Anonyme, Paul Pelliot (1878-1945) orientaliste et archéologue, [s. d.], Paris, musée Guimet - musée national des Arts asiatiques, © RMN / Richard Lambert. Photographie.

Auteur(s) de la notice :

BOSSARD Adrien

Profession ou activité principale

Sinologue

Autres activités
Philologue, linguiste, historien, archéologue, géographe, professeur, directeur de revue, conservateur, explorateur, diplomate, militaire

Sujets d’étude
Chine ; Asie centrale ; histoire des religions ; arts asiatiques ; langues anciennes ; littérature chinoise

Carrière
7 juillet 1899 : désigné par l’Académie comme pensionnaire de la Mission archéologique d’Indochine, future École française d’Extrême-Orient
Février 1900 : première mission en Chine, défend la légation de France à Pékin assiégée par les Boxers et obtient la Légion d’honneur
15 juin 1906 : part avec le Docteur Louis Vaillant, géographe, et Charles Nouette, naturaliste et photographe, traverse à cheval le Turkestan russe, s’arrête à Kachgar (Chine), visite les ruines bouddhiques de Tegurman, puis reste plus longuement à Toumchouq et séjourne huit mois dans la région de Koutcha
25 février 1908 : atteint Dunhuang (Chine)
3 mars 1908 : accède à la grotte bibliothèque
1909-1911 : sous-directeur de l’École française d’Extrême-Orient
12 mars 1910 : la salle Pelliot est inaugurée au musée du Louvre
1911-1945 : professeur au Collège de France, titulaire de la chaire des langues, histoire et archéologie de l’Asie centrale
1920 : prend la codirection de la revue T’oung Pao avec Henri Cordier
6 mars 1921 : élu membre de l’Académie des inscriptions et belles-lettres
1930-1945 : conservateur du musée d’Ennery

Étude critique

Paul Pelliot est une figure incontournable de la sinologie du début du XXe siècle au même titre qu’Édouard Chavannes et Victor Segalen. Il a marqué durablement sa discipline et son époque grâce à une érudition et un talent pour les langues hors du commun qui lui ont permis d’aborder de nombreux thèmes de recherche. Il ne prétendait être « ni archéologue, ni ethnologue, ni d’ailleurs quoi que ce soit, sauf, dans une certaine mesure philologue ». Il fut pourtant bien plus. Philologue, historien, géographe, historien des religions, archéologue, linguiste, Paul Pelliot était avant tout un esprit curieux en totale adéquation avec son aire d’étude : l’Asie. Si son point de départ était la Chine, ses recherches l’ont mené bien au-delà de celle-ci, au gré de ses évolutions historique, géographique et sociale. De la même manière que la civilisation chinoise a rayonné sur le continent asiatique, Paul Pelliot a étendu son intérêt et ses études aux peuples vietnamiens, turcs, mongols, tibétains sans pour autant perdre en cohérence, tant ces cultures se sont croisées et superposées. À travers les textes anciens, il a également suivi dans leurs périples les grands personnages qui ont parcouru ces contrées : Marco Polo, Gengis Khan, Jean de Plan Carpin, Zheng He. Tel Xuanzang dont il admire profondément le Xiyouji, Pelliot voyagera vers l’Ouest et deviendra lui-même un explorateur à la renommée internationale durant la première décennie du XXe siècle après avoir sillonné le Turkestan de 1906 à 1908 et atteint le sanctuaire de Dunhuang. Le parallèle avec le moine bouddhiste chinois du VIIe siècle est d’autant plus frappant que les deux personnages ont été de grands traducteurs qui, après des explorations vers l’ouest, ont changé durablement les conceptions de leurs époques.

La méthode Pelliot

D’un point de vue méthodologique, Paul Pelliot s’appuie sur sa connaissance de la bibliographie ancienne et sa maîtrise des langues pour effectuer des recoupements riches en informations. Comme les lettrés chinois, ses deux principaux instruments de travail sont l’indexation et le commentaire, ce qui lui permet d’avoir une connaissance précise de la bibliographie chinoise. Pourtant, dès 1906, Paul Pelliot a une vision très juste des limites et du potentiel de la sinologie occidentale, preuve d’une véritable réflexion épistémologique sur ses propres recherches. Au début du XXe siècle, les chercheurs ne résidant pas en Chine n’avaient en effet qu’un accès limité aux sources chinoises. Pelliot a conscience qu’un intellectuel occidental, aussi savant soit-il, ne peut avoir une connaissance aussi profonde de la culture chinoise que les lettrés locaux, héritiers de plus de 2 000 ans d’exégèse. Il réalise cependant que l’ethnocentrisme mandarinal pousse ces lettrés à se concentrer sur leurs propres sources et qu’ils ignorent totalement le savoir accumulé en dehors de leur empire. Paul Pelliot l’écrit lui-même : « C’est là que la science européenne reprend l’avantage […] ». D’après lui, la sinologie occidentale l’emporte donc sur la sinologie chinoise grâce à la possibilité qu’elle a de recouper sources chinoises et sources extérieures : c’est précisément là qu’il excelle avec sa capacité d’apprentissage des langues. Conscient que la maîtrise linguistique est le terreau essentiel pour produire un contenu scientifique juste et pertinent, Pelliot se perfectionne quotidiennement et va encore plus loin en procédant à des études approfondies sur les transcriptions chinoises des mots sanscrits et des noms tibétains, allant jusqu’à établir, dès 1912, une méthode lui permettant de rétablir dans les textes anciens chinois les mots d’origines les plus diverses. Il parvient ainsi à retrouver les noms que la Chine et l’Orient ancien se donnaient mutuellement depuis l’Antiquité jusqu’à Marco Polo.

