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RAOUL-ROCHETTE, Désiré
Mis à jour le 12 janvier 2010
(9 mars 1790, Saint-Amand [Cher] – 5 juillet 1854, Paris)
Auteur(s) de la notice :
GRAN-AYMERICH Eve
LUBTCHANSKY Natacha
Profession ou activité principale
Archéologue, conservateur du Cabinet des antiques et des médailles de la Bibliothèque royale, professeur d’archéologie
Sujets d’étude
Histoire, philologie et archéologie classique (Grèce : épigraphie, numismatique, céramographie, histoire de l’art ; Italie : civilisation étrusque et romaine, étude de la peinture), beaux-arts (direction d’un dictionnaire)
Autres activités
Secrétaire perpétuel de l’Académie des beaux-arts
Carrière
1810 : au terme de sa scolarité à Bourges, admis dans la première promotion de l’École normale supérieure
1811 : épouse Claudine Houdon, fille du sculpteur
1813-1818 : nommé professeur d’histoire au lycée Louis-le-Grand ; supplée François Guizot dans sa chaire d’histoire moderne de la faculté des lettres de Paris
1814 : remporte le premier prix du concours lancé par la classe d’histoire et de littérature ancienne de l’Institut – ancienne Académie des inscriptions et belles-lettres – pour l’Histoire critique de l’établissement des colonies grecques (1815, 4 vol.)
1816 : nommé membre de l’Académie des inscriptions et belles-lettres par ordonnance royale du 21 mars
1817-1854 : rédacteur au Journal des savants pour l’archéologie
1819-1848 : succède à Aubin-Louis Millin (1759-1818) dans la fonction de conservateur au Cabinet des antiques et médailles de la Bibliothèque royale ; révoqué en 1848, continue à dispenser jusqu’en 1854 le cours d’archéologie inauguré par Millin en 1796 et assuré jusqu’en 1828 par Antoine Chrysostome Quatremère de Quincy
1818-1820 : plusieurs séjours en Suisse
1826-1827 : mission du ministère de l’Instruction publique en Italie et en Sicile
6 novembre 1831 : vol au Cabinet des médailles dont il est tenu pour responsable et qui a pour conséquence la nomination de Jean-Antoine Letronne comme co-conservateur du Cabinet
1832, 1843, 1851 : voyages en Italie
1838 : succède à Quatremère de Quincy comme secrétaire perpétuel de l’Académie des beaux-arts ; mission en Grèce, accompagné d’un architecte (Athènes, Délos, Assos…)
1846 : séjour en Allemagne (Dresde, Berlin)
5 juillet 1854 : mort de Désiré Raoul-Rochette, qui a exigé que l’on s’abstienne de tout éloge académique
Étude critique
Que Désiré Raoul-Rochette, « l’homme qui, pendant la première moitié [du XIXe siècle] a été en France le représentant le plus autorisé de l’archéologie classique » (Georges Perrot, « Notice sur la vie et les travaux de Désiré Raoul-Rochette », Comptes rendus de l’Académie des inscriptions et belles-lettres, 1906, p. 640), figure au nombre des historiens de l’art admis dans ce dictionnaire, pourrait a priori surprendre. Néanmoins, cette place lui revient tout à fait légitimement si l’on considère l’ensemble de son œuvre, tout entière tendue vers la composition d’une Histoire de l’art chez les Anciens, dont il réunit les matériaux sans réussir à les inscrire dans le cadre pourtant prévu de longue date. Au sein des deux Académies auxquelles il appartenait, celle des inscriptions et belles-lettres et celle des beaux-arts, dont il fut le secrétaire perpétuel de 1838 à sa mort, il fit pendant longtemps l’objet d’une damnatio memoriae, qui s’explique non seulement par sa volonté propre, mais aussi par la réputation que lui valurent les incessantes et bruyantes polémiques avec l’helléniste Jean-Antoine Letronne (1786-1848). Si Georges Perrot, secrétaire perpétuel de l’Académie des inscriptions et belles-lettres, suspend en 1906 la conspiration du silence, c’est non seulement pour remplir son « devoir académique », mais avant tout pour rendre un juste hommage au précurseur qui lui a inspiré le plan de son Histoire de l’art dans l’Antiquité (10 vol., 1882-1914). La carrière de Désiré Raoul-Rochette connaît un début fulgurant, puisque, lauréat de l’Académie des inscriptions et belles-lettres dès 1814 (Histoire critique de l’établissement des colonies grecques) et admis en son sein par ordonnance royale en 1816 – à 26 ans –, il entre à la rédaction du Journal des savants et succède à Aubin-Louis Millin (1759-1818) à la direction du Cabinet des médailles. Par ailleurs, à partir de 1828, il reprend le cours d’archéologie de la Bibliothèque royale, à la suite d’Antoine Chrysostome Quatremère de Quincy (1755-1849). Il bénéficie donc d’une position éminente qui lui permet de relancer les études sur l’Antiquité après l’éclipse consécutive à la Révolution et qui favorise ses contacts avec les plus grands représentants européens des sciences de l’Antiquité. Comme Millin avant lui, il entretient avec les savants italiens et surtout allemands, philologues et archéologues, de très fructueuses relations, garantissant ainsi les transferts culturels et scientifiques qui s’opèrent entre la France, l’Allemagne et l’Italie en cette première moitié du XIXe siècle.
