов Санкт-Петербурга (Le Monde de la byzantinistique russe. Matériaux des archives de Saint-Pétersbourg). Saint-Pétersbourg : 2004, p. 622-640 (Publication de 24 lettres écrites par G. Millet à N. Kondakov).
  • Claude Lepage, « Gabriel Millet, esprit élégant et moderne ». Comptes rendus des séances de l’Académie des inscriptions et belles-lettres, 2005, vol. 149, p. 1097-1110.
  • Dominique Couson-Desreumaux, « Gabriel Millet ». Niš and Byzantium 4th Symposium in honour of Gabriel Millet. Niš : NKC, 2006, p. 29-58.

Sources identifiées

Athènes, bibliothèque de l’École française

  • PHILIPPES 1-1923 : Deux lettres de Gabriel Millet adressées au directeur de l’EFA, relatives aux travaux de Georges Hinnisdaels.
  • PHILIPPES 1-1922 : Lettre de Gabriel Millet adressée au directeur de l’EFA, relative au mémoire de Georges Hinnisdaels.

Paris, bibliothèque de l’Institut de France

  • Ms 7519 / Feuillets 1-28 : une lettre
  • Ms 3379 / Pièce 141 : une lettre
  • Ms 4031 / Feuillets 511-515 : une lettre à Gaston Maspero
  • Ms 4269 : 128 lettres de Millet à Gustave Schlumberger
  • Ms 6155 / Feuillet 393 : une lettre
  • Ms 7158 / F. 141-147 : une lettre
  • Ms 7369 : une lettre

Paris, Collège de France. Archives. Fonds Gabriel Millet

  • 16 CDF 301, carton 38 : documents relatifs à la candidature, à la nomination et à la carrière de Gabriel Millet au Collège de France.
  • 51 CDF 1-96 : Fonds Gabriel Millet : manuscrits, essais, cours, photographies, carnets de croquis, notes de travail, plaques de verre photographiques, correspondance.

Pierrefitte, Archives nationales, missions scientifiques et littéraires en Grèce et en Asie Mineure, dossiers individuels

  • F/17/2992 – MILLET (Gabriel)
  • 1o 1896-1901 : Grèce, Mont Athos – monuments byzantins (26 pièces)
  • 2o 1897 : Grèce, Mont Athos – monuments byzantins (22 pièces)
  • 3o 1898 : Grèce, Mont Athos – monuments byzantins (19 pièces)
  • 4o 1901 : mission en Italie (9 pièces)
  • 5o 1901-1902 : concession d’un vase de Sèvres à la Diète d’Istrie (21 pièces)

Prague, Památník Národího Písemnictví

  • Fonds Nikodim Pavlovitch Kondakov, Korespondence vlastní, přijatz (correspondance personnelle reçue), Gabriel Millet, č. Přír : 165 : 42, 28.

En complément : Voir la notice dans AGORHA