Paul Pelliot comprend également très tôt qu’à l’inverse, les anciens textes chinois permettent d’étudier avec précision l’histoire de régions asiatiques pauvres en sources écrites lors de l’inventaire qu’il réalise dans les bibliothèques du palais impérial de Hué. Les sources vietnamiennes très lacunaires ne lui permettant pas de mener des recherches sur l’Indochine où il est pensionnaire de la Mission archéologique, Pelliot se tourne vers d’anciens textes chinois décrivant des voyages et des itinéraires. Il en résultera la publication d’articles novateurs dans le Bulletin de l’École française d’Extrême-Orient (BEFEO), par leur démarche et par leur apport heuristique. Parmi ces derniers, deux travaux se démarquent. Une traduction des Mémoires sur les coutumes du Cambodge de Zhou Daguan (1266-1346), diplomate chinois au service des Yuan ayant séjourné à Angkor de 1296 à 1297, a permis de documenter une civilisation khmère que l’on ne connaît auparavant qu’à travers ses vestiges monumentaux. Il mène également une étude sur deux itinéraires de Chine en Inde à la fin du VIIIe siècle basée sur la traduction d’un mémoire géographique contenu dans la Nouvelle Histoire des Tang dont il identifie les noms de lieux. Il procède ensuite à l’explication historique et linguistique de chaque nom en s’appuyant sur les bibliographies ancienne et contemporaine.

L’aller-retour entre les sources chinoises et les sources ignorées par les lettrés chinois permet à Paul Pelliot de s’intéresser aux transferts culturels quels qu’ils soient (religieux, commerciaux, artistiques…). C’est pour cette raison qu’il s’est ouvert à toutes les disciplines et à toutes les aires géographiques. Polyglotte maîtrisant treize langues et linguiste, Pelliot s’appuie sur ces deux compétences pour croiser les informations contenues dans les textes anciens tout en tenant compte des recherches menées par ses contemporains. Il travaille notamment sur la restitution du texte mongol de l’Histoire secrète des Mongols disparu à la fin de la dynastie des Yuan mais dont des versions retranscrites phonétiquement en chinois existent encore. Il étudie des ouvrages comme le Huayi yiyu, un lexique confrontant le chinois aux langues étrangères comme le ouïgour ou le mongol, mais aussi des documents diplomatiques comme la lettre de Güyük, petit-fils de Gengis Khan, au pape Innocent IV, rédigée en persan avec un préambule en turc rapportée par Jean de Plan Carpin en 1246.

Dunhuang et l’acquisition du matériel d’étude

Le travail effectué par Paul Pelliot dans la grotte bibliothèque de Mogao marque le sommet de sa carrière et constitue une véritable consécration de sa méthode. En effet, là où Aurel Stein a acquis après trois jours d’inventaire, sans discernement faute de maîtriser le chinois, plus de 20 000 manuscrits et peintures, Pelliot effectue une sélection que lui permet sa maîtrise des langues anciennes. La découverte est en parfaite adéquation avec son inventeur : pluridisciplinaire car elle contient des textes sacrés, des documents d’archives, des peintures, des pièces de littérature populaire et des xylographies, mais aussi plurilingue puisqu’on y trouve des textes en chinois, sanskrit, tibétain, sogdien, ouïgour, koutchéen, khotanais et en tangut. La grotte bibliothèque de Dunhuang est donc une consécration pour Pelliot et sa méthode de croisement des textes anciens. Le chercheur français est sans doute l’explorateur le plus compétent pour prendre la mesure de cette collection. Sûr de ses capacités, il examine en trois semaines chaque document contenu dans la grotte et choisit plus de 5 000 manuscrits et peintures aujourd’hui réparties entre la Bibliothèque nationale de France et le musée Guimet. La plupart de ses contemporains assimile la sélection de manuscrits effectuée par Pelliot à un écrémage. L’explorateur aurait choisi le meilleur pour l’emporter en France. S’il est incontestable qu’il a pris des documents de grande qualité, il faut cependant rappeler qu’il s’agit d’une sélection subjective motivée par les centres d’intérêt du chercheur mais aussi par la contrainte du temps. Cette contrainte a d’ailleurs nourri la suspicion de ses détracteurs à son retour en France. Ces derniers arguent en effet qu’une telle somme de travail ne pouvait être réalisée en seulement trois semaines. Certains ont même calculé que le chercheur consacrait moins de deux minutes par document, ce qui ne lui permettait pas de le lire entièrement. Conscient de l’ampleur de la tâche, Pelliot a en effet travaillé dans l’urgence et n’a nullement lu l’intégralité des textes sur place. Il s’est donc appuyé sur des indices comme les colophons, indications en fin de manuscrit portant sur son contexte de création, pour travailler plus rapidement. Les choix judicieux de Paul Pelliot ont révolutionné l’histoire des religions, la philologie, la linguistique, entre autres, et continuent de nourrir les recherches actuelles tant cette source d’informations semble inépuisable. D’après Pelliot, ces manuscrits ont apporté en sinologie deux nouveautés : « D’abord le manuscrit chinois était une catégorie à peu près inconnue dans nos bibliothèques. La seconde nouveauté en sinologie est que, pour la première fois, nous pouvons travailler en quelque sorte sur pièces d’archives. J’entends par là que la science indigène nous a toujours mis en face de résultats […]. Nous ne disposions jamais de documents originaux, indépendants. »

Avec l’acquisition des manuscrits et peintures de Dunhuang, Paul Pelliot confirme qu’il est le plus grand pourvoyeur de la France en matériel d’étude sinologique. En 1901, il avait déjà par ailleurs acheté en Chine un grand nombre d’ouvrages pour le compte de l’École française d’Extrême-Orient : des œuvres en chinois, en tibétain et en mongol. En 1902, les 24 000 fascicules de littérature courante qu’il rapporte donnent une place prépondérante au fonds chinois de l’École, puisqu’il devient la plus importante collection d’ouvrages chinois en dehors du Japon et de la Chine. Enfin, en 1909, Pelliot acquiert 30 000 volumes brochés complétant les collections de la Bibliothèque nationale de France et constituant les fonds « Pelliot A » et « Pelliot B ».