La méthode employée
L’histoire de l’art antique, que Désiré Raoul-Rochette se fixe pour but ultime, envisage toutes les formes artistiques illustrées par les Anciens, dont l’étude se répartit entre les différentes « sciences de l’Antiquité », non seulement l’« archéologie de l’art » – au sens que Ottfried Müller (1797-1840), correspondant et ami de Désiré Raoul-Rochette, donne à l’expression « Archäologie der Kunst » –, mais aussi l’épigraphie et la numismatique. Comme préalable à cette « histoire totale », Désiré Raoul-Rochette entreprend l’inventaire des matériaux nécessaires à son élaboration. Dès 1831, sa « Lettre à M. Schorn, professeur d’archéologie à l’université de Munich » (Bulletin universel des sciences publié par M. de Férussac, section VII, cahiers de juin, juillet, août et septembre 1831) n’est rien moins qu’un répertoire des différentes catégories d’artistes, architectes, sculpteurs, peintres – dont les « artistes employés à la fabrication des vases peints » –, « graveurs en pierres fines » et « graveurs en monnaies » : il y résume l’état de la science à son époque et ouvre la voie aux savants des générations suivantes, parmi lesquels Salomon Reinach (1858-1932) ne s’y trompe pas, reconnaissant l’immense érudition de Désiré Raoul-Rochette, et soulignant que les savants de la fin du XIXe siècle lui sont redevables d’« une bonne partie des matériaux dont nous disposons aujourd’hui pour l’étude de l’art antique » (Salomon Reinach, « Lettre inédite de Boeckh à Désiré Raoul-Rochette au sujet de la peinture murale chez les Anciens, 30 mai 1840 », Revue des études grecques, 1889).
Membre des commissions académiques de Morée et d’Algérie, ainsi que de celle « chargée d’examiner les résultats de la découverte faite près des ruines de l’ancienne Ninive », Désiré Raoul-Rochette intervient dans tous les domaines de l’art antique – grec, étrusque, romain, aussi bien qu’égyptien, phénicien, mésopotamien ou persan –, qu’il s’agisse de rédiger un rapport sur les sculptures d’Olympie (1830), de rendre compte des découvertes de Paul-Émile Botta à Khorsabad (1845), d’analyser l’acropole d’Athènes (1845) ou l’Érechteion (1851), ou encore la topographie de Rome et celle d’Athènes (1830 et 1852). En toutes circonstances, Désiré Raoul-Rochette prête une attention scrupuleuse aux objets, aux monuments et aux sites et, lorsqu’il accomplit ses missions en Italie et en Grèce, il confie à un architecte et à un dessinateur l’exécution des relevés.
Ne renonçant pas à la traditionnelle approche philologique de l’histoire de l’art, Désiré Raoul-Rochette fait partie de ces archéologues du XIXe siècle qui, sur les traces de Johann Joachim Winckelmann, développe l’étude du monument archéologique en la combinant étroitement avec celle des textes. Cette méthode est à l’œuvre aussi bien dans ses travaux sur la peinture des Anciens que dans son intérêt pour l’image antique.
L’histoire de la grande peinture occupe une bonne partie de ses travaux, selon une perspective qui englobe à la fois les témoignages grecs, étrusques, romains et paléochrétiens. Cette connaissance très étendue et précise de la documentation archéologique lui donne certainement l’avantage dans la polémique qu’il entretient avec Jean-Antoine Letronne, qui fonde prioritairement son analyse sur les textes grecs et latins. En effet, les travaux actuels semblent donner raison à Désiré Raoul-Rochette : même si la peinture de chevalet produite pendant la « grande » période de l’art grec a disparu, textes et monuments conservés montrent que ce sont les tableaux sur « panneaux de bois » qui reçurent d’abord le plus de considération, la « peinture historique sur mur » ne s’étant développée qu’à partir des époques hellénistique et romaine, ou dans les marges du monde grec, comme l’archéologue peut l’étudier à partir des exemples des tombes de Corneto (Tarquinia), des maisons de Pompéi ou des catacombes de Rome.
La confrontation des textes et des images est aussi à l’œuvre dans ses études iconographiques. Son opus magnum est constitué de ses Monuments inédits : il s’agit, selon une tradition antiquaire ancienne, de publier des œuvres d’art jusqu’ici inédites et de les accompagner d’un commentaire érudit, où sont produits les textes anciens. La perspective de l’auteur est iconographique : il réunit autour de trois thématiques principales (Orestéide, Achilléide, Odysséide) un catalogue, visant à l’exhaustivité, des représentations figurées, dans le but de comparer entre elles les différentes versions du motif – selon une perspective qui annonce l’approche adoptée par le Lexicon iconographicum mythologiae classicae – et de confronter la documentation grecque (vases peints), étrusque (vases peints, miroirs gravés, urnes à reliefs) et romaine (sculpture et peintures). Cette approche, proposée dès 1828, sera poursuivie tout au long de sa carrière, à travers des études ponctuelles de monuments ainsi qu’au cours de comptes rendus critiques d’ouvrages publiés par ses collègues français, allemands ou italiens.
