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Ce programme porte sur la Biennale des jeunes artistes, dite « Biennale de Paris », initiée par l’administration culturelle d’André Malraux en vue de redonner à Paris une place de poids sur la scène artistique internationale. Au moment de sa fondation en 1959, c’est l’une des premières grandes manifestations internationales d’art contemporain, suivant les biennales de Venise (créée en 1895), São Paolo (1951), Tokyo (1952), la documenta de Kassel (1955) ou des événements à périmètre plus ciblé tels que la Biennale hispano-américaine (Madrid, 1951) ou celle des Arts des Pays Méditerranéens (Alexandrie, 1955).
Une des particularités de la Biennale de Paris, et une des difficultés de son étude historique tient au fait qu’au fil de ses vingt-six années d’existence elle a n’a cessé de changer de forme et de mission, repensant sans cesse ses fondements institutionnels, ses mécanismes de sélection artistique et de représentativité nationale et internationale, son rapport au public et à sa propre histoire. L’autre enjeu majeur tient à la période dans laquelle elle prend corps. Relativement court, le laps de temps entre 1959 et 1985 correspond en vérité à des années riches en rebondissements artistiques, sociaux, politiques, idéologiques et institutionnels en France et à travers le monde. Ces années de conflits mais aussi de négociation d’espaces communs font aujourd’hui l’objet d’un véritable élan de réflexion et d’étude à l’échelle internationale, auquel ce projet de recherche aimerait contribuer.
Ce programme vise également à combler une lacune, dans la mesure où la Biennale de Paris n’a jusqu’à présent pas fait l’objet d’une réflexion historique dans son ensemble, à l’exception d’études ponctuelles sur des participations nationales spécifiques ou sur certaines éditions en particulier. Il s’agit de repenser l’histoire de cette institution précaire, de ses espaces et de leur aménagement, de son inscription dans l’espace public français et dans son histoire politique, de ses rapports internationaux à une époque où la guerre froide et de nombreux régimes dictatoriaux freinent la circulation des gens, des œuvres et des idées. Il s’agit bien sûr de penser aussi les manières dont la Biennale représente les pratiques artistiques de son époque et les présente au public, les réactions qu’elle a pu susciter, ainsi que le travail incessant de rétrospection et d’autocritique qu’elle a mené tout au long de sa courte histoire.
Concrètement, le programme de recherche conjugue un volet documentaire et un volet réflexif qui se nourrissent mutuellement :
- Documentation. À l’issue d’une description harmonisée de près de 6 000 dossiers d’artistes conservés aux Archives de la critique d’art et à la Bibliothèque Kandinsky, un site Internet de référence permet une navigation conjointe dans ces fonds d’archives et une visualisation des données quantitatives qu’ils recèlent, tout en répertoriant les fonds d’archives complémentaires et les documents édités relatifs à cette Biennale présents dans d’autres institutions (Institut national de l’audiovisuel, Archives diplomatiques, Archives nationales, IMEC). Des ensembles significatifs de documents ont été numérisés : une centaine d’enregistrements sonores et l’intégralité de la revue de presse conservée, environ 13 000 coupures de presse. La documentation existante a été complétée par des recherches et par des entretiens avec quelques acteurs de cet événement.
- Réflexion. Dans ce deuxième volet, il s’agit de penser la signification de cette Biennale à son époque et dans la perspective contemporaine d’une « biennalisation » très prégnante de la scène artistique contemporaine. En outre, d’un point de vue méthodologique, il s’agit de poser la question de l’étude historique de l’objet « biennale ». Ces sujets étaient abordés dans le cadre d’un séminaire de recherche mensuel fédérant les apports de spécialistes français et étrangers (chercheurs, commissaires, artistes, architectes/scénographes), tenu en alternance à l’INHA, à la Bibliothèque Kandinsky (MNAM-Centre Georges Pompidou) et aux Archives de la critique d’art à Rennes (voir le séminaire 2017/2018 et 2018/2019). Cette réflexion s’est poursuivie par le biais du carnet de recherche du programme (bdp.hypotheses.org) et se concrétise par la publication d’un ouvrage de référence sur la Biennale internationale des jeunes artistes et ses fonds d’archive.