Dans une lettre adressée à Émile Sénart, datée du 26 avril 1908, Paul Pelliot demande au président de la Société asiatique de ne pas ébruiter le projet de rapporter la documentation de Dunhuang à Paris : « Les Chinois n’ont témoigné que peu d’intérêt aux découvertes du Wang tao, et ne peuvent rien dire contre les cessions qui nous ont été consenties. Toutefois il me paraît inutile de risquer de trop attirer leur attention pour le moment. » Conscient de la valeur des manuscrits, Pelliot fait profil bas mais présente tout de même une sélection de documents à des chercheurs chinois lors d’un séjour à Pékin. C’est grâce à lui que les savants locaux réalisent la valeur immense du trésor découvert dans la grotte bibliothèque de Mogao. Les intellectuels chinois sont indignés par la perte patrimoniale mais n’ont aucun recours pour empêcher le chercheur français d’emporter sa moisson. Ils se presseront à Dunhuang pour récupérer les miettes laissées par les nombreuses missions d’exploration passées par là. Le monde des intellectuels chinois reste encore aujourd’hui profondément marqué par la disparition de cette collection et le nom de Paul Pelliot est toujours rangé dans la catégorie des pilleurs de trésors. Le retour de Pelliot en France est triomphal, il fait son compte rendu de mission dans le grand amphithéâtre de la Sorbonne, se voit décerner le prix de Joëst par l’Académie des inscriptions et belles-lettres et une salle Pelliot est inaugurée au musée du Louvre. Le Collège de France lui offre d’occuper à 33 ans la chaire des langues, histoire et archéologie de l’Asie centrale, créée à son intention. Malheureusement, comme le montre un article du Figaro du 28 janvier 1911, une campagne de diffamation menée dans la presse affirmant que les manuscrits de Pelliot sont des faux vient assombrir le tableau. L’affaire prend fin au bout d’un an, en octobre 1911, après l’authentification définitive des manuscrits.

Paul Pelliot, historien de l’art

Paul Pelliot a été un grand connaisseur de l’art asiatique même s’il ne s’agit pas de son domaine de prédilection. Pour Pelliot, l’art est en effet plus un prétexte qu’un sujet à part entière. Sans jamais la laisser de côté, il aborde généralement la question artistique lorsqu’un texte la mentionne ou quand elle importe dans la compréhension de celui-ci. L’art est un moyen pour lui de fixer des enchaînements historiques. Malgré ce statut de spécialité annexe, l’histoire de l’art tient une place importante dans l’œuvre du chercheur, qui a d’ailleurs été le conservateur en charge des collections du musée d’Ennery de 1930 à 1945, année de sa mort.

Paul Pelliot a eu un rôle de premier plan pour l’histoire de l’art d’Asie centrale. Il a notamment eu une intense activité d’archéologue durant son expédition au Turkestan. En 1907, il découvre lors de fouilles menées à Toumchouq un grand nombre de sculptures en terre cuite et de fragments de peintures murales dans un temple dont il est le premier à identifier la nature bouddhique. Il fouille plus tard un couvent à Douldour-Âqour et met au jour un important ensemble de manuscrits. Toutes ces découvertes archéologiques sont aujourd’hui conservées au musée Guimet. Notons que Paul Pelliot a été le premier chercheur français à avoir mené des fouilles sur le territoire chinois. Son activité se place dans la continuité des travaux de son maître, Édouard Chavannes, premier archéologue français à avoir mené des recherches de terrain en Chine, sans toutefois y avoir fouillé. Durant cette expédition, il est également le premier explorateur de Mogao à s’être intéressé à la nature et à la chronologie des fresques murales du sanctuaire. Conscient de l’intérêt historique du site, il en fait une analyse détaillée. Son étude passe tout d’abord par une première numérotation des grottes. Il procède ensuite avec l’aide de Charles Nouette à une campagne photographique complète des cavités et effectue le relevé des cartouches permettant l’identification de l’iconographie et des donateurs. Ce travail reste une référence encore aujourd’hui car de nombreuses inscriptions sont maintenant illisibles. Il décrit aussi précisément la disposition et l’iconographie des peintures murales visibles dans les grottes. Il est à l’origine de la première étude stylistique de ces dernières. Il distingue trois styles : « primitif », « archaïque » et « usuel ». D’après lui, le style primitif correspond à une période allant du Ve au début du VIIe siècle, le style archaïque couvre presque tout le VIIe siècle et style usuel s’étend de la fin du VIIe siècle jusqu’au XIe siècle. Il identifie aussi des réfections partielles datant de la fin des Song, des Yuan, des Ming et des Qing. Par ses observations, Paul Pelliot caractérise les évolutions stylistiques et architecturales de la manière suivante : le style primitif correspond à des figures maigres sur fond rouge aux plis des vêtements anguleux et aux détails « gauchement » dessinés. L’architecture primitive se divise en deux groupes, l’un à encorbellement central et l’autre à arête antérieure transversale avec autel carré post-central. Le style archaïque propose des figures aux contours plus arrondis et une grande partie des nus, des rinceaux et des fonds des panneaux sont brun-violet. Le style usuel est plus clair que le style archaïque et correspond à de grandes grottes. Paul Pelliot confirme cette classification grâce à l’étude des superpositions de réfections, des cartouches de donateurs et des inscriptions dédicatoires. Cette étude a marqué durablement l’histoire de l’art asiatique et prouve les compétences analytiques de Pelliot en ce domaine. Elle reste pourtant à l’état de notes et n’est pas exploitée par le chercheur de son vivant, ses carnets de travail sur les grottes n’étant publiés que durant les années 1980. Ceux-ci constituent cependant sa principale contribution à l’histoire de l’art.