Tout à fait remarquables sont, d’autre part, l’association qu’il fait de l’épigraphie et de la numismatique et la place qu’il leur réserve dans l’histoire de l’art. Il explicite, dès 1822, les buts poursuivis et la méthode suivie, lorsque, dans sa présentation de quelques Antiquités grecques du Bosphore cimmérien (1822), il réunit inscriptions et médailles pour les faire servir « à rectifier des faits, jusqu’à ce jour peu ou mal connus […], et à confirmer, par de nouveaux témoignages de l’autorité la plus haute, quelques points d’archéologie, de critique et de chronologie » (p. 1). Les inscriptions sont transcrites, traduites et commentées, alors que les médailles sont reproduites sur les deux faces, l’étude iconographique des objets prêtant son concours à l’épigraphie dans l’éclaircissement d’un point d’histoire ou la mise en évidence d’influences orientales. Il fait une démonstration très convaincante de « l’utilité de l’étude des médailles, pour la connaissance de l’histoire de la statue antique » et de la nécessité d’intégrer la numismatique à l’histoire de l’art, en faisant l’inventaire des « emprunts faits à la statuaire, pour orner le champ des monnaies grecques », et en s’appliquant à reconnaître les statues originales des grands artistes grecs qui les ont inspirés (« Conjectures archéologiques sur le groupe antique dont faisait partie le torse du Belvédère, précédées de considérations sur l’utilité de l’étude des médailles, pour la connaissance de l’histoire de la statue antique », Mémoires de l’Institut royal de France. Académie des inscriptions et belles-lettres, 1842, t. XV).
Dans tous ses travaux, Désiré Raoul-Rochette se montre parfaitement au courant de la plus récente information archéologique et maîtrise la bibliographie la plus large : en effet, ses relations avec les savants européens, Allemands, Anglais, Italiens et Russes, lui permettent de mettre à profit les échanges scientifiques qui par ailleurs s’organisent au sein de l’Institut de correspondance archéologique créé à Rome en 1829, auquel il appartient. De plus, il franchit les frontières strictes de l’archéologie classique par les recherches très novatrices sur les origines orientales de la civilisation grecque qu’il poursuit en collaboration avec son ami Ludwig Ross (1806-1859), professeur d’archéologie à l’université d’Athènes : il prend avis et conseils aussi bien de ses collègues orientalistes de l’Académie des inscriptions et belles-lettres – Eugène Burnouf (1801-1852), Jules Mohl (1800-1876) ou Félix Lajard (1783-1858) – que de certains de ses correspondants allemands, ainsi l’orientaliste Georg Grotefend (1775-1853).
Le programme envisagé
Le cours d’archéologie que Désiré Raoul-Rochette dispense à la Bibliothèque royale à partir de 1828 explicite le plan de l‘Histoire de l’art des Anciens tel qu’il l’a déjà conçu : il s’ouvre par l’Égypte, progresse ensuite en Orient par la Phénicie, la Mésopotamie et la Perse, avant d’aborder l’Occident par l’Étrurie et parvenir enfin à la Grèce et à Rome. Son projet est très ambitieux et ne peut manquer de faire référence, là encore, à la première histoire de l’art de l’Antiquité, celle de Johann Joachim Winckelmann (Geschichte der Kunst des Alterthums, Dresde, 1764). Non seulement Désiré Raoul-Rochette envisage tout le monde ancien, mais il intègre aussi l’art des débuts du christianisme en le considérant comme héritier de l’art antique (trois mémoires sur les « Antiquités chrétiennes des catacombes », Mémoires de l’Institut royal de France. Académie des inscriptions et belles-lettres, 1838).
S’il répond par la négative à la question de savoir « si l’art grec a dû sa naissance et son développement à l’influence de l’art égyptien » (Cours d’archéologie professé par M. Raoul-Rochette à la bibliothèque du roi…, Paris, 1828, première leçon), il décèle et souligne le rôle joué par l’Orient – la Phénicie, la Mésopotamie et la Perse –, avant même que l’exploration archéologique de ces contrées n’ait commencé. Ainsi, dès 1814, son intérêt va se diriger vers les cités grecques du Pont-Euxin (Histoire critique de l’établissement des colonies grecques, t. III) et l’histoire du Bosphore cimmérien (Antiquités grecques du Bosphore cimmérien, 1822), territoires là encore négligés par les savants européens. Par la suite, il porte son regard toujours plus loin vers l’Est pour contribuer à la connaissance du gouvernement macédonien des provinces de Haute-Asie par l’étude de « quelques médailles grecques inédites appartenant à des rois inconnus de la Bactriane et de l’Inde » (extrait du Journal des savants, 1834). En évoquant dans son cours de 1837 les ruines de Babylone ou celles de Persépolis, Désiré Raoul-Rochette ouvre aux historiens et aux archéologues et à un plus vaste public « une mine féconde de nouvelles études […]. L’Orient se révèle de nouveau à l’Occident […] et le cadre des connaissances tend à s’agrandir » (Louis de Malastrie, « Analyse du cours d’archéologie de M. Raoul-Rochette… », Écho du monde savant, 1837).
De l’autre côté de la Méditerranée, les découvertes archéologiques faites en Italie captent aussi très tôt son attention. Son premier ouvrage, terminé à vingt-quatre ans, sur l’Histoire critique de l’établissement des colonies grecques, l’engageait à s’intéresser aux monuments archéologiques découverts dans cette région que la tradition littéraire avait décrite comme l’une des principales terres d’accueil de la colonisation grecque. C’est en effet en Italie et en Sicile qu’il fait son premier voyage archéologique, dès 1826-1827 (il ne va en Grèce qu’en 1838), étudiant les vestiges archéologiques des différentes cultures qui s’affirmèrent dans la péninsule italienne : les Grecs, les Étrusques, les Romains, les premiers chrétiens. Les publications de l’auteur s’intéressent en effet à plus de dix siècles de production artistique, couvrant l’archéologie urbaine, que ce soit la topographie de Rome ou l’examen complet d’une maison romaine (maison du Poète tragique à Pompéi), et l’archéologie funéraire (nécropoles étrusques, catacombes paléochrétiennes). Si, dans le domaine de l’art romain, l’on peut apprécier la pertinence de son identification du Gladiateur mourant comme une copie d’une sculpture d’un Galate commandée par les Attalides pour l’Acropole d’Athènes (« Nouvelles observations sur la statue du prétendu “Gladiateur mourant” du Capitole et sur le groupe dit “Arria et Paetus” de la Ville Ludovisi », Bulletin des sciences historiques de Jean-François Champollion et Jean-Baptiste Férussac, 15, 1830), il faut souligner que c’est l’art et l’archéologie étrusque, d’une part, et la céramique grecque, de l’autre, qui ont le plus retenu son intérêt.
