Anonyme, Salomon Reinach (1858-1932). Portrait en buste sur un balcon du musée des antiquités nationales, [s.d.], Saint-Germain-en-Laye, musée d'Archéologie nationale, ©Marie-Hélène Thiault. Photographie, tirage sur papier argentique, 18 x 13 cm.

Auteur(s) de la notice :

DUCHENE Hervé

Profession ou activité principale

Conservateur des musées nationaux, archéologue, philologue, historien des religions, historien de l’art, anthropologue, philosophe, professeur à l’École du Louvre, directeur de revue

Autres activités
Critique d’art, traducteur, auteur de guides et de catalogues archéologiques, chroniqueur de la Première Guerre mondiale

Sujets d’étude
Archéologie classique, archéologie gallo-romaine, préhistoire, histoire générale des arts, sculpture, terres cuites, peinture, Myrina, Délos, Thasos, Tunisie antique, littérature pédagogique, philosophie

Carrière
1876 : reçu premier à l’École normale supérieure (rue d’Ulm) ; traducteur de L’Essai sur le libre-arbitre d’Arthur Schopenhauer
1879 : agrégé de grammaire (1er)
1880-1882 : membre de l’école française d’Athènes (fouilles de la nécropole de Myrina, exploration archéologique de Délos, prospections à Thasos et en Macédoine, voyage dans l’Archipel sur le Latouche-Tréville, rédaction du premier guide archéologique du musée d’Istanbul)
1883-1885 : secrétaire de la Commission archéologique de Tunisie ; fouilles à Carthage, Gighthis et Meninx
1886 : attaché au musée des Antiquités nationales de Saint-Germain-en-Laye
1890-1892 : suppléance à l’École du Louvre
1893 : conservateur-adjoint au musée des Antiquités nationales de Saint-Germain-en-Laye
1895-1902 : suppléance à l’École du Louvre ; à partir de 1902 et jusqu’en 1918, titulaire d’une chaire d’archéologie nationale et chargé d’un cours d’histoire générale de l’art ; cours d’histoire de la peinture de 1905 à 1910
1896 : membre de l’Institut (Académie des inscriptions et belles-lettres)
1902 : conservateur des musées nationaux
1903 : directeur de la Revue archéologique avec Georges Perrot, puis avec Edmond Pottier

Officier de la Légion d’honneur (1903) ; président de l’Académie des inscriptions et belles-lettres (1906) ; réélu président de l’Académie des inscriptions et belles-lettres (1926) ; vice-président de la Jewish Colonisation Association (1929)

Étude critique

Un historien de l’art entre érudition et pédagogie
L’œuvre de Salomon Reinach – près de 80 volumes et plus de 7 000 articles – témoigne d’une intelligence polymorphe, d’une érudition prodigieuse et d’une capacité de travail exceptionnelle. Dès la rue d’Ulm, le normalien force l’admiration de ses maîtres et de ses camarades : il est une encyclopédie vivante, qui a réponse à tout. On compare son activité à celle de Jean Pic de la Mirandole. Ayant la plume facile, le jeune Salomon est également doté d’un bon coup de crayon, talent qu’il a fortifié en prenant des leçons de peinture et en s’intéressant de près à la collection de tableaux et gravures de son père. Chez les Reinach, l’appétit pour le savoir et la foi en la science sont indissociables d’un culte de la beauté. D’où l’ambition d’un savant qui ne se montre indifférent à aucune époque, ni à aucune forme de création. Le savant conduit ainsi des recherches sur la Grèce, Rome, la Gaule et la Renaissance, tout en abordant l’art du quaternaire et celui du monde contemporain. Du passé au présent, le lien se fait au travers des œuvres, mais aussi par la fréquentation de personnalités du monde des arts. Elles appartiennent à des horizons fort différents. Il y a des peintres, comme Alain-Marie Michel-Villeblanche, un élève de Louis Cogniet, ou Romaine Brooks, la compagne de Natalie Barney, des sculpteurs, tel Paul Landowski, des architectes : Henri Nénot et Victor Laloux. Parmi les critiques, il y a naturellement les confrères de l’Académie. Mais une figure de maître à penser se distingue : celle de Bernard Berenson, dont Reinach fut, en France à partir de 1895, le premier éditeur dans la Gazette des Beaux-Arts.

