Histoire de l’histoire de l’art en France au XIXe siècle

L’histoire de l’histoire de l’art étudie toutes les formes de discours qui prennent pour objets les œuvres d’art, les conditions historiques et idéologiques dans lesquelles ces discours ont été élaborés, et les sujets de ces discours. Depuis une quarantaine d’années, son développement est le résultat d’une crise profonde qui a affecté la discipline, tout comme l’ensemble des sciences humaines.

Ce qui est alors en jeu, ce sont les contours de l’histoire de l’art. Centrée avant tout sur l’établissement de catalogues et de biographies d’artistes, sur l’interprétation iconographique, sur l’étude matérielle des œuvres d’art, l’histoire de l’art est entrée dans les années 1970 dans une phase nouvelle. Des thèmes sont alors définis : par exemple, la théorie de la réception élaborée par la critique littéraire ; l’« ère de la reproductibilité technique », qui affecte jusqu’au statut même des œuvres reproduites ; ou encore, l’activité croissante des musées, qui contribue fortement à modifier le champ d’intervention où l’histoire de l’art s’est jusque-là cantonnée.

L’intérêt porté aux grandes figures de la discipline, à l’idéologie qui sous-tend les discours sur l’art, aux reproductions et au musée imaginaire, aux doctrines relatives au patrimoine monumental et muséal : tels sont quelques-uns des « genres » qui entraînent aujourd’hui l’histoire de l’art aux confins d’autres spécialités, déplacements ou élargissements dont elle tire le plus grand profit.

L’Histoire de l’histoire de l’art en France au XIX^e siècle qui réunit des contributions d’une trentaine d’historiens de l’art, contribue à inscrire une réflexion sur ses méthodes et sur les figures qui les ont illustrées, dans les priorités de cette toujours jeune science humaine qu’est l’histoire de l’art.

Avec le concours du Collège de France, de la Fondation Hugot du Collège de France, de l’Institut national d’histoire de l’art, et de l’École du Louvre.