Ces deux domaines étaient en effet liés historiographiquement. Les vases peints que l’on avait découverts dans des tombeaux étrusques étaient en passe de retrouver définitivement leur identité grecque et l’archéologie étrusque se trouvait, de ce fait, amputée d’un champ d’étude majeur. Désiré Raoul-Rochette participe pleinement à l’identification de la provenance des vases grecs. Pourtant, même s’il revendique d’avoir été le premier en 1828 « à proclamer la fabrication grecque des vases peints trouvés dans les tombeaux de Corneto et de Vulci, et à soutenir le système qui attribue la présence de ces vases sur le sol étrusque, à une importation, soit de la Grèce même, soit de la Grande-Grèce » (« Lettre à M. le professeur Eduard Gerhard sur deux vases peints de style et de travail étrusques, publiés dans les Monuments inédits de l’Institut archéologique (t. II, pl. VIII et IX) », Annales de l’Institut de correspondance archéologique, 1834, p. 278), ces idées ne sont pas neuves. En effet, dès 1758, Winckelmann souligne que les vases découverts dans les nécropoles d’Italie portent des inscriptions grecques, et la découverte, en 1805, à Corinthe par Edward Dodwell et en 1813 à Athènes par Thomas Burgon de vases qui avaient été peints par les mêmes artistes que ceux provenant d’Italie, conduit très vite de nombreux antiquaires à proposer l’identité grecque : c’est déjà le cas, en France, du prédécesseur de Désiré Raoul-Rochette à la conservation du Cabinet des antiques et médailles de la Bibliothèque royale, Millin (Peintures de vases antiques vulgairement appelés étrusques, 1808-1810). Lorsqu’en 1828-1829 ont lieu les fouilles du prince de Canino dans les nécropoles de Vulci, et qu’est à nouveau remise en cause la fabrication des vases découverts, surtout après la publication du Catalogue des découvertes, où le prince se présente comme le détracteur de la thèse de Winckelmann, Désiré Raoul-Rochette défendra la provenance grecque avec autant de persuasion que son collègue allemand, Eduard Gerhard (1795-1867). L’archéologue français s’attache d’ailleurs, dès 1828, à classer cette production grecque en plusieurs catégories en fonction de la technique de décor et, le cas échéant, selon les lieux de fabrique : il fait ainsi la démonstration, la plus assurée jusqu’alors, que Corinthe était un centre de production des vases de style « asiatique ». Il propose aussi une étude très complète des signatures inscrites sur ces vases.
Quant aux antiquités étrusques, Désiré Raoul-Rochette est le premier archéologue français à s’y intéresser de manière aussi approfondie, si l’on excepte le comte de Caylus, qui n’en proposa que des études ponctuelles. Pour pallier l’absence, en France, de publication sur ce peuple, l’auteur s’attelle d’abord à publier en français – en y ajoutant bon nombre de notes, parfois très critiques – l’ouvrage le plus complet alors, dû à l’Italien Giuseppe Micali, L’Italia avanti il dominio dei Romani (1810, traduction publiée en 1824), accompagné d’un atlas de planches illustrant un panel nombreux et varié de monuments. En outre, à présent que les vases figurés doivent rejoindre, en majorité, l’histoire de l’art grec, il s’agit de mettre en évidence les productions propres du peuple étrusque. C’est ce à quoi va s’employer l’archéologue français, au côté d’Allemands (Wilhelm Dorow, Eduard Gerhard, Otto Magnus von Stackelberg) et d’Italiens (Francesco Inghirami, Giuseppe Micali, Giovan Battista Vermiglioli), participant de ce fait aux travaux de l’Institut de correspondance archéologique focalisés, pendant le deuxième quart du XIXe siècle, sur les découvertes des nécropoles étrusques. L’étude de la peinture étrusque découverte dans les tombes de Corneto (Tarquinia) et de Chiusi se révèle à tel point déterminante, pour apprécier de rares exemplaires de grande peinture, exécutés en Étrurie même, que se fait jour une polémique entre l’archéologue français et les barons allemands, August Kestner et Otto Magnus von Stackelberg, concernant l’examen et la publication de ces monuments importants de l’art étrusque. L’auteur s’intéresse aussi aux vases spécifiquement étrusques, qu’il propose, de manière encore valable aujourd’hui, de distinguer des productions grecques : les vases étrusco-corinthiens, le bucchero, les figures rouges. Ces œuvres étrusques, qu’elles soient peintes ou sculptées, sont replacées au sein de cette histoire générale de l’art antique qu’il entend reconstituer : elles héritent, pour les plus anciennes, des influences orientales et puis reprennent le style grec, lorsqu’elles se mettent à exprimer une recherche de mimesis. Désiré Raoul-Rochette, défenseur de l’origine orientale du peuple étrusque – et plus particulièrement lydienne – est enfin l’un des premiers partisans du caractère indigène de la langue, qui, contrairement à ce qu’avait proposé Luigi Lanzi à la fin du siècle précédent, ne peut être, selon lui, expliquée par le grec.
