Appel à communications - Congrès Rotondes – Troisième édition – 3 et 4 avril 2025Echéance 13 octobre 2024

Vue de l'exposition Chroma: Ancient Sculpture in Color tenue au Metropolitan Museum of Art de juillet 2022 à mars 2023. Source : Metropolitan Museum of Art

English version below

Congrès Rotondes – Troisième édition – 3 et 4 avril 2025

(Re)trouver le passé : enjeux et méthodes des reconstitutions en histoire de l’art et en archéologie

Rotondes est le congrès des jeunes chercheurs et chercheuses en histoire de l’art et en archéologie. Organisé par les doctorantes et les doctorants de l’Institut national d’histoire de l’art, il s’adresse à celles et ceux qui pensent, créent et contribuent au développement de ces deux disciplines. S’inscrivant à une échelle nationale, Rotondes ambitionne de traiter des problématiques jugées inhérentes à ces disciplines, tout en les rattachant à l’actualité et/ou à des enjeux pluridisciplinaires. En 2021, année de lancement de la première édition, le congrès interrogeait les éventuels rôles de l’histoire de l’art et de l’archéologie dans les sociétés contemporaines. Deux ans plus tard, l’édition de 2023 s’intéressait aux définitions, usages et limites du canon, paradigme qui fut déterminant dans la formation de ces disciplines.

La troisième et prochaine édition propose d’explorer l’histoire de l’art et l’archéologie au prisme de la reconstitution. Elle invite à saisir voire à déterminer les enjeux, les méthodes ainsi que les processus à l’œuvre dans la démarche de reconstituer historiquement et archéologiquement un objet, un lieu, une atmosphère, une technique… Annoncée pour 2025, cette nouvelle édition sera ouverte aux jeunes chercheurs et chercheuses résidant hors de France afin d’amorcer des échanges extranationaux. Elle se tiendra les 3 et 4 avril prochain à l’Institut national d’histoire de l’art, à Paris.

 

Définition et historiographie du sujet

Qu’elles soient objets d’étude, outils d’analyse, supports didactiques ou relevant de pratiques artistiques, les reconstitutions alimentent diverses démarches d’exploration et de visualisation du passé. Certaines permettent de redonner vie aux danses médiévales à Provins, d’autres au siège d’Alésia ; d’autres encore promettent d’immerger le visiteur de musée dans des époques révolues par la création de period rooms. Les reconstitutions sont ainsi protéiformes et leur usage relève autant du domaine de l’histoire de l’art, de l’archéologie, de la muséologie, que de celui de l’architecture. Plus largement, du point de vue des sciences humaines, cette diversité des usages engendre une sémantique plurielle de la reconstitution, et donc une certaine confusion terminologique.

Au début du XXe siècle, Camille Enlart confinait par exemple les pratiques de restitution matérielle à certains domaines de spécialité : « L’archéologue qui ne veut que des renseignements sûrs devra se résigner à ne pas tout savoir. Par contre, le costumier, comme l’architecte, doivent exécuter des restitutions qui les obligent à prendre parti. Leur savoir professionnel sera pour eux le meilleur guide […]. » (Enlart 1916). Plus tard, en archéologie expérimentale, la reconstitution des chaînes opératoires de création par l’expérimentation a toutefois offert une meilleure compréhension des vestiges du passé. En muséologie, la reconstitution consisterait, selon André Desvallées et Georges-Henri Rivière, à combler les lacunes par l’ajout d’éléments cohérents afin de faciliter l’interprétation et la compréhension du passé pour le visiteur. La notion de reconstitution est ainsi didactique et intimement liée à la question de la réception par le public.

La reconstitution est aussi étroitement liée aux notions de restauration, de restitution, de reconstruction et d’évocation. Certains termes de ce champ lexical étendu ont d’ailleurs été clarifiés par l’ICOMOS dans La Charte de Venise (1964), qui distingue nettement la restauration de la reconstitution en raison de la dimension conjecturelle induite par cette dernière. Dès lors, au regard de ces divergences d’usages et d’acceptions, est-il possible d’envisager la reconstitution comme une pratique scientifique ? L’archéologue Pierre-Yves Balut met en évidence la question du statut et de la légitimité scientifique de cette notion. Il distingue ainsi la restitution, qui exprime « le complément des lacunes en ayant recours en priorité aux données internes des objets étudiés » à la reconstitution, qui « donne à voir une (ou plusieurs) idée lorsque les étapes précédentes n’ont plus de réponse. Le propre de la reconstitution est donc qu’elle est invérifiable et de ce fait, nous fait sortir du champ strict de la science pour aller vers celui de la création » (Balut 1982).