Une œuvre sous la protection d’Amalthée
L’homme tirait fierté de son abondance, non sans la redouter. Avec humour, il mit ses derniers écrits – des mélanges d’archéologie et d’histoire de l’art – sous la protection d’Amalthée : « Amalthée n’est pas seulement le joli nom de la chèvre qui nourrit Jupiter enfant, en Crète, et fut récompensée de ses services par une place au ciel ; elle avait une corne qui, s’étant brisée par accident, devint, par la faveur de son nourrisson, ce que l’on appelle une Corne d’abondance, ou Corne d’Amalthée, remplie de toutes sortes de plantes, de fleurs, de fruits. La légende ne dit pas qu’ils fussent tous des meilleurs, mais, du moins, il y en avait beaucoup et la provision s’en renouvelait à mesure qu’on se permettait d’y puiser. » Reinach savait que sa bibliographie était inégale. L’arbre ne manquait pas de bois mort. Il avait donné des fruits plus ou moins savoureux. Le temps se chargerait de sélectionner le moins éphémère. Ce constat désabusé ne doit pas faire oublier que cette production à tiroirs se place sous le signe de Protée. Reinach montre tout au long de sa carrière intellectuelle une formidable capacité à se métamorphoser. L’agrégé de grammaire croit d’abord que la philologie est la mère de toutes les sciences humaines. Un séjour de trois années en Grèce, comme membre de l’école française d’Athènes, le convainc que l’étude des realia – au-delà de celle des seules inscriptions grecques et latines – est indispensable au spécialiste des mondes anciens. L’archéologue néophyte se persuade de l’importance que revêt pour son métier la photographie. Une visite à l’Hermès d’Olympie lui fait découvrir autrement la sculpture classique et l’invite à composer un traité qui restera à l’état de manuscrit, faute de pouvoir entrer en compétition avec les œuvres de deux héros de la science allemande : Ottfried Müller et Arthur Furtwängler. Et c’est le hasard des fouilles, celles de la nécropole de Myrina menées en collaboration avec Edmond Pottier, qui font de Reinach un spécialiste des terres cuites grecques. Leur commerce a commencé, vers 1870, avec la vente à Athènes et à Paris des premières statuettes clandestinement exhumées des tombeaux de Tanagra en Béotie. Dix ans plus tard, on voit apparaître sur le marché de l’art des spécimens dits « asiatiques ». La production de faux était patente, mais des pièces authentiques circulaient. Reinach montre qu’il a l’expérience du terrain, le sens de l’analyse et l’œil du connaisseur. Grâce à ses travaux, on peut identifier – chose nouvelle – une fabrique d’Asie Mineure et apprendre à démêler le vrai du faux. Ce premier combat contre les faussaires se soldait par une victoire. Elle reste unique. Les combats douteux, terminés par de cruelles défaites, se succédèrent : de l’affaire de la tiare de Saïtaphernès à la controverse de Glozel.

Rentré en France à l’automne 1882, Reinach endosse un nouveau rôle. Il est nommé secrétaire de la Commission archéologique de Tunisie, avec le soutien de l’ambassadeur Charles-Joseph Tissot, qui profite de son protégé pour achever une publication sur l’Afrique romaine. Ce n’était pas une ambition suffisante. Reinach l’Africain se tourne, à partir de 1886, vers une autre province : la Préhistoire. Attaché au musée des Antiquités nationales de Saint-Germain-en-Laye, il se familiarise, parallèlement, avec l’archéologie celtique et la civilisation gallo-romaine. Il a pour guide Alexandre Bertrand, qui dirige depuis vingt ans l’institution qu’il a contribué à fonder en ayant pour modèle le musée central Romano-Germanique de Mayence. Dès 1888, Reinach, qui enseigne comme suppléant à l’École du Louvre, institue un dialogue entre le présent créateur et le legs de la tradition ; il propose une comparaison audacieuse entre une statuette de femme gauloise au British Museum, « dont le motif était supérieur à l’exécution », et la Jeanne d’Arc de Henri Michel Antoine Chapu, une œuvre de 1874. Le carnet de voyage du sculpteur, qui a visité Londres vingt ans plus tôt, prouve cette influence et montre que la création contemporaine sait puiser son inspiration dans le génie antique. L’historien de l’art publie plusieurs documents nouveaux comme une tête en bronze d’un dieu cornu. Dès 1891, parallèlement à une étude du pilier de Mavilly en Côte d’Or et de son iconographie, il définit pour un public d’étudiants l’objet et les enjeux d’une archéologie gauloise, qui présentera toujours avant César « l’aspect d’un manuscrit lacéré, semé de taches blanches ». La science des antiquités celtiques se flatte beaucoup quand « elle croit pouvoir suppléer au silence des textes » et « faire parler les pierres ». Elle pose des questions sans les résoudre, comme en témoignent les débats sur les rapports entre les druides et les menhirs ou les dolmens. Reinach suggère que le druidisme était « antérieur, sur le sol de la Gaule, à l’arrivée des Celtes de l’histoire » et met ses espoirs dans l’exploration du mont Beuvray et du site d’Alésia – fouilles qu’il relancera en 1905. Il souligne enfin l’importance des monuments figurés d’Orange et de Saint-Rémy comme de la statuaire grecque inspirée par l’expédition des Galates en Grèce et en Asie Mineure.