Suite à son retour du Turkestan, Paul Pelliot a écrit de nombreux articles portant sur les arts asiatiques, en particulier de la Chine et de l’Asie centrale, dont il est un grand spécialiste. Il a abordé encore une fois cet objet d’étude à travers les domaines qu’il affectionne, la linguistique et la philologie, explorant les textes anciens à la recherche d’informations sur diverses thématiques artistiques. Ses réflexions ont eu un réel impact sur l’histoire de l’art asiatique de la première moitié du XXe siècle, provoquant de véritables débats de spécialistes par publications interposées. Souvent très courtes, ses publications ouvrent des pistes en donnant des informations précises et leurs contenus sont pour la plupart valides encore aujourd’hui. Certains des articles de Paul Pelliot ont abouti sur de grandes découvertes pour l’histoire de l’art. Par exemple, il a prouvé que le procédé de la laque sèche appliquée à des statues n’a pas été inventé au Japon au VIIIe siècle, durant le règne de l’empereur Shomu, comme le pensait Ernest Francisco Fenollosa, mais qu’il existait déjà en Chine au moins deux siècles plus tôt. Son point de départ est le travail sinologique effectué sur le terme kia-tchou par Stanislas Julien et Thomas Watters, traduit par le premier « couverte d’un double tissu de soie » et par le second « made with cemented edges ». Paul Pelliot prend le parti de la première traduction mais la corrige. S’il admet que kia signifie bien « double », tchou fait plutôt référence à un tissu de chanvre. Pelliot présente ensuite les occurrences de ce terme qu’il a trouvées dans des textes chinois datant du VIe au VIIIe siècle. Le terme étant associé à des statues, Pelliot en déduit qu’il s’agit de leur technique de fabrication. Pour confirmer cette hypothèse, il cherche des définitions de kia-tchou et trouve dans un glossaire chinois du IXe siècle l’explication suivante : « c’est une statue creuse ; elle est faite en laquant une étoffe ». Il s’agit du même procédé de fabrication que les statues japonaises en laque sèche du VIIIe siècle. Adoptant la même approche textuelle et linguistique, Paul Pelliot fait de nombreuses découvertes importantes concernant, entre autres, les déplacements de fresques sous les Tang et les Song, des termes techniques de la sculpture ancienne chinoise, l’identification d’artistes de l’époque des Six Dynasties et Tang… Outre ces articles majeurs, Pelliot prend un soin particulier à travers ses comptes rendus de lecture publiés dans la revue T’oung Pao à corriger les erreurs qu’il trouve dans les ouvrages portant sur des questions artistiques. Il considère en effet que toute erreur est préjudiciable à cette discipline encore à ses prémices qu’est l’histoire de l’art asiatique durant la première moitié du XXe siècle. Il corrige donc les datations, les transcriptions, traductions erronées en citant toujours la source sur laquelle il s’appuie. Il rectifie par exemple la datation d’un ouvrage intitulé Po wou yao lan, daté par Robert Lockhart Hobson de la période t’ien-k’i (1621-1627). « Que l’ouvrage, tel qu’il est donné dans le Han hai, n’ait pu être écrit tel quel en 1621-1627, c’est-à-dire sous les Ming, c’est ce qui résulte clairement du paragraphe du chapitre I consacré aux imitations de bronzes anciens faites “au temps des Ming” ; jamais, sous les Ming, un auteur ne se serait exprimé ainsi. » Certaines de ses réflexions linguistiques permettent à l’histoire de l’art d’aborder des sujets jusqu’alors peu explorés. Il va, par exemple, totalement remettre en question la relation entre commanditaires et fabricants de porcelaines chinoises en interrogeant l’ambivalence du caractère zhi, présent dans les marques, pouvant signifier « fabriqué par » ou « fabriqué pour ». Dans un autre article, il s’appuie sur un texte compilé de 766 à 801 et prouve la présence d’ouvriers chinois travaillant dans le textile, l’orfèvrerie et la peinture à Kufa, suite à la bataille de Talas.