La place que prend l’interprétation dans le processus de la reconstitution, dans ses méthodes, dispositifs et discours, participe à la confusion soulevée par cette notion située au croisement des sciences, de la médiation culturelle et de la création. L’équilibre ou, dans certains cas, la tension entre rigueur scientifique et démarche didactique est au cœur de l’histoire de ses dispositifs, du XIXe siècle à aujourd’hui.

Le congrès Rotondes propose d’explorer cette notion de reconstitution dans sa complexité historique ainsi qu’à l’aune des enjeux scientifiques et technologiques actuels, sans oublier la place importante de sa réception auprès du public. En faisant appel aux émotions et aux sens du visiteur, elle s’appuie sur leur capacité d’imagination et de projection à partir d’une expérience de visite matérielle, virtuelle ou sensorielle, plus ou moins immersive et participative. Les discussions autour des différents usages et discours des reconstitutions seront également l’occasion d’amorcer une réflexion sur les pratiques professionnelles et artistiques.

Problématiques et axes de recherche

Nous proposons, dans le cadre de cette nouvelle édition, d’interroger les ambiguïtés terminologiques, paradoxes et tensions épistémologiques en lien avec la notion de reconstitution. Les contributions proposées pourront s’inscrire dans les axes suivants :

 

Reconstitutions : définitions, ancrages et pratiques. Définir la notion de reconstitution soulève des problématiques épistémologiques, conceptuelles et disciplinaires. Les traductions et interprétations de cette notion ainsi que les termes qui lui sont associés, tels que la restitution ou l’évocation, pourront être interrogés selon les cadres professionnels et artistiques. Que sous-entendent ces différences terminologiques sur la part d’interprétation conventionnellement admise dans chacun de ces cadres ? Dans quelles mesures la reconstitution peut-elle être considérée comme une pratique scientifique ou créative ? En quoi la pratique d’une discipline peut-elle alimenter les recherches académiques – et inversement ? Comment les différents types de reconstitutions soulèvent-elles la question de l’authenticité, de l’illusion, du processus de patrimonialisation et de mémoire collective ? Quelles pratiques artistiques et scientifiques peuvent contribuer à repenser, aujourd’hui, cette notion de reconstitution ? Et dans quelles mesures la reconstitution peut-elle s’émanciper de son statut de support pour devenir un sujet d’étude à part entière ?

 

Reconstitutions, matière et sensorialité. Le fait de reconstituer implique nécessairement une appréhension de la matérialité ou de la non-matérialité de l’objet étudié – problématique qui a, entre autres choses, été abordée lors de la précédente édition de Rotondes. Cette notion de matérialité, investie par des sciences humaines depuis le « tournant matériel » de la fin du XXe siècle, s’est vue attribuer une place de premier plan dans l’actualité scientifique récente, témoignant de l’évolution en profondeur de disciplines placées face à la réalité tangible de leurs objets. Or, les matériaux originels des objets et les moyens de leur mise en œuvre sont par définition perdus, puisque appartenant au passé. Qui plus est, les reconstitutions ne se limitent pas à l’aspect matériel, le matériau pouvant être la porte d’entrée de reconstitutions sensorielles : des odeurs, des sons, des sensations tactiles ou encore gustatives. Le rapport au matériau peut également permettre de se réapproprier des techniques et des savoirs artistiques partiellement ou totalement oubliés. Les rapports entre recherche, création et matérialité peuvent ainsi être interrogés au prisme des reconstitutions : comment ces dernières impactent-elles le rapport du chercheur et de l’artiste aux matériaux ? L’objet matériel peut-il servir à reconstituer l’immatériel, ou est-ce l’inverse ?