Histoire de l’art et mythologie figurée
Converti aux thèses anthropologiques de l’école de Cambridge, Reinach adopte le credo totémique dès le premier volume de Cultes, Mythes et Religions paru en 1905 Le récit mythologique naît d’une dégénérescence : il se forme au moment où le culte anthropomorphique se substitue à celui de l’animal ou du végétal totem. Le mythe est pourtant lié au développement de la magie dont il fonde le discours. Il surgit du regard que portent les hommes sur la nature et qui accompagne leurs grandes cosmologies. Le mythe, forme insaisissable, reste d’ailleurs « une maladie du langage ». Phaéton, le brillant, épithète du soleil ou du cheval solaire, devient, dans la mythologie, le fils d’Apollon. « Les adjectifs ont une tendance à se séparer des noms divins qu’ils qualifient et à revêtir une existence propre ; une épithète rituelle en disponibilité, à la recherche d’un corps, devient un héros ou même un dieu. » Les mots précèdent les représentations, et c’est dans cet esprit qu’il faut analyser ces dernières.

Selon Orpheus publié en 1909, « un autre facteur de la mythologie, chez un peuple aussi artiste que les Grecs, est l’œuvre d’art, la sculpture et le tableau dont la signification primitive s’est obscurcie. C’est ce que Charles Clermont-Ganneau a appelé la mythologie iconologique ; encore au Moyen Âge, les images ont fait naître des contes pieux. Ainsi la légende de saint Denis portant sa tête s’explique par la représentation de ce saint sous l’aspect d’un homme décapité qui porte dans ses bras sa tête en mémoire de son martyre, comme sainte Lucie, à qui l’on avait crevé les yeux, porte ses yeux dans un plat, ou comme sainte Apolline, que l’on avait édentée, porte ses dents ». Reinach met en œuvre cette méthode dont le mérite est de considérer le langage des images comme un langage autonome, se déchiffrant moins par référence à des textes – censés les illustrer – que de l’intérieur, par l’élaboration d’une grammaire des formes et d’un dictionnaire des styles. Les Grecs de l’âge archaïque et classique ne reconnaissaient plus l’œuvre de leurs ancêtres dans les remparts de la citadelle de Mycènes, mais les rapportaient aux travaux des Cyclopes. De même, la lecture déformée que les Anciens firent de l’iconographie pré-homérique a donné corps et sens à plusieurs mythes. Il faut aujourd’hui résoudre ces « malentendus graphiques ». Comme l’analyste débrouille les images d’un rêve pour distinguer contenu latent et contenu manifeste, Reinach part à la recherche de la valeur et du sens originels de motifs iconographiques. En échappant au commentaire moralisateur dont la vertu est de souligner le contresens interprétatif.

Le récit parle des supplices éternels de Sisyphe ou des Danaïdes. L’image montre leur activité bienfaisante. Loin d’avoir tué leurs époux, les filles de Danaüs étaient d’habiles magiciennes, capables de faire tomber une pluie fécondante sur la plaine d’Argos. Sisyphe n’est pas criminel, mais industrieux : le rocher qu’il roule rappelle son ambition de construire un palais au sommet de l’Acrocorinthe. Quand cette inversion entre représentation et discoursse produit-elle ? Lorsque s’affirme l’idée que les hommes sont punis dans l’autre monde à proportion des fautes qu’ils ont commises ici-bas. « De l’influence des images sur la formation des mythes » et « Sisyphe aux enfers » permettent de juger la théorie et sa mise en œuvre. Pour Reinach, elle vaut pour le temps présent. La vision de Bernadette Soubirous se comprend par référence à une image pieuse ayant pour légende : « L’Immaculée Conception ».

Le commentaire des images à sujet religieux emprunte dans Mythes, Cultes et Religions des chemins plus traditionnels ou moins aventureux. Raccord matériel, document d’archives, données de l’érudition servent, séparément ou conjointement, à recomposer le monument qui est ensuite soumis à une lecture critique. Pour Reinach, « contredire est encore une façon de s’instruire » et il n’est point d’histoire de l’art sans histoire des interprétations. Ce regard historiographique se concentre en vérité sur quelques dossiers privilégiés : les sculptures grecques de Milo ou le pilier de Mavilly, bien qu’il emporte « la palme dans un concours de laideur » entre sculptures gallo-romaines. Cela ne peut faire oublier que, toute sa vie, Reinach, cheville ouvrière de la Revue archéologique, a publié du matériel inédit. Dès 1882, au temps de ses premières recherches, il a composé le premier catalogue du musée Impérial ottoman. En relations amicales avec son directeur, Hamdi-bey, il a eu ainsi le privilège de faire connaître, au moment de leur découverte, de nombreux monuments d’Asie Mineure : sculptures en ronde-bosse, bas-reliefs, céramiques. Ces publications ont vieilli, mais il faut leur reconnaître qu’elles ne négligent jamais les problèmes techniques que posent les œuvres plastiques. De même, Reinach ne les envisage jamais de manière isolée, mais toujours dans une série. Ce qui explique l’importance qu’a prise, sous son impulsion, l’atelier des moulages de Saint-Germain-en-Laye : l’historien d’art a le devoir de comparer l’objet de son étude avec d’autres. Et la réplique permet souvent de rendre visible ce qui l’est peu.

