L’éclatement des frontières disciplinaires et des pratiques ayant marqué la création du XVIIIe siècle à nos jours incite à une réévaluation permanente des modalités d’écriture de l’histoire de l’art. Cette dernière doit s’outiller afin de mieux appréhender les persistances et apparentes ruptures à l’œuvre dans les développements artistiques récents, tout en questionnant les concepts clés qui les ont structurés. À travers les projets qui y sont menés, l’équipe de ce domaine s’engage dans une réflexion sur ces transformations, en répercutant dans la pratique même de l’histoire de l’art le phénomène de décloisonnement de son objet d’étude.
La nécessité de rendre compte des conditions changeantes de la production des œuvres et de leur mise en accès oriente le domaine vers plusieurs champs d’étude complémentaires. Les travaux menés dans ce cadre visent ainsi à documenter l’art, ses producteurs et ses agents (artistes, critiques, galeristes, collectionneurs et institutions) à travers l’analyse et l’exploitation de sources de nature variée. Traitant d’un vaste éventail de pratiques, des beaux-arts aux nouveaux médias, le domaine s’aligne sur une vision ouverte de la discipline, aux cadres épistémologique, géographique et chronologique étendus. Il s’intéresse ainsi aux dynamiques de migration artistique et de circulation transnationale, et à leur impact sur la production artistique comme sur la formulation des savoirs. L’histoire des expositions constitue à ce titre un axe fort du domaine. En lien avec le service numérique de la recherche, son équipe contribue aux réflexions sur l’usage et les apports des outils numériques dans l’histoire de l’art, notamment dans le cadre du traitement informatique de sources iconographiques et textuelles.
Au cours des premières années de l’INHA, des travaux de documentation et de signalement d’archives liées à l’art contemporain (XIXe-XXe siècle) ont permis de produire et mettre à disposition de la recherche des bases de données, telles que GAAEL. Si les normes de signalement ont aujourd’hui profondément changé, ces ressources restent utiles pour repérer un certain nombre de fonds et, dans certains cas, pour en fournir une description précise.