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Bien qu’ils aient traversé les mêmes événements historiques, les mêmes révolutions intellectuelles, participé aux mêmes combats idéologiques et vécu des réformes universitaires identiques, aucun historien de l’architecture et de la construction n’a produit de regards critiques sur lui-même, sur sa discipline et son milieu social.
En histoire de l’art (discipline sous couvert de laquelle s’exercent le plus souvent l’histoire de l’architecture et celle de la construction) l’égo-histoire comme genre est restreint à l’exercice inhérent à l’HDR et, par ailleurs, ne semble avoir été – sinon obligatoire – admis que récemment. Aussi n’existe-t-il pas d’exemple publié dans le genre. Cette carence résulte également d’une discipline n’ayant investi le domaine réflexif que tardivement. Les historiens de l’art – principalement les médiévistes – limités à la stricte étude des formes, encellulés par période et objet de recherche, engobés dans l’approche comparative et la prospection synchronique, cloisonnés dans des querelles disciplinaires et méthodologiques (Histoire de l’art / Archéologie du bâti / Histoire des images) commencent tout juste à porter un regard critique sur eux-mêmes.
Le présent projet a donc pour fin de combler une lacune et d’apporter un regard nouveau sur une discipline : l’Histoire de l’architecture et de la construction.
A cette fin, il s’agit de solliciter trente historiens œuvrant en des périodes distinctes (médiévale, moderne et contemporaine) et de les inviter, comme Pierre Nora dans les années 1980 le fit avec les historiens, à proposer un ego-histoire discursif, réflexif et attentif au monde. Dans un souci de performance du volume, il nous semble que les historiens sollicités doivent appartenir à trois âges ; savoir, des historiens honoraires, des historiens aujourd’hui reconnus « en fin de carrière » et, enfin, des historiens encore à mi chemin de leur parcours professionnel, qu’il s’agisse d’un parcours d’enseignant ou de chercheur. Enfin, les contributeurs envisagés doivent appartenir à diverses institutions où se fabrique l’histoire de l’architecture : Universités, Ecole des Chartes, Ecoles d’architecture, CNRS, conservation des Musées et des Monuments historiques. En sollicitant un panel divers par les âges et les « écoles » mais appartenant cependant à la même « corporation », il sera ainsi possible de croiser les opinions, de favoriser la mise en évidence des réseaux de sociabilités, des flux d’idées et des transferts de doctrines autant que d’apprécier la transmission – mais également la réinvention – des interprétations et des méthodes.
La discipline, aux ramifications si complexes et diversifiées de l’Histoire de l’architecture et de la construction, trouvera ainsi dans ce volume la première pierre d’une réflexion épistémologique et les fondements nécessaires à la prospection historiographique.
- Arnaud Timbert, Conseiller scientifique (2015-2017)
Publication numérique
Une publication numérique est envisagée en 2018. Elle comprendra – dans l’état actuel du projet (2016) – les textes des auteurs suivants : pour la Période antique : Jean-Pierre Adam, Catherine Saliou, Hélène Dessales, Didier Laroche, Marie-Christine Hellmann, Jean-Charles Moretti, Jacques des Courtils. Période médiévale : Jacques Dubois, Claude Andrault-Schmitt, Alain Salamagne, Sandrine Victor, Xavier Barral i Altet, Bruno Phalip, Nicolas Reveyron. Période moderne : Pascal Julien, Robert Carvais, Jean Guillaume, Claude Mignot, Yves Pauwels, Valérie Nègre, Thierry Verdier. Période contemporaine : Jean-Yves Andrieux, Laurent Baridon, Fabienne Chevalier, André Guillerme, Bertrand Lemoine, Eric Monin, Jean-Baptiste Minnaert, Pierre Pinon, Simon Texier, Alice Thomine.
Pas d'événement prévu prochainement
Journée d’études
Une journée d’études sera organisée en accompagnement de l’édition du volume envisagé.