Musées de papier
Reinach est l’homme des index. Il connaît les difficultés et le plaisir que rencontre celui qui cherche dans un texte les bonnes entrées. À Liane de Pougy, il fait l’éloge de cette occupation austère : « J’oubliais de vous dire que, par bonheur, j’ai un index à faire ! Voilà une occupation que je recommanderais volontiers à tous les infirmes de corps et d’âme. Il y a tant de choses qui valent la peine d’être ainsi classées et ne l’ont point été encore ! » Figure de la mécanique intellectuelle, l’index est pour Reinach ce que furent les mots croisés pour Georges Perec. Une grille pour appréhender le monde et les choses. Penser, classer : l’esprit fonctionne sur ces deux modes. Par sa force rassurante, le second entraîne le premier. Forme simple, l’index prépare aux savoirs les plus difficiles.

L’œuvre du critique d’art privilégie de même les inventaires, qu’ils se présentent comme catalogue, guide, ou répertoire. L’activité de conservation au musée des Antiquités nationales répond aux goûts de l’adolescent collectionneur, rêvant d’un index général des inscriptions grecques. Dès 1886, il donne une notice descriptive d’un moulage : « La colonne Trajane au musée de Saint-Germain-en-Laye ». L’année suivante, il compose un Catalogue sommaire du musée des Antiquités nationales au château de Saint-Germain. L’ouvrage connaît deux autres éditions en 1891 et en 1899, puis fait place en 1917 à un Catalogue illustré qui s’enrichit d’un second tome, quatre ans après. Parallèlement, en 1889, sous le titre Antiquités nationales, commence la publication d’une « description raisonnée » des richesses du musée. L’entreprise qui devait compter sept volumes s’arrête après le second, en 1896. Les visiteurs ne sont pas oubliés. En 1899, ils disposent d’un Guide illustré, refondu en 1908, date à laquelle est proposé un Album des moulages et modèles en vente à Saint-Germain. Sans oublier une présentation du musée chrétien de la chapelle.

Selon l’avertissement des Éphémérides de Glozel, les chronologies sont « l’ossature de l’histoire et lui survivent car, pour continuer la métaphore, quel que soit l’éclat ou le charme de la chair qui l’enveloppe, le squelette seul peut braver les siècles ». Par conviction, Reinach cultive le genre qui profita de son aptitude à faire l’état d’une question. Dans ses « Courriers de l’art antique », publiés régulièrement dans la Gazette des Beaux-Arts, il suit la chronique de la découverte de la Vénus de Milo ; ailleurs, il illustre les polémiques sur les trouvailles du quaternaire et s’attache à reconstituer la vie des ateliers de la Renaissance, de la même manière qu’il racontait le déroulement des fouilles d’Alésia. L’analyste, respectueux des événements et de leur succession, ne manque pas non plus du sens de l’objet, comme le démontrent les quatre livraisons entre 1888 et 1895 de la Bibliothèque des monuments figurés grecs et romains. En 1897, commence l’aventure du Répertoire de la statuaire grecque et romaine. Elle dure trente-quatre ans. Dans le même temps, sont réalisés celui des vases peints grecs et étrusques, celui des peintures grecques et romaines, celui des reliefs grecs et romains. Ils sont complétés par un Recueil de têtes antiques, idéales ou idéalisées (1903) et ont pour compagnons Le Répertoire des peintures du Moyen Âge et de la Renaissance (1905-1907) et Les Tableaux inédits ou peu connus de collections françaises (1906).

Les « Chroniques d’Orient » – c’est-à-dire la publication dans la Revue archéologique d’un ensemble de courriers scientifiques sous le contrôle d’un modérateur, ne ménageant pas ses commentaires – inauguraient une forme de bulletin qui est aujourd’hui l’apanage des forums d’Internet. Initiateur des « musées de papier », Reinach imagine de même les galeries virtuelles de l’époque numérique. Jérôme Carcopino caractérise justement l’entreprise des Répertoires. Ces recueils mettaient à la disposition de tous près de 70000 documents. Combinant le dessin et la photographie, ces volumes constituaient « sous un format maniable, les dictionnaires des différents langages de l’archéologie ». Reprenant un mot de Charles-Anastase Walckenaer, Reinach disait qu’ils permettaient « sinon de tout savoir, du moins de savoir où tout trouver ». C’était vouloir concilier érudition et pédagogie. Celui qui se vantait de pratiquer la « parthénagogie », c’est-à-dire d’être un auteur « pour jeunes filles » et de leur assurer une éducation digne de celle des garçons, a mené, du Manuel de philologie (1880) aux Lettres à Zoé sur l’histoire des philosophies (1926), une réflexion sur la transmission du savoir et l’initiation de tous, aux disciplines artistiques. Le succès qu’ont rencontré ses ouvrages de vulgarisation a contribué à brouiller davantage l’image du savant et de son œuvre. Il la voulait diverse et ouverte, elle a paru confuse. Le spécialiste d’archéologie méditerranéenne se risquait dans le domaine la Préhistoire et dans celui des études celtiques. L’historien de l’art antique aimait la peinture du Moyen Âge et de la Renaissance ! N’y avait-il pas trop d’audace à faire, en anglais, des leçons sur le mobilier et les peintres primitifs français à des étudiants de l’université de New York venus à Paris ? Le connaisseur des religions gréco-romaines croisait le chemin des philosophes ; il s’attaquait aux textes bibliques et à leur réception dans la tradition esthétique occidentale. Ce refus des cloisons entre spécialités dérangeait.