Par ailleurs, Paul Pelliot travaille en lien avec les musées d’arts asiatiques, exerçant lui-même en tant que conservateur au musée d’Ennery pendant quinze ans. Sa première grande contribution date du début du XXe siècle. Pelliot a acquis pour le compte du musée de l’École française d’Extrême-Orient 152 peintures, déposées en 1904 au musée du Louvre et aujourd’hui conservées au musée Guimet. Sous-évaluée par les spécialistes de l’époque, surtout par Édouard Chavannes, cet ensemble hétérogène composé de trois séries incomplètes est aujourd’hui considéré comme une des collections de peintures liturgiques chinoises les plus importantes d’Occident. Paul Pelliot a aussi rapporté du Turkestan un ensemble de 250 peintures, 21 sculptures sur bois ainsi que les couvertures de sutras, les fragments de textile et les rubans servant à la réalisation des bannières qui constituent aujourd’hui la collection Pelliot du musée Guimet. Au cours de ses nombreux séjours en Chine, missionné par l’EFEO ou l’Académie des inscriptions et belles-lettres, Paul Pelliot a acquis toute sorte d’objets et de livres anciens auprès de marchands chinois. Il a également joué un rôle dans la mise en valeur de ces collections en participant activement à l’organisation de grandes expositions d’art asiatique durant la première moitié du XXe siècle, notamment celles de 1910 qui a eu lieu au musée du Louvre et de 1935 qui s’est tenue à la Royal Academy of Arts de Londres. Cette dernière est la plus importante exposition d’art asiatique organisée durant cette période en Europe. Pelliot a contribué à son succès en prêtant des œuvres appartenant à sa collection personnelle et en coordonnant les prêts des musées français. Il a également participé en tant qu’expert à la sélection d’œuvres prêtées par la Chine en se rendant sur place pour le compte du British Museum, provoquant ainsi la colère d’intellectuels chinois de l’université Tsinghua, parmi lesquels on compte Liang Sicheng et Lin Huiyin, qui n’ont pas oublié le rôle majeur joué par Pelliot dans le déplacement des manuscrits de Dunhuang. Le travail d’acquisition d’œuvres d’art qu’il a effectué durant les années 1910 a profondément marqué l’image de Pelliot en Chine. S’il a toujours obtenu des autorisations officielles et payé ses acquisitions, la propriété des collections rapportées par Paul Pelliot n’en demeure pas moins controversée du fait de la réaction du monde savant chinois.

Paul Pelliot : mandarin, policier et père de la sinologie

On peut dire que Paul Pelliot a été un « mandarin », dans les deux interprétations possibles de ce terme. Il est de son vivant considéré en Occident comme en Chine comme l’égal des mandarins, ces administrateurs chinois détenteurs de doctorats impériaux. Fin connaisseur de la culture chinoise, il a notamment livré des travaux de bibliographie chinoise dignes des plus grands lettrés. Ces travaux ont porté sur les textes divers parmi lesquels on trouve le Qianziwen, un manuel d’éducation, le Yinianlu, un recueil des dates de naissance et de mort de personnages du IIe siècle avant notre ère au XVIIIe siècle, et le Guyi congshu, un catalogue de livres perdus en Chine et retrouvés au Japon. Comme un lettré chinois, il maîtrise l’écriture et le savoir et les conserve tels des trésors. Paul Pelliot est aussi un mandarin, c’est-à-dire un membre de l’élite culturelle française. Denis Sinor, son élève, se souvient dans un article intitulé « Remembering Paul Pelliot, 1878-1945 » publié dans le Journal of the American Oriental Society (1999) que les cours de son maître ont toujours été réservés à des spécialistes de l’Asie en dépit du principe d’ouverture au public des enseignements du Collège de France. Érudit brillant, Pelliot est cependant incapable ou peu disposé à communiquer son savoir à un public non initié. Louis Renou, son successeur à l’Académie des inscriptions et belles-lettres, remarquera l’absence de grandes synthèses dans son œuvre : « Il serait bien malaisé, bien vain sans doute, de prétendre résumer une pareille œuvre. Sauf quelques conférences qui lui ont été arrachées, il n’a rien écrit pour le grand public. Il n’a écrit, peut-on dire, aucun livre, s’il est vrai que nombre de ses mémoires ont plus de substance que bien des livres épais. Lui qui encourageait tant les autres à faire des synthèses […], il estimait n’être jamais prêt. Toujours de nouveaux travaux d’approche lui paraissent requis, et à mesure qu’il avance, tout l’éloigne davantage du but vers lequel tant de matériaux accumulés sembleraient devoir le conduire. » Il est difficile d’expliquer l’absence de synthèses dans l’œuvre de Paul Pelliot. Le manque de temps semble avoir eu un rôle prépondérant : Pelliot accumulait les activités comme la direction de revues, sa chaire au Collège de France, la rédaction et la publication de ses articles, son poste de conservateur… Il faut également rappeler que sa carrière à été ponctuée de deux conflits mondiaux et qu’il a eu un poste militaire stratégique en Russie à la fin de la Première Guerre mondiale. Le témoignage tardif de Denis Sinor éclaire d’un nouveau jour les publications de Paul Pelliot : il qualifie les travaux de son maître « d’érudition parasitaire » (leech-scholarship). D’après lui, Pelliot lisait des travaux, puis s’y greffait et produisait sa propre étude sur le même sujet, n’améliorant pas l’œuvre originale mais ayant le mérite de porter le lecteur vers des territoires inexplorés. Enfermé dans sa méthode de travail par le commentaire se basant sur ses lectures et son érudition, Paul Pelliot n’a pas franchi le cap de la synthèse et a continué jusqu’à la fin de sa carrière de corriger et d’approfondir les recherches de collègues. Notons également que Pelliot aurait pu concentrer ses recherches sur les fonds colossaux qu’il a rapportés de Chine, mais sa curiosité scientifique a engendré une forme d’éparpillement intellectuel, dont résulte une production protéiforme, orpheline d’un ou deux chefs-d’œuvre synthétiques. Plus analytique que synthétique, Pelliot fait pourtant figure d’autorité sur tout ce qui a trait à la Chine et à l’Asie centrale. Il devient alors le « policier » de la sinologie, relevant et corrigeant les erreurs de ses collègues dans ses nombreux comptes rendus de lecture. Méticuleux dans ses propres travaux, il n’en attend pas moins de ses confrères sinologues au point de susciter des inimitiés exprimées par articles interposés, dont les plus célèbres sont celles d’Erwin Ritter von Zach et de Carl Hentze. Le premier, un sinologue autrichien qui a remis en question des traductions de Pelliot pendant deux ans, se voit renier définitivement par le chercheur français en 1929 dans la revue T’oung Pao : « M. E. von Zach s’est déconsidéré comme savant par ses balourdises. M. E. von Zach s’est disqualifié comme homme par ses grossièretés. Il ne sera plus question de M. E. von Zach dans le T’oung Pao. » Le second, co-directeur de la revue Artibus Asiae, s’attaque quant à lui directement à la personne en 1928 dans son périodique : « N’est-ce pas un outrage à la science si multiple, que d’affirmer qu’un même homme puisse en embrasser le champ infini ? » Paul Pelliot se défendra en rappelant le manque de spécialistes compétents et en lui conseillant d’aller en Chine et d’apprendre la langue locale. Implacable, Pelliot que les explorateurs étrangers du Turkestan surnommaient non sans raison « le redoutable français » fait tomber les sentences article après article.

