Exposition « Le désir de la ligne. Henri Matisse dans les collections Doucet » du 2 juin au 9 octobre 2022Une exposition de l’Institut national d’histoire de l’art et de la Fondation Angladon-Dubrujeaud au musée Angladon - Collection Jacques Doucet.


Henri Matisse (1869-1954), Le Cirque, Pochoir, 422 x 615, Dans Jazz, Paris : Tériade, 1947, [n.p.], ill. Paris, Bibliothèque littéraire Jacques Doucet © Succession H. Matisse

« Il faut toujours rechercher le désir de la ligne, le point où elle veut entrer ou mourir. »

Cette citation d’Henri Matisse sert de fil conducteur à l’exposition présentée du 2 juin au 9 octobre au Musée Angladon - Collection Jacques Doucet d’Avignon. Sous le titre Le désir de la ligne. Henri Matisse dans les collections Doucet, l’exposition rassemble une centaine d’œuvres sur papier, dessins, estampes, livres d’artistes ayant été acquis par le couturier collectionneur : portraits et autoportraits, nus, odalisques, danseuses, gouaches découpées... Elle met en lumière une part moins connue et pourtant essentielle de son œuvre, en particulier son œuvre imprimé, et s’attache à montrer comment chez cet immense coloriste le dessin est toujours présent, actif. Le commissariat de l’exposition est assuré par Éric de Chassey, directeur général de l’Institut national d’histoire de l’art (INHA) et Lauren Laz, directrice du Musée Angladon. L’exposition fait l’objet d’un catalogue, dont les commissaires assurent la codirection scientifique, rassemblant des contributions de spécialistes de l’artiste et du collectionneur, ainsi que de l’histoire de l’estampe moderne.

Les 4 grandes parties de l’exposition

  • 1900-1910, les toutes premières années : Au tout début du XXe siècle, Matisse s’intéresse à la gravure. Lui qui a commencé à peindre il y a déjà plus d’une décennie s’ouvre un nouveau champ de recherches. Avec une série de nus, d’autoportraits, cette première partie donne à voir comment Matisse expérimente ce nouveau medium, tentant une multiplicité de techniques, d’approches, de formes, et cherchant comment tirer parti de ces découvertes. La ligne, très classique ou très fauve, guide sa main.

  • Les années 1910, années de guerre : En 1914, Matisse n’est pas mobilisé sur le front, alors que ses fils le sont. Il veut se rendre utile, soutenir les personnes mobilisées et leurs familles. Une série de portraits de ceux et celles qui sont restés à l’arrière constituera son effort de guerre. Pour cela, la technique de l’estampe, facile à reproduire et peu coûteuse à acheter, à offrir, fait merveille en une période où il est difficile de débloquer des fonds. Elle prend une dimension sociale. Matisse donne en souscription sa série d’estampes. Les collectionneurs - dont Jacques Doucetachètent. Le fruit de la vente est offert aux familles des soldats mobilisés. 

  • Les années 1920, années niçoises : C’est l’après-guerre, les années de bonheur, de contemplation, sous le soleil de Nice où Matisse s’est installé. Une période où les femmes prennent une grande importance dans son œuvre, ainsi que les motifs orientaux. C’est le temps des belles odalisques, dont la Grande odalisque à la culotte bayadère, L’odalisque au magnolia, des œuvres très décoratives, très séduisantes. Un travail sur le fond et la forme, qui vise au plaisir des yeux. Les années bonheur.

  • Les années 1930 - 1940, et les papiers découpés : Alors que l’inquiétude monte sur fond de tensions internationales, puis de guerre, Matisse découvre le potentiel des images en mouvement. Le cinéma va particulièrement influencer sa création. Matisse cherche à capter la fluidité, à capturer le mouvant pour créer ce qu’il nomme une « cinématographie de la sensation». Pendant les années de guerre, il est très malade, subit une lourde intervention et est alité plusieurs mois. Dans l’incapacité de peindre, il lit, et c’est une forme de renaissance. Animé d’une énergie créatrice peu commune, il se rapproche des mots. Il dessine et grave pour Les Fleurs du mal de Baudelaire, Pasiphaé de Montherlant, en introduisant l’énergie d’une écriture cursive, qui vient propulser littéralement les images et le sens. Il se passionne pour le papier, qu’il va découper. Il va désormais « dessiner avec des ciseaux », en composant des collages de papiers découpés. C’est une autre approche de la ligne, colorée, musicale. En 1947, avec les compositions rythmées de l’album Jazz, Matisse « fait chanter une sorte de musique en couleur ».

  • Matisse et les autres artistes : Matisse a beaucoup regardé le travail des autres artistes. L’exposition éclaire cette dimension et présente, en contrepoint, des œuvres qui mettent en relation Matisse et ceux dont il s’est nourri: Gauguin, Renoir, Braque, Picasso... Des pièces rares et peu connues, comme les autoportraits de Degas, de Pissarro, un bois de Gauguin imprimé en couleur, une série de nus de Rodin, des visions d’Odilon Redon. Ce dialogue des œuvres éclaire un lien complexe entre l’artiste et ses pairs, des influences, des contrepieds, comme autant de points d’appui où s’élabore un œuvre résolument tourné vers la modernité.

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