L’Archéologie comparée
Pour répondre à cette vaste perspective, Désiré Raoul-Rochette conçoit les principes de « l’archéologie comparée » qui lui sont inspirés par l’étude comparée des religions et des mythologies illustrée par la Symbolique de Friedrich Creuzer (Symbolik und Mythologie der antiken Völker, besonders der Griechen, 4 vol., 1re éd., 1810-1812), dont il se réclame tout en marquant très clairement leurs différences : s’il poursuit bien l’étude des « mythes étrangers à la Grèce » pour mettre en évidence leur origine phénicienne ou asiatique, c’est en adoptant un point de vue principalement archéologique, « en recherchant de quelle manière ces mythes, […], ont pu être représentés sur les monuments de l’art grec, à quels signes on peut les y reconnaître, dans quelles circonstances et par quelles causes ils ont pu s’y produire » (Lettre à M. Frédéric Creuzer, op. cit.). « L’archéologie comparée » consiste donc à explorer « la voie des rapprochements entre la Grèce et l’Asie », et à repérer, dans les productions artistiques grecques et étrusques, les manifestations des influences reçues des civilisations orientales de l’Asie antérieure (« Mémoires d’archéologie comparée, asiatique, grecque et étrusque. Observations préliminaires », Mémoires de l’Institut royal de France. Académie des inscriptions et belles-lettres, 1848). Il entreprend d’appliquer « les ressources de l’archéologie [jointes] aux notions acquises par la philologie » à la résolution des « problèmes que présente encore l’histoire des religions anciennes » (« Mémoires d’archéologie comparée… », op. cit., p. 2), associant ainsi histoire de l’art et histoire des religions. C’est sur ces bases qu’il examine les rapports de l’Hercule grec avec ses homologues assyrien et phénicien (« Premier mémoire sur l’Hercule assyrien et phénicien, considéré dans ses rapports avec l’Hercule hellénique », Mémoires de l’Institut royal de France. Académie des inscriptions et belles-lettres, 1848) et le lien entre le signe de la croix ansée qu’il reconnaît sur des monuments étrusques et asiatiques et le symbole égyptien, « en les envisageant particulièrement à l’aide des monuments figurés qui nous restent des uns et des autres » (« De la croix ansée, ou d’un signe qui y ressemble, considérée principalement dans ses rapports avec le symbole égyptien, sur des monuments étrusques et asiatiques », Mémoires de l’Institut royal de France. Académie des inscriptions et belles-lettres, 1846).
Désiré Raoul-Rochette est ainsi le premier archéologue classique français à envisager une histoire solidaire de l’art antique et ouvre une voie de recherches très féconde, sur laquelle s’engageront les jeunes archéologues de l’École française d’Athènes – Georges Perrot et Léon Heuzey les premiers – et leurs collègues orientalistes, Adrien Prévost de Longpérier et Charles Clermont-Ganneau.
Ève Gran-Aymerich, chercheur auprès de l’Académie des inscriptions et belles-lettres, et Natacha Lubtchansky, maître de conférences habilitée à l’université François Rabelais de Tours
Principales publications
- Histoire critique de l’établissement des colonies grecques. Paris : Treuttel et Würtz, 1815, vol. 1 ; vol. 2 ; vol. 3 ; vol. 4.
- Deux lettres à Mylord comte d’Aberdeen sur l’authenticité des inscriptions de Fourmont. Paris, 1817.
- Antiquités grecques du Bosphore cimmérien. Paris : Firmin-Didot, 1822.
- Considérations sur le caractère des arts de l’antique Égypte. Paris : C. J. Trouvé, 1823.
- Lettres sur la Suisse écrites en 1819, 1820 et 1821. Paris : Nepveu, 1820-1823, 1823-1827, 3 vol.
- Histoire de la Révolution helvétique de 1797 à 1803. Paris : Nepveu, 1823. [Trad. allemande : Geschichte der Schweizer Revolution in den Jahren 1797 bis 1803. Stuttgart : Tübingen, Gotta, 1825].
- Raoul-Rochette Désiré éd. – L’Italie avant la domination des Romains. Trad. de l’italien par Joseph Joly et Claude Fauriel de l’ouvrage de Giuseppe Micali, L’Italia avanti il dominio dei Romani [Florence, 1810]. Paris : Treuttel et Würtz, 1824, 4 vol.
- Monuments inédits d’antiquité figurée grecque, étrusque et romaine, recueillis pendant un voyage en Italie et en Sicile, dans les années 1826 et 1827. Paris : Imprimerie royale, 1828-1833, 2 vol.
- Raoul-Rochette Désiré, Bouchet et Leconte C. – Pompéi. Choix d’édifices inédits. 1re et 2e parties. Paris : les auteurs, 1828-1842, 2 vol.
- Cours d’archéologie. Paris : Eugène Renduel, 1828. Trad. en anglais par Hodder Michael Westropp, « Lectures on Ancient Art ». Londres, 1854.
- Notice sur les collections numismatiques de M. P.-F.-J. Gosselin. Paris : Bonnefons-Lavialle, 1830.
- Lettres à M. le duc de Luynes sur les graveurs des monnaies grecques. Paris : Imprimerie royale, 1831.
- Notice sur quelques médailles grecques inédites appartenant à des rois inconnus de la Bactriane et de l’Inde. Paris : Imprimerie royale, 1834.
- Discours sur l’origine, le développement et le caractère des types imitatifs qui constituent l’art du christianisme. Paris : A. Le Clère, 1834.