De la méthode : traduire et adapter
Reinach invente peu, il traduit et adapte. Dès son plus jeune âge, ce polyglotte a été dressé par son père à la pratique des langues vivantes. L’étude du latin et du grec, les exercices du lycée et la préparation au concours général ont fortifié les dispositions naturelles de ce fort en thème… et en version. Le jeune homme a connu la défaite de 1870, et comme bien des intellectuels de son temps, il est fasciné par le modèle allemand. Mais avant de le dépasser, il est persuadé qu’il convient de l’imiter. Cela implique de le comprendre de l’intérieur et d’en transmettre le contenu au plus grand nombre. Dès 1876, en publiant la première traduction française de L’Essai sur le libre arbitre d’Arthur Schopenhauer, Reinach veut contribuer au renouvellement de la réflexion philosophique dans son pays. Il fait de même en proposant une refonte de Triennium de Wilhelm Freund. Autour de ce noyau se sont constitués les deux volumes du Manuel de philologie classique. Une fois digérée et mise en fiches, la source allemande est bouleversée, pervertie de l’intérieur, par accumulation de références et de lectures. Le Traité d’épigraphie grecque (1885) est construit à l’image de celui de l’Anglais Charly Thomas Newton. Lorsqu’en 1889 paraît Minerva, une introduction à l’étude des classiques scolaires grecs et latins, Reinach reconnaît avoir accordé aux besoins des écoles françaises le livre du Dr. James Gow.

Critique d’art, Reinach aime utiliser l’image de l’écheveau. À force de patience, à propos du moulage des statues et du Sérapis sculpté par Bryaxis, il a réussi à « débrouiller […] un effrayant mélange de traditions absurdes et contradictoires ». En écrivant Orpheus, il a rêvé au « fil d’Ariane pour explorer le labyrinthe des religions ». Il se plaît à suivre le fil d’une question et sait en reconstituer avec aisance l’historique. La vérité ne peut apparaître à celui qui fait l’économie de savoir en quels termes les hommes se sont posé un problème et comment ils ont tenté de le résoudre. Reinach n’a pas son pareil pour rapporter les opinions d’autrui, confondre ses devanciers ou montrer les acquis de leurs recherches. Dans ses différents mémoires, il utilise très souvent ce talent comme procédé d’exposition. S’il fuit les formes littéraires opaques, c’est que sa prose et sa pensée ont subi l’influence du dessin. Il le pratique à l’occasion non sans habileté pour illustrer son propos. Il aime la discipline que le crayon lui impose. Définissant ses ambitions dans le domaine de l’exégèse anthropologique, il veut « réduire des images très chargées à l’état de simples silhouettes, des théories à l’état de formules ». Et il ajoute : « Ce goût de la gravure au trait est ancien chez moi ». De l’artiste rompu à l’art du portrait, il a le coup d’œil et le sens de l’esquisse – deux mots qui entrent jusque dans le titre de ses articles : coup d’œil sur les tabous ou sur la mythologie gauloise, esquisse d’une histoire de l’exégèse mythologique ou de l’archéologie celtique, etc. Réunis dans l’hiver 1887, ses premiers mélanges s’appellent Esquisses archéologiques.

Si volumineuse que soit l’œuvre de Salomon Reinach, elle ne comporte, en dépit des apparences, que peu de livres. Il a composé en revanche beaucoup de recueils d’articles. Lorsque sa production se présente sous la forme de livres – au sens académique du terme : des textes longs répondant à un projet d’écriture unique –, ce sont le plus souvent ceux des autres, ou plus exactement ceux auxquels il a collaboré : le travail universitaire écrit avec Edmond Pottier sur la nécropole de Myrina, la géographie comparée de la province d’Afrique rédigée pour Charles Tissot, la synthèse avec Albert Bertrand sur les Celtes, etc. Cultivant l’essai, Reinach préfère les formats réduits. Adolescent, il faisait relier en opus ses travaux scolaires. Toute sa vie, il présentera ses ouvrages de la même façon, tel un rhapsode. Comme le poète, il coud ensemble divers textes. Les volumes ainsi constitués jouent sur la diversité des époques et la variété des matières. Ils sont volontairement composites, hétérogènes : « Ce sont tantôt de petits mémoires d’érudition, tantôt des résumés et des aperçus à l’usage du grand public. » L’unité de ces textes vient de ce qu’ils se rapportent à un même domaine : le monde des arts et les rapports qu’ils entretiennent avec l’histoire et la géographie.