 

Applications, limites et dépassements des reconstitutions. Les raisons de vouloir reconstituer un objet peuvent être multiples : scientifiques, curatoriales, récréatives, économiques, politiques ; certaines reconstitutions peuvent même être réalisées au profit d’idéologies. Souvent, une même reconstitution est motivée par plusieurs facteurs, ce qui contribue à en faire un objet de recherche délicat à appréhender. Dans ces cas-ci, la perspective pluridisciplinaire peut alors s’avérer pertinente pour saisir un monument, une exposition, une collection et les enjeux qui les sous-tendent. C’est notamment le cas de l’étude des sites archéologiques et monumentaux en contexte de conflit, des expositions universelles et coloniales, des collections ethnographiques et de l’historiographie qui s’y rattache. Quels sont les buts des reconstitutions aujourd’hui ? Les objets reconstitués ont-ils un impact sur l’appréhension, individuelle comme collective, du passé ? Dès lors, comment appréhender les corpus d’objets reconstitués en tant que chercheur ou chercheuse ? Quels protocoles peuvent être mis en œuvre pour étudier ces corpus, tout en prenant en compte les enjeux épistémologiques qu’ils soulèvent ?

 

Sources, dispositifs et diffusions : les moyens des reconstitutions. L’histoire des dispositifs de reconstitution est un champ en renouvellement, qui se nourrit non seulement des avancées technologiques et numériques, mais aussi des recherches en muséologie et en scénographie. Les dispositifs de visionnage qui en résultent sont plus ou moins spectaculaires, et plus ou moins ancrés dans le réel. Se pose alors la question des sources utilisées pour la création de ces dispositifs et de l’évolution de ces derniers au fil du temps. Quelles sont les pratiques – amateurs, savantes, artistiques – à l’origine des reconstitutions et à quand remontent-elles ? Quelles sont les sources primaires et secondaires utiles aux reconstitutions ? Comment donner à voir une reconstitution ? Quels sont les dispositifs muséologiques associés, et quels enjeux d’exposition les reconstitutions soulèvent-elles ? Enfin, quels sont les apports et les questionnements épistémologiques suscités par les reconstitutions numériques aujourd’hui ?

 

Formats et conditions des candidatures

Le congrès est ouvert aux étudiantes et étudiants, jeunes professionnelles et professionnels du monde de la recherche, du patrimoine, du marché de l’art et des arts appliqués, en cours de cursus ou ayant obtenu leur dernier diplôme il y a moins de cinq ans. Elles et ils sont invités à présenter leur travail, achevé comme en cours, et à partager leurs réflexions autour du thème du congrès. Les interventions pourront se faire sous l’un des formats suivants :

  • Une communication individuelle de 20 minutes ;
  • Une table-ronde d’une heure et demie ;
  • Un atelier pratique ou méthodologique au format libre, d’une heure et demie maximum.

Les propositions de communication, de tables-ronde ou d’ateliers seront d’une longueur maximale de 500 mots (corps de texte). Les langues acceptées sont le français et l’anglais. Elles comporteront un titre (même provisoire), le développement d’un ou plusieurs axes de réflexions autour du thème du congrès, ainsi qu’une courte bibliographie indicative ajoutée à la suite du texte. Les propositions sont à envoyer à l’adresse contact-rotondes@inha.fr accompagnées du ou des CV des intervenantes et intervenants avant le 13 octobre 2024.

Nous nous réjouissons de découvrir comment les enjeux soulevés ici résonnent avec vos propres recherches et pratiques !

 

Forum des Associations

Rotondes est également un temps de rencontres et d'échanges autour du Forum des associations portées par de jeunes chercheuses et chercheurs. Le forum se tiendra dans la Galerie Colbert pendant toute la durée du congrès, les 3 et 4 avril 2025. Cet événement est l’occasion pour les associations liées à l’histoire de l’art et à l’archéologie de se faire connaître par un public de jeunes chercheurs et chercheuses, de recruter de nouveaux adhérentes et adhérents ou bénévoles, et de développer les échanges entre professionnels du monde associatif et chercheurs.