- Antiquités asiatiques ; cours professé à la Bibliothèque du roi. Paris, 1835.
- Mémoire sur les représentations figurées du personnage d’Atlas. Paris : P. Renouard, 1835.
- Peintures antiques inédites précédées de recherches sur l’emploi de la peinture chez les Grecs et les Romains, faisant suite aux Monuments inédits. Paris : Imprimerie royale, 1836.
- Tableau des catacombes de Rome. Paris : Bibliothèque universelle de la Jeunesse, 1837.
- Mémoires sur la peinture sur mur chez les anciens. Paris, 1838.
- Promenade d’Athènes à Eleusis. Notes extraites du Journal d’un voyage en Grèce et au Levant, [s. d.].
- Lettres archéologiques sur la peinture des Grecs. Paris : Crapelet, 1840.
- Mémoires de numismatique et d’archéologie, Paris, 1840.
- Choix de peintures de Pompéi, avec une introduction sur l’histoire de la peinture chez les Grecs et les Romains. Paris : Imprimerie royale, 1844-1856 ; éd. posthume du dernier cahier par Ernest Vinet, 1867.
- Lettre à M. Schorn, supplément au catalogue des artistes de l’antiquité grecque et romaine. Paris : impr. de Crapelet, 1845 (préalablement publiée sous le titre « Lettre à M. Schorn, professeur d’archéologie à l’université de Munich, sur quelques noms d’artistes omis ou insérés à tort dans le Catalogue de M. Sillig ». In Bulletin universel des sciences publié par M. de Férussac, section VII, cahiers de juin, juillet, août et septembre 1831, portant la date de 1832).
- Mémoires d’archéologie comparée, asiatique, grecque et étrusque, observations préliminaires. Paris : Imprimerie nationale, 1846-1848.
- Sur l’Erechtheion de l’acropole d’Athènes à propos de deux dissertations de M. Fr. Thiersch. Paris, 1851.
- Sur la topographie d’Athènes. Paris, 1852.
- Courtes Observations sur les tombeaux des rois à Jérusalem. Paris : A. Leieux, 1852.
- Dictionnaire des beaux-arts, éd. posthume complétée et coordonnée par Ernest Vinet. Paris : Firmin-Didot, 1858-1874.
Articles
- Lecture devant l’Académie des beaux-arts, « Mémoires sur la peinture encaustique » et « sur les divers procédés du dessin chez les Grecs ». Paris, 1825.
- « Sur des grottes sépulcrales étrusques récemment découvertes près de Corneto, l’ancienne Tarquinium ». Journal des savants, janvier-février 1828, p. 3-15, 80-90.
- « Notice sur la collection de vases peints et autres monuments de l’art étrusque appartenant à M. le conseiller de cour Dorow, lue à l’Académie des inscriptions et belles-lettres et à l’Académie des beaux-arts les 19 et 20 décembre 1828 ». Journal des savants, mars 1829, p. 131-143.
- « Sur une statue trouvée à Lillebonne. À Monsieur Panofka ». Annales de l’Institut de correspondance archéologique, 1829, 1er cahier, p. 147-150.
- « Médailles corinthiennes d’Ambracie ». Annales de l’Institut de correspondance archéologique, 1829, 3e cahier, p. 311-340.
- Nouvelles observations sur la statue du prétendu « Gladiateur mourant » du Capitole et sur le groupe dit « Arria et Paetus » de la Ville Ludovisi…, Bulletin des sciences historiques de Champollion et Férussac, t. XV, 1830, p. 365 sq.
- « Du concours en fait d’ouvrages d’art et de travaux publics ». Paris, 1830.
- « Aperçu des principales vicissitudes de la topographie de Rome jusqu’à nos jours ». Revue de Paris, 1830, t. XI, p. 65-178. Trad. de l’allemand Topographie der Stadt Rom, von deren Entstehung bis auf unsere Zeiten, 1834.
- « Notice de la collection du prince de Canino ». Journal des savants, février – mars 1830.
- « De la peinture sur mur chez les anciens ». Journal des savants, juin, p. 361 ; juillet, p. 149 ; août, p. 486,1833.
- « Lettre à M. C. Ottfried Müller, sur une statue votive de bronze, de style grec archaïque, par Raoul-Rochette ». Annales de l’Institut de correspondance archéologique, 1833, 2e cahier, p. 193-210.
- « Lettre à M. le professeur Eduard Gerhard sur deux vases peints de style et de travail étrusques, publiés dans les Monuments inédits de l’Institut archéologique (t. II, pl. VIII et IX) ». Annales de l’Institut de correspondance archéologique, 1834, second et troisième cahiers, p. 264-294.
- « Notice sur quelques médailles grecques inédites appartenant à des rois inconnus de la Bactriane et de l’Inde ». Journal des savants, juin, p. 328 ; juillet, p. 385, 1834.
- « Lettre à M. Grotefend, sur quelques médailles de rois des Odryses et de Thrace ». Nouvelles Annales de l’Institut de correspondance archéologique, 1836, 1er cahier, p. 102-138.
- « Lettre à M. L. de Klenze, sur une statue de héros attique, récemment découverte à Athènes ». Nouvelles Annales de l’Institut de correspondance archéologique, 1836, 2e cahier, p. 313-334.
- « Lettre à M. Welcker sur quelques inscriptions grecques de la Sicile ». Musée du Rhin, Bonn, 1836, 2e série, t. IV, p. 63.
- « Voyage de M. Raoul-Rochette en Orient ». Nouvelles Annales des voyages, 1838, t. 79, p. 327-347.