Paul Pelliot est resté fidèle à sa méthode d’étude des textes tout au long de sa carrière. Efficace pour l’analyse et la critique mais peu propice à la synthèse, cette méthode lui a néanmoins permis de s’imposer en tant que « prince des sinologues ». Durant toute la première moitié du XXe siècle, il aura été le princeps de la discipline, détenteur d’une auctoritas scientifique : celui qui parle et qu’on écoute en premier. Bien après sa mort, il est encore la référence à consulter avant même de commencer une recherche. Et au fil des décennies, il est devenu un père pour la discipline, un référent parfois autoritaire mais si souvent juste. Scientifique aux multiples facettes, il a marqué de nombreuses disciplines, au premier rang desquelles on trouve la philologie, la linguistique, l’histoire, l’histoire des religions mais aussi l’histoire de l’art. Et même si cette dernière n’a pas eu une place centrale dans son œuvre, Paul Pelliot a grandement participé à son exploration et à sa connaissance.

Adrien Bossard, directeur du Musée archéologique de l’Oise

Principales publications

Ouvrages et catalogues d’expositions

  • Les Grottes de Touen-Huang ; peintures sculptures bouddhiques des époques des Wei, des T’ang et des Song. Paris : P. Geuthner, 1914-1924, 6 vol.
  • Gauthiot Robert, éd. ; Pelliot Paul, éd. – Le Sûtra des causes et des effets du bien et du mal, édité et traduit d’après les textes sogdiens, chinois et tibétain par Robert Gauthiot et Paul Pelliot. Paris : P. Geuthner, 1920-1928, t. I. 3 vol.
  • Jades archaïques de Chine, appartenant à M. C. T. Loo. Paris, Bruxelles : Librairie nationale d’art et d’histoire G. Van Oest, 1925.
  • Histoire secrète des Mongols, restitution du texte mongol et traduction française des chapitres I à VI. Paris : Librairie d’Amérique et d’Orient, Adrien-Maisonneuve, 1949.
  • Note sur l’histoire de la Horde d’Or. Suivi de Quelques noms turcs d’hommes et de peuples finissant en « ar ». Paris : Librairie d’Amérique et d’Orient, Adrien-Maisonneuve, 1950.
  • Mélanges sur l’époque des Croisades. Paris : imprimerie nationale, 1951.
  • Mémoires sur les coutumes du Cambodge de Tcheou Ta-Kouan, version nouvelle suivie d’un commentaire inachevé. Paris : Librairie d’Amérique et d’Orient, Adrien-Maisonneuve, 1951.
  • Pelliot Paul et Hambis Louis. – Histoire des campagnes de Gengis Khan. Trad. et annoté. Leiden : E. J. Brill, 1951.
  • Les Débuts de l’imprimerie en Chine. Paris : Librairie d’Amérique et d’Orient, Adrien-Maisonneuve, 1953.
  • « Notes on Marco Polo ». Paris : imprimerie nationale, Librairie Adrien-Maisonneuve, 1959-1973.
  • Notes critiques d’histoire Kalmouke. Paris : Librairie d’Amérique et d’Orient, Adrien-Maisonneuve, 1960.
  • Histoire ancienne du Tibet. Paris : Librairie d’Amérique et d’Orient, Adrien-Maisonneuve, 1961.
  • Davillier Jean, éd. ; Hambis Louis, collab. – Recherches sur les chrétiens d’Asie centrale et d’Extrême-Orient. Paris : Adrien-Maisonneuve, imprimerie nationale, 1973.
  • Carnets de Pékin : 1899-1901, réunis et publiés par Gérard Duverdier et Louis Hambis. Paris : imprimerie nationale, 1976.
  • Mission Paul Pelliot. Grottes de Touen-Houang, carnet de notes de Paul Pelliot. Paris : Collège de France, Instituts d’Asie, Centre de recherche sur l’Asie centrale et la Haute Asie, Adrien-Maisonneuve, 1981-1992.
  • La Stèle de Si-Ngan-Fou, avant-propos et présentation par Jean Dauvillier, traduction par Paul Pelliot. Paris : Éditions de la fondation Singer-Polignac, imprimerie nationale, Adrien-Maisonneuve, 1984.
  • Carnets de route : 1906-1908, transcriptions du manuscrit original établies par Esclarmonde Monteil (français), Huei-Chung Tsao (chinois), Ingrid Ghesquière (russe). Paris : Les Indes savantes, Guimet-Musée national des Arts asiatiques, 2008.