Une fabrique industrielle
Cette fabrique – au sens qu’a le mot chez Francis Ponge – a quelque chose d’industriel et d’effrayant. Reinach est l’homme des séries qui donnent à voir. La Bibliothèque des monuments figurés grecs et romains regroupe trois volumineux in–quarto. Il y a cinq tomes de Cultes, Mythes et Religions. L’ensemble d’Amalthée, des mélanges d’archéologie et d’histoire, en comprend trois. Comme pour le Répertoire de la statuaire, il y a six livraisons du Répertoire des peintures de la Renaissance. Les Monuments nouveaux de l’art antique réunissent en deux volumes les « Courriers de l’art antique » publiés dans la Gazette des Beaux-Arts. Procédant par assemblage d’éléments préfabriqués, Reinach réutilise ce qu’il a publié à l’origine comme article. Ces reprises ne lui demandent qu’un travail minimal : la correction des lapsus ou erreurs, des amendements de pure forme, quelques ajouts. Il est rare qu’un inédit rehausse l’ensemble. En revanche – dans la tradition du feuilleton, une introduction relance l’intérêt en rattachant le nouveau volume au précédent. À moins qu’elle ne poursuive le débat avec un contradicteur ou qu’elle ne présente les thèses d’un compétiteur.

Face à une idée nouvelle, la critique écrit d’abord : « Cela n’a pas de sens commun. » Ensuite : « C’est contraire à la religion ou à la morale. » Enfin, « c’est connu depuis longtemps. » Introduisant le troisième volume de Cultes, Mythes et Religions, Salomon Reinach se réjouit : « La première étape est déjà loin ; la seconde se franchit ; la troisième s’annonce. C’est bon signe. » L’érudit sait avoir une stratégie éditoriale ! Il exploitera le succès de ses conférences du Louvre avec Apollo ; le 15 décembre 1930, il en fête le quatre-vingt-seizième mille. L’échec de la collection des Monuments figurés – dont il a financé le lancement et qui lui a fait perdre de l’argent – l’a instruit. Le succès des Répertoires vint de ce qu’ils ont un format commode et un prix raisonnable. Reinach décline ensuite une gamme de produits. Il segmente son marché et fait plusieurs offres à son public. Le Traité d’épigraphie grecque est une œuvre austère de près de quatre cents pages. L’auteur en extrait, l’année suivante en 1886, un petit in-16° de Conseils aux voyageurs archéologues en Grèce et dans l’Orient hellénique. L’érudition de Cultes, Mythes et Religions peut effrayer. Orpheus en dégage les principes généraux. Pour lancer le débat et le livre à quelques jours de sa sortie en librairie, des bonnes feuilles – toute l’introduction sur « L’origine des religions » – paraîtront dans la Revue politique et littéraire du 6 février 1909. On pense à Emmanuel Kant, désolé du peu d’échos réservés à la Critique de la raison pure et écrivant Prolégomènes à toute métaphysique future. À la différence que les éditions se succèdent. Trois entre 1905 et 1922 pour le premier tome de Cultes, Mythes et Religions ; dix tirages dans l’année 1909 pour Orpheus et trente-huit mille exemplaires vendus en 1928, sans compter les traductions.
Minerva est, dans un format de poche, une introduction aux textes de la littérature antique. Paru en 1904, Apollo est conçu dans le même esprit : faire découvrir au plus grand nombre les productions les plus remarquables de la civilisation européenne : depuis les œuvres de l’époque préhistorique jusqu’aux tableaux de Léon Bonnat et aux sculptures d’Auguste Rodin. Le succès du livre a amplifié celui d’un enseignement. De décembre 1902 à juin 1903, Reinach donne vingt-cinq leçons agrémentées de projections et formant une histoire générale des arts plastiques. Habitué au public réduit de son cours sur le monde celtique, il est surpris par la foule et les bousculades que provoque cette nouveauté pédagogique à l’École du Louvre : « Les dames, très nombreuses, firent preuve d’une héroïque endurance ; j’avais presque honte d’être à mon aise dans une grande chaire, en voyant devant moi et autour de moi, autant d’aimables personnes, outrageusement comprimées. » Le succès mondain de Reinach était comparable à celui que remportait le philosophe Henri Bergson au Collège de France.