Des stands seront mis à disposition pour toute structure associative d’intérêt culturel, patrimonial, et archéologique, souhaitant participer au forum. Les associations intéressées par le projet mais ne pouvant pas être présentes peuvent dès à présent nous envoyer un poster communiquant toutes les informations liées à leur association. Les posters seront imprimés par nos soins et exposés dans l’espace des associations pendant toute la durée du congrès.

Les demandes d’inscriptions pour la tenue d’un stand au Forum des associations et d’impressions de posters se font à l’adresse contact-rotondes@inha.fr avant le 13 octobre 2024.

 

Le congrès Rotondes a pour ambition de réunir l’ensemble de la communauté des jeunes chercheurs et chercheuses qui travaille à redéfinir nos disciplines. Artistes, archéologues, historiens et historiennes de l’art (du master au postdoctorat), élèves conservateurs, élèves conservateurs-restaurateurs, ou encore jeunes critiques d’art, nous vous attendons nombreux pour ce nouveau rendez-vous !  

 

Comité scientifique et comité d’organisation restreint

Membres du comité scientifique

Fanny CROZET, doctorante, Université de Technologie de Belfort-Montbéliard ;

Liyuan FAN, doctorante, Université Paris 1 Panthéon-Sorbonne ;

Fanny GIRARD, conservatrice du patrimoine, musée Toulouse-Lautrec ;

Virginie GUFFROY, conservatrice du patrimoine, musée d’art et d’archéologie de Besançon ;

Lucie LAUTRÉ, étudiante, École pratique des Hautes Études et Institut national du patrimoine ;

Réjean PEYTAVIN, artiste ;

Les doctorantes et doctorants contractuels de l’INHA.

 

Membres du comité d’organisation restreint

Aline BONTEMPS, Marie COLAS DES FRANCS, Adèle CROSSON, Dina EIKELAND et Raphaëlle RANNOU, doctorantes contractuelles à l’INHA.

Pour toute question n’hésitez pas à nous contacter à l’adresse : contact-rotondes @ inha.fr.

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Rotondes Congress – Third Edition –3rd and 4th of April, 2025

Refinding the Past: Issues and Methods of Reconstruction in Art History and Archaeology.

Rotondes is a French congress created by and for young researchers in Art History and Archaeology. It is organised by the PhD students at the Institut national d'histoire de l'art (INHA) and targets the young professionals who think, create and contribute to the development of both our research fields. We aim to address issues deemed inherent to these disciplines, while linking them to current events in a multidisciplinary approach. In 2021, launch year of the first edition, the congress examined the possible roles of art history and archaeology in contemporary societies. Two years later, in 2023, the conference looked at the definitions, uses and limits of the canon – a paradigm that has played a decisive role in the development of our disciplines.

 

This third and forthcoming edition will explore Art History and Archaeology through the prism of reconstruction practices. The aim is to underline and hopefully understand the methods, techniques and issues when reconstructing an historical or archaeological object, a place, an atmosphere, a technique, etc. The 2025 edition will be open to young researchers living in other European countries in order to initiate international exchanges. It will be held on the 3rd and 4th of April at the INHA in Paris.

 

Definition and historiography of the subject

Whether they are objects of study, tools for analysis, teaching aids or artistic practices, reconstructions fuel various approaches to exploring and visualising the past. Some give new life to medieval dances in Provins or to the battle of Alesia, while others promise to immerse museum visitors in bygone eras through the creation of period rooms. Reconstructions are thus protean. Their use is as much in the field of art history, archaeology and museology as it is in architecture. From a broader human sciences point of view, this diversity of uses gives rise to a plural semantics of reconstruction, and therefore to confusions in its terminology.

At the beginning of the 20th century, Camille Enlart confined the reconstruction practice to a few specialist fields: ‘The archaeologist, who only wants reliable information, will have to resign himself to not knowing everything. On the other hand, costume designers, as well as architects, have to carry out reconstructions that require them to take sides. Their professional knowledge will be their best guide [...]’ (Enlart 1916). Later, in experimental archaeology, the reconstruction of creative workflows through experimentation offered a better understanding of some remains of the past. In museology and according to André Desvallées and Georges-Henri Rivière, reconstruction consists in filling in the gaps by adding coherent elements, to make it easier for visitors to interpret and understand the past. Therefore, the notion of reconstruction is also didactic and closely linked to the public reception.