Articles

  • « Éd. Chavannes, “Le dieu du sol dans l’ancienne religion chinoise” ». Bulletin de l’École française d’Extrême-Orient, 1901, 1, p. 271-273.
  • « Mémoires sur les coutumes du Cambodge ». Bulletin de l’École française d’Extrême-Orient, 1902, 2, p. 123-177.
  • « Notes de bibliographie chinoise ». Bulletin de l’École française d’Extrême-Orient, 1902, 2, p. 315-340.
  • « Le Fou-nan ». Bulletin de l’École française d’Extrême-Orient, 1903, 3, p. 248-303.
  • « La Secte du Lotus blanc et la Secte du Nuage blanc ». Bulletin de l’École française d’Extrême-Orient, 1903, 3, p. 304-317.
  • « Le Sa-pao ». Bulletin de l’École française d’Extrême-Orient, 1903, 3, p. 665-671.
  • « Deux Itinéraires de Chine en Inde à la fin du VIIIe siècle ». Bulletin de l’École française d’Extrême-Orient, 1904, 4, p. 131-413.
  • Pelliot Paul, Cadière Léopold. – « Première Étude sur les sources annamites de l’histoire d’Annam ». Bulletin de l’École française d’Extrême-Orient, 1904, 4, p. 617-671.
  • « Éd. Chavannes, “Les pays d’Occident d’après le Wei lio” ». Bulletin de l’École française d’Extrême-Orient, 1906, 6, p. 361-400.
  • « Une bibliothèque médiévale retrouvée au Kan-sou ». Bulletin de l’École française d’Extrême-Orient, 1908, 8, p. 501-529.
  • « Le P’o-lo peut-il être un poids ? ». Bulletin de l’École française d’Extrême-Orient, 1909, 9, p. 158-160.
  • Pelliot Paul, Chavannes Édouard. – « Un traité manichéen retrouvé en Chine ». Journal asiatique, 1911, II, p. 499-617 ; 1913, I, p. 99-199, 261-394, 2 pl.
  • « Deux Titres bouddhiques portés par des religieux nestoriens ». T’oung Pao, 1911, 12, p. 664-670.
  • « Sur quelques mots d’Asie centrale attestés dans les textes chinois ». Journal asiatique, 1913, p. 451-469.
  • « Les Prétendus Jades de Sou-tcheou (Kan-sou) ». T’oung Pao, 1913, 14, p. 258-260.
  • « Répertoire des “collections Pelliot A et B” du fonds chinois de la Bibliothèque nationale ». T’oung Pao, 1913, 14, p. 697-781.
  • « Éd. Chavannes, “Les documents chinois découverts par Aurel Stein dans les sables du Turkestan oriental” ». Journal asiatique, 1914, XI, 3, p. 212-222.
  • « Les Documents chinois trouvés par la mission Kozlov à Khara-Khoto ». Journal asiatique, 1914, XI, 3, p. 503-518.
  • « Les Noms propres dans les traductions chinoises du Milindapañha ». Journal asiatique, 1914, XI, 4, p. 379-419.
  • « Note sur les anciens itinéraires chinois dans l’Orient romain ». Journal asiatique, 1921, XI, 17, p. 139-145.
  • « La Peinture et la Gravure européennes en Chine au temps de Mathieu Ricci ». T’oung Pao, 1921, 20, p. 1-18.
  • Pelliot Paul, Borghezio Gino, Massé Henri et Tisserant Eugène, collab. – « Les Mongols et la Papauté ». Revue de l’Orient chrétien, 1922-1923, p. 3-30 ; 1924, p. 225-335 ; 1931-1932, p. 3-84.
  • « Les Statues en laque sèche dans l’ancien art chinois ». Journal asiatique, 1923, 202, p. 182-207.
  • « Notes sur l’histoire de la céramique chinoise ». T’oung Pao, 1923, 22, p. 1-54.
  • « Notes sur quelques artistes des Six Dynasties et des T’ang ». T’oung Pao, 1923, 22, p. 215-291.
  • « Le Tombeau de l’empereur Tao-tsong des Leao, et les Premières Inscriptions connues en écriture K’itan ». T’oung Pao, 1923, 22, p. 292-301.
  • « Deux Termes techniques de l’art chinois, t’o-cha et yin-k’i ». T’oung Pao, 1924, 23, p. 260-266.
  • « R. L. Hobson, “The George Eumorfopoulos Collection. Catalogue of the Chinese, Corean and Persian pottery and porcelain” ». T’oung Pao, 1926, 24, p. 268-270.
  • « Un bronze bouddhique de 518 au musée du Louvre ». T’oung Pao, 1926, 24, p. 381-382.
  • « Les Dessins et Peintures d’Extrême-Orient d’Alexandre Jacovleff ». L’Illustration, 1926, 84, p. 719-722.
  • « Sur l’interprétation des marques des porcelaines chinoises ». Artibus Asiae, 1927, 2, p. 69-75.
  • « Un bronze bouddhique de 502 A.D. ». Artibus Asiae, 1927, 2, p. 244-246.
  • « Les Fresques de Touen-Houang et les Fresques de M. Eumorfopoulos ». Revue des arts asiatiques, 1928, 5, p. 142-163, 193-214.
  • « Des artisans chinois à la capitale abbaside en 751-762 ». T’oung Pao, 1929, 26, p. 110-112.
  • « Neuf Notes sur des questions d’Asie centrale ». T’oung Pao, 1929, 26, p. 201-265.
  • « “Les Bronzes de la collection Eumorfopoulos” publiés par M. W. P. Yetts (I et II) ». T’oung Pao, 1930, 27, p. 359-406.
  • « Une statue de Maitreya de 705 ». T’oung Pao, 1931, 28, p. 380-382.
  • « A. Waley, “A catalogue of painting recovered fron Tun-huang by Sir Aurel Stein” ». T’oung Pao, 1931, 28, p. 383-413.
  • « Sceaux-Amulettes de bronze avec croix et colombes provenant de la boucle du Fleuve jaune ». Revue des arts asiatiques, 1931-1932, 7, p. 1-3.
  • « J. Hackin, “La sculpture indienne et tibétaine au musée Guimet” ». T’oung Pao, 1932, 29, p. 187-189.
  • « C. Haguenauer, “Notions d’archéologie japonaise” ». T’oung Pao, 1932, 29, p. 189-191.
  • « P. Houo-Ming-Tse, “Preuve des antiquités de Chine” ». T’oung Pao, 1932, 29, p. 193-195.
  • « Les Grands Voyages maritimes chinois au début du XVe siècle ». T’oung Pao, 1933, 30, p. 237-452.
  • « Le Plus Ancien Possesseur connu du “Kou K’ai-tche” du British Museum ». T’oung Pao, 1933, 30, p. 453-455.
  • « Les Bronzes chinois de l’Orangerie ». Revue archéologique, 1934, VI, 4, p. 64-67.
  • « Les Déplacements des fresques sous les T’ang et les Song ». Revue des arts asiatiques, 1934, 8, p. 201-228.
  • « Tokharien et Koutchéen ». Journal asiatique, 1934, 224, p. 23-106.
  • « L’Art chinois à l’exposition de Londres ». Renaissance, 1935, 18, p. 127.
  • « Le Prétendu Album de porcelaines de Hiang Yuan-pien ». T’oung Pao, 1936, 32, p. 15-58.
  • « Les Franciscains en Chine au XVIe et au XVIIe siècle ». T’oung Pao, 1938, 34, p. 191-222.