Reinach a un point commun avec le rhapsode : l’oralité. L’œuvre publiée naît de la conférence, de la leçon faite à des étudiants ou de la communication prononcée à l’Institut. L’auditoire est tour à tour celui des amis du musée Guimet, celui de l’École du Louvre, celui des universités populaires, celui des confrères de l’Académie, etc. Cette réalité a une double conséquence : elle oblige à la brièveté – il faut tenir compte du degré l’attention des auditeurs ; elle détermine un type de sujets : les bilans critiques ou les énigmes que l’orateur s’applique à résoudre en temps limité en leur donnant une solution personnelle. L’exercice était en faveur dans l’Antiquité. Il prend pour nous sa source dans les Problèmes d’Aristote. À ce genre philosophique mineur, Plutarque a donné ses lettres de noblesse avec Questions romaines et Propos de table. Salomon Reinach puise à cette tradition. Ses interventions orales, dont le naturel imite l’art de la conversation, ne sont pas pour autant improvisées. Elles ont fait l’objet d’une élaboration soigneuse. Elles ont toujours pour point de départ un texte rédigé, qui est lu en public.

Il n’est pas cependant facile d’entrer dans l’atelier du savant. Celui-ci a soigneusement classé ses cours et les a légués au musée de Saint-Germain-en-Laye. Mais ces textes, quelquefois directement transmis à l’imprimeur pour un volume de mélanges ou une revue demandant de la copie – comme en témoignent les annotations d’un prote – ne révèlent pas grand-chose sur les mécanismes de la création. Les pages conservées ne sont pas des premiers jets, mais des copies presque définitives, où les mises au point sont infimes. Sans être des brouillons, quelques feuilles laissent imaginer un principe de composition. Ce sont des extraits de textes antiques accompagnés de références érudites – citées de mémoire tant elles sont approximatives. Disposés sans ordre, ces matériaux nourrissent la réflexion avant la rédaction. L’une et l’autre sont entretenues par la pratique du résumé. Quant à l’idée d’un article, elle est suggérée, comme Reinach le confie à son amie Liane de Pougy, « au jour le jour, par un livre nouveau, une découverte archéologique, quelque voyage ou quelque recherche personnelle ». Souvent, une lettre la provoque et l’entretient, comme le souligne le texte sur le moulage des statues. Salomon Reinach ne cesse d’interroger ses correspondants : qu’ils soient des confrères prestigieux ou des intimes. C’est à Joseph, son frère aîné, qu’il demande son avis sur « l’enfant à l’oie », avant de retenir son idée d’un Esculape. Dans un courrier à Carlos Blacker de la fin septembre 1912, il associe le décor du bâton de Teyjat et les ratapas, esprits de la génération qui désignent les embryons chez les Australiens. L’idée est présentée dans la foulée à l’Institut. Elle est imprimée en décembre dans le tome IV de Cultes, Mythes et Religions. De la comparaison entre la date de la lettre, de la conférence et de la publication, il ressort une mise en œuvre très rapide. C’est le cas le plus fréquent.

Pour Reinach, les questions que se posent les hommes sont comme autant de coffres fermés à clef. Peu importe le métal dans lequel on a forgé celle qui est susceptible de les ouvrir. Il faut posséder celle qui en ouvre le plus grand nombre. Quitte à en avoir plusieurs. La validité d’une théorie se mesure à la quantité de faits particuliers qu’elle explique. Les systèmes de pensée se jugent à leurs résultats. Cet esprit positif demeure un héritier de Victor Cousin, pour lequel, adolescent, il ne cachait pas son admiration. Il en pratique l’éclectisme.

Hervé Duchêne

Principales publications

Ouvrages et catalogues d’expositions

  • Manuel de philologie classique. Paris : Hachette, 1880 ; 2e éd., 1884, 2 vol. ; rééd. 1904, nouveau tirage en 1907.
  • Traité d’épigraphie grecque, précédé d’un Essai sur les inscriptions grecques par Charly Thomas Newton. Paris : Leroux, 1885.
  • Précis de grammaire latine. Paris : Delagrave, 1886.
  • La Colonne Trajane au musée de Saint-Germain, notice et explication. Paris : Leroux, 1886.
  • Terres cuites et autres antiquités trouvées dans la nécropole de Myrina, catalogue raisonné. Collab. d’Edmond Pottier. Paris : Imprimeries réunies, 1886.
  • La Nécropole de Myrina. Collab. d’Edmond Pottier. Paris : Thorin, 1887, 2 vol., 52 pl. Vol. 1 ; vol. 2.
  • Esquisses archéologiques. Paris : Leroux, 1888.
  • Minerva. Paris : Hachette, « Introduction à l’étude des classiques scolaires grecs et latins ».
  • Chroniques d’Orient, fouilles et découvertes de 1883 à 1890. Paris : Didot, 1891.
  • Chroniques d’Orient, fouilles et découvertes de 1891 à 1895, 2e série. Paris : Didot, 1896 ; à la fin du vol. éd. rev. « Mirage oriental ».
  • Répertoire de la statue grecque et romaine. Paris : Leroux, 1897-1898, 2 vol.
  • Répertoire des vases grecs et étrusques. Paris : Leroux, 1899.
  • Histoire de l’Inquisition au Moyen Âge. Trad. de l’américain de l’ouvrage d’Henry Charles Lea . Paris : Société nouvelle de librairie, 1900-1901 ; rééd. Robert Laffont, 2005.
  • Apollo, histoire générale des arts plastiques. Paris : Hachette, 1905.
  • Orpheus, histoire générale des religions. Paris : Alcide Picard, 1909 ; rééd. L’Harmattan, 2002.
  • Répertoire des peintures du Moyen Âge et de la Renaissance. Paris : Leroux, 1907-1910.
  • Cultes, Mythes et Religions. Paris : Leroux, 1905-1923, vol. 1 ; vol. 2 ; vol. 3 ; vol. 4 ; vol. 5.
  • Eulalie ou Le Grec sans larmes. Paris : Hachette, 1911 ; rééd. L’Harmattan, 1995.
  • Cornélie ou Le Latin sans pleurs. Paris : Hachette, 1912 ; rééd. L’Harmattan, 1995.
  • Sidonie ou Le Français sans peine. Paris : Hachette, 1913 ; rééd. L’Harmattan, 1995 ; Texto, 2007.
  • Glozel : la découverte, la controverse, les enseignements. Paris : Kra, 1928.
  • Éphémérides de Glozel. Paris : Kra, 1928-1930.
  • Amalthée, mélanges d’archéologie et d’histoire. Paris : Leroux, 1930-1931, vol. 1 ; vol. 2 ; vol. 3.