Reconstruction and re-enactment (called reconstitution in French) are closely linked to the notions of restoration, restitution, and evocation. Some of the terms in this broad lexical field were clarified by ICOMOS in The Venice Charter (1964). The Charter made a clear distinction between restoration and reconstruction, based on the conjectural dimension of the latter. Given these differences in usage and acceptance, is it possible to consider reconstruction as a scientific practice? Archaeologist Pierre-Yves Balut raised the issues carried by the status and scientific legitimacy of this term. He drew a distinction between restitution, which expresses ‘the filling in of gaps by having recourse first and foremost to the internal data of the objects studied’, and reconstruction, which ‘reveals one (or more) ideas when the previous stages no longer provide an answer. The distinctive feature of reconstruction is therefore that it is unverifiable and, as a result, takes us out of the strict realm of science and into that of creation’ (Balut 1982).

The role played by interpretation in the reconstruction processes, methods, devices and discourses, contributes to the overall terminological confusion – especially when they lie at the crossroads of science, cultural outreach and creation. The balance or even the tension between scientific rigour and didactic approach has been at the heart of reconstruction, from the 19th century to the present day.

The Rotondes conference will also explore the notion in its historical complexity in the light of current scientific and technological challenges, amateur and professional artistic practises, without forgetting the question of public reception. By appealing to the visitor's emotions and senses, reconstructions draw on their capacity for imagination and projection through more or less immersive and fictional experiences, which will be discussed.

Issues raised

Terminological ambiguities, paradoxes and epistemological tensions associated with the notion of reconstruction will be examined in this new Rotondes edition. The contributions may focus on – but are not limited to – the following themes :

Reconstructions: definitions, roots and practices. Defining reconstruction raises epistemological, conceptual and disciplinary issues. The translations and interpretations of this term as well as its lexical field can be questioned through professional and artistic acceptances. What do these lexical differences imply about the degree of interpretation conventionally accepted in each professional framework? To what extent can reconstruction be considered a scientific or creative practice? How can the practice of one discipline feed into academic research - and vice versa? How does reconstruction challenge the ideas of authenticity, illusion and collective memory? Which artistic and scientific practices can help us to rethink the notion of reconstruction today? And to what extent can reconstruction be considered as a research subject in its own right instead of a medium?

Reconstructions, matter and sensoriality. The act of reconstruction necessarily implies an apprehension of the materiality or non-materiality of the object under study – an issue which was addressed among others in the previous edition of Rotondes. Materiality as a concept has been taken up by human sciences since the ‘material turn’ at the end of the twentieth century. The rise of materiality testifies to the in-depth evolution of disciplines facing the tangible reality of their objects. However, the materiality of reconstructed objects is lost by definition, as it belongs to the past. What's more, reconstructions are not limited to material aspects, as the material can be the gateway to sensory re-enactments: smells, sounds, tactile sensations or even tastes. The relationship with materials can also be an opportunity to learn and experiment techniques and artistic knowledge that have been partially or totally forgotten. The relationship between research, creation and materiality can therefore be examined through the prism of reconstructions and re-enactments: how do they impact on the relationship between researchers, artists and materials? Is the material object used to re-enact immateriality, or is it the other way round?

Applications, limits and overcoming of reconstructions. There can be many reasons for making a reconstruction: scientific, curatorial, recreational, economic, political, etc. Some reconstructions even exist for ideological reasons. Often, one reconstruction is motivated by several factors, which makes it a tricky research object. In such cases, a multi-disciplinary perspective can be a useful way to understand a building, an exhibition or a collection as well as the issues that underlie them. This is particularly true when studying an archaeological or monumental site in a context of conflict, a universal and colonial exhibition, an ethnographic collection and the historiography related. What are the aims of today's reconstructions? Do re-enactments and reconstructed objects have an impact on our individual and collective understanding of the past? How should we approach an ensemble of reconstructed objects as researchers? What protocols can be implemented to study them, while taking into account the epistemological issues they raise?