Bibliographie critique sélective

  • Bacot Jacques. – « Paul Pelliot (1878-1945) ». Annales de géographie, 1946, t. 55, n° 298, p. 127-130.
  • Hambis Louis. – « Paul Pelliot (1878-1945) ». Revue historique, 1950, t. 203, p. 30-40.
  • Renou Louis. – « Notice sur la vie et les travaux de M. Paul Pelliot, membre de l’Académie ». Comptes rendus des séances de l’Académie des inscriptions et belles-lettres, 1950, vol. 94, n° 2, p. 130-144.
  • Séguy Marie-Rose. – Trésors de Chine et de Haute Asie : [catalogue de l’exposition], Paris, Bibliothèque nationale de France, 20 septembre – 28 décembre 1979. Paris : Bibliothèque nationale de France, 1979.
  • Giès Jacques, dir. – Les Arts de l’Asie centrale : la collection Paul Pelliot du Musée national des arts asiatiques-Guimet. Paris : Réunion des musées nationaux, 1995.
  • Sinor Denis. – « Remembering Paul Pelliot, 1878-1945 ». Journal of the American Oriental Society, 1999, vol. 199, n° 3, p. 467-472.
  • Walravens Hartmut. – Paul Pelliot (1878-1945) : his life and works, a bibliography. Bloomington : Indiana University, Research Institute for Inner Asian Studies, 2001.
  • Jarrige François. – « Paul Pelliot et le Musée Guimet ». Comptes rendus des séances de l’Académie des inscriptions et belles-lettres, juillet-octobre 2008, fasc. 3, p. 1091-1095.
  • Gernet Jacques. – « Paul Pelliot, sinologue et bibliographe ». Comptes rendus des séances de l’Académie des inscriptions et belles-lettres, juillet-octobre 2008, fasc. 3, p. 1097-1111.
  • Drège Jean-Pierre. – « Paul Pelliot, recenseur et polémiste ». Comptes rendus des séances de l’Académie des inscriptions et belles-lettres, juillet-octobre 2008, fasc. 3, p. 1113-1129.

Sources identifiées

Paris, archives de l’École française d’Extrême-Orient

  • Dossier personnel, Paul Pelliot : carton XV, dossier P-98, contient un dossier carrière de 1913 à 1932, un dossier correspondance de 1909 à 1935, des factures diverses de 1919 et des documents nécrologiques

Paris, archives du Collège de France

  • Dossier personnel, Paul Pelliot : 16 CDF 334 ; fonds Paul Pelliot : 28 CDF 1-6 ; Lettre de mobilisation des personnels-officiers (15 octobre 1917) : 2 CDF 8 21a ; documentation liée à la création de la chaire des langues, histoire et archéologie de l’Asie centrale : 14 CDF 10-b

Paris, Archives nationales

  • Dossiers des titulaires de la Légion d’honneur, Paul Eugène Pelliot : cote 19800035/800/90662
  • Fonds du ministère de l’Instruction publique au centre historique des Archives nationales, Pelliot (Paul), pensionnaire à l’École française d’Extrême-Orient : F/17/17261

Paris, Bibliothèque nationale de France, département des Manuscrits

  • Dossier concernant le fonds Pelliot : archives modernes 529² (cote), 1910-1911, 1 carton, manuscrit en français

Paris, musée Guimet

  • Notes et manuscrits de Paul Pelliot (1900-1945) : Pel. M 1 – Pel. M 350c
  • Correspondance de Paul Pelliot (1896-1945) : Pel. C 1a – Pel. C 115h
  • Dossiers divers : Pel. D 1a – Pel. D 46
  • Document de la Mission Pelliot (carnets, notes, lettres, photographies) : Pel. Mi 1 – Pel. Mi 80

En complément : Voir la notice dans AGORHA