Elitza DULGUEROVA
2016 Conseillère scientifiqueINHA
Julia RAYMOND
2017Claire DUPIN DE BEYSSAT
2016 chargée d’études et de rechercheINHA
Aurore BUFFETAULT
2016- Elitza Dulguerova, conseillère scientifique, responsable du programme (2016-2021)
- Guillaume Blanc, chargé d’études et de recherche (2017-2018)
- Aurore Buffetault, chargée d’études et de recherche (2016-2020)
- Claire Dupin de Beyssat, chargée d’études et de recherche (2017-2018)
- Eléa Le Gangneux, chargée d’études et de recherche (2018-2019)
- Julia Raymond, chargée d’études et de recherche (2017-2021)
- Federica Milano, monitrice étudiante (2019-2020)
- Marianne Tricoire, vacataire (2019-2020)
- Monalisa Stenger, stagiaire (2020-2021)
- Agathe Hostachy, chargée d’affaires juridiques
Institutions partenaires
- Archives de la Critique d’art (Rennes)
- Bibliothèque Kandinsky (Musée national d’art moderne-Centre Georges Pompidou)
- Institut national de l’audiovisuel
Comité scientifique
- Mathilde Arnoux (Centre allemand d’histoire de l’art)
- Paula Barreiro-López (Université de Grenoble)
- Jérôme Bazin (Université Paris-Est Créteil Val-de-Marne)
- Nathalie Boulouch (Université Rennes 2)
- Pauline Chevalier (Université de Besançon)
- Sophie Derrot (INHA)
- Elitza Dulguerova (Université de Paris I/INHA)
- Catherine Gonnard (Institut national de l’audiovisuel)
- Mica Gherghescu (Bibliothèque Kandinsky, Centre Georges-Pompidou)
- Antje Kramer-Mallordy (Université de Rennes 2 / Archives de la Critique d’art)
- Laurence Le Poupon (Archives de la critique d’art)
Base de données
Carnet de recherche
- Le carnet de recherche est dédié à la Biennale des jeunes artistes, dite « Biennale de Paris », aux formes et usages de l’art dans la période de son existence : 1959-1985.
Publication
- Aurore Buffetault, « La Biennale de Paris : une nouvelle histoire artistique, culturelle et socio-politique des années 1959-1985 », le Quotidien de l’art, N° 1667, 22 février 2019, p.15-17
Pas d'événement prévu prochainement
- 21 novembre 2023
Lancement du livre La Biennale internationale des jeunes artistes. Paris, 1959-1985 (co-éd. Les presses du réel – INHA)
En savoir plus - 11 décembre 2019
Elitza Dulguerova, « (Dés)archiver le lieu de la Biennale de Paris ? », dans le cadre de la rencontre « (Dés)archiver un événement. Des traces à l’oeuvre », organisée par l’association Marcovaldo, en résidence INHALab.
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- 29 novembre 2019
Elitza Dulguerova, “Assembling the incomplete history of a completed Biennial. A case study of the INHA research project on the Biennale internationale des jeunes artistes (Paris, 1959-1985)”, intervention dans le colloque international sous la direction de Gabriela Świtek, Exhibition Histories: New Perspectives, Zachęta— musée national d’art, Varsovie, 29 novembre 2019.
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- 15 octobre 2019
Elitza Dulguerova, participation à la table ronde « Écouter les murs (1982) » avec Christina Kubisch et Franz Kaiser, dans le cadre de l’atelier de recherche « Écouter par les yeux » organisé par Anne Zeitz et Mathilde Arnoux au Centre allemand d’histoire de l’art.
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Séminaire
1959-1985, au prisme de la Biennale de Paris
- octobre 2018 à juin 2019, salle Vasari (INHA), Archives de la critique d’art (Rennes)
En savoir plus - octobre 2017 – juin 2018, salle Vasari (INHA), Bibliothèque Kandinsky (Centre Georges-Pompidou), Archives de la critique d’art (Rennes)
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- Présentation du programme dans le cadre du séminaire de Béatrice Joyeux-Prunel Humanités numériques pour l’histoire transnationale de l’art, 9 novembre 2017, École normale supérieure
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