Sources, systems and distribution: the means of reconstruction. The history of reconstruction and re-enactment is a constantly evolving field, informed not only by technological and digital advances, but also by research into museology and scenography. The resulting viewing devices are more or less spectacular, and more or less rooted in reality. This raises the question of the sources used to create these devices and how they have evolved over time. What are the practices – amateur, scholarly, artistic – behind these reconstructions, and when do they date back to? What primary and secondary sources are useful for reconstructions? How are reconstructions presented? What are the associated museological systems, and what exhibition issues do they raise? Finally, what are the epistemological contributions and issues raised by digital reconstructions today?

 

Application guidelines and conditions

The conference is open to students and young professionals in research, heritage, art market and applied arts. Applicants must be currently studying or have graduated less than five years ago.

You are invited to present your work, whether it is completed or still in progress, and to share your thoughts on the theme of the conference. Papers may be presented in one of the following formats :

  • A 20-minute individual paper;
  • A one-and-a-half-hour round-table discussion;
  • A free-format practical or methodological workshop, lasting a maximum of one and a half hours.

Proposals for papers, round tables or workshops must be no longer than 500 words (main text). The accepted languages are French and English. They should include a title (even provisional), the development of one or more lines of thought on the theme of the conference, and a short indicative bibliography added after the text. Proposals should be sent to contact-rotondes @ inha.fr with the CV(s) of the speakers by October 13th, 2024.

We look forward to hearing how the issues raised here resonate with your own research and practice!

 

Forum for Associations

Rotondes is also a time for meetings and exchanges around the Forum for Associations run by young researchers. The Forum will be held in the Galerie Colbert for the duration of the conference. This event is an opportunity for Art History and Archaeology associations to make themselves known to young researchers, to recruit new members or volunteers, and to develop exchanges between professionals of the fields.

Stands will be available for any association with a cultural, heritage or archaeological interest wishing to take part in the Forum. Associations interested in the project but unable to attend can send us a poster with information about them. The posters will be printed by us and displayed in the Forum’s area throughout the conference.

Applications to set up a stand at the Forum for Associations and to have posters printed should be sent to contact-rotondes @ inha.fr before October 13th, 2024.

 

Scientific Committee and Select Organising Committee

Members of the scientific committee

Fanny CROZET, PhD student, Université de Technologie de Belfort-Montbéliard.

Liyuan FAN, PhD student, Université Paris 1 Panthéon-Sorbonne.

Fanny GIRARD, heritage curator, Toulouse-Lautrec Museum.

Virginie GUFFROY, heritage curator, Besançon Museum of Art and Archaeology.

Lucie LAUTRÉ, student, École pratique des Hautes Études and Institut national du patrimoine.

Réjean PEYTAVIN, artist.

The PhD students on contract at INHA.

Members of the restricted organising committee

Aline BONTEMPS, Marie COLAS DES FRANCS, Adèle CROSSON, Dina EICKLAND and Raphaëlle RANNOU, PhD students on contract at INHA.

If you have any questions, please do not hesitate to contact us at contact-rotondes @ inha.fr

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Bibliographie sélective

Jay Anderson, « Living History: Simulating Everyday Life in Living Museums », American Quarterly, vol. 34, n°3, Baltimore, 1982, p. 290-306.

Art of the Past: Sources and Reconstruction. Proceedings of the First Symposium of the Art Technological Source Research Study Group, Londres, 2005.

Philippe Artières (dir.), « Le goût de la reconstitution » [numéro thématique], Sociétés et représentations, n°47, Paris, 2019.

Pierre-Yves Balut, « Restauration, restitution, reconstitution », RAMAGE (Revue d’archéologie moderne et d’archéologie générale), n°1, Paris, 1982, p. 175‑205.

Anne Bénichou, Rejouer le vivant : les reenactments, des pratiques culturelles et artistiques (in)actuelles, Dijon, 2020.

Gianenrico Bernasconi, « L’objet comme document : culture matérielle et cultures techniques », Artefact, 2016 | 4, Strasbourg, 2016, p. 31-47.

