Nicole Thierry, née Barbet (1925-), et Jean-Michel Thierry (1916-2011), médecins devenus spécialistes des arts de la Cappadoce, de l’Arménie et de la Géorgie médiévales, ont légué leurs archives à l’Institut national d’histoire de l’art en 2017. Celles-ci, en partie composées de photographies de monuments, de populations et de paysages, sont le fruit de leurs voyages menés entre les années 1950 et 2000. Une très riche documentation constituée de carnets de voyage, de dossiers de recherche, de relevés ou encore de correspondances est associée à ces photographies.
Ce fonds d’archive est d’une grande importance scientifique comme patrimoniale car il offre une documentation abondante et détaillée de monuments aujourd’hui en partie dégradés, détruits, ou inaccessibles. Il éclaire par ailleurs le développement des études cappadociennes, caucasiennes et plus généralement byzantines en France durant la seconde moitié du XXe siècle.
Un projet de recherche et de valorisation de ce fonds, focalisé dans un premier temps sur le patrimoine architectural du Caucase du sud et d’Anatolie orientale, a été initié en 2022. Sipana Tchakerian, pensionnaire au département des études et de la recherche en est la coordinatrice, en collaboration avec Jérôme Delatour, chargé des collections photographiques au département de la bibliothèque et de la documentation. Le projet est construit sur deux grands axes : d’une part, la numérisation et la mise en ligne d’un corpus de photographies relevant de l’architecture et des arts arméniens et géorgiens en Anatolie orientale et dans le Caucase du Sud. D’autre part, et en collaboration avec Jean-Christophe Carius, ingénieur au service numérique de la recherche de l’INHA, Nayiri Tcharkhoutian (chargée d’études et de recherche à l’INHA) et Maud Mélinand (monitrice étudiante à l’INHA), il propose l’édition numérique enrichie et la cartographie interactive du journal des itinéraires des Thierry, un extraordinaire document qui, au sein de ce large fonds d’archives, retrace l’itinéraire de chaque voyage archéologique réalisé entre 1952 et 1998 (projet PENSE 2023-2025).
Mené en partenariat avec l’UMR 8167 Orient et Méditerranée (équipe Monde byzantin), ce projet reçoit le soutien d’OPUS – Observatoire des Patrimoines de l’Alliance Sorbonne Université et du DIM PAMIR.
Comité scientifique