- « Notice sur deux vases d’argent du Cabinet des antiques de la Bibliothèque du roi, provenant du dépôt de Bernay ». Nouvelles Annales de l’Institut de correspondance archéologique, 1838, 1er cahier, p. 170-190.
- Trois mémoires sur les « Antiquités chrétiennes des catacombes ». Mémoires de l’Institut royal de France. Académie des inscriptions et belles-lettres, 1838, t. XIII, p. 92-169, 170-265, 529-788.
- « Rapport sur les recherches archéologiques à entreprendre dans la province de Constantine et la Régence d’Alger ». Mémoires de l’Institut royal de France. Académie des Inscriptions et belles-lettres, 1839, t. XII, p. 135.
- « Polymnestus et Cenchramis statuarii ». Annales de l’Institut de correspondance archéologique, 1840, 1er fascicule, p. 83-86.
- « Nouvelles observations sur les anciennes fabriques de vases peints, destinées à servir d’introduction au catalogue des noms d’artistes employés à la fabrication de ces vases ». Journal des savants, 1841, p. 356.
- « Conjectures archéologiques sur le groupe antique dont faisait partie le torse du Belvédère, précédées de considérations sur l’utilité de l’étude des médailles, pour la connaissance de l’histoire de la statue antique ». Mémoires de l’Institut royal de France. Académie des inscriptions et belles-lettres, 1842, t. XV, 1re partie, p. 251-303.
- Trois articles sur Il sepolcro dei Volumni, scoperto in Perugia nel 1840…, par G. B. Vermiglioli, Pérouse, 1840, Journal des savants, 1843, p. 598, 666, 738.
- « Discours sur Nicolas Poussin, lu dans la séance publique annuelle des cinq académies, le 2 mai 1843 ». Paris, 1843.
- « Documents sur les fouilles de Ninive, rapport fait à l’Académie des inscriptions ». Nouvelles Annales des voyages, 1845, 5e série, t. 106, p. 235.
- « Rapport fait à l’Académie royale des inscriptions… dans la séance du 16 mai 1845, au nom de la commission chargée d’examiner les résultats de la découverte faite près des ruines de l’ancienne Ninive ». Paris, 1845.
- Onze articles sur Christian Karl Bunsen, Aegyptens Stelle in der Weltgeschichte…, Hambourg, 1845, Journal des savants, 1846, p. 115-116, 129, 233,359,479 ; 1848, p. 156,236,308,354,425,473.
- « De la croix ansée, ou d’un signe qui y ressemble, considérée principalement dans ses rapports avec le symbole égyptien, sur des monuments étrusques et asiatiques ». Mémoires de l’Institut royal de France. Académie des inscriptions et belles-lettres, 1846, t. XVI, 2e partie, p. 285-382.
- « Mémoire sur un vase peint inédit de fabrique corinthienne ». Annales de l’Institut de correspondance archéologique, 1847, p. 234-262.
- « Questions de l’histoire de l’art, discutées à l’occasion d’une inscription gravée sur une lame de plomb et trouvée dans l’intérieur d’une statue antique de bronze ». Mémoires de l’Institut royal de France. Académie des inscriptions et belles-lettres, 1847, t. XVII, p. 101-309.
- « Mémoires d’archéologie comparée, asiatique, grecque et étrusque. Observations préliminaires. Premier mémoire sur l’Hercule assyrien et phénicien, considéré dans ses rapports avec l’Hercule hellénique ». Mémoires de l’Institut royal de France. Académie des inscriptions et belles-lettres, 1848, t. XVII, 2e partie, p. 1-404.
- « Rapport à l’Académie des inscriptions et belles-lettres au nom de la commission chargée de préparer les propositions destinées à régulariser les travaux de l’École française d’Athènes, le 8 mars 1850 ». Mémoires de l’Institut national de France. Académie des inscriptions et belles-lettres, 1850, t. XX.
- « Observations sur le type des monnaies de Caulonia, et sur celui de quelques autres médailles de la Grande Grèce et de la Sicile, relatives au même sujet » ; « Essai sur la numismatique tarentine ». Mémoires de l’Institut royal de France. Académie des inscriptions et belles-lettres, 1850, t. XIV, p. 186-233,334-423.
- Deux articles sur G. Dennis, The Cities and Cemeteries of Etruria, Londres 1848, Journal des savants, 1852, p. 134, 405.
- « Notice sur les fouilles de Capoue ». Journal des savants, 1853, p. 65,133,279,348,417,470,548,684.
- « Notice sur les fouilles de Cumes ». Journal des savants, 1854, p. 129.
- Considérations sur la question de savoir s’il est convenable au XIXe siècle de bâtir des églises en style gothique, s. d.
- « Notices historiques lues aux séances annuelles de l’Académie des beaux-arts sur la vie et les ouvrages » de Lesueur (5 octobre 1839), Percier (3 octobre 1840), Ramey (1er octobre 1842), Huyot (2 octobre 1842), Langlois (2 octobre 1842), Cherubini (7 octobre 1843), Cortot (5 octobre 1845), Berton (10 octobre 1846), Tardieu (3 mai 1847), Langlois (2 octobre 1847), Galle (14 octobre 1848), Guénepin (14 octobre 1848), Bidauld (6 octobre 1849), Garnier (5 octobre 1850), Granet (4 octobre 1851), Spontini (2 octobre 1852).
- Discours sur Nicolas Poussin lu dans la séance publique annuelle des cinq Académies (2 mai 1843).