Jessica de Bideran, « Des restaurations de papier aux restitutions virtuelles, construction d’une reconnaissance scientifique et d’une mémoire patrimoniale », dans Isabelle Fabre et Cécile Gardès (dir.), De la médiation des savoirs : Science de l’information-documentation et mémoires. Actes du colloque international MUSSI, 21-22 mars 2016, Toulouse, 2016, p. 193-212.

Marie Bonin, Pascale Gorguet-Ballesteros, « Le fonds ancien du Palais Galliera, musée de la Mode de la Ville de Paris : nouvelles perspectives de recherche », Chantal Georgel (éd.), Choisir Paris : les grandes donations aux musées de la Ville de Paris, Paris, 2015.

Jean-Luc Bonniol et Maryline Crivello (dir.), Façonner le passé : Représentations et cultures de l'histoire, XVIe-XXIe siècle, Aix en Provence, 2004.

Lara Broecke, « À quoi sert la reconstitution historique ? L’exemple d’un crucifix de Cimabue », dans Contribution à une histoire technologique de l’art, actes de journées d’études (Contribution à une histoire technologique de l’art), Paris, 2018 [en ligne].

Georges Brunel, « Restitution : les dangers d’une notion obscure », dans Environnement et conservation de l'écrit, de l'image et du son. Actes des IIe journées internationales d'études de l'ARSAG, Paris, 1994, p. 189-193.

Aline Caillet, « Le re-enactment : Refaire, rejouer ou répéter l’histoire ? », Marges, 17, Vincennes, 2013, p. 66-73.

Leslie Carlyle, « Towards historical accuracy in the production of historical recipe reconstruction », dans Tempera painting 1800-1950: experiment and innovation from the Nazarene movement to abstract art, Londres, 2019, p. 81‑86.

Leslie Carlyle, Maria João Melo, Vanessa Otero et Tatiana Vitorino,  « New insights into brazilwood lake pigments manufacture through the use of historically accurate reconstructions. », Studies in Conservation, vol. 61, no 5, 2016, p. 255‑273.

Hilary Davidson, « The Embodied Turn: Making and Remaking Dress as an Academic Practice », Fashion Theory, 23 (3), 2019, p. 329–362.

Camille Enlart, Manuel d'archéologie française depuis les temps mérovingiens jusqu'à la Renaissance, t. III, Paris, 1916.

Robert Fuchs et Doris Oltrogge, « Scientific Analysis of Medieval Book-Illumination as a Ressource for the Art Historian and Conservator », Gazette du livre médiéval, vol. 21, no 1, 1992, p. 29‑34.

Peter Geimer, Die Farben der Vergangenheit, Munich, 2022.

Roeland Paardekooper, « Experimental Archaeology: Who Does It, What Is the Use? », EXARC Journal, 2019/1, Leyde, 2019 [en ligne].

Haris Procopiou, « L’expérimentation : passé, présent, futur », Bulletin de l’APERA, no 1, Paris, 2021, p. 13‑16.

Olivier Renaudeau, « Du folklore médiéval à l’expérimentation archéologique, la révolution culturelle de la reconstitution du Moyen Âge en Europe », dans Le Moyen Âge en jeu, Bordeaux, 2010, p. 153-161.

Georges-Henri Rivière, Un musée-laboratoire : le Musée des arts et traditions populaires, Paris, 1947.

Pamela H. Smith, « Historians in the Laboratory: Reconstruction of Renaissance Art and Technology in the Making and Knowing Project », Art History, vol. 39, no 2, 2016, p. 210‑233.

Alan Sorrell, Reconstructing the Past, Batsford, 1981.

Audrey Tuaillon Demésy, « L’histoire vivante médiévale. Pour une ethnographie du “passé contemporain” », Ethnologie Française (vol. 44), n°4, Paris, 2014, p. 725-736.

Audrey Tuaillon Demésy, « L’histoire mise en vie ou l’apprentissage “par corps”. Dialogue avec Julie Deramond, le 15 juin 2022 », dans Dialogues autour du patrimoine. L’histoire, un enjeu de communication ?, Avignon, 2023, p. 263-271.

Lucy Wrapson (dir.), In artists’ Footsteps: the reconstruction of pigments and paintings, Londres, 2012.