Articles

  • Bibliographie de Salomon Reinach. Paris : Belles-Lettres, 1936, 262 p. : réunit divers hommages et essais biographiques (Edmond Pottier, René Cagnat, Jérôme Carcopino, etc.), de même que l’ensemble des plus de 7 000 titres des publications du savant.

Bibliographie critique sélective

  • Duchêne Hervé. – « Salomon Reinach devant les hommes et les religions » ; bibliographie des œuvres du savant, études sur l’homme et son milieu, présentation de divers documents. In Reinach Salomon. – Cultes, Mythes et Religions, 2e éd., Paris : Robert Laffont, « Bouquins », 2004.
  • Picard Charles, contrib. – « À la mémoire de Salomon Reinach », publié à l’occasion de l’inauguration d’une plaque le 19 mai 1965, au 16, avenue Victor-Hugo, Boulogne-sur-Seine. Paris, s. d.
  • Pottier Edmond. – « Salomon Reinach ». Revue archéologique, 1932, p. 137-154.
  • Gran-Aymerich Ève. – « Reinach, Salomon (1858-1932) ». Dictionnaire biographique d’archéologie, 1798-1945. Paris : éditions du CNRS, 2001, p. 568-570.
  • Duchêne Henri, éd.– Ernest Bersot, Salomon Reinach, Émile Zola, notre École normale. Paris : Belles-Lettres, 1994.
  • Duchêne Henri. – « Un Athénien, Salomon Reinach ». Bulletin de correspondance hellénique, 1996, 120, p. 273-284.
  • Duchêne Hervé. – « Salomon Reinach et les archipels égéens. À propos d’un voyage sur le Latouche-Tréville ». Revue des études anciennes, 2001, p. 61-82
  • Duchêne Hervé. – « L’École française et les voyages d’exploration : le témoignage de la correspondance de Salomon Reinach ». In Voyageurs et Antiquité classique, 25-26 octobre 2001, EUD, 2001, p. 169-195.
  • Duchêne Hervé. – « Aventure archéologique et Amitié épistolaire : Edmond Pottier, Salomon Reinach et les fouilles de Myrina ». Journal des savants, juillet-décembre 2002, p. 379-440.
  • Duchêne Hervé. – « Nous n’étions pourtant pas si bêtes de croire à la tiare ! Edmond Pottier, Salomon Reinach : deux amis dans l’épreuve ». Journal des savants, juillet-décembre 2005.
  • Duchêne Hervé. – « Salomon Reinach et Charles Tissot : naissance de l’Afrique romaine ». Actes de colloque. S’écrire et écrire sur l’Antiquité. L’apport des correspondances à l’histoire des travaux scientifique. Toulouse, 2008.
  • Duchêne Henri. – « Histoire vraie de fausses terres cuites. À propos des groupes dits d’Asie Mineure ». In Vrais ou faux de l’Antiquité classique ?, Henri Duchêne éd., Dossiers archéologie et science des origines, n° 312, avril 2006 p. 24-29.
  • Duchêne Henri. – « De Délos à Carthage, ou comment Salomon Reinach devint africain ». Journal des savants, juillet-décembre 2006, p. 307-345.

Sources identifiées

  • Voir une présentation des documents d’archives dans Salomon Reinach, Cultes, mythes et religions, (Henri Duchêne, éd.), 2e éd., Paris : Robert Laffont (« Bouquins »), 2004

Aix en Provence, bibliothèque Méjanes

  • Correspondance scientifique en cours de classement (172 cartons)

Saint-Germain-en-Laye, musée de Saint-Germain-en-Laye

  • Dossiers de cours et de photographies

En complément : Voir la notice dans AGORHA