Bibliographie critique sélective
- Malastrie Louis (de). – « Analyse du cours d’archéologie de M. Raoul-Rochette… ». Écho du monde savant, 1837.
- Minervini Giulio. – Bulletin archéologique de Naples, n° 50, juillet 1854.
- Braun Emil. – Bullettino dell’Instituto, 1854, p. 811.
- Gerhard Eduard. – Archäologische Zeitung, 1855, p. 47-48.
- Paris Paulin. – « Raoul-Rochette » notice biographique avec un portrait, Bulletin du bibliophile. Paris, 1855, t. XX, p. 31.
- Paris Paulin. – « Raoul-Rochette ». In Michaud Louis-Gabriel, Michaud, Joseph-François, Biographie universelle ancienne et moderne. Paris : impr. de H. Plon, 1863 ; Leipzig, t. XXXVI, p. 246-258.
- Reinach Salomon. – « Lettre inédite de Boeckh à Raoul-Rochette au sujet de la peinture murale chez les anciens ». Revue des études grecques, 1889, p. 396-412.
- Perrot Georges. – « Notice sur la vie et les travaux de Désiré Raoul-Rochette, lue dans la séance publique annuelle du 16 novembre 1906 ». Comptes rendus de l’Académie des inscriptions et belles-lettres, 1906, p. 638-701.
- Naef Hans. – Ingres und die Famile Raoul-Rochette. [S. l.] : [s. n.], 1963.
- Heurgon Jacques. – « La Découverte des Étrusques au début du XIXe siècle ». Comptes rendus de l’Académie des inscriptions et belles-lettres, 1973.
- Therrien Line. – L’Histoire de l’art en France. Genèse d’une discipline universitaire. Paris : Éditions du CTHS, 1998.
- Leclant Jean. – « Raoul-Rochette ». In Peintures à Pompéi. Peintures en Gaule, [catalogue de l’exposition], Concremiers, espace Art Brenne, 19 juin – 19 septembre 1999. Poitiers : impr. Fontaine-Daynac, 1999, p. 21-25 (« Art ancien »).
- Lubtchansky Natacha. – « I fratelli Labrouste e la scoperta della pittura etrusca ». Bollettino d’arte, 130, Rome, 2004, p. 11-24.
- Gran-Aymerich Ève. – Les Chercheurs du passé. 1798-1945. Aux sources de l’archéologie. Paris : CNRS Éditions, 2007.
- Gran-Aymerich Ève. – « Karl Benedikt Hase (1780-1864) et Désiré Raoul-Rochette (1790-1854) d’après leur correspondance : deux médiateurs culturels entre France et Allemagne à la Bibliothèque nationale (1801-1864) » : actes du colloque « S’écrire et écrire sur l’Antiquité. L’apport des correspondances à l’histoire des travaux scientifiques », Toulouse, 17-19 novembre 2005. Grenoble : Éditions Jérôme Million, 2008, p. 83-103.
- Gran-Aymerich Ève et Ungern-Sternberg Jürgen (von). – L’Antiquité partagée. Correspondances franco-allemandes 1823-1861 : Karl Benedikt Hase-Désiré Raoul-Rochette, Karl Otfried Müller-Otto Jahn-Theodor Mommsen. Paris, Mémoires de l’Académie des inscriptions et belles-lettres, sous presse.
Sources identifiées
Paris, Bibliothèque nationale de France, département des Manuscrits occidentaux
- Lettres, n. a. fr. (nouvelles acquisitions françaises) 9115, 14899, 15778, 20952, 21577, 22200, 22436
Paris, Bibliothèque nationale de France, département des Monnaies, médailles et antiques
- 8 AMC 46 : catalogue d’antiques de la main de Désiré Raoul-Rochette
- Rés. Ms. 65100 ROC F°, Désiré Raoul-Rochette, correspondance relative à ses ouvrages 1812-1854
Paris, bibliothèque de l’Institut de France, fonds manuscrit
- Fonds Raoul-Rochette, ms. 2065 (1818-1854) : cent quatre-vingt-seize lettres, dossier constitué, présenté et déposé par Salomon Reinach
- Pièces 1-42 : quarante-deux lettres d’Alexander von Humboldt (1820-1856)
- Pièces 43-46 : vingt lettres de Otfried Müller (1829-1839)
- Pièces 47-63 : dix-sept lettres d’August Böckh (1818-1852)
- Pièce 64 : quarante et une lettres d’Eduard Gerhard (1832-1854)
- Pièces 65-87 : vingt-trois lettres de Wilhelm Dorow (1823-1845)
- Pièces 108-153 : quarante et une lettres de Karl August Böttiger (1824-1835)
- Pièce 154 : dix-huit lettres de Désiré Raoul-Rochette (copies) à August Böckh (1822-1852)
- Pièces 155-189 : trente-six lettres de Raoul-Rochette (autographes) à Otfried Müller (1824-1838)
- Pièces 190-196 : six lettres de Friedrich von Thiersch (1834-1853)
- Manuscrits 2165, 2246, 2249, 2982, 3498 : lettres de Désiré Raoul-Rochette
- Manuscrits 1908 et 3787 : deux portraits
Rome, Deutsches Archäologisches Institut, (DAI), bibliothèque, fonds manuscrits
- « Raoul-Rochette » (1832-1853)
- Quatre lettres à Eduard Gerhard (1832-1837)
- Quatre lettres à Theodor Panofka (1832)
- Une lettre à Emil Braun (1838)
- Deux lettres à Jean-Joseph de Witte (1834-1835)
- Deux lettres à un inconnu (1846-1853)
En complément : Voir la